Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Bypass - demande ce alcoolique

Par Non0

97 réponses


Olivier 54150 - 04/07/2022 à 12h57

Bonjour tous
Bonjour Non0

Non0 je ne voudrais pas te donner des conseils, félicitations, consolations en boîte, ton cheminement est très riche, même si tu ne peux pas trop le voir.

Si on est plus malheureux sans alcool qu'avec, alors c'est un peu normal de "ne pas tenir"...

Après mon arrêt, j'ai longtemps déprimé, un sentiment d'injustice ma poursuivis pendant des années.
J'étais anti médicaments alors je me suis rabattu sur le thc, et au fil des années l'addiction est devenu très forte avec ce produit et l'arrêt n'a pas été simple.
Sans canabis j'avais trop peur de replonger dans l'alcool.

J'ai toujours pensé, et ça n'engage que moi, que pour vivre sans alcool, il me fallait un substitut. Des substituts.
D'autre psychotropes, thc, benzo... D'autre addictions, sucre, sexe, sports, achats, écriture, rencontres... Peux importe pourvu que l'intensité soit au rdv.

Pour moi c'est important d'avoir une "porte de secours" lorsqu'on arrête une addiction.
Une arme pour traverser les craving.

Quand tout va mal, il faut le dire, c'est l'alcool le plus efficace. Il éteint tout comme un puissant extincteur.
Le thc met un filtre sur l'existence et les émotions.
Les médicaments pour la plupart anesthésies.
Le sport, le jeux, le sexe... détournent notre intention.
Tous ça, peut-être, pour éviter de nous poser des questions existentielles: qu'es-ce la vie, la mort et que devons nous faire entre temps ? happy
Finalement tout cela n'est qu'un jeux. Un jeu on ne peut plus réel et ludique. Déprimer en fait partie... Des épreuves pour passer au Level suivant...

C'est un peu c.. à dire mais plus nous serons en capacité de voir le merveilleux dans les petites choses plus la vie sera douce... C'est un peu dans ce but que perso je vais voir un thérapeute.

Mais côté thérapie, pour moi, je ne connais rien de mieux que l'écriture... Ici, dans des carnets, sur une appli, dans un roman...

A très vite Non0
Oliv

ddaniele - 04/07/2022 à 19h23

Bonjour Nono,
Hasard ou destin, j'étais ce matin en train de lire tout ton fil avec intérêt, tes échanges avec Today, vos chemins...et puis je suis tombée sur ton dernier message...
C'est très courageux de ta part de mettre aussi qd ça ne va plus, qd on rechute. C'est ce que je redoute, c'est tellement à portée de tous de reboire.
Je pense que la diminution des médics a été le couteau qui a coupé le fil qui tenait ces derniers temps ton abstinence.
Tu as rebu et alors???? ce n'est pas un échec, ce n'est pas la fin de l'arrêt de l'alcool.
Ne reprends plus un verre à partir de maintenant, et tu vas reprendre ton chemin d'abstinent, tu vas redevenir calme, posé, sans violence verbale ni physique sur les enfants...ton but depuis septembre 2021.
Garde en tête cette dernière alcoolisation comme une étape (un cap!) dans l'abstinence.
Tu as vu ainsi ce que ça faisait de redonner son poison au cerveau... toi, comme moi, comme nous tous ici ne pouvons gagner contre l'alcool alors il faut le laisser, ne plus y toucher.
Bon courage à toi, je suis sûre que tu peux "reprendre le fil" là où il était il ya deux jours.

Today - 05/07/2022 à 02h04

Bonsoir à tous

Coucou NonO.
Ne sois pas désolé, ne t'excuses pas d'avoir craqué....pas de jugement ici ! Nous sommes ici pour nous soutenir avec bienveillance....nous venons ici pour poser les mots sur nos maux, partager nos expériences, notre parcours !
Ce n'était pas juste que 8 mois....c'est un sacré beau parcours et ce craquage ne doit pas en altérer la fierté que tu peux en retirer !
Tu as été capable de le faire....donc tu en seras encore capable !

L'arrêt de l'alcool secoue....physiquement pour certains au début. Mais il secoue beaucoup plus car fini l'anesthésie de nos émotions....fini ce voile jeté sur nos vies, nos peurs, nos angoisses, nos déceptions....fini ce filtre !

Le découragement m'est arrivé aussi en cours de route, plusieurs fois, me demandant si ça en valait vraiment la peine, doutant de réussir à sortir de ce labyrinthe émotionnel....doutant de réussir à émerger....souvent fatiguée. Je me suis accrochée à des petits riens, je me suis accrochée à moi, à tout ce que j'ai traversé dans ma vie me disant que non cette fois-ci je ne serais plus victime, que cette vie j'allais m'en saisir et ne plus juste survivre !
Ça secoue tout ça.....ce sentiment d'une traversée du désert parsemée de fugaces oasis !

