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Comment agir lorsque cela va trop loin

Par Joyeuse triste

38 réponses


Profil supprimé - 23/01/2019 à 15h49

Bonjour Joyeuse triste.

Nous pourrions être jumelles, quand je lis votre histoire, c'est un copié collé de la mienne.

Je suis - ou j'étais - en couple avec un alcoolique (voir la nuance après), depuis deux ans, un enfer, un cauchemar.

Gentil sobre, infecte une fois alcoolisé, souvent le vendredi soir après le travail, et souvent le we. Une bière (normal dit-il) puis 2, puis 10, l'autre soir c'était 14.

Il est aussi passé par des pbs judiciaires (comparution au tribunal il y a un an, il s'en est bien sorti), et il doit y repasser en mai (a frappé un policier sous l'effet de l'alcool). Il fait aussi pipi de partout, sauf dans les toilettes ! lui c'est surtout le jardin, au grand air ! les reproches sont les mêmes, je suis la méchante, lui n'a rien à se reprocher ... JE fais tourner notre vie autour de l'alcool alors que lui ne voudrait pas ca ... JE le soupçonne, ca l'énerve, il se sent fliqué donc il boit encore + ... bref, on vit bcp de similitudes me semble t il.

Il a fait une cure cet été, bien passée, mais rechute cet automne. Je m'étais dit que s'il rechutait, je ne resterai pas, je ne revivrai pas les moments difficiles d'avant cure, je suis donc partie ce samedi, j'ai déménagé de notre maison que nous avions achetée ensemble au printemps dernier. Il est donc question de la revendre, au + vite.

Parce que la cohabitation de ces dernières semaines était juste impossible (il buvait quasi tous les soirs parce qu'il était triste de la séparation), j'ai accéléré mon départ. Ca fait bizarre, mais je crois que c'était la meilleure des décisions. J'ai créé un fil de discussion également ("faut-il y croire encore"blunk. Si vous souhaitez échanger d'avantage, n'hésitez pas. Courage ...

Joyeuse triste - 23/01/2019 à 20h39

Merci québécoise pour votre message ! Comme on dit tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. Je me raccroche à ça tout les jours. J ai du soutient mais le problème et vous connaissez C est de gérer les tete à tête, le soir ou le week end. Des moments qui devraient être de detente mais qui pour moi, sont les pires moments d'angoisse ou on se retrouve seule face au demon. À bientôt...

Joyeuse triste - 24/01/2019 à 19h33

Bonsoir carine79, je viens de lire votre message. Comment vivez vous le fait de le laisser seul dans "votre maison" car moi j'ai toujours peur qu'il l'a dégrade. Soit volontairement soit du fait d etre alcoolisé, il titube, se cogne ou tape les plinthes... Je me sens prisonnière car le laisser seul au quotidien me stress pour cela. Quelques fois je pars le week end chez ma mère mais il reçoit ses potes etc... avez vous des enfants ? Comment à t il vécu votre départ ?

Joyeuse triste - 24/01/2019 à 20h25

Bonsoir,
Après avoir vécu plusieurs mois de détresse face à mon conjoint devenu mon ex alcoolique, je fais état ce soir, de mon comportement face à ce démon. Pourquoi aujourd'hui car après une accalmie qui fut de courte j'ai repris quand bien même de la force... mais depuis que je lai revu titubant cette semaine, je ne vis plus normalement. La première chose ne rien dire, éviter au maximum de dialoguer car dans ces moments c'est un dialogue de sourd qui s'instaure. Ou toute la rage d'une journée de travail ou autre événement malheureux se déverse. La deuxième s'effacer, car le moindre regard devient méprisant pour lui et moi. Je ne mange plus le soir, je ne partage plus ce repas avec mon fils. Le troisième, faire le plus possible le silence quand il deigne aller s'allonger, tamiser les lumières afin qu'il s endorme et que le lendemain arrive vite. Pour passer 12heures loin de ce lieu qui devient un bagne. Tout ça car je me prends dans la tête que C est moi qui le fais replonger, ma présence, mon être... même si je sais que je ne suis pas coupable C est fou ce que la peur peut engendrer sur le comportement. Peur de quoi, de la violence verbale, psychologique etc ... si une personne alcoolique me lit j'aimerais lui dire tout le mal que cela peut faire autour de lui. J'ai pas de mot assez fort pour exprimer la détresse que j endure.
Même si j'ai parfaitement conscience que ce sont des gens malades mais de vouloir rester dans cet état en voyant le mal fait autour de soit J ai beaucoup de mal à l'admettre.
Je crois que c'est à partir du moment où on arrête de vouloir comprendre les choses que l'on avance, je ne suis pas encore à cette étape. J'espère l'atteindre bientôt !
Bien à vous ...

