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Bonjour,
J'ai 52 ans et je suis alcoolique depuis longtemps, très longtemps.
Cela fait plus de 25 ans que je bois de manière anomale. Au début c'était invisible pour les autres, c'était juste un petit verre tous les jours pour pouvoir respirer normalement. Et ça fonctionnait !!!… C’était super, ça levait le poids que j’avais sur la poitrine. Je respirais de nouveau et je pouvais démarrer ma journée correctement. Puis comme c’était trop bien j’ai commencé à boire le dimanche matin seul et à jeun, et c’était vraiment super bien, si bien ……. Mais je ne vais pas vous faire le détail du reste. Ceux qui l’ont vécu n’en ont pas besoin, et les autres peuvent lire des témoignages mieux écrits que le mien dans toutes les littératures qui existent.
Le résultat c’est que j’ai 52 ans, un foie gros comme un ballon de rugby, de l’hypertension, une dépression chronique (l’alcool est dépressogène). Mais j’ai fait le tour, je sais pourquoi j’ai commencé à boire : les circonstances familiales (mes parents ont sans doute été maladroits , mais ils ont fait avec ce qu’ils avaient), des études ratées (bien sûr que tout n’est pas totalement de ma faute, mais j’en suis en partie responsable), une estime de moi pitoyable ( mais ce n’est pas une maladie, nous sommes des milliards dans ce cas), des enfants que je n’ai pas aidés comme je le devais (ils sont beaux et plutôt bien construits, mais ils se trainent mes angoisses et mon manque de confiance, alors que c’étaient les sentiments que je voulais absolument leur éviter...), et des des dizaines d’autres casseroles que je traine.
Dons j’en suis là. Extérieurement j’ai réussi, je suis un fils de prolo qui a réussi à s’élever d’un cran dans l’échelle sociale, j’ai une jolie famille, une belle maison… Mais je suis à deux doigts de l’arrêt brutal (je bois trop et sans plus aucun contrôle, je pense que la prochaine fois que je m’endors au bureau je vais devoir rendre des vrais comptes à la direction, et me faire virer ne pourrait déclencher chez moi qu’une volonté de suicide). Je ne produis plus rien de correct par rapport au professionnel simplement honnête que j’ai été. Mes enfants soit me méprisent, soit ont de la pitié ou de l’inquiétude pour moi ; c’est le pire que je pouvais imaginer à la naissance du premier il y a 20 ans. Je suis à vomir. JE ME VOMIS. C’en est même marrant : je peux boire une bouteille de vodka en une heure et mon estomac va bien mais quand je pense à ma vie je me vomis. Je suis très triste, je ne pense pas être un mauvais homme, mais je suis un crétin… Mes proches n’ont pas mérité ça, mais je n’ai pas de solutions, mourir me soulagerait tellement, mais il n’est pas question que je continue à les faire souffrir et ma disparition ne pourrait qu’accentuer leur souffrance par rapport à un père malade.
Je n’ai pas de solution, je ne crois pas que quiconque l’ait . Mais pour ceux qui m’ont lu jusqu’au bout, je vous remercie.

Amicalement.

Laurent

Commentaire du modérateur

Bonjour Laurent,

Merci pour votre témoignage.

Je retiens de ce que vous dites que vous n'aimez pas ce que vous êtes aujourd'hui. Vous n'aimez plus boire car cela vous nuit, vous n'aimez pas donner une image négative de vous-même, vous n'aimez pas être amoindri au travail et vous manquez de confiance en vous.

Mais en face vous avez la bouteille. Cet alcool qui vous accompagne depuis tant d'années, qui vous a fait vous sentir bien avant de vous faire sentir totalement mal aujourd'hui. C'est difficile à quitter l'alcool, c'est difficile de sortir de sa carapace et de s'imaginer "sans".

La tentation légitime c'est de se débarrasser de tout en arrêtant brutalement. Je ne vous le recommande pas car cela peut être dangereux pour votre santé. Vous pouvez arrêter bien sûr, mais faites cela en coordination avec votre médecin ou avec un médecin spécialiste des addictions. Il y a des médicaments et des surveillances à faire pendant les premiers temps d'un sevrage afin d'éviter ou de contrôler les tremblements, la déshydratation, le déficit en vitamines et la décompensation physique et psychique. Dans certains cas le delirium tremens est mortel.

Je vous conseille de prendre contact avec un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) où vous rencontrerez des professionnels compétents qui vous aideront à arrêter. Ils pallieront à votre manque de confiance en vous et vous permettront justement de vous appuyer sur vos ressources pour vous en sortir. Vous trouverez le CSAPA ou le service hospitalier d'addictologie le plus proche en utilisant notre rubrique "Adresses utiles" ou en nous appelant au 0 980 980 930 (tous les jours de 8h à 2h, inclus dans votre forfait mobile).

N'hésitez pas à faire cette démarche car il n'y a aucune raison pour que vous restiez seul avec votre problème. Vous pouvez d'ailleurs utiliser aussi nos forums pour en discuter avec d'autres.

Cordialement,

le modérateur.

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