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J'ai decidé d'arrêter

Par Thomas2Rijsel

Bonjour , j ai decidé d arreter .

Combien de temps ???
Le plus dur est à venir .
Depuis le confinement , j etais a 3 bouteilles de rhum par semaine .
Si je travaille , je n en buvais qu une le week end .
Là apres une salle descente !!! Dernier verre il y a plus de 12heures , du rhum dillon a 55 ° . Angoisses , etc ...... j ai meme jeté le reste de la bouteille au 3/4 plein dans les W.C
Et ma grande question est : Vais je savoir arreter l alcool pour de bon sans aide medicalisée???
Y a t il parmis vous , des gens qui ont arreté l alcool sans medicaments , sans medecins ??
J aimerai avoir des reponses .

Merci pour votre lecture et peut etre votre prochain commentaire !!

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11 réponses


Moderateur - 08/04/2020 à 11h04

Bonjour Thomas,

Bravo pour votre prise de conscience et votre décision pas facile à prendre. Vous avez fait un grand pas.

Il est possible d'arrêter sans aide et beaucoup le font. Mais je dois vous mettre en garde : l'arrêt brutal de l'alcool chez les personnes les plus dépendantes peut être très dangereuse pour la santé. C'est la raison pour laquelle il est normalement conseillé de prendre conseil et de se faire accompagner par un médecin et/ou une équipe de professionnels spécialisée dans les addictions. Une autre raison pour laquelle avoir recours à des professionnels de santé est conseillé pour un sevrage de l'alcool c'est qu'ils peuvent vous prescrire certains médicaments ou compléments susceptibles de limiter les conséquences du manque.

Le confinement n'empêche pas l'accompagnement médical. La plupart des médecins ont maintenu leurs consultations. Les CSAPA (Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) restent également ouverts pendant la crise actuelle. Ils peuvent vous recevoir ou vous proposer des téléconsultations. Si vous cherchez un CSAPA n'hésitez pas solliciter notre ligne d'écoute, notre chat ou utilisez la rubrique "adresses utiles" de ce site.

Vous avez donc commencé votre sevrage. Du 2e au 5e jour c'est là que cela va être le plus difficile sur le plan physique.

Si vous faites des convulsions, si vous avez des hallucinations ou encore si vous vous retrouvez en état de confusion alors il vous faut absolument consulter un médecin et sans doute arrêter ce sevrage pour le moment. Cela voudrait dire que vous faites partie des gens qui ne peuvent pas arrêter sans assistance médicale. Attention c'est important car si vous avez ces symptômes votre vie pourrait être en danger.

Cependant vous n'êtes pas forcément dans cette catégorie non plus. Le sevrage de l'alcool se manifeste généralement par des troubles digestifs (nausées, vomissement, perte d'appétit), des suées importantes, des tremblements, de la tachycardie, de l'hypertension artérielle. Sur le plan psychique vous allez peut-être vous sentir particulièrement anxieux, agité, irritable. Vous risquez également de faire des insomnies et des cauchemars. La plupart de ces symptômes vont se manifester le plus durement les premiers jours et devraient disparaître d'ici une dizaine de jours.

Pendant votre sevrage hydratez-vous bien, essayez de manger le mieux possible. L'utilisation de compléments vitaminiques, notamment des vitamines de la famille B, peuvent être un plus mais je vous recommande de demander à un médecin parce que ces compléments ne doivent pas s'utiliser n'importe comment.

Nous espérons avec vous que vous allez y arriver et nous restons à votre écoute pour vos questions et pour la suite. Après le sevrage physique il sera important de ne pas reboire le premier verre malgré les tentations !

