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Par Profil supprimé

42 réponses


Profil supprimé - 15/05/2017 à 16h58

Bonjour Mouette,
Ca fait plaisir d avoir de tes nouvelles, vraiment happy
Si dans les moments ou tu n es pas bien tu ressens l envie d ecrire ici et que c est la honte qui t en empeche, depasse la car tu ne seras pas jugee, elle n a pas de raison d etre.

En te lisant je me dis que tu avances pas mal, tu as un regard sur toi interessant( peut etre du a ce controle permanent happy ). Souvent tu trouves des reponses assez justes, objectives a tes questions, et tu entrevois parfaitement les pieges et les possibles sans alcool. Alors je vais juste reagir la dessus.


J'ai de gros soucis avec le lâcher prise, je suis assez contrôlante dans la vie

Puisque j aurai pu ecrire tout ce que tu dis je vais te dire ce que j ai remarqué pour moi.
Le lien a l alcool est renforcé par le fait qu il nous permet ce lacher prise. C est une des facettes de son cote anxyolitique.
Mais finalement qu est ce que l on cherche a controler? Tu proposes une solution avec ce rapport a la mort, je vais t en donner une autre, le vrai est peut etre un peu de tout ca.
On pourrait penser qu une partie de ce controle est du au regard des autres, à son influence sur celui que l on se porte sur nous memes. Je controle donc je reste dans la norme, on ne me regarde pas trop( des difficultes avec l estime de soi, avec l ego). On pourrait penser aussi que comme tu le dis, le fait de controler au maximum est une reaction a ce moment incontrolable et inevitable qu est la mort.
Tout ca a sa part de verité, cependant on peut aussi ne pas autant regarder le detail des choses, tu vois comme si tu t eloignais progressivement du sol, les details restent ce qu ils sont mais on les voit differemment. Si on les regardes de plus loin on peut voir que ce ne sont finalement que deux idees, deux pensees. Dans le premier cas c est la pensee de ce que vont penser les autres par exemple. Pour la mort c est y penser qui nous la rend presque reellle, qui nous emmene dans un tourbillon de sensations vraiment bizarres.
Et le "probleme" n est il pas tout simplement la? Dans ce que font les idees, les pensees sur nos sensations, sur nos emotions, et, surtout, l intensité de celles ci?
Si on controle n est ce pas pour se preserver d emotions qui nous sembleraient trop fortes a gerer?
Quand tu penses a la mort n est ce pas ca que tu vis, des emotions, des sensations si fortes qu elles font presque ressentir un froid physique?
.



(et c'est lié à ma peur de la mort, et à la peur panique de la mort de mes proches)

Une parenthese pour la sensation de mort. A l arret de l alcool j ai eu cette sensibilite particuliere a la tombee du jour, c est comme vivre un bout de mort, un spleen bizarre. Les pensees jouaient la dessus, il y avait autre chose aussi, une sensation d enfance. Bref une amie un jour m a dit que pour elle c etait un moment qu elle aimait, c etait un changement de monde, que toute une vie commencait avec l arrivee de la nuit. Je me suis eveille a cette idee et meme si la sensation d enfance etait la encore, j etais attentif a l arrivee de cette vie qui de jour se tait. Et j en ai oublie la sensation de mort lie a cet instant


Je pense essayer la méditation, vu qu'il y a pas mal de ressources sur le web là dessus !


Pioche dans tout ce que tu peux, essaies, tu verras qu il y a des choses qui vraiment ont un effet physique rapide.
Cela fait peu de temps que je decouvre consciemment ca mais je dirai que la respiration est un element clef. Certaines formes de yoga mettent particulierement l accent la dessus, sans positions douloureuses ou physiques.
Et puis un livre, le pouvoir du moment present de Tollé, s il te parle alors tu auras des pistes concretes vraiment interessantes pour vivre mieux ca. C est un livre de moment, certains n aiment pas, d autres n en lisent que les mots, mais si c est le bon moment pour toi alors c est apaisant.


Je pense en effet être une personne très sensible, en fait je me suis toujours sentie un peu "à côté de la plaque" socialement. Enfant ça ressortait plus, aujourd'hui je me dis que je fais illusion ?

Je crois qu on apprend a se preserver, et puis les qualites qu appotent cette sensibilite particuliere ne sont pas parmi les valeurs les plus reconnues dans notre societe. L arret de l alcool permet de faire un pas dans l affranchissement de cette illusion. Tu vas ressentir ce qui est"vrai" en toi de plus en plus, tu vas redecouvrir que cette sensibilite te permet un contact different aux gens, aux elements, au vivant. Que cela soit dans les arts, dans l empathie, la comprehension et le ressenti de l autre, dans des choses plus abstraites comme le magnetisme ou autres. Je suis sur de ca, que c est une richesse, qu il faut l entretenir, apprendre a gerer pour pouvoir petit a petit beneficier de tous ces bons cotes.

