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Fatiguée et impuissante devant l'alcoolisme

Par Profil supprimé

Bonsoir,
Je me tourne vers ce forum , en effet je depuis 17 ans avec un homme qui bois énormément.
Aujourd'hui je suis impuissante devant son alcoolisme.
Il bois jusqu'à ce qu' il ne tienne plus debout.
Nous insultes moi mes enfants.
Je ne sais plus comment faire je l'aime mais je suis si fatiguée.
J'en parle aujourd'hui sur ce forum car personne n'est au courant de sont probleme ni famille et amies.

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16 réponses


Profil supprimé - 30/12/2016 à 00h04

Bonsoir Cindybat,

Je ne sais pas si mon message t'aidera. Car je suis moi-même dans une période de questionnement. Mais ton message, aussi court soit-il, m'a parlé. Je suis avec mon compagnon depuis à peu près autant d'années que toi et ton homme. J'ai découvert qu'il avait ce "problème d'alcool" environ deux ans après le début de notre relation. Je suis passée par un tas de phases: d'abord la découverte du "problème", ensuite poser des mots dessus, réaliser qu'il s'agit d'une maladie, comprendre les tenants et les aboutissants du fléau (comme par ex. comprendre que je n'étais pas folle quand j'évoquais des pertes de mémoire de sa part alors qu'il semblait bel et bien à jeun). A ce moment là: la honte, la peur... Combien de fois ai-je arrêté une casserole qui risquait de brûler la maison? Combien de fois ai-je craint pour mon (puis mes!) enfant(s)? Combien de fois...? Combien de fois ai-je tout fait pour empêcher que "ça" ne se voie...?

Après il y a eu l'acceptation de son côté (ouf). Enfin il se soignait... Etape "accompagnement des proches" pour moi. D'abord en couple. Une autre fois juste pour moi en compagnie d'un tas d'autres "proches" (certains blasés, d'autres complètement silencieux)... Puis il y a eu la 1er phase d'abstinence (enfin je ne sais plus si c'était vraiment de l'abstinence). Je retrouvais en tous cas l'homme que j'avais admiré, aimé...
Puis rechute. Je ne sais même plus très bien au bout de combien d'années. (C'est fou comment les mauvais souvenirs prennent le dessus!) Galère. Rebelote: re-tentative de tout tenir à bout de bras, de camoufler "le problème" (même si, cette fois, le problème avait un nom). Bref: grosse grosse période de "co-dépendance". Tu sais, ce gros mot qui veut dire que c'est pas toi qui es dépendante mais tu subis tellement la dépendance de l'autre que tu fais tout en fonction de ça...

Puis il y a eu une 2e phase d'abstinence. De quoi m'offrir une trêve. Un peu de repos.
Puis nouvelle rechute. Cette fois, cette période d'alcoolisation n'a pas duré longtemps. Visiblement, les spécialistes appellent plutôt ça un "dérapage" (il est allé se faire soigner dans les 3 ou 4 mois qui ont suivi). En tous cas, pour moi, ça a été un déclic! Fini la co-dépendance à partir de ce moment là. Alors qu'il repartait se soigner, je commençais à revivre, à vivre pour moi.

La nouvelle phase d'abstinence a duré 5 ans. Et patatras: rechute. Ça s'est passé il y a pas très longtemps. Mais cette fois: il est dans le déni (contrairement au moment où il "dérapé"blunk Impossible d'en parler. Impossible d'appliquer les bons conseils qui sont prodigués ici et là pour "aider" les proches à "aider" le proche malade. Et, comme il ne boit pas tous les jours (enfin pas à ce que je vois), je ne vis des épisodes pénibles que par intermittence. Ce qui rend difficile de prendre une décision...
Alors zut... Moi aussi, je suis fatiguée. Epuisée. Laminée. Je comprends combien tu peux l'être. Et je ne sais pas non plus comment faire aujourd'hui. Je sais que j'ai eu une période d'espoir et qu'elle a payé (il a été abstinent pendant plusieurs années).
Mais que faire quand la colère est là? La rancune aussi? La lassitude? Et l'amour qui semble s'être totalement évanoui? Je ne sais pas. Une chose me semble de plus en plus certaine en revanche: il faut se protéger, se protéger soi et ses enfants.