Cordialement,

le modérateur.

jaretles2 - 11/04/2020 à 23h57

Ah salut Thomas de Lille,

voilà mon histoire:
Salut
j'ai eu 39 ans il y a quelques jours et j'ai commencé à m'enivrer vers 13-14 ans avec les copains le week-end, puis j'ai pris l'habitude de boire une bouteille de bière le soir, parfois plus quand j'allais voir des potes, voisins, etc... ces dernières années, je m'étais mis en couple avec une fille qui m'a fait totalement basculer, à ce moment je ne buvais plus du tout, mais elle si, beaucoup, et elle me poussait à boire plus que de raison. Depuis, et en particulier ces derniers mois, je buvais tous les soirs ou presque environ 20 unités d'alcool le soir jusqu'à m'endormir, puis blackout, puis rebelote le lendemain... je commençais à prendre pas mal de poids ces derniers temps, le ventre gonflé.
J'ai décidé d'arrêter de boire du jour au lendemain il y a une semaine. Les deux premiers jours ça allait, j'ai eu une nuit de cauchemars, mais rien de très méchant. Sauf que le soir, à l'heure de sortie du travail, j'avais toujours cette pulsion qui m'amenait à la supérette pour aller chercher mon amie pour passer la soirée à picoler, comme d'hab'.
J'ai craqué au bout du troisième jour, je ne peux pas m'empêcher d'aller faire un tour au rayon alcools et j'ai craqué sur une bouteille de rhum que j'ai fini en deux soirs: ma quantité habituelle, c'est 50cl puis dodo. Bon depuis je n'ai pas recraqué, mais c'est dur, physiquement, je ne me sens pas à l'aise, pas très bien, surtout à l'heure de l'apéro que j'attendais avec impatience quelques jours avant le confinement. Du coup ça fait six jours depuis la bouteille de rhum, on est samedi, et je ne bois pas. ça fait un sacré bout de temps que ça ne m'est plus arrivé.
A ça j'ai ajouté la fin de mon pot de tabac à rouler. Je me suis dit que j'allais essayer de m'en passer aussi. Ca depuis 48 heures. C'était dur ce matin au supermarché, mais je me suis raisonné: 10 euros la bouteille, et 12 euros de tabac, ça fait 25 euros qui ne partiront pas n'importe comment.
J'espère que je vais tenir, le plus dur ce sera aprés le confinement je pense, quand je reverrai tout mon entourage de copains qui me connaissent bien comme étant toujours partant pour boire un coup...

J'ai bu du rhum à 50, à 60° en Guyane et en Martinique, des Vodkas à 70° (qu'on peut trouver dans un bar du vieux Lille). Je pense que tu peux y arriver seul , le plus dur, c'est de ne pas replonger, pcq on replonge aussi fort

Thomas2Rijsel - 13/04/2020 à 10h32

@jaretles2
Hello
Felicitations pr ta prise de conscience !!!!
Je pense qu on a tous une histoire personnelle et un environnement qui nous incite a boire !!
Pour ma part , ça va faire une semaine que j ai pas bu !!!
Les 3 premieres nuits c etait dur aussi pour moi , je pense que j ai passé le cap du delirium tremens lol
Je vais t avouer aussi que je suis un amateur de rhum avec des citrons pressés !!! Et sur Lille on aime bien l alcool egalement.
A l instar de toi , j ai la chance que ma concubine ne boit pas !! Ça m aide fortement.
Jte souhaite juste de pas boire la semaine et dans l ideal de ne plus boire .
Par contre , j ai pas pu arreter le tabac a tuber mais jy pense a stopper le tabac comme toi , mais jy suis pas pret je pense !!
Courage @ toi !!!

jaretles2 - 13/04/2020 à 14h41

Merci Thomas,
en effet, j'ai vite passé mes mercredis et samedis après-midi à commencer à m'enivrer avec les copains et à fumer alors que j'avais à peine 15 ans. Et puis ça devenait une compétition avec d'autres ados plus âgés pour être reconnu: "il a bu autant de bières! Qu'il est fort!", et puis ensuite on est passés à d'autres alcools plus forts, Pastis, whisky, en passant par les alcools sucrés genre Passoa et autres, bref, l'escalade bien organisée pendant quelques années alors qu'on n'était même pas majeurs!
Une fois arrivé à l'université, comme tu as du le constater, être ivre est assez courant (cf. la rue de la soif et autres repères de futurs problèmes d'alcool). A cela s'ajoutait le canabis ( qui avait déjà commencé avant le bac évidemment), sans aucun contrôle parental, c'est tellement plus facile de tomber sournoisement alcoolique!
Et ensuite s'enchaînent les beuveries de camarades, les camarades qui boivent beaucoup aussi, on crée des liens de beuvrie, finalement on s'isole avec ces gens là, et d'année en année, finalement, on se retrouve seul avec sa maladie.