Profil supprimé - 25/01/2019 à 11h17

Bonjour Joyeuse triste,

Ce que vous décrivez, je l’ai vécu pendant 1.5 an, et jusqu’à la semaine dernière, c’est dingue les similitudes, tout se passe ou se passait exactement comme pour vous, j’avais les mêmes ressentis.

Pour répondre à vos questions :

Au fur et à mesure que les mois ont passé, et sans même m’en rendre compte, j’ai vécu selon son état, alcoolisé ou pas : je partais faire ce que j’avais à faire, avec bcp d’angoisse car mon esprit avait en tête : va-t-il profiter de mon départ pour boire ? que vais-je trouver en rentrant à la maison ? je ne suis jamais partie de la maison sereine. Au fil du temps, je ne sortais quasi plus, par peur de le laisser seul. Il a déjà fait des dégâts dans la maison, que je sois présente ou pas. Mais la vie doit continuer pour nous, conjoint(s), je faisais donc le minimum vital, c’est-à-dire les courses le we, et pas plus. Par peur de quitter la maison et le laisser seul. Pendant 1.5 an, j’ai aussi privé ma fille de sorties, en quelque sorte, non pas volontairement, mais par peur de quitter le domicile sans lui. Je n’étais pas en confiance. Et bien souvent, j’avais raison de ne pas l’être.

J’ai réussi à lâcher prise il n’y a pas si longtemps en fait, quand j’ai compris que, que je sois à la maison ou pas, il s’arrangerait pour boire s’il l’avait décidé, alors j’ai décidé de faire ce que j’avais à faire, puisque, que je sois présente ou pas, cela ne changeait rien à ses « projets ». J’ai essayé de reprendre du temps pour moi, pour faire ce que je voulais, ce dont j’avais envie, mais jamais sereinement, en ayant peur de ce que j’allais trouver en rentrant. Mais ca m’a pris bcp de temps pour avoir ce « détachement ».

Les dégâts à la maison ou autre ont été faits que je sois là ou pas (il a déjà mis mon portable, neuf, dans les toilettes, il a enfoncé la porte de la salle de bain car je m’y étais réfugiée et je ne voulais pas lui ouvrir, il a ruiné 2 voitures, s’était mis en tête de tailler un arbre en mon absence, et a fait n’importe quoi, j’ai du tout ramasser et rattraper le coup, s’est tapé la tête dans les murs en ma présence et a abimé le placo, etc). Je ne pouvais pas le raisonner dans l’état d’ivresse dans lequel il était dans ces moments-là. Le raisonner était presque pire que de l’ignorer. Les « s’il te plait, arrête » avaient pour effet de le rendre encore + méprisant et méchant. Tout comme l’ignorance d’ailleurs.

Au début, je ne connaissais pas son fonctionnement : je cherchais à lui parler, à le faire parler, à comprendre, à vouloir savoir pourquoi il se détruisait comme ca, d’où venait ce besoin, ces pulsions, pourquoi il s’infligeait ca et pourquoi il m’infligeait ca. Mais je n’en tirais rien. Il n’avait que des propos incohérents, je parlais à un mur. Et pareil, au fil du temps, j’ai compris sa façon d’agir et de réagir et je me suis forcée à ne pas lui parler, à le laisser se « défoncer » comme il dit, en me mettant dans ma bulle et en continuant à faire ce que j’avais à faire dans la maison, en me forçant à l’ignorer (c’est très dur d’ignorer une personne qui vous méprise et qui vous suit dans toutes les pièces où vous allez). J’ai compris que même l’ignorance et le silence n’avaient pas d’effet. En fait, comme il me l’a souvent dit par la suite, dans ces moments-là, il est méchant, infecte, il veut me faire du mal, me « piquer » … je n’ai jamais compris pourquoi j’avais droit à ce traitement, moi qui étais là depuis le début à chercher à l’aider et à le sortir de tout ca. Triste reconnaissance pour moi. C’était très blessant. Au début, j’avais de la peine, ces derniers temps, ca s’est transformé en pitié.