L'alcool n'est qu'un symptôme d'un mal plus profond qui est en nous depuis bien longtemps, que nos schémas ont d'abord masqué. Lorsqu'ils n'ont plus suffi, l'alcool a pris le relais. Ça aurait pu être autre chose, n'importe quoi d'autre : drogues, médicaments, sexe, jeux, sport.....n'importe quelle addiction !!!!

Tu sembles te mettre tellement de pression, tellement d'exigences sur toi même !
Ne sois pas déçu de toi....sois bienveillant vis à vis de toi. Prends soin de toi....tu parles de ton épouse en rapport avec ta décision de sevrage médicamenteuse....mais toi là-dedans, tu voulais quoi ?
Parce qu'au final, dans toute cette histoire qui nous rassemble ici autour de l'arrêt de l'alcool, une vraie question à se poser est de savoir pour qui le faisons nous ? Pour quoi le faisons-nous ?
Boire pour s'oublier si longtemps nous a fait nous oublier en chemin....arrêter de boire n'est-ce pas un premier pas pour recommencer à penser à nous pour nous ?

Continue à venir écrire ici Non0....j'attends de tes nouvelles. Le chemin ne s'arrête pas au 1er caillou !

Carte, le principal c'est que tu sois en accord avec toi même.....nous avons tous un parcours différents et c'est cela qui est enrichissant !

Merci oliv de tes interventions.....tu as un tel recul, une telle connaissance et reste si humble! Tes conseils sur tous les fils de discussions sont précieux !

À bientôt de vos nouvelles

Non0 - 05/07/2022 à 10h33

Bonjour à tous,
Coucou Today.

Oliv, Daniel, merci pour vos mots réconfortants, vos encouragements.

Today, lire ton msg m'a également fait du bien...

Alors oui, j'ai craqué, j'ai eu du mal à venir le partager...comme une honte de moi même. Mais tout est si compliqué.

Je suis dans une période très ambivalente. Ne sachant pas comment je voulais me dépatouiller de cette situation. Toujours en dépression, médicament presque complètement arrêté et seuvrage ok. Relation familiale compliquée, (professionnel, le masque comme toujours).
Il est effectivement très difficile de s'exprimer. J'ai d'ailleurs rdv avec mon médecin addictologue cette APM, et j'hésite à maintenir le rdv...soyons franc, je ne l'ai pas encore dit...
J'ai l'impression d'être de nouveau un enfant qui se cache.

Alors soyons franc, en terme d'alcool, j'ai vraiment eu se besoin de reboire dans le côté festif, sans abus, mais chasser l'addiction et elle revient vite au galop. On va pas se mentir, cette semaine j'avais ouvert une bouteille de whisky (je ne suis même pas adepte de cette boisson) et ce matin, je l'ai vidée et jetée car il y avait tous les soirs comme avant, un p'tit coup de ''reviens y''. Qui on ne va pas se mentir, calme les nerf, nous fait tout oublier et même sourire et retrouver cette sensation de bonheur si longtemps oublié...
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé lire ton post Oliv sur les différents addictions et celle de l'alcool... A croire que c'est la pire car elle est tellement sournoise et en même temps apaisante...

Bref, je ne sais pas encore quelle démarche faire. Continuer en essayant de réduire au maximum, se limiter (est ce possible, cf Carte)… je ne sais pas. Je n'ai pas encore pris assez de recul. Demain je retourne voir un Hypnotiseur thérapeute. Je vais peut être en parler...je ne sais pas trop. Je pense que oui, l'idée de se faire suivre au final est une étape importante...

Je vous promets que je reviendrai publier... Mais pour l'instant, je ne sais pas encore où j'en suis...

La biz à tous

Today - 06/07/2022 à 09h52

Bonjour tout le monde !

Coucou Non0.

Compliqué tout ça....

Ce sentiment d'être perdu, de ne plus savoir....une sorte de lutte !
Je l'ai aussi ressenti....mais lutte contre quoi ou qui au final ?
Et puis ce questionnement....un verre plaisir ? Une soirée "conviviale" en faisant "comme les autres"? Plus jamais ? Passé dans les rayons aguicheurs exhibant ces vins dont j'aimais le goût au delà de l'enivrement qu'ils m'apportaient et les laisser dans leur rayonnage ? Un jour peut-être ? Peut-être jamais ?