Pour moi aussi les trois premiers jours étaient les plus durs, mais même aujourd'hui après 15 jours ce n'est pas évident. De l'anxiété. Qu'avant je faisais passer par un shoot de nicotine, mais aujourd'hui, je ne veux plus fumer.
Je détruis mon corps. Après 15 jours sans alcool (mis à part cette bouteille de rhum malencontreusement achetée et descendue aussi vite), j'ai déjà meilleure mine. La rosacée a bien disparu de mon front. Reste les pommettes.
Je fumais surtout lorsque je buvais, sinon, je pouvais ne fumer que le soir. Mais comme je ne buvais quasiment que le soir, par solitude, alors je fumais en même temps une dizaine de cigarettes.
C'est après une dizaine de jours d'abstinence d'alcool et la fin de mon pot de tabac que je me suis dit que ce n'était pas la peine de remettre 15 euros pour en acheter. Sans alcool, je dois pouvoir me passer de tabac comme je l'ai déjà fait par le passé.
Comme tu le dis, c'est vrai, aujourd'hui j'ai une compagne qui ne boit pas une goutte d'alcool et n'a jamais fumé et ça aide beaucoup. Avec l'autre, je n'y serais jamais arrivé. Je l'ai quittée pour qu'elle réagisse face à ses addictions, pour me protéger aussi, je savais que ça finirait mal, mais j'ai voulu essayer. A tort.
Je vais profiter du confinement pour essayer de surmonter mon addiction. Ensuite, je devrai reconstruire mon environnement social, avec tout le retard pris.
Mes amis ont des concubines, des enfants, de 5, 10 ans. Moi je n'avais que mon alcoolisme comme compagnie. Je l'avais choisie. Elle me réconfortait. Je me sentais fort au début avec elle, puis je me suis rendu compte qu'elle a détruit beaucoup de choses dans ma vie. Lorsque je me regardais dans la glace, je voyais les traces de l'alcoolisme sur mon visage rougi, taché, fatigué. Aujourd'hui, je veux rompre avec elle, la quitter, quitter aussi ce tabac dont je ne veux plus et qui nous rend malade aussi. Je veux être libéré de cela.
Courage à toi aussi.

Labrunette - 24/04/2020 à 06h10

Bonjour Thomas,
Je tombe par hasard sur ton message. Je souhaitais te féliciter sur ta prise de conscience qui n'est pas facile. Je voulais savoir comment tu te sentais sans alcool. Si tu tenais le coup.

Thomas2Rijsel - 25/04/2020 à 11h03

@labrunette
J ai fait une rechute !!! J ai tenu 14 jours !!! J ai bu jeudi soir et vendredi soir !! Ce week end je ne bois pas !! Moi aussi j ai un garçon de 5 ans !! Et ma femme me dit aussi que je profite pas assez de mon fils !!! L alcool est vraiment une sale merde !! J aimerai etre abstinent pour le reste de ma vie !!! J espere que toi et ton mec vous trouverez une stabilité !! Bon courage a toi !!!

Labrunette - 27/04/2020 à 13h34

Bonjour,
Quel plaisir de te lire. Dommage que tu aies chuté ! Comment te sens tu d'avoir craqué ?
Ce qui est fou c'est que tu arrives à t'arrêter pendant plusieurs jours et semaines mais que tu craques. Je présume que lorsque tu craques, c'est dans l'abus ?
Mon conjoint est comme cela. La il n'a pas touché à l'alcool depuis 4 semaines. Bon là, je le sens plus nerveux. J'espère que ce sera une phase et qu'il ne craquera pas.

