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Vos questions / nos réponsesBonjour,
Nous sommes ensemble depuis 2 ans après 2 ans d'amitié. Je considère pour ma part que nous vivons une belle histoire et que c'est une personne de valeur. Nous vivons chacun chez soi à 10 km de distance et sommes souvent chez l'un ou chez l'autre. Elle a 4 enfants et moi un enfant de 10 ans dont j'ai la garde. Nous envisageons de nous mettre ensemble dans les mois qui suivent. Je l'ai toujours connu avec une consommation d'alcool que je trouvais un peu limite... mais bon !
Depuis quelques mois, j'ai constaté que sa consommation d'alcool est journalière et trop importante - une à deux bouteilles de champagne au minimum et un réflexe de prendre un verre à la plus petite contrariété qui survient - par ailleurs elle mange très peu. Après une certaine quantité que j'évalue à une bouteille environ elle devient très agressive et blessante verbalement et change complétement, même l'expression du visage n'est plus la même... et je ne la reconnais plus. Les enfants non plus ne la reconnaissent pas et en général se réfugient dans leur chambre et personne n'ose plus broncher. C'est toujours dans ce contexte que démarrent les disputes car au bout d'un moment je réponds et c'est toujours les mêmes choses qui reviennent... En général elle vient s'excuser et demander pardon le lendemain matin ! En ce moment les grosses disputes sont trop fréquentes à mon goût, il ne se passe pas un mois sans que n'éclate une grosse dispute où nous parlons de nous quitter. Mais comme on s'aime il ne se passe pas une semaine avant que nous nous réconcilions.
Elle ne veut pas entendre parler de dépendance alcoolique et se fâche dès que j'aborde la question. Maintenant mon fils de 10 ans commence à être affecté et ça change beaucoup de choses. Tant qu'il s'agissait de moi qui souffrait ça pouvait aller mais savoir que mon fils en souffre aussi m'est insupportable... et après une violente dispute à mon domicile hier où il était présent il m'a avoué avoir été terrorisé en se disant qu'elle allait casser quelque chose dans la maison à force de claquer les portes et de crier... d'autant que ce soir là à 2 heures du matin, elle s'est mise à hurler dans la rue et quand je lui ai dit d’être discrète elle s'est mise a sonner a toutes les portes de la rue. Comme d'habitude quelques heures après elle s'est excusée de tout ce tapage, a demandé pardon et a promis de ne plus recommencer.Cependant quand je lui parle de sa consommation elle nie que cela puisse avoir une quelconque implication et que c'est sa liberté de boire ce qu'elle veut.
Je lui en veux pour cela et je ne sais pas si cette fois-ci je vais réussir à lui pardonner - quand j'essaie de voir notre futur et que j'imagine qu'elle sera cela je me dis que je ne veux pas de cette vie pour mon fils ni pour moi...je suis tiraillé parce que je l'aime. Elle m'a raconté sa vie et ses blessures, je pense qu'elle a des raisons de sa souffrance. Elle ne veux absolument pas voir un psy ou une aide quelconque. Mais je me rends compte que je ne peux pas la sortir tout seul de là et je suis épuisé. Si quelqu'un a été dans la même situation ou si quelqu'un comprend cette situation, tout petit conseil serait bienvenu.
Commentaire du modérateur
Bonjour,
Merci pour votre témoignage très clair. L'espace des Témoignages ne permet pas aux internautes de vous répondre et je vous recommande d'écrire votre histoire aussi dans notre forum pour l'entourage.
Parfois certaines personnes paniquent face au bonheur et ont des blessures qu'elles essaient d'anesthésier avec l'alcool. Il leur est difficile alors d'envisager l'alcool comme un problème car c'est, pour elles, une "solution". C'est ce qui semble se passer pour votre compagne. On vous dira souvent que vous ne pouvez "rien faire" tant qu'elle ne reconnaît pas son problème et qu'elle refuse toute aide. C'est en partie vrai. Cependant en tant que proche vous pouvez tout de même apprendre à mieux connaître la maladie alcoolique et ce que vous pourriez faire pour favoriser qu'elle change. Vous ne résoudrez pas le problème à sa place mais vous pouvez essayer de la pousser vers le changement.
Je vous recommande de prendre contact avec un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) où vous pourrez parler de la maladie alcoolique, de son comportement et de ce que vous pouvez envisager de faire. En prenant connaissance plus concrètement de ces choses et des soins proposés vous serez en mesure de mieux lui en parler. Les consultations dans un CSAPA sont gratuites et s'adressent donc, vous l'aurez compris, aussi à l'entourage. Vous trouverez le CSAPA le plus proche en utilisant notre rubrique Adresses Utiles.
En attendant je vous conseille d'essayer d'avoir des discussions avec elle à des moments de calme entre vous. N'attendez pas forcément qu'elle s'excuse pour en parler. Essayez de parler depuis votre place, c'est-à-dire en employant le "je" pour pouvoir lui dire ce que vous voyez, ce que cela vous fait, les émotions qui vous habitent à ce sujet, vos limites aussi. Car si elle a un problème d'alcool, ce problème vous pose à vous aussi un problème, différent, que vous décrivez bien dans votre témoignage (l'impact sur votre fils, la vision du futur ensemble...). En lui parlant non de son problème mais du vôtre vous la convoquerez sur le terrain de votre relation à tous les deux. Que sera-t-elle prête à faire pour que vous vous sentiez mieux ? En évitant de lui dire trop directement "tu", par exemple "tu as un problème", "tu es alcoolique", vous évitez de l'accuser et lui laissez un espace de liberté pour se positionner. Il en va de même pour les "solutions". L'une des "solutions" est qu'elle se fasse aider par un CSAPA. Cependant c'est à elle de le choisir si vous voulez que cela ait une chance de fonctionner. En conséquence, attachez-vous à suggérer ces choses et non à employer des phrases qui l'imposent (par exemple "il faut que tu te fasses soigner" est trop direct parce que cela passe l'étape de sa propre prise de décision).
En conclusion, le sentiment d'impuissance est largement partagé par les proches des personnes alcooliques. Vous vous en rendrez certainement compte si vous allez dans notre forum pour l'entourage. Cependant vous pouvez essayer de la conduire vers le changement. Elle a besoin de votre solidarité et de votre amour qui sont des soutiens puissants. De votre côté vous avez besoin aussi de vivre une vie équilibrée, de vous protéger et protéger votre fils de ce qui se passe. C'est une situation difficile, qui réclamera sans doute certaines décisions de votre part, mais ce n'est pas une situation insoluble. Gardez-vous cependant toujours de penser que vous pouvez la "sauver". Vous pouvez essayer de l'aider mais vous n'êtes pas à sa place. Ne perdez pas le contact avec vos propres limites et attachez-vous à ne pas vous retrouver trop affecté par sa maladie.
Bonne continuation,
Cordialement,
le modérateur.