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Le premier jour du reste de Ma Vie

Par Profil supprimé

11 réponses


Profil supprimé - 28/11/2017 à 09h32

Bonjour Jo,

Oui d une certaine maniere tu cherches ta facon de pouvoir arreter, et comme tu es mal la seule"chose qui te semble possible est que cela vienne par l intermediaire de la santé. J ai eu le meme parcours, la depression se mele a tout ca, et au final je cherchais l hopital, l examen, pour pouvoir reagir.

Oublies cette volonté. Tu crois qu au bout d annees on est encore sur de la volonte, du combat? Non Jo, lis nous tous, ce qui nous a fait tenir c est un lacher prise, une acceptation de soi.
Essaies de chercher une sensation d abandon de la lutte, il y a juste a capituler devant un truc que tu ne peux controler. Appelle un centre, prends un rendez vous, ressens ce lacher prise que ca procure.

Ca va vhanger ta vie, faire bouger tes trucs avec ton compagnon, oui peut etre. Tu vas avoir mal? Oui un peu.
Mais Jo qu est ce qui se passe si tu n arretes pas, si tu ne vas pas chercher de l aide pour ca?
Ca va changer ta vie? Oui il y a des chances, je ne prends pas la peine de preciser dans quel sens. Tu vas avoir mal? Oui, des douleurs bien plus grandes que celles que represente un arret.

Jo tu n y arrives pas seule, dans ton environnement, il y a des solutions qui existent quand se couper du premier verre seule est trop hard.
Trouve la petite fille en toi qui venait se nicher dans une chaleur rassurante, c est ca que ca procure quand enfin tu as quelqu un qui peut t aider en face de toi. Lache toutes ces pensees qui te font te juger, qui te font avoir peur de ce que tu es, abandonne toi juste a quelqu un.

Ce sera pas forcement la bonne personne, tu trouveras peut etre des difficultes, de l attente mais on s en fout, tu auraiis fait ce geste, ressenti cette sensation. Et cela te donnera des sources de motivation pour plus tard.

Oublies cette histoire de volonte, il en faut un peu quand l envie est la, ca dure 5 min, au final la motivation et le lacher prise sont beaucoup plus porteur.
Et cela ne se juge pas la motivation. On peut trouver des leviers pour la faire bouger et si tu manques de motivation ca n a pas le meme impact que si tu t imagines sans volonté...


Prends soin de toi Jo.

Profil supprimé - 28/11/2017 à 11h20

Salut Jo,

Il faut effectivement un élément déclencheur. Mais je te conseille de ne pas attendre l'inéluctable...

Il y en a eu quelques uns avant le dernier déclic. Des engueulades en famille pour des broutilles, des réactions inappropriées, des prises de risques inconsidérés, des alcoolisations même avant d'aller bosser la nuit que je masquais avec des bonbons forts.

Mon premier "grand" arrêt a duré deux mois : j'avais eu un comportement déplorable (dénigrement, agression verbale) envers ma fille aînée. Elle s'en souvient encore. Elle me le rappelle de temps à autre en riant : "Tu te souviens quand..." Oh que oui, quelle honte le lendemain, lorsque j'ai juré que je ne boirais plus... Et comme mon épouse mettait ça sur le compte d'un accident de parcours j'ai repris peu à peu et de plus en plus jusqu'à ce que mon corps se manifeste.

Car il a été là l'élément déclencheur : pire que les black-out du lendemain et les difficultés de concentration.
Les pertes de mémoire et les douleurs qui s'installaient lentement mais sûrement, abdominales surtout. C'est là que je me suis dit que mon pancréas et mon foie allaient trinquer et que ça risquait d'être grave. Les stigmates visibles de l'alcoolisation aussi. Etant de nature hypocondriaque ça a vachement aidé...

J'étais tellement conscient de mon problème que je faisais des mini abstinence avant de faire mes prises de sang semestrielles (dans le cadre d'un suivi thyroidien) pour que mon médecin ne tire pas la sonnette d'alarme...

Paradoxal quand je me rappelle que j'aurais tant voulu que quelqu'un prenne la décision d'arrêter pour moi, que mon bon vieux doc me dise "Monsieur il est semblerait que vous avez un problème avec l'alcool, votre prise de sang le montre..." Que mon épouse me dise "Il serait temps que tu te limites, tu deviens alcoolique"... Je ne le devenais pas, je le suis. Et le resterai jusqu'à mon dernier souffle. Un condamné en sursis probatoire, ma probation étant l'abstinence.

Si je n'avais pas tenu le coup cette fois je m'étais promis de ne plus faire de mini-cure dans l'espoir que mon médecin m'interpelle suite à une analyse. Si je n'avais pas trouvé la volonté de stopper seul cette descente aux enfers je serais allé à coup sûr vers mon médecin car je m'étais rendu à l'évidence qu'il fallait arrêter cette auto-destruction. Pire, cette destruction tout court qui aller mener à la perte de ce que j'avais réussi à construire durant plus de vingt ans.

Tout ça pour te dire que si tu penses avoir fait le tour des tentatives sans aide n'hésite pas à franchir le pas du SOS, du "Mayday" avant que l'irréparable (ou du moins le difficilement rattrapable) ne survienne ! Il n'y a pas de honte a admettre un échec. Ne serait-ce d'ailleurs pas une première réussite que d'aller demander de l'aide, lâcher prise comme l'écrit fort justement Flo.

Courage Jo ! Et n'hésite pas à nous écrire,

Oli

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