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juste un petit témoignage ...

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bonsoir

Dur d'arrêter... mais si merveilleux quand on a la chance d'être abstinent (e) de retrouver ses enfants, de pouvoir voir grandir ses petits-enfants (je ne les vois pas souvent mais ils sont mon moteur de vie !!)

...et de savourer gentiment la vie, celle qui nous attend, sans être "défigurée" "bouffie" 'couperosée"... la tête de l'alcoolo quoi !!!!

Alors, si vous voulez le lire ... voilà ce que je ressens maintenant, juste à l'instant, après avoir lu quelques appels au secours !!


Toujours un jour après l'autre comme on monte un escalier ... une marche puis deux puis trois et si on glisse et redescend d'une marche ...on se relève et on continue ou alors ...on dégringole jusqu'à ne plus pouvoir se relever ni bouger tout simplement. Et cet état d'inconscience, où l'on ne sait plus, ni ce que l'on veut, ni qui on est, ni ce qu'on a fait, ni ce qu'il faut ou faudrait faire...ce moment où l'on "se fout" de tout ... Attention "danger". L'alcool peut nous emmener si loin, si bas, si fragile, si inconscient de la réalité que l'on est un "sujet idéal" pour tout délit commis sur soi-même ou sur d'autres.

J'aurais pu "tuer" mes enfants en voiture !!!!(ou tuer d'autres enfants sur la route). Heureusement, le "destin" m'a évitée ce drame. Je n'aurais pu y survivre.
J'ai aimé boire, j'ai aimé être pompette, le moment où le cerveau n'est pas plus conscient qu'un enfant de 3 ou 4 ans, rigolant de n'importe quoi, comme c'était agréable !

J'ai bu, j'ai arrêté, j'ai rebu, combien de fois avant d'y arriver...maintenant même s'il y a des médicaments qui permettent d'avoir une consommation conviviale (sans abuser), je ne tiens pas à les essayer...je ne veux pas prendre de risque ...replonger dans l'alcool et rendre malheureux mes enfants... non, je ne préfère pas essayer un seul verre....

Voir un psy ...j'ai vu. Voir un alcoologue, j'ai vu. Faire des cures, j'ai fait. Faire partie de groupes de paroles, j'ai fait.
Faire du bénévolat à l'hôpital ou en prison, j'ai fait. Tous à leur manière m'ont aidée...je conseille à tous ceux qui veulent s'en sortir de tout essayer ...de ne pas avoir peur de parler...

Quand on est jeune, on ne pense pas à plus tard, c'est normal...mais après l'alcool devient si envahissant que ce "mauvais ami" ne nous laisse pas de répit... Du matin au soir on y pense. Que cette première gorgée (suivie de tant d'autres), nous l'attendons. Le moment où ce merveilleux liquide va entrer dans nôtre gorge et petit à petit envahir nôtre cerveau...que c'est bon !!!! tout est beau, allez encore un peu ....et le peu devient trop et alors vomissement, mal de crâne, envie de dormir, s'allonger, ne plus penser ... et, les enfants rentrent de l'école...maman se repose, elle est fatiguée...jusqu'au jour où, affalée sur le divan, la bouteille vide à côté, on n'a plus la force d'expliquer... on "cuve".

Et toutes ces hontes, ces regrets que l'on n'arrive pas à exprimer et on se cache derrière la (ou les) bouteilles pour oublier vite très vite la réalité... Ce néant où l'on n'existe plus. Ou l'on ne veut plus exister...l'alcool est trop fort . Juste dormir, ne plus penser...

J'ai rêvé que je buvais en cachette, en finissant les verres sur la table, lors d'une soirée et quand je me suis réveillée, j'ai cru que c'était vrai. J'étais mal !!! Je me sentais coupable de trahison.

Quel soulagement et quel bonheur de réaliser que ce n'était qu'un cauchemar et que son abstinence est toujours intacte...ouf !!!