C’est très pesant cette sensation de se sentir prisonnière dans son propre logement, j’ai vécu dans notre maison, qui est devenue une cage ou une prison dorée. J’ai aimé cette maison, pour ce qu’elle est, mais lui a réussi, en seulement qqes mois, à m’en dégouter .. entre les cachettes de partout, et les moments difficiles qui se sont passés à certains endroits, mon esprit a associé ces « souvenirs » à cette maison, c’est vite devenu anxiogène d’y entrer.

J’ai une fille de 4 ans née d’une précédente union. Elle l’adore et est très attachée à lui. L’attachement est réciproque. Mais on n’a cessé de me dire depuis des mois que ce n’était pas le père de ma fille, que je la mettais dans une situation difficile au quotidien, qu’en ne sentant pas sa maman heureuse, elle allait forcément être mal elle aussi. J’ai préféré partir avant que tout ca ne lui bouffe sa joie de vivre d’enfant tout comme moi il m’a bouffé la mienne. J’ai voulu réagir pour que ma fille ait une maman qui de nouveau, soit en forme psychologiquement et physiquement pour s’occuper d’elle, et refaire des choses ensemble, j’ai réagi pour la sortir de ce quotidien d’angoisse, qui devenait certainement pesant pour elle aussi. J’ai réagi quand, il y a 2 semaines, très alcoolisé, il a joué avec ses sentiments d’enfant, créant encore + d’attachement pour mieux s’en détacher brutalement, et me faire du mal par ce biais, en l’utilisant en quelque sorte.

Il vit mal la séparation et la revente nécessaire de la maison. Cela fait une semaine qu’il est parti changer d’air chez ses parents habitant dans une autre région. Il avait besoin de calme et de ne pas me voir déménager. Il me dit qu’il a conscience du mal qu’il fait, qu’il sait pourquoi j’ai pris cette décision de partir, qu’il faudrait malgré tout qu’on reste ensemble mais que ce n’est pas si évident. Au moins nous ne sommes plus sous le même toit, et même si cela va me prendre du temps, je ressens déjà l’angoisse qui me quitte peu à peu … je pars de mon nouveau chez moi tranquille car je sais ce que je vais y retrouver.

Votre phrase « Je crois que c'est à partir du moment où on arrête de vouloir comprendre les choses que l'on avance » est totalement vraie : j’ai réussi à avancer à partir du moment où j’ai compris, il y a qqes semaine seulement, que ca ne servait à rien de vouloir comprendre, fini les « mais pourquoi ? », nous ne sommes pas responsables de leur maladie et de leur mal être, nous en subissons juste les conséquences au quotidien, en tant que victimes collatérales, en tant que co-dépendantes. Qu’on soit là ou pas, s’ils ont envie de boire, ils boiront, s’ils ont envie de faire des conneries, ils les feront, notre présence ne change rien, ne les apaise pas, voire même accentue la colère qu’ils ressentent dans ces moments-là. Mieux vaut ne pas rester en face d’eux. Mais parfois, on n’a pas le choix. Personnellement, j’ai quitté le domicile pour me réfugier ailleurs en attendant le lendemain, que très peu de fois. Par peur qu’il foute le feu à la maison, par ex, et parce que j’avais honte de demander de l’aide, j’ai essayé de préserver ma famille et mes amis au maximum, et du coup je me suis retrouvée bien seule face à tout ca.

Un déclic que j’ai eu le vendredi 23 novembre dernier m’a décidé à partir. Je crois que je savais depuis longtemps que cette relation était malsaine et qu’il fallait l’arrêter. J’avais besoin d’un déclic pour partir. Une fois annoncée, ma décision a encore plus dégradé les choses : du vendredi c’est passé à tous les soirs, donc angoisse vraiment quotidienne quand je rentrais du travail le soir, soirées compliquées à essayer d’ignorer ses attaques … même si on sait qu’on n’est pas responsables de tout ca, à la base, ca fait quand même mal d’entendre certaines choses.