En tout cas, j'évite de trop "psychiatriser" le truc,

Je te suis, c est pour ca qu au final je parle de cette gestion des emotions, car c est ce qu il reste quand on a bien gratté, ou meme si l on veut eviter de trop gratter. Et ca il y a des moyens de le faire, pas mal de moyens differents. Et ca peut t en faire des activites ou tu rencontreras pas uniquement des gens tournés vers l alcool. blunk


je me dis que chaque personnalité est unique, et j'essaye d'apprendre à aimer la mienne. Je viens d'une famille de rêveurs je crois, de sensibles aux grands idéaux, de timides, et chacun s'est forgé sa carapace comme il l'a pu. Quand je passe plusieurs jours sans boire, cette personnalité ressort (ça doit être moi en fait !) et c'est plutôt agréable, je me sens mieux ! Comme je le dis souvent, je m'aime bien, au fond.

Tu as raison, tu sembles intelligente et tu es douee de sensibilité, ca serait con de te detester blunk

Tu vois tout ce que tu mets en place la, ce sont les bases pour que tes essais se transforment en une rupture finale a long terme. Oui ce qui ressort c est toi, avec des faiblesses, de jolies forces, mais c est toi. Et ce toi là tu peux le faire vivre avec beaucoup moins de carapaces.
Tiens nous au courant de tes evolutions blunk
Belle journee
Et felicitation pour tous ces jours sans, pour ce week end sans !!

Olivier 54150 - 15/05/2017 à 21h44

Bonjour,
Pour les questions sur la mort, je vous conseille vivement "Patricia Darré" Livre et youtube....
Oliv

Profil supprimé - 16/05/2017 à 16h34

Bonjour a vous deux,
Je ne connaissais pas cette personne, j ai regarde une conference a Sarlat. Avant tout je dois dire que si je l avais regardé il y a 10 ans ca aurait duré 3 minutes. Pour faire ressentir aux esprits rationnels des choses irrationnelles il faut parfois un truc qui oblige a regarder la vie differemment, l arret de l alcool quand on y est addicte en est un je crois. J ai une education agnostique, et ma premiere experience de livre"spirituel"c est Tollé. J ai pu adherer car j ai pu dans ma vie de tous les jours mettre en pratique, sans dogme, sans religion, des petits moments d une chose que je connaissais peu: les instants ou le mental se tait et ou l on s ouvre a autre chose. J ai pu voir, vivre des experiences qui me font valider son point de vue de la vie. De la j ai ecoute ce qu il avait a dire sur la mort.
Je crois que c est ce qu il faut faire avec elle si on n est pas ouvert, ouvert aux mediums, il faut ecouter deja ce qu elle dit sur la vie.
Pour le reste je laisse pour ma part un point d interrogation, et c est deja beaucoup, c est une porte entrouverte blunk

Merci Oliv car il est evident que le rapport a la mort est une chose qui ressort quand le cerveau sort du brouillard, car au final on enleve des masques, les choses essentielles se revelent. Et puis quand une emotion lambda peut faire bloquer une voix, pleurer, rire, accelerer le coeur, quel pouvoir peut avoir celle qui nait quand on pense a la mort?
Alors si dans notre vie on se trouve des reperes, en dehors de tout ce qui a un rapport a l obeissance, au pouvoir, a la manipulation, qui permettent de transformer cette peur fondamentale en quelque chose de plus doux, pas pensé, vraiment ressenti, je crois que l on peut s y accrocher. Pour l instant c est dans la vie que je trouve ca happy

A travers des choses comme ca:
https://m.youtube.com/watch?v=Bfj-eRC_OSA
Documentaire France 5 de facon a"authentifier" blunk

Ton doc, les bouquins que tu cites Oliv, celui que je cite, ce doc font partis de pleins de petits declics qui pourront peut etre te faire avancer Mouette, te faire avoir confiance dans les sensations que tu vas decouvrir sans l alcool. De ca peut naitre une motivation qui te fera oublier ce recours a la bouteille comme solution potentielle a un mal etre, tu auras compris, profondement compris, que la vie est ailleurs que dans ces vapeurs d ethanol.