Je ne l'avais pas écrit ici à l'époque quand ça m'est arrivé....mais je l'avais écrit quand même ! C'était vers la mi novembre l'année dernière....à peine 2mois d'abstinence au compteur ! J'ai été submergée d'émotions de panique, d'être totalement éparpillée, perdue....cette impression intense d'être comme un animal sauvage pris en cage, angoissée....etre comme coincée dans un labyrinthe, à courir dans tous les sens à chercher désespérément une sortie. Je me souviens aujourd'hui encore dans quel état j'étais ce matin là ! Une vraie panique ! Et si intense ! De celle qui vous donne envie de fuir les jambes au cou !!! Voilà le mot est là : FUIR ! Mais comment fuir quand c'est en moi ? J'ai tout posé par écrit...j'ai tout lâché ! Le "pire" je crois c'est que je n'ai même pas songé à me servir un verre ce jour là. Je me suis ruée dans l'écriture pour sortir de moi tout ce "bordel"! C'était brouillon, ça allait dans tous les sens....mais ça m'a apaisée.
Je n'étais pas moins perdue après mais je ne ressentais plus cette panique extrême.
J'ai travaillé là dessus après....petit à petit....voyant ainsi à quel point cet alcool endormait cette lutte contre moi même que je m'infligeais depuis longtemps.

Aujourd'hui, je vois l'alcool ou tout au moins l'envie d'alcool comme un indicateur pour moi. Ça me signale tout simplement que si cette envie se pointe, c'est que quelque chose va à l'encontre de mes valeurs, que je me force quelque part à quelque chose qui n'est pas moi, qui n'est pas dans mes attentes.
Arrêter l'alcool c'est pour moi me respecter enfin suffisamment pour m'écouter et prendre en considération mes attentes. Faire de moi ma priorité.
Comment prendre soin des autres, comment les aimer si l'on ne se l'accorde déjà pas à soi-même !

Ça m'a fait très peur car ça sous entendait des changements à venir....dans mes rapports avec certaines personnes qui ne comprendront pas ou n'accepteront pas ces changements car oui on se "transforme" (du moins on se révèle plutôt)....
Peur aussi car je m'aperçois que j'ai fait fausse route sur certaines choses...non plutôt que les choix que j'ai fait à une époque ne sont plus en accord avec mes attentes d'aujourd'hui !
Mais je laisse les choses se mettre en place doucement, je ne me brusque plus. C'est fini ça !
L'alcool c'est pour m'aider à me forcer à avoir une vie qui ne correspond pas à ce que je suis...à m'étouffer tout simplement. Je n'ai qu'une vie....elle est là, maintenant.
Alors des changements ? Oui bien sûr !
Peur de ces changements ? Oui énormément !!!
L'alcool pour les éviter ? Pour étouffer ma peur ? Non plus maintenant, pas aujourd'hui !
Et demain ?.....je ne sais pas ! Il n'est pas encore arrivé !

Je ne sais pas si ce que je viens d'écrire est très clair....ni si cela aura permis de t'aider un peu Non0 dans ton sentiment d'être perdu, de ne plus savoir quelle direction prendre...
Juste te dire de prendre le temps pour toi, prendre le temps de t'écouter vraiment, c'est aussi ça prendre soin de toi et c'est très important que tu le fasses car tu en as le droit, tu le mérites aussi.

N'aies pas de honte....ce qui est fait, est fait et ne peut plus être défait ! On n'avance pas en reculant.

De grosses pensées positives pour toi

À bientôt.

Today - 17/10/2022 à 19h14

Bonsoir Non0.

Je reviens faire un petit tour par ici, une sorte de retour à la source (sans jeu de mots).

Bientôt 13mois....oui je réalise même en l'écrivant là que je suis à 2jours de ces 13mois d'abstinence.
J'y suis, j'y reste comme je le dis.....tout ce temps, ce qui n'empêche pas que j'entende encore des "mais tu ne bois toujours pas ?!?!?!".
Et oui, je ne bois toujours pas.
Je n'en ai plus envie ou vraiment très rarement, de manière fugace ou plutôt comme un souvenir assez lointain, du style "à cette heure-ci, avant, je me serais servie mon premier verre".
Je ne me ressens plus comme une bizarrerie à ne pas boire....

Il n'y a pas très longtemps, j'en reparlais avec un proche à qui j'avais annoncé ma décision d'abstinence face à cette mauvaise relation que j'ai avec l'alcool. Il s'est montré surpris que je n'ai vraiment plus touché à une goutte d'alcool depuis septembre l'année dernière. J'ai alors réalisé qu'il n'avait pas vraiment entendu ce que je lui avais dit il y a un an.
Ça m'a fait vraiment prendre conscience que nous sommes vraiment seuls face à cette addiction. Même lorsque l'on dit être alcoolique, l'entourage finit par minimiser....du moins autour de moi.
Il y a ici où la compréhension est présente, nous sommes entre pairs. Auprès de certains professionnels spécialisés aussi (malheureusement pas tous, dont certains qui se cantonnent à la médication sans rien de plus).

