Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Le moment ou jamais

Par Profil supprimé

42 réponses


Olivier 54150 - 18/04/2017 à 13h55

Mouete
Bravo car tu à compris beaucoup de choses. Oui pour un alcoolique le temps est arrêté, des pans entier de vie peuvent s’évaporer comme l’alcool le fait si bien. C’est comme ça que je n’ais pas vu grandir mes enfants jusqu’à l'âge de 10 ans, et pour ça, impossible de revenir en arrière, le temps à brûlé.
Oui, c’est bien le premier verre qui nous pousse dans le gouffre de la déraisons. Le 1er verre doit être bannis à jamais, même le vendredi...Cette idée de devoir absolument “faire la fête” et donc boire le weekend est vraiment triste.
Lire un bon livre au coin du feu ou sous un arbre en fleur sera une vrais fête pour ton esprit,
Tai-chi ou courir au bord d’un lac ou dans les bois sera une vrais fête pour ton corps… Il faut vraiment changer sa façon de voir la vie.
Cyril le dit bien: Ne te préoccupe pas du regard des autres. Lorsqu’on est alcoolique c’est pour la vie (oui c’est dure à admettre), c’est pour la vie donc il faut en faire son histoire, tu n’as rien à cacher et tu ne dois avoir honte de rien mais la fierté d’avoir enfin ouvert les yeux, et c’est un grand pas en avant, les gens pour qui tu comptes le comprendront très bien.
Évite les pièges et si vraiment tu dois t’approcher d’un bar, décide bien avant ce que tu vas commander comme boisson.
Bonne continuation. Olivier
ci-joint un petit lien d’un petit site que j’ai fait sur l’addiction.
http://olivierm54.wixsite.com/communications/news-and-events

Profil supprimé - 19/04/2017 à 17h02

Bonjour Mouette,
J avais fait une longue reponse et bug aussi :/ Je ne retrouverai pas la meme energie pour te reecrire tout de suite alors en attendant je me joins a Olivier pour te feliciter de ces avancees blunk
A tres vite.

Profil supprimé - 20/04/2017 à 16h18

Bonjour,

Olivier j'ai visionné ce film du National Geographic! Stupéfiant! Ça m'a retourné les tripes! Merci beaucoup pour le partage de ce lien. Je fais mon chemin sur le sentier de l'abstinence....
Bon courage à tous

Olivier 54150 - 20/04/2017 à 18h08

Merci Géraldine Sophie, oui, ce n'est pas super divertissant mais ça peux faire réfléchir et c'est le but.
Pour "le dernier pour la route", je trouve le livre bien mieux, (plus de détails) que le film.
Pour Flight, c'est excellent, mai il ne faut pas "rater" le message...
Bonne continuation. Olivier

Profil supprimé - 21/04/2017 à 17h28

Bonjour Mouette,
Je t ai relu du coup, et vraiment toutes ces fois ou le mot peur est remplacé par le mot envie me donnent le sourire happy
Tu mets des bonnes chose en place, tu tentes, tu es dans l action c est bien!!
Oui l ennui va certainement exister de facon plus clair mais tu as deja pressenti que l alcool en detruisait une des seules utilités. L ennui peut etre source d action tu sais, et l aborder sans drogue permet d aller vers ce qui nous parle vraiment, ce qui nous fait du bien. Donc dans ce cas l ennui peut etre aussi un acces a soi.
L alcool empeche ca.


La où ça va être plus compliqué pour moi de gérer, c'est au niveau des soirées (ce sont les seules sorties qu'on fait avec mes amis). On est très friands de concerts, festivals, bars... Je me demande comment résister dans ce genre d'endroits. C'est là que je doute de moi, je m'imagine dans un bar, sans boire d'alcool, ça me semble limite douloureux.