Je ne tiens pas à te décourager. J'espère juste que mon témoignage montrera que tu n'es pas seule à vivre cet épuisement moral (et même physique... car à force de prendre en charge ce qu'il ne prend pas en charge ça atteint ce côté là aussi). J'espère aussi que, si des soignants, des spécialistes de l'alcoolisme, le lisent, ils feront plus attention à leurs paroles quand ils rencontrent des proches et leur disent "d'aider" celui qui est malade.

Bon courage.

Profil supprimé - 20/02/2017 à 00h30

A Assez
Merci pour ton témoignage. Je vis avec un mari qui a toujours bu, l a caché longtemps et se cache encore. Mais le fait de plus en plus en public.
Je ne sais pas ce qui me retiens de partir. Il a menacé ce soir de tous nous tuer si je n'arrêtais pas de le faire chier à lui dire qu il buvait trop et qu' il détruisait sa famille. Que dire à nos enfants ??.
Elles sont petites et ne veulent pas quitter leur père .
Moi je n en peux plus. Alors quand je lis que le conjoint doit essayer de comprendre l alcoolique, de le soutenir, de ne pas le rabaisser, comment peut on écrire cela alors qu' on est soi même a ramasser à la petite cuillère parce qu' on en peut plus de cette angoisse permanente ???

Profil supprimé - 20/02/2017 à 11h25

Je me permet de me joindre à votre discussion car moi aussi je vis avec un mari alcoolique. Il l'est depuis très jeune, son père a le même problème et a été très violent avec sa mère, ce qui a forcément eu des répercussions sur lui.
Lui n'a à ce jour jamais été violent physiquement envers moi. Ça a failli déraper une fois ; mais il sait que s'il lève une seule fois la main sur moi je le quitte. Alors il s'est retenu.
Nous avons eu une petite fille il y a maintenant 14 mois. Je pensais que ça allait l'aider à se calmer, mais ce n'est pas le cas, au contraire ça empire. Il est tout à fait conscient de sa maladie, voudrait se faire aider (c'est ce qu'il dit), mais à part aller consulter son médecin qui lui a donné un traitement qui ne sert strictement à rien, il ne fait aucune autre démarche. Il ne veut pas se faire "interner" dans un centre spécialisé, prétextant qu'il doit s'occuper de son entreprise (il a une petite société) et qu'il ne peut pas laisser ses employés seuls.
Il est vrai qu'il n'a personne assez digne de confiance et surtout assez débrouillard pour gérer à sa place.
Mais la vie à la maison est devenue impossible. Il ne boit jamais à l'extérieur en compagnie, dans des bars je veux dire. C'est toujours à la maison ou chez les amis. Mais c'est tous les jours, midi et soir le weekend. Je subis ses plaintes, ses méchancetés et le reste (ses délires, quand il entend quelque chose que je n'ai pas dit, etc..), et en plus je dois revivre tout ça chaque matin parce qu'il ne se souvient de rien et m'oblige à lui raconter toutes les saloperies qu'il m'a dites la veille, pour s'excuser encore et encore.
Ce matin, comme tous les matins, il me dit que c'est fini, qu'il arrête et qu'il ne touche plus une goutte. Puis je suis sûre que dès demain ce sera hop une petite bière, puis deux, pour finir au bout du compte, comme à chaque fois, par aller s'acheter sa bouteille de whisky et se la siffler en 1 ou 2 jours maxi, avec sa bouteille de vin quotidienne.
Je ne sais plus quoi faire pour l'aider, j'en ai même plus envie. J'ai juste envie de me retrouver seule avec ma fille, au calme. Elle est petite, et ne se rend pas encore compte, mais je n'ai pas envie d'attendre qu'elle soit assez grande pour me demander "pourquoi papa dort par terre ?" ou pire, qu'elle comprenne les engueulades quotidiennes.
Je ne suis même plus sûre de l'aimer. Comme toi Assez, c'est la lassitude, la rancune et surtout la colère qui a pris le dessus sur tout le reste. J'ai envie de le quitter, mais je sais que je vais culpabiliser car ça empirera encore la chose et il ne s'en sortira jamais tout seul.
Mais comment aider quelqu'un qui n'a pas envie d'être aidé ? Je suis à bout...
Je sais que mon témoignage ne vous apportera rien, mais ça me libère un peu de pouvoir en parler à quelqu'un, car même si notre entourage est au courant de son problème d'alcool, ils sont loin de s'imaginer tout ce que je subit. Et je n'en parle pas, surtout pas à ma mère, pour ne pas qu'elle se fasse du souci. Je suis donc seule...