Je vous souhaite vraiment que cette étape, de réussir à lâcher prise pour vous recentrer sur vous et votre vie, vos projets et votre bien être, arrive très vite. C’est quand on ne cherche plus à comprendre nos conjoints alcooliques qu’on arrive à se détacher et avancer. Même s’il a y a encore de l’amour. On se retrouve dans un bateau qui prend l’eau de toute part, et on n’a besoin d’un canot de sauvetage. J’ai trouvé le mien avec ce nouveau logement. Je vous souhaite de trouver le vôtre et de vivre, au mieux, la période de cohabitation …

Carine

Joyeuse triste - 26/01/2019 à 09h35

Merci Carine pour ton message. Le lâché prise C est ce qu'il me faut mais jy arrive pas. Car trop de lien notamment financier donc ca me stresse.
Hier nous avions rdv à l'agence, il me fait honte, il tient des discours qui ne rime à rien. Ment sur plein de truc. Une fois rentré il a bu et rebu à ce faire dessus. Il n'arrive plus à ce retenir C est affreux ! A 21h il a commandé à manger pour moi, mon fils, et lui, comme pour nous faire plaisir. Mais mon fils avait déjà mangé 1h avant comme d'habitude, il était présent ! Mais occulte tout. Lorsque le livreur est arrivé il a obligé mon fils à ce mettre à table, mon fils ne voulait pas puisqu'il avait déjà mangé. Mon ex commençait à s'énerver. J ai du intervenir ! Toujours avec des pincettes bien que dans ces moments j'aurai envie de mal lui parler.
Il ne tiendra pas longtemps ce rythme, et moi non plus ! J'attends la prochaine étape ... à bientôt et merci de me lire. Bien à vous.

Joyeuse triste - 05/03/2019 à 20h34

Bonjour à tous,
Les choses avancés pour moi, nous avons une touche pour la maison et j'espère que cela va se concrétiser bientôt. Mon ex boit toujours, mais chose étrange il est beaucoup plus dans le dialogue depuis que mon fils est en vacance chez ma mère. On a pu avoir quelques discussion sur notre situation mais il ne veut toujours pas admettre son problème.
Je lui ai dit pourquoi tu ne bois pas devant tes parents ... par respect, pourquoi tu est plus discret lorsqu il y a ton fils (dans le sens où il n'affiche pas ses bouteilles).... par respect, pourquoi tu caches et range tout quand des gens arrivent ... par respect et pourquoi tu ne fais pas ça devant moi ... triste constat que la place du conjoint ou ex dans la vie de lalcoolique. J'ai bien conscience qu'il ny a pas que la notion du respect, car il y a aussi la honte. Mais cela résume bien qu'il a conscience de ce qu'il devient et à qui il a envie de la faire subir. Lorsque j'ai relu mon post, C est fou le chemin parcouru psychologiquement. Plus je m'approche de la sortie du tunnel plus je me sens forte. Mon expérience de vie m'apprend la patience, la détermination. Je ne comprenais pas ce que voulait dire avoir de l'expérience. J'avoue que pour le coup J ai beaucoup évolué.
A bientôt,

Xj4p4n - 06/03/2019 à 11h02

Tu sais quand ils cachent c'est par honte, mais la personne qui partage leur vie est leur souffre douleur, car malheureusement les gens qui sont las pour eux ne sont que le reflet qu'ils voient d'eux même dans le miroir.

N'as tu pas remarqué que les reproches qu'il te fait son en fait la chose qu'il se reproche à lui même.

Combien de fois j'ai entendu c'est à cause de toi que je bois, alors qu'i est alcoolique depuis 13 ans déjà...

Combien de fois ils disent qu'ils n'ont pas de problème mais quand ils sont alcoolisé se sentent misérable et dise qu'ils ont un soucis.

Le dialogue ne sert à rien quand il est trop tard et les accabler de reproches non plus. Jspr pour toi que la maison sera vendu rapidement que tu puisses te sortir de cet effroyable cauchemar..

Joyeuse triste - 06/03/2019 à 20h24

Bonsoir xj4 et merci pour ton post. J ai hâte que ce cauchemar cesse. La fin est proche. Je garde espoir.

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