Heu... Oui je te confirme que la des le premier week end sans boire cela risque d etre un peu douloureux happy
Tu sais tes ressentis face a tout ca vont evoluer avec le temps, en fonction de ton chemin, de ce que tu decouvres de toi, de la facon dont tu te detaches de l alcool. Mais au debut c est a vif, dans ce bar tout va t evoquer ta consommation fraichement passee. De plus si l alcool calmait une forme d anxiete, le monde, la vue, l odeur d alcool, de gens qui boivent en nombre risquent d en creer un pic. Et si la reponse etait jusque la l alcool ca va tirer un peu :/
Par contre un concert c est different, la pression est moins forte et tu peux kiffer sur la musique. En prevoyant une boisson sans alcool( je me faisais des jus de gingembre pour les soirees au debut happy ) , ca peut le faire plus facilement.
Il va naitre petit a petit une force en toi, des certitudes et cela va t aider pour ces moments. Et tu vas avoir l occasion de voir l impregnation de ce prod dans notre societe, les sollicitations visuelles ne manqueront pas, les envies flashs seront la. Tu vas apprendre a les connaitre, les detourner, trouver tes clefs.

Et je ne veux pas m'éloigner de mes amis, j'ai besoin d'avoir une vie sociale.

Honnetement tes vrais amis resteront, tu pourras les ouvrir sur d autres choses que les soirees beuveries. Les autres ben, c est que leur amitie ne valait pas plus qu une bouteille... Et comme le dit Olivier cela change un peu la vie quand meme, tu vas decouvrir d autres activites, connaitre d autres personnes.


Tous parmi eux ne boivent pas, la plupart sont plus modérés que moi, mais en tant que "fil pourri" je ne pense pas pouvoir suivre leur exemple.

Hééé..!! On n est pas des fils pourris!!! happy Et meme avec une petite poussee d ego je dirais presque le contraire happy Derriere le comportement addictif je retrouve souvent des personnes sensibles, doues d emotions, de comprehension. Et quand on s en libere il y a quelque chose de different en nous...
Et oui tu ne pourras suivre leur exemple. C est un fait, et rien ne le changera. Par contre cela peut te donner acces a une tout autre richesse. Si le plus vite possible tu l acceptes, ne cherche pas a le negocier, si tu ne le vis pas comme un regret. Vraiment tu connais tout de cette drogue, au point de n en vivire plus que du negatif, plus que du prix a payer. Ce fut un passage de vie, necessaire peut etre pour comprendre d autres choses. Tu sais j ai travaille longtemps et encore un peu de temps en temps dans la viticulture, avec des vignerons. J ai goute en particulier un vin blanc, qui en terme de vin etait quelque chose de magnifique. J en reparle parfois lors des repas avec eux, je peux me rememorer le gout, mais je n en eprouve aucun regret. Vraiment.
Je faisais enormement de ski, c etait une partie de mon travail, un reel kiff. Un jour accident, genou en vrac. Plus de ski, d autres problemes la conso explose. 10 ans apres j arrete de boire et decide de me faire operer. Le chirugien me vend du reve, du ski l annee qui suit. Ca foire, et l espoir se transforme en galere, gros down, realcoolisation. Et je bloquais la dessus. Mais vraiment tout le temps pris la dedans" et avec un genou j aurai pu faire ca, la j ai mal, et je fais des efforts et j ai ca en recompense, ect...". Jusqu a un lacher prise. L acceptation.
Si je te parle de ca c est que c est la meme chose pour l alcool. Tu peux rester longtemps dans le" avant quand je pouvais boire c etait comme ci comme ca, les autres eux ils peuvent encore, et pourquoi moi...". Ce sont au final des boulets de pensees qui te relient encore et toujours a ce produit...

Moi quand j'ai bu un verre, je suis fichue. Je ne sais pas m'arrêter là. Dès la 2éme bière, j'organise tout pour pouvoir boire le plus possible, le plus longtemps possible.

Tu as tout dit, dans l addiction nous sommes comme ca, alors pas de premier verre, pas de jvais me tester sans retour en tres peu de temps a la meme conso qu avant l arret.

Courage Mouette et j espere que ce week end sera porteur d enseignements pour toi, c est pas facile mais beau ce que tu fais car tu vas vers la vie.
Et pas de honte ici meme si tu la ressens parce que tu as bu, nous ne te jugerons pas blunk
Bon week end

Profil supprimé - 23/04/2017 à 19h40

Bonjour à tous,

Je crois que j'ai quand même fait quelques progrès, même si c'est en demi-teinte. J'ai réussi (non sans mal) à ne pas boire pendant 7 jours de rang (du samedi 15 au vendredi 21). Je suis allée plusieurs fois au bar, les premières minutes étaient rudes, puis l'envie s'estompait au fur et à mesure. Mes relations prennent un tournant plus vrai... Je me rend compte que je peux encore rire / faire rire les autres, mais pas tous, et moins qu'avant. Une sélection s'opère, inévitablement.