Donc 13 mois.
C'est plutôt bien ancré en moi.
Quand il y a eu doutes, j'ai jeté un œil derrière moi.....je n'y retourne pas.
Ce chemin dans l'abstinence n'a pas été un long fleuve tranquille, le plus difficile n'a pas été le premier mois, mais les autres qui ont suivi.....je me suis battue, contre moi-même, régulièrement, m'accrochant à des petits riens en moi, si fragiles, m'obstinant malgré le chaos intérieur, malgré les injonctions "culturelles", malgré ces découragements, les "à quoi bon ?", les aléas de la vie qui ne se mettent pas en "pause".
Il y a eu des caps à passer....la fin du 1er mois qui sonne le glas de l'euphorie de départ, les 3mois avec son ennui désespérant, les 6-8mois glorieux avec son "t'es clean maintenant, tu vas savoir ne pas trop boire !" ou "allez, juste un p'tit verre, tu l'as bien mérité".

12 mois, j'ai été contente. Une année complète !!

13 mois....et là je me dis "j'ai réussi ! Je réussis ! J'y suis arrivée !!!" Toute seule, comme une grande ! ". Une certaine fierté !
Aussi je réalise tout ce chemin parcouru et je n'en reviens pas quelque part. Oui je crois que je peux être fière de moi !

Alors à celui qui ose me dire "tu bois toujours pas !... On dirait une vieille !....t'es chiante à ne plus boire !".... J'ai envie de lui crier qu'il ne sait pas de quoi il parle ! Qu'il n'a rien compris, rien vu....Qu'il ne sait pas que ce n'est pas juste qu'une question de volonté, il ne sait pas tout ce qui rentre en jeu, toute la difficulté pour s'en sortir, toute la souffrance endurée !!!
Il ne sait pas....et n'a pas envie de savoir.
Alors, je lui dis juste que oui je ne bois plus, oui je suis vieille, oui je suis chiante.....car le principal est que moi je sais ce qui est bon pour moi. Lui pas.

Non0, comment vas-tu ? As-tu réussi à trouver ce qui te convient ?

À bientôt

Non0 - 17/10/2022 à 20h28

Coucou Today,

Tout d'abord, toutes mes félicitations pour tes 13mois, c'est effectivement un très grand pas. On m'a dit qu'il fallait attendre 3ans révolu pour crier victoire, mais je te félicite la où j'ai echoué...mais j'assume...

Tout d'abord je vais bien. Arrêt de toutes médications (ou presque), les idées claires sont revenues... Et oui...l'alcool...oui ce grand ami ou ennemi est toujours là... Oui je suis alcoolique, j'en suis conscient mais à quel point? That is thé question....

Aujourd'hui face à cette difficulté qu'est l'arrêt définitif, dans ce contexte social de buveur qui ne s'assume pas, j'ai decidé d'assumer mais avec beaucoup de réserve. Oui je bois et j'ai une audition pour la boisson, mais je le mesure et en ai pris toute conscience.

De la j'essaie de m'imposer des limites, parfois j'y arrive, parfois non, tel est le jeu que je dois assumer. Et donc voilà mon jeu: la semaine je ne bois pas et le weekend, je me fais plaisir.
Alors oui parfois je n'y arrive pas, parfois la semaine est saine, vierge sans tromperie, ni accro.
J'ai juste appris dans ces presque 8 mois d'abstinence, à accepter. Car là, est toute la mesure... Et oui accepter et s'accepter... C'est tellement compliqué même en l'écrivant ..

Mais voilà où j'en suis, je suis un être humain qui n'a pas su aller jusqu'au bout, sans pour autant le laissé aller. Je n'ai pas vaincu mais juste accepter...ahhh l'acceptation, quel mot faitidique...plein de sens et en même temps ne voulant rien dire.
Bref, je suis ce que je suis. Je n'ai cette pas réussi dans l'éradication de cette maladie, mais j'y ai cependant trouvé un ''compromis'' qui certes, n'est pas une fin en soit mais dont je me suis accomodé.
Je l'accepte. Je fais des erreurs, je les répares et j'avance... N'est ce pas le but.
Pour l'instant ce frôlement avec cette frontière très mince me convient. J'espère tenir. J'espère m'y maintenir. Mais je sais au moins que je suis adicte, c'est une verité inébranlable que j'ai découvert. J'essaie juste de l'accepter sans trop la faire venir sur le devant de la scène.

Un jour peut être...

Content d'avoir des nouvelles Today.

Encore félicitations

La biz

Répondre au fil Retour