Mon mari est du genre connecté : aux réseaux sociaux, à ses jeux vidéos, ses séries, ses copains (qui ne sont que poison car alcool coule aussi à flot)... J'ai l'impression parfois d'être invisible tellement il fait des choses sans moi, sans notre fils.

Oh oui mon fils c'est un long sujet. Perso je me dis qu'il ne le connait pas et ne cherche pas à le connaitre. J'espère qu'un jour ils arriveront à communiquer. Pour leurs biens. Je serais tellement contente pour eux.

Mon couple en prend un coup à cause de l'alcool car on pourrait avoir une vie bien plus belle. Mais bon c'est un travail qui doit venir de lui.

Désolée de te déballer ma vie mais je ne peux pas parler de ça avec mon entourage car ils ne comprendraient pas.Je leur cache souvent la situation.

Je te souhaite de résoudre ton souci et de profiter des gens qui t'entourent et t'aiment. Les bonnes personnes pas celles qui t'enfoncent un peu plus à coup de verre de rhum.

Bon courage à toi.

cj61 - 27/04/2020 à 19h08

je ne connais personne qui n'ait pas fait une rechute...

même histoire que les "collègues" qui m'ont précédé : alcool festif entre jeunes au départ, puis on y associe cannabis, plus consommation accrue avec les années, etc...

bref, j'ai ruiné mon couple (même si j'ai toujours eu l'alcool gai, ma compagne ne supportait plus de partager la vie d'un zombie), et ma vie personnelle dans son ensemble... sans oublier le compte en banque !

J'en étais arrivé à dépenser 600 euros par mois dans le tabac, l'alcool et le canna... étant précisé que les clopes et l'alcool j'allais les acheter en Italie.

Du coup je bossais comme un fou, des horaires de malade, tout ça pour me payer ces toxiques.

Sauf que je n'avais plus de vie de famille, je rentrais tard, voire très tard, tout ça pour me jeter sur un verre et un joint, alors que j'aurais dû prendre soin de mes proches...

Une longue spirale... jusqu'au jour où l'on m'a diagnostiqué une cytolyse sévère, et que l'addicto me déclare "si vous voulez vous suicider, y a des moyens plus rapides et moins douloureux"...

3 ans de suivi en CSAPA, avec des hauts, des bas, des molécules...

Puis j'ai décidé de changer de région, pour m'installer en pleine campagne profonde. Plus de tabac et d'alcool à moitié prix, plus personne pour te vendre beuh et shit, et franchement, ça a été violent, physiquement pour l'alcool, et mentalement pour le canna.

Je vais être franc, cela fait 33 ans que je ne suis pas abstinent, mais là cela fait 3 ans que je ne touche plus à un alcool fort même si je consomme encore une bonne bouteille de rouge tous les jours, et que je plante quelques pieds pour le fun et le plaisir, et ça tient...

Enfin, ça tient... J'ai rompu avec toutes mes anciennes relations toxiques, je ne sors plus, je refuse toutes les invitations propices à la tentation, je n'ose même plus entamer un relation amoureuse de peur de rechuter en cas de rupture.

Garde espoir et prends soin de toi et de tes proches

Thomas2Rijsel - 27/04/2020 à 20h22

@labrunette
Merci pr ton message !!
Tu me fais penser á ma femme qui doit avoir le même ėtat d esprit.
Lá , je viens de reprendre le travail , ce qui m evite de boire la semaine , car j ai un travail incompatible avec la boisson.
Je parle a ma femme des echanges et des temoignages de chacun sur alcool info services . Ce qui me rassure quand meme.
Je t avouerai que quand je bois , j allume la xbox et c est parti pour des heures de jeux et arrive pas à gérer mon fils le lendemain en toute sobriété.
J espere que cette addiction partira ,avec le temps . Car je me rend compte que ça se tasse quand meme.
Bon courage à toi !

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