Profil supprimé - 20/02/2017 à 13h19

Reglisse, cindybat, assez, vous n etes pas seules. J ai l'impression que nous sommes des miliersdans ca cas, et pourtant si isolées face à cette saleté qui détruit toute une famille

Profil supprimé - 25/02/2017 à 19h05

bonsoir à toutes, en effet je rejoins Nono0142, nous sommes si nombreuses à subir l'alcoolisme de notre conjoint et on se sent si seules à souffrir, à chercher des solutions qui ne viennent pas, à ne pas oser en parler autour de nous, à se morfondre et à s'enfoncer soi-même dans la tristesse, la dépression, et parfois aussi l'envie de faire comme lui, boire pour oublier et dormir ........

Profil supprimé - 27/02/2017 à 15h01

Pour ma part, je n'aime absolument pas boire, alors je prends des "décontractants" pour arriver à me décontracter justement, et à dormir un peu.
Depuis lundi dernier il a arrêté les alcools forts (whisky) et se contente de bières et de vin. Ça va déjà beaucoup mieux.
Sauf samedi, petit apéro chez son frère le midi. Pas d'abus, mais ça a quand même gâché notre soirée... Des fois je me demande si ce n'est pas simplement moi qui, du fait qu'il ait bu, même peu, ne le supporte plus (lui, en plus de la situation) et que c'est moi qui cherche les embrouilles sad

Profil supprimé - 27/02/2017 à 20h57

Réglisse
je ressens la même chose que toi ! mais en fait, j'ai fini par comprendre que c'est lorsqu'il fait des efforts de moins boire, que moi je culpabilise et que je me dis que finalement, c'est moi qui cherche. Alors que l'origine du malaise, c'est quand même cette consommation d'alcool complètement démesurée !
l'alcoolisme du conjoint est terrible car il nous met dans une situation de dépendance qu'on ne peut pas soupçonner. On devient nous même esclave de cet alcoolisme subi. On est en colère face à une crise, on culpabilise quand la situation redevient calme en se disant que l'on a finalement exagéré la situation, et je pense que les alcooliques qui maitrisent encore un peu, arrive à nous manipuler en jouant sur cette alternance de situations: "j'ai été cool une semaine, donc je peux me lâcher ce week end. " et nous on vit sur des montagnes russes ....