J'ai identifié quelques un de mes "déclencheurs", ce qui me donne envie de replonger. Ça n'a pas été évident d'être confrontée à tout ça, à cette réalité.


Déjà le côté "injonction sociale" me perturbe, soleil = apéro en terrasse, vendredi / samedi = je me la colle on fait la fête, repas du midi = la petite bouteille de vin, fin du boulot = la bière pour décompresser... Ce sont plein de petits rituels à déconstruire, un emploi du temps à réinventer. Mais ça, c'est gérable plus facilement pour moi.


Mais surtout, le principal, c'est que je suis à la recherche de sensations intenses parce que j'ai l'impression de manquer de relations fortes dans ma vie. J'ai beau savoir m'occuper seule, le célibat commence à me peser. Et avec mes amis, on partage surtout les sorties au bar. J'en ai parlé avec eux, on va essayer de faire évoluer ça (eux aussi commencent à fatiguer de l'alcool), essayer de sortir de cette routine et de découvrir de nouvelles choses.

Pourtant je lis, je sors, je me balade, je bricole, je bulle, je cuisine, je jardine, je travaille, je rend visite à ma famille, je fais tout un tas de choses... Mais ne pas pouvoir partager des choses, créer des souvenirs avec d'autres (partir en week-end, aller au restau ou au ciné, se balader et faire des projets), me pèse un peu. Je crois que j'ai un peu les boules de rentrer chez moi toute seule le week-end, en tout cas hier, c'était clairement le cas. Je ne voulais pas sortir parce que je savais que ça allait être une beuverie, mais je me sentais trop seule pour accepter de rester chez moi, enfermée.

Et paradoxalement, je n'arrive pas à me lancer dans une relation. Alors est-ce la faute de l'alcool, ou est-ce à cause de ça que je bois ? Dur à définir ! Mais c'est étroitement lié, j'en suis certaine maintenant. En tout cas je sais que je ne pourrais pas rencontrer un homme dans ce genre de soirées, puisque tout le monde est bourré, et que ça me dégoûte. Donc clairement, j'ai choisi la plus mauvaise stratégie. De plus je vois mon âge avancer, mes amis se caser, et j'ai vraiment peur de rester sur le bord de la route. Je n'ai pas d'emploi stable (je suis en CDD), je suis célibataire, je n'ai pas de passion particulière dans laquelle me donner à fond, ma famille vieillit (je suis la plus jeune), j'ai l'impression parfois d'être un lapin tétanisé par les phares d'une voiture.

Ça occasionne pas mal de coups de déprime chez moi, qui me poussent à boire. La vraie question au fond, c'est que je ne sais pas ce qui est le pire, entre l'alcool et ce que je ressens de mon quotidien. Ce sera à creuser lors de ma thérapie c'est sûr, mais là encore, j'ai peur, puisque après tout, ce n'est pas ma première thérapie à ce sujet là. Enfant et ado j'étais déjà taciturne et angoissée... En ce moment la semaine ça va, mais quand arrive le week-end, je suis désorientée (et pourtant, j'aurais une foule de choses à faire pour m'occuper !). Après je sais que j'ai évolué, je suis bien mieux dans ma peau qu'avant, et j'ai tellement connu la galère avec l'alcool que maintenant j'arrive à apprécier la moindre belle petite chose.

De toute façon dans tous les cas, l'alcool ne pourra qu'empirer ces problème, donc je n'ai pas grand chose à perdre à arrêter. Pendant des années ça m'a aidée à tenir le coup, je ne peux pas dire le contraire, ça aura été ma baguette magique pour faire une RAZ de mon cerveau, et fatiguer suffisamment mon corps pour moins penser. Sauf que là c'est l'effet inverse qui se produit, j'ai perdu l'effet magique, il faut que je l'admette. C'est exactement ce que je ressens quand je vois le court métrage que tu as posté sur ton site Olivier, celui avec le petit oiseau (merci pour le partage).

Bref hier j'ai encore replongé, il est hors de question d'abandonner pour autant, je vais trouver une solution pour gérer les week-ends. Le pire c'est qu'en semaine ça ne me dérange pas d'être seule, de passer quelques jours sans voir personne. C'est vraiment arrivé le vendredi soir que je ressens un manque, que j'ai cette envie de partager des choses avec quelqu'un.

Bref je vais continuer d'écouter les signaux que mon cerveau m'envoie, essayer de ne plus me trouver la face et de décortiquer tout ça pour trouver des solutions concrètes (il n'y a que ça qui me rassure)...

Courage à tous !

Olivier 54150 - 24/04/2017 à 20h02


Mouette
Tu montre bien dans ton dernier post que l’alcool est pour nous un puissant antidépresseur, même très puissant, et les petites pilules sur le marché on beaucoup de mal à rivaliser. ( pour cause mon addiction au thc pendant des années après ma cure...méfiance.)
Pour le côté injonction social comme tu dit, et le mot est faible car tout est fait pour inciter à la consommation. Non seulement les traditions, mais tous les petit messages “subliminaux” qu’ont les alcooliers et pinardiers pour nous faire consommer. Allé ! la foire aux vin ! Même S.Plaza nous ouvre une bouteille à chaque vente comme si succès égal alcool. (H.Chabalier en parle très bien dans son livre)
Je te rassure, même au bout de 19 ans d'abstinence, une bonne bière bien fraîche en terrasse quand il fait chaud me fait encore envie, mais mon choix et fait depuis longtemps et avec le temps ce n’est pas difficile de dire non, c’est pas pour moi. J’ai appris à marcher et je ne vais pas me remettre à ramper.
Si tu est allergique aux arachides, tu ne va pas te faire une tartine de beurre de cacahuète.
Bravo pour tes réflexions pleine de bon sens.
courage. Olivier

Ps: pour moi, mon meilleur antidépresseur fut, “le courage d’être soit de Jacques Salomé.

Profil supprimé - 25/04/2017 à 18h33

Bonjour Mouette,
Avec le week end entre ce mail et celui d avant ca va te faire de la lecture, pas trop indigeste j espere happy

J aime bien te lire car en peu de temps tu avances pas mal, intellectuellement mais aussi en te confrontant tot aux tentations, physiquement. Tu ressens les niveaux differents niveaux d envies, celle liees au produit lui meme et celles plus profondes, liees a ce qu est venu proteger l alcool.

Je pense qu il y a dans cette envie de vivre a fond, une envie de vivre tout court. Tu peux chercher de ce cote car c est une des causes de l addiction, certaines personnes ont besoin de ressentir des choses fortes, des mises en danger pour se sentir vivre. Ca pourrait te correspondre mais ce que tu dis sur l adoslescence me semble plus "porteur".
Les premieres prises d alcool repondent tres bien a des formes d angoisses un peu inconscientes, on peut y trouver un excellent anxyolitique, en plus, un peu, beaucoup deshinibant. Alors c est un peu comme si ca allait mieux, on y pense plus pareil et on a notre medicament inconscient. Quel facteur fait que tu passes d ado taciturne et angoissee a fetarde tous les week ends..? ( tu peux repondre que pour toi blunk ).
Pendant ces annees de consos regulieres on laisse cette anxiete, ces angoisses en l etat, l agravant avec l augmentation de la conso, car d anxyolitique l alcool devient anxyogene quand on est pres du bout... Quand on arrete je trouve qu il y a au moins deux forces qui se battent en nous. Celle qui nous propulse, une force de vie qui donne l envie de faire a nouveau, qui fait se questionner differement, celle d une renaissance. Et puis une autre qui peut nous laisser fragiles, elle est composee de toutes les peurs que nous avons enterrees avec l alcool. Avec le temps, l experience, un peu de psy, certaines de ces peurs disparaitront, ce qui restera c est ce qu est venu calmer l alcool.
Si tu pouvais te souvenir avant les angoisses de l adolescence, est ce que tu trouverais un peu d anxiete mais aussi une sensibilite un peu particuliere aux choses? N avais tu pas deja cette capacite a trouver du beau dans de petites choses comme tu le fais maintenant? Est ce que tu te sens plus reactive que la moyenne que ceux qui t entoure a l injustice, plus sensible a la musique, a la nature? As tu deja eu l impression que tes emotions ( hors conditions extremes, juste sur des choses qui te touchent) te prennent physiquement la gorge, le ventre?
Je souris, la non plus tu n es pas tenue de repondre ici, si juste pour toi tu te retrouves la dedans alors je te conseille de te renseigner sur l hypersensibilite...

Je te dis tout ca un peu au feeling. Ca me correspond et souvent on fait de nos experiences des generalites, mais la qui sait, ca peut te parler aussi blunk

Pour ce qui est d une relation amoureuse, il y a deux choses peut etre a prendre en compte.
L arret de l alcool laisse a nu, fait ressortir ce que l on ne voulait plus trop regarder, du coup la solitude peut sauter aux yeux. C est un fait, et en plus la aussi la societe met une certaine pression, de certains standards.Et puis l ame parle, le manque de partage de tendresse, d affection, tout ca est plus a vif.
Du coup on se retrouve un peu en demande.
Et il est possible que l addiction ne concerne pas uniquement l alcool. L affectif peut faire retrouver les memes comportements et au debut il est facile de passer d une addiction a une autre .
Je veux dire par la que cela peut demander un peu de temps pour se "reconstruire"et qu etre consciente de ca peut t aider a ne pas t investir emotionellement de facon "tronquee", en passant d une addiction a une autre et non pas parce que l autre te correspond.

Pour les week end du debut, tu peux essayer de prevoir de bouger avec des amis qui sont capables de ne pas boire ou peu pendant ces 2 jours. Changer de decor, marcher ou des activites un peu physiques, dormir ailleurs que chez toi. Internet, ballades en deux jours autour de chez toi, ca fera du bien a tout le monde blunk Et si personne ne veut fais le pour toi. Quand on a ete endormi longtemps par la drogue rien qu un petit truc comme ca donne l impression de vivre quelque chose de fort. Et si tu es dans une energie"sociable" tu rencontreras du monde blunk
Ca fera pas tout mais ca peut te permettre peut etre de passer ce cap du week end. Tu ressentiras peut etre la solitude mais a cote tu auras nourri ta journee, tes pensees d autres choses.


Cela fait deux ans environ que je ne ressens plus ces micro envies flash qu une biere en terrasse par exemple pouvait m evoquer avant, C est difficile a expliquer, deux lectures ont ete des declencheurs. Les neurologues suisses qui mettent des mots, une etude scientifique, sur ce que je ressentais. Voir expliquee cette difference entre addiction et dependance a fini d inscrire en moi: alcool egal drogue qui touche tout le monde. Je ne sais pas pourquoi mais ca m a permis un autre niveau de detachement. Puis le bouquin d Eckart Tolle. La sur le travail du lien entre emotions et pensees, sur la gestion de celles ci, sur mon rapport a la vie j ai fait un pas pour moi aussi important que celui de l arret de l alcool.

Pour finir( oui enfin! happy ), une petite anecdote sur l injonction sociale. L autre jour dans le journal local, photo d enfants qui taillie la vigne. C est une classe de primaire, encadree par des parents, projets au demeurant interessant, sur 3 ans je crois, vendanges l annee derniere, la le travail de la terre. Ils decouvrent quelque chose, s impliquent, c est bien je trouve. Ils peuvent le faire avec des fruitiers, des viticulteurs qui font du jus de raisin, y en a ici. Et bien non, la ils travaillent maintenant sur l etiquette de la bouteille de la future cuvee de vin. J imagine la degustation, il ne boiront pas mais voila l image positive donnee sans aucune prevention digne de ce nom car les "eduquants" en consomment. Ben oui c est pas venue des momes cette idee.
C est de l inception, meme plus de l injonction... happy Je me suis promis de leur ecrire.

Allez j arrete happy Desole pour le pavé et a bientot blunk
Et courage Mouette, tu avances.

Profil supprimé - 13/05/2017 à 23h05

Cela fait quelques temps que je ne suis pas passée par ici, parce qu'entre temps j'ai replongé, avec tout ce qui s'ensuit... Les gestes qu'on regrette, la honte. Encore trop de mises en danger, de dégoût de moi même.



Là j'ai battu mon "record". Cela fait 7 jours que je n'ai pas bu (mon vrai record étant de 11 il y a quelques mois, mais c'est parce que j'étais tombée vraiment malade et ne pouvais plus trop sortir de mon lit), bref mais l'essentiel dans tout ça c'est que j'ai survécu au week-end, ma némésis.
C'est toujours le week-end que je replonge. Si ce n'est pas le vendredi, alors ce sera le samedi, à coup sûr. Et là, pour une fois, j'ai tenu le coup.

La soirée qu'on me proposait ce soir (je suis dans un groupe qui sort beaucoup, beaucoup) ne me tentait pas. Ni le lieu, ni les gens (j'ai quelques différents avec un des types présents), ni ce qui est proposé là bas. D'habitude ça ne m'aurait pas freinée : j'aurais "juste" du boire pour être enjouée, à jeun clairement je me serais ennuyée. Et j'aurais bu, bu, bu, jusqu'à devenir ce que je ne veux plus être, la personne hébétée, suante et rougeaude, qui déblatère des âneries avec une voix nasillarde à des inconnus.

Bref j'ai analysé tout ça autant que possible. Mon arrivée, le fait d'aller au comptoir assez rapidement, analyser quelle est la boisson la moins dégueulasse et qui soit pour autant assez chargée. J'aurais enquillé les verres méthodiquement, alternant avec des pauses clopes et des pauses pipi, et quelques sourires forcés. Je serais arrivée à cet état où je suis alcoolisée, mais trop consciente, et où je m'ennuie quand même. Boire pour compenser l'ennui, pour se donner l'illusion d'avoir envie d'être là.
On aurait sûrement fini dans un quelconque club, à dépenser de l'argent inutilement, à écouter de la musique que je n'aime pas, à continuer à boire pour repousser la peur de la fin de soirée (fin de soirée = décès, retour abrupt à la réalité, alors en général c'est le moment où je charge la mule pour éviter de trop m'en rendre compte, et où je prend des doubles doses dans mes verres).

Avec un retour dans la honte en titubant et braillant, les regrets du lendemain, la journée qu'on ne voit pas passée, trop occupée à geindre en PLS dans mon lit, l'envie de vomir, la sensation d'avoir encore perdu du temps de vie.




Alors on se dit : pourquoi s'infliger ça ? Quelle motivation derrière tout ça ?




Ma seule raison pour sortir, le seul truc qui me motiverait, c'est l'espoir de rencontrer quelqu'un. Et cette culpabilité qui ressort du fait d'avoir "loupé une potentielle occasion" en restant chez moi. Sauf que STOP. Plus j'enchaîne ce genre de soirées, plus je m'épuise et me dévalorise. Or ce n'est pas en étant sur les rotules et en enchaînant les mauvaises expériences que je vais pouvoir m'ouvrir à une belle relation. Tout ce que je fais, c'est de me dégoûter des gens. Au contraire, il faut que je prenne soin de moi, que j'apprenne à VIVRE vraiment, que j'élargisse mes activités le week-end. C'est en m'aimant réellement que je pourrais aimer quelqu'un d'autre, pas en cherchant comme une forcenée une âme aussi égarée que moi parmi un troupeau de gens aussi zombifiés que moi.

Comment se faire respecter quand soi-même on ne se respecte pas ? Et actuellement, avec ce mode de vie, j'ai la sensation de ne pas me respecter. Je me trouve stupide et moche quand je suis saoule.

Et paradoxalement, j'ai l'impression de devenir réac en réagissant ainsi. Pendant super longtemps je montais au créneau dès que quelqu'un jugeait durement les "fêtards" dont je faisais partie... Je clamais mon droit à me mettre minable (cette expression affreuse...), à être ridicule dans la rue, à me torcher sans qu'on me juge. Est-ce être réac que d'être dégoûtée de l'alcool et des gens saouls ? J'ai souvent ces moments où j'ai l'impression d'en faire trop, où je vois tous ces gens dans mon entourage qui boivent autant que moi et ne s'en plaignent pas, en sont même limite fiers. Et pourtant quand je vois dans quelles situations l'alcool m'a menée, je me dis que c'est un passage normal que de rejeter ce produit. Tous les abstinents de mon entourage ressentent la même chose. Mais je me sens anormale face à mes amis, complètement déphasée quand eux parlent de "faire la fête" et que pour moi ça ne représente qu'un gros échec, qu'ennui et douleur.



Ce week-end est à la fois très désagréable et très agréable, je ne sais pas trop où me situer. C'est plus calme et naturel, et en même temps j'ai ce manque qui me tiraille (depuis plusieurs jours déjà). Comme quand on fait du sport en fait : la satisfaction et les endorphines qui viennent en même temps que la douleur. Je suis heureuse de résister, et ça me fait quand même mal au fond. Ma petite bouée de sauvetage là, c'est mon père. Il m'a dit plein de fois, sur le ton de la plaisanterie, que je pouvais rester dormir à la maison familiale ce soir, qu'il n'y avait pas de souci, que je pouvais passer mon week-end avec lui et ma mère si je le souhaitais. Je crois qu'au fond il voulait juste me dire que je ne suis pas seule, qu'il a juste peur que je continue à boire ainsi, et que dormir chez eux serait un moyen d'éviter ça. C'est con à dire, mais quand je sens que je faiblis trop, je me dis que je résiste aussi un peu pour eux, pour les rassurer. Ça m'aide, j'ai cette chance de les avoir, et ils connaissent la problématique de l'alcool.

Flo ce que tu dis par rapport à l'amitié, je le ressens en ce moment même. Ceux que je peux voir en dehors des soirées, et ceux qui ne valent pas plus qu'une bouteille. Je n'ai pour ainsi dire, pas d'ami qui ne boive pas. A chaque sortie, ils boivent. D'ailleurs nos sorties sont centrées là dessus : bars, apéros en appart, l'été apéro dans des parcs, ou sur la plage... Je leur ai parlé de mon souci avec tout ça mais c'est à croire que ça leur passe bien au dessus de la tête, ils continuent de me parler d'alcool, de me proposer des verres, et ne voient pas le problème. De plus en tant que femme, j'ai plusieurs fois fait les frais de mauvaises rencontres, je sais que ma sécurité n'est pas garantie quand j'ai bu car je n'ai plus tous mes réflexes, je repère moins bien les personnes potentiellement mal intentionnées et il est plus compliqué de se défendre. C'est je crois, la raison principale qui me motive à arrêter de boire. Dès que j'ai bu je suis dans la peur, je suis sur mes gardes. Et ça me pousse à me méfier de tout le monde alors qu'au final, la majorité des gens sont inoffensifs !


Une bonne partie des publications Facebook tournent autour de ça, c'est le côté "jeunes bons vivants qui se la mettent". D'un côté, ça me forcera à ne compter que sur moi, et à gérer l'abstinence en toute situation. A ne pas avoir peur que les gens me lâchent.

J'ai de gros soucis avec le lâcher prise, je suis assez contrôlante dans la vie (et c'est lié à ma peur de la mort, et à la peur panique de la mort de mes proches). Je pense essayer la méditation, vu qu'il y a pas mal de ressources sur le web là dessus !

Je pense en effet être une personne très sensible, en fait je me suis toujours sentie un peu "à côté de la plaque" socialement. Enfant ça ressortait plus, aujourd'hui je me dis que je fais illusion ? En tout cas, j'évite de trop "psychiatriser" le truc, je me dis que chaque personnalité est unique, et j'essaye d'apprendre à aimer la mienne. Je viens d'une famille de rêveurs je crois, de sensibles aux grands idéaux, de timides, et chacun s'est forgé sa carapace comme il l'a pu. Quand je passe plusieurs jours sans boire, cette personnalité ressort (ça doit être moi en fait !) et c'est plutôt agréable, je me sens mieux ! Comme je le dis souvent, je m'aime bien, au fond.


J'avais entendu parler de ces histoires de classe de découverte autour du vin ! Ca m'avait révoltée. J'ai repensé à toutes les situations de banalisation que j'ai pu vivre enfant et ado, tout ce qui m'a fait tomber là dedans. Je repense à chaque pub qu'on peut croiser dans la rue, sur Internet, dans les magazines. Je repense à toutes ces vidéos à la con avec des gens qui se préparent des mojitos de 10L, qui jouent à boire une canette dans 1000 situations possibles... Je viens encore de faire le test sur FB : toutes les 4-5 publications, j'en ai une qui parle d'alcool, sous un jour fun et anodin. Le nouvel an, le beaujolais nouveau, les anniversaires, la St Patrick, la fête de la bière, les matchs de foot... Tout est prétexte à faire de la promo autour de ça. Pour tenir, je pense aux anciens qui ont réussi à devenir abstinent, ces gens de 50-60 ans qui ont grandi avec le verre de vin rouge coupé à la Quintonine. Et je me dis que si eux y arrivent, alors moi aussi je peux y arriver !

Répondre au fil Retour