Bonne journee a vous blunk

Profil supprimé - 14/07/2017 à 22h52

Bonsoir, deux mois que je n'étais pas passée sur le forum happy...

Deux mois en demi-teinte (Rome ne s'est pas faite en un jour !), mais c'est en relisant ce fil que je mesure mes progrès !

Alors autant le dire tout de suite, entre temps j'ai bu, j'ai de nouveau raté le travail, je me suis encore mise dans des situations pas possible... Mais avec des nuances. Je sens que j'avance.

Déjà, je ne négocie plus comme avant. J'avais besoin de me persuader que l'alcool était mauvais, que ma décision d'arrêter est la bonne. Aujourd'hui j'en suis intimement convaincue, chaque verre m'apparaît comme un poison.
Un de mes proches (très proche) a failli mourir de ça, l'autre jour. Son corps a dit "stop". C'est pas le premier mais ça m'a fait une sorte de douche froide, de point de non-retour. Enfant je haïssais l'alcool, pour toute la misère que ça pouvait nous apporter. Aujourd'hui j'ai retrouvé ce dégoût.

Alors évidement, ce n'est pas si simple au quotidien :p le craving et les habitudes restent ! Mais il m'est plus facile de les gérer. Déjà, je jugule mieux ma peur du week-end. Je m'organise mieux, et surtout j'ai moins peur de rester seule. Je me rend compte que mes amitiés me déçoivent pas mal en fait, donc ne pas voir mes amis est moins douloureux. En analysant froidement, je ne retire que peu de satisfaction de nos relations. Nous ne partageons pas grand chose, quasiment rien, si ce n'est les soirées. Alors forcément ça m'attriste un peu de me rendre compte de ça, mais c'est la réalité, c'est ainsi.

Je vire de ma vie tous les gens qui me poussent à boire (les potes qui sont aussi alcooliques, j'en ai un paquet). J'ai peur de m'isoler mais il y a un moment où il faut arracher le pansement.

J'ai passé une étape en tout cas, je me sens prête à affronter le samedi soir. J'ai prévu une foule de choses pour dimanche, mais surtout, une foule de choses pour le samedi, pour bien me fatiguer. Evidemment je sais que ça risque de ne pas suffire (quand j'ai envie de boire, je peux enquiller travail + nuits blanches sans sourciller), mais je me fais confiance pour demain.


Flo, ce que tu dis quant à la tombée de la nuit, j'y ai beaucoup repensé. C'est tellement vrai au final, et désormais je tâche de m'attarder sur toutes ces petites sensations, ces petits moments du présent, sur ce qu'il y a autour de moi. Je pense que j'utilisais (oh c'est marrant, j'ai spontanément mis ça au passé !) l'alcool pour me désensibiliser, parce que la vie m'était trop douloureuse.

Quand je parlais de ne pas trop psychiatriser les choses, c'est parce que j'ai eu le loisir de me pencher là dessus pendant de longues années happy j'ai trifouillé dans mon passé, je l'ai trituré dans tous les sens, j'ai analysé autant que possible, et aujourd'hui je me sens prête à vivre, à le laisser. J'en ai tiré tout ce que j'avais à savoir : et puis je sais d'où vient mon addiction à l'alcool, je l'ai toujours su, c'était une évidence, un parcours obligé. On était liés avant même que je ne commence à boire. Pour moi il est essentiel de faire ce travail là, de comprendre les mécanismes et les origines de son addiction. Et puis c'est bigrement intéressant, ça permet de se connaître happy !


Bref au quotidien j'arrive à plutôt bien gérer (même si ça implique de m'isoler un peu, mais on va dire que je privilégie la qualité à la quantité). Il me reste cependant un souci : gérer les festivals. Je n'ai pas envie de me priver de ces moments là (j'aime trop la musique pour ça), mais en général pour nous c'est synonyme de beuverie. Autant saoule j'arrive à bien supporter la fatigue, la foule, le fait de vivre à l'arrache pendant plusieurs jours, autant à jeun je doute (je suis plutôt solitaire). Alors je pourrais faire comme ces gens qui se prennent 2 cuites par an, consommateurs occasionnels... Mais je n'ai pas envie de boire de l'alcool :/ je n'ai pas envie de me leurrer avec les sirènes de la "conso raisonnée", vu mon passif ce serait hypocrite. Et en même temps, dans ce cas de figure, le produit me semble indispensable, je crois que j'en ai limite envie parce que ce sont les seuls moment où l'ivresse ne me fait pas souffrir, où j'associe ça à quelque chose de positif. Sauf que je sens le traquenard arriver... Je ne pourrai plus jamais considérer ça comme quelque chose de normal.

Profil supprimé - 17/07/2017 à 13h36

Bonjour Mouette,
Ca fait plaisir de te relire ici blunk
Oui tu evolues, tu es plus consciente de ce lien a l alcool, de ce que cela represente pour toi, de la facon dont il faudrait le gerer.. C est beaucoup car petit a petit l equation alcool egal degout s inscrit en toi.

Flo, ce que tu dis quant à la tombée de la nuit, j'y ai beaucoup repensé. C'est tellement vrai au final, et désormais je tâche de m'attarder sur toutes ces petites sensations, ces petits moments du présent, sur ce qu'il y a autour de moi.

A chaque fois que tu ressens le present, que tu le vis, ton esprit ne t amene pas dans un futur anxyogene ou un passe colerique. Je ne sais pas si tu as lu le pouvoir du moment present de Tollé, mais je crois que tu pourrais y trouver des choses interessantes si ce que j ai dis te semble vrai blunk

Je pense que j'utilisais (oh c'est marrant, j'ai spontanément mis ça au passé !) l'alcool pour me désensibiliser, parce que la vie m'était trop douloureuse.


Oui l alcool a ce pouvoir anxyolitique et d ivresse qui nous desensibilise, il vient tres souvent dans les addictions cacher quelque chose, endormir une souffrance.
Ce que l on retient quand on n a pas conscience de notre "hypersensibilité"c est effectivement la douleur. On en oublie tous les autres cotés beaucoup plus positifs. Nous ressentons tout plus fort...



Quand je parlais de ne pas trop psychiatriser les choses, c'est parce que j'ai eu le loisir de me pencher là dessus pendant de longues années happy j'ai trifouillé dans mon passé, je l'ai trituré dans tous les sens, j'ai analysé autant que possible, et aujourd'hui je me sens prête à vivre, à le laisser. J'en ai tiré tout ce que j'avais à savoir : et puis je sais d'où vient mon addiction à l'alcool, je l'ai toujours su, c'était une évidence, un parcours obligé. On était liés avant même que je ne commence à boire. Pour moi il est essentiel de faire ce travail là, de comprendre les mécanismes et les origines de son addiction. Et puis c'est bigrement intéressant, ça permet de se connaître!

Je ne peux que te rejoindre sur cette vision des choses, et au final ce qui reste c est la facon dont nous gerons toutes les infos, les emotions qui nous arrivent, que la vie nous donne a vivre. Accepter le passe ca permet de denouer pas mal de tensions, on laisse des poids inutiles derriere nous, ca fait du bien. Si on veut agir sur le present mieux gerer nos emotions me semble la solution la plus efficace.

Bref au quotidien j'arrive à plutôt bien gérer (même si ça implique de m'isoler un peu, mais on va dire que je privilégie la qualité à la quantité). Il me reste cependant un souci : gérer les festivals. Je n'ai pas envie de me priver de ces moments là (j'aime trop la musique pour ça), mais en général pour nous c'est synonyme de beuverie. Autant saoule j'arrive à bien supporter la fatigue, la foule, le fait de vivre à l'arrache pendant plusieurs jours, autant à jeun je doute (je suis plutôt solitaire). Alors je pourrais faire comme ces gens qui se prennent 2 cuites par an, consommateurs occasionnels... Mais je n'ai pas envie de boire de l'alcool :/ je n'ai pas envie de me leurrer avec les sirènes de la "conso raisonnée", vu mon passif ce serait hypocrite. Et en même temps, dans ce cas de figure, le produit me semble indispensable, je crois que j'en ai limite envie parce que ce sont les seuls moment où l'ivresse ne me fait pas souffrir, où j'associe ça à quelque chose de positif. Sauf que je sens le traquenard arriver... Je ne pourrai plus jamais considérer ça comme quelque chose de normal.

C est evident que festival et alcool vont tres bien ensemble... Enfin, dans une vie autre ou je n aurai pas bu de cette facon happy Parce qu en fait ca va tres bien ensemble avec l etat a 3/4 verres, dans le high. Mais ce high il durait un quart d heure tout juste pour moi... Tu vois c est un peu comme le passe avec le psy ca, il n y a plus a penser a ces etats passes, nous les avons vecu, en avons tirer du plaisir, des souffrances, il n y a plus qu a l accepter.
Tu ne vivras pas la meme chose dans ces festivals, mais je te promet une chose. La musique reste la musique. Le plaisir que tu en tires reste immuable, cela fait vibrer et c est tout. L alcool cree