Profil supprimé - 27/02/2017 à 21h02

Bonsoir,
Vos témoignages raisonnent en moi. J'ai toujours détesté l'alcool. J'ai rencontré mon mari il y a 20 ans, il ne buvait pas une goutte d'alcool, grand sportif, seulement du coca, accro au coca. L'alcool s'est invité quand il a commencé à travailler en banque. Les séminaires étaient de plus en plus arrosés. Il revenait avec une migraine terrible mais je ne soupçonnait rien. Puis petit à petit, la consommation journalière a augmenté. Un échec professionnel a terminé la chute. Je suis partie avec mon enfant il y a un an. J'ai compris que je ne pouvais pas le soigner contre sa volonté. Je me suis heurtée violement à l'alcoolisme parce que je ne peux pas faire semblant, d'autant que j'avais peur en laissant notre enfant seul avec lui le mercredi. J'ai appelé au secours auprès de sa famille, ma famille a essayé de l'aider, je l'ai traîné chez le médecin, pris des RDV à sa place dans une unité de soin, chez le psy: y est-il allé? Si oui qu'a t-il dit ? Pas la vérité. Pour lui, j'exagérais tout, j'étais trop exigeante, il était assez grand etc... Les relations sexuelles: je ne lui faisais plus envie d'où ses pannes: CQFD. Le déclic est arrivé: suite à une erreur de ma part, j'ai découvert une bouteille cachée que j'ai vidée avant de partir au travail, un réflexe par exaspération, enlever la drogue en pleine crise. J'ai eu peur toute la journée car c'était un mercredi. Quand je suis rentrée, notre fils était surexcité, il sautait partout, son père essayait de se maitriser enfermé seul dans une pièce dans le noir. Les crises d'énervement, l'enfermement, il passait son temps avec un casque sur ses oreilles en écoutant de la musique. J'étais exténuée. J'ai vendu la maison en 3 mois, pris un petit appartement. Tout est calme le soir, notre enfant s'endort dans le calme, j'ai peur un week end sur 2 parce qu'il l'emmène dans les bars le samedi soir et lui demande de ne rien dire à maman. Aujourd'hui, je commence à en parler, à libérer la parole pour donner du sens à ce qu'on vit, pour que notre enfant apprenne à se protéger, reconnaître ce qui est normal et pas normal. L'homme que j'ai aimé n'existe plus.
Bon courage à vous

Profil supprimé - 28/02/2017 à 12h10

Ça me fait du bien (si on peut dire) de voir que je ne suis pas seule à penser que parfois c'est de ma faute.
La dispute de samedi soir est partie du fait que notre petite n'a pas voulu dormir à 20h, alors qu'elle n'avait fait qu'une petite sieste le matin et rien du tout l'après-midi (on était chez mon beau-frère, donc elle n'a rien voulu savoir).
Elle a été malade ces derniers jours, mais samedi soir j'ai tenté de faire comprendre à mon mari que c'était un caprice. Elle allait très bien. Tant que j'étais dans sa chambre elle ne disait rien, dès que j'en sortait elle pleurait. Résultat des courses, il a absolument voulu la lever. Comme je lui avais dit, elle pétait la forme (couchée à 22h30 au bout du compte).
J'ai voulu lui faire comprendre, à lui, qu'il ne fallait pas qu'il lui passe tous ses caprices, qu'elle comprenait très bien et que si on cédait ce coup-là elle ferait la même chose tous les soirs.
Et voilà... tout ce qu'il a trouvé à me dire c'est "je fais des efforts depuis le début de la semaine, et tu as quand même toujours quelque chose à me reprocher. Tu me parles comme de la merde, etc...".
Je reconnais que parfois que je sèche, froide, dure avec lui, mais c'est tout simplement que tout ce qu'il fait et tout ce qu'il dit, ça m'énerve ! Je ne le supporte plus, même sobre. Au moins quand il boit il s'endort et je suis tranquille. Quand il est sobre je suis obligée de le "supporter", même devant la TV ça m'emm**. J'ai juste envie d'être seule, avec ma fille, et de ne plus avoir à rendre de compte à personne. D'aller me coucher quand j'en ai envie (parce que Monsieur n'aime pas aller se coucher seul...).
Il est pourtant adorable quand il n'a pas bu, serviable, gentil... mais je crois que c'est trop tard. Il a dépassé les bornes trop souvent (encore une fois par son attitude et ses mots ; il ne m'a jamais frappée).
Je l'avais prévenu que quand l'amour s'en va il ne revient pas, même s'il arrête de picoler. Et je crois bien que je suis arrivée au point de non-retour.

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