Je continuerai un autre jour et j'encourage ceux qui le veulent, ceux qui le peuvent, ceux qui essayent, ceux qui tombent....à essayer de se débarrasser de ce poison qui nous conduit insidieusement à la mort §§
Je sais, c'est dur de dire ça mais ...regardez autour de vous, les reportages, les faits divers....

Biz

BriJo (nom composé du prénom de ma sœur, décédée il y a 35 ans, dans l'alcool et de mon propre prénom)

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12 réponses


Profil supprimé - 23/02/2015 à 18h38

salut,

la vache t'a un sacré vécu, et combien de souffrance, pour toi et ta famille. Heureusement tu as éviter le pire. Tu t'en ais sortie quelle revanche sur la vie et c'est beau, très beau.

Ton soutiens et ton expérience sur ce forum va être bénéfique pour bon nombre d'entre nous.

merci de ton témoignage.

bises

Profil supprimé - 24/02/2015 à 18h00

bonjour,

wahouuuuu ton témoignage ma touchée.

Je n'ai qu'une chose a dire,continue pas a pas.

merci pour ton témoignage qui ma émue.

Karine

Profil supprimé - 24/02/2015 à 21h54

coucou

Je suis abstinente depuis 16 ans... au début, j'avais honte, non pas d'être "considérée" comme alcoolique (je trouvais juste que je ne tenais pas l'alcool mais pas alcoolique comme les personnes affalés sur un banc, le litron à côté !!! non, ce n'était pas moi "ça"!!!) donc, j'avais honte de ne pas boire, d'avoir cet interdiction de boire. Je l'ai pris comme une punition ..."je suis punie par où j'ai pêché " Je ne voulais plus sortir, ne plus voir personne, refuser les invitations puisque je ne pouvais boire et vivre comme tout le monde.

Quelle horreur de penser qu'on ne pourra plus jamais s'amuser, aller en boite, être invitée au restau alors, après ma première conduite en état d'ivresse...(garde à vue et tribunal) ...j'ai replongé et là, je suis tombée de plus en plus bas....je ne maîtrisais plus rien ...je me haïssais, je savais que je tombais si bas qu'un jour je ne me relèverais pas !!! Je m'en foutais !!! J'essayais juste de tenir un peu droite pour aider les enfants à faire leur devoir jusqu'à ce que leur père rentre et s'occupe d'eux.
Ils ne disaient rien mes petits chéris mais je voyais dans leur yeux l'incompréhension, la peur (car ils savaient qu'on allait se disputer leur père et moi !) et je ne voyais même pas ces yeux plein d'amour qui me regardaient et qui espérait un autre lendemain calme et joyeux. Non, je ne voyais rien. L'alcool rend égoïste, très égoïste. Seul comptait ma consommation et surtout comment m'en procurer.

Ils m'ont pardonnée et je ne les remercieraient jamais assez. Lorsque parfois, j'évoque le passé...ils refusent d'en parler et p

Profil supprimé - 24/02/2015 à 22h15

j'ai pas fini !!! lol

Ils ne veulent plus en parler ...Parfois, je voudrais leur expliquer mais non...(ils ont surement raison) mais je sais que je me sens toujours coupable de leur avoir donné une adolescence difficile et j'ai un peu de mal à communiquer comme une maman normale avec eux. Je me mets toujours en retrait, fait tout pour ne pas les déranger dans leur vie...j'ai l'impression que je me mets en retrait comme si je n'avais pas le droit d'être leur maman...Je suis mal à l'aise avec eux ...Pourtant ils viennent me voir et sont adorables mais ...je trouve qu'il manque une approche naturelle et cela vient de moi surement.

Je suis heureuse, j'ai une abstinence calme, je ne pense plus à l'alcool. J'ai côtoyé des amis (ies) qui buvaient et parfois un peu trop mais jamais cela ne m'a donné envie de recommencer. Quand je vois quelqu'un "bourré", cela ne me dérange pas..je le sermonne pour qu'il ne reprenne pas sa voiture.

Au début de mon abstinence, je détestais voir des gens "bourrés", cela me dégoûtait et j'ai appris par la suite que c'était moi que je voyais en eux !!! J'ai mis du temps à comprendre.

Je vais essayer de répondre aux appels au secours (dans la mesure où l'appel fait réagir une émotion en moi) sinon, je ne répondrai que par courtoisie et cela ne viendra pas du ressenti intérieur...je le sais !!!
On fonctionne aux émotions, nous les alcooliques hein ???? lol

Biz pour ce soir (vais voir les messages si je peux répondre)

Je suis une couche-tard ... J'écris le soir

BriJo

Profil supprimé - 25/02/2015 à 08h31

quel temoignage !

comme c'est stimulant

merci de souligner que meme apres tant d'années ce combat est un combat de tout les jours
un jour apres l'autre

devenons le héro de notre vie ! battons nous pour vivre pleinement ce que nous meritons .... tous de vivre .
lutons aujourd'hui ... pour aprecier demain

merci BriJo76

ce que tu ecris .. c'est de l'espoir, de la motivation...
c'est l'énergie indispensable pour poursuivre se combat .. garder la tete haute ... et avoir enfin la possibilité de voir toutes ces belles choses qui nous entoure et qui avaient disparues dans les brumes de l'alcool


Profil supprimé - 25/02/2015 à 11h00

salut brijo,

ça me fais mal en tant que maman de te lire, quand tu exprime toutes cette souffrance en toi vis a vis de tes enfants, le fait que tu ne te sente pas maman.

tes enfants ne veulent pas parler du passer, quelque part ça s'entend car c'est douloureux pour tout le monde, et que le passer est le passer rien n'y changera.

De l'autre coté, il serait bon de crever l'abcès qui vous ronge afin dêtre heureux et épanoui tous enssemble, mais je peux me tromper.

plein de bisous

Profil supprimé - 27/02/2015 à 11h53

Bonjour BriJo,

Je suis très touchée par ce que tu écris de ta relation avec tes enfants.
Je t'écris parce que j'étais aussi, très longtemps, dans une difficulté à communiquer avec mon père ; ce que tu écris confirme ce que je sentais, ce que j'ai senti bien trop tard, aussi, de son côté. Et tu le dis tellement bien! Nous avons de part et d'autre ce sentiment qui nous rétrécit, parent, et enfant d'alcoolique.
Quand j'ai retrouvé mon père et quand j'ai exprimé mon sentiment de culpabilité de l'avoir laissé très seul autant d'années, il m'a répondu :
« Petite Fille, la culpabilité, le remords, non, ce n'est pas bon. Laisse-les derrière toi. »
Quel cadeau ! Quelle sagesse !
Et il avait tellement de douceur !
Alors là, avec la puissance de cette bénédiction paternelle, je ne me suis pas privée ! Je l'ai valsée directe aux orties, cette culpabilité !
J'étais libérée, tous les deux nous étions libérés ! Et j'allais avoir besoin de cette énergie longtemps comprimée, retenue, malmenée, pour l'accompagner, et rassembler la famille au mieux que je pouvais. Il avait plus de 80 ans. Et on a vécu des moments supers !

C'est tellement chouette ta première phrase : « ils m'ont pardonnée » ; ça rétablit le lien.

Pense à toutes ces belles années que tu as devant toi, à partager avec tes enfants et petits enfants : profite ! Profite pleinement de chaque instant !

Des bises !

Profil supprimé - 27/02/2015 à 12h05

mais je peux aussi me tromper;
je sens combien tu aimerais t'exprimer, et être entendue de tes enfants;
peut-être pourrais-tu l'écrire dans un cahier à leur intention?
mon expérience n'est qu'une toute petite idée de ce qui peut être fait (et je suis tellement heureuse si ça peut te servir aussi happy )
En tous cas, tu peux aussi l'écrire ici; en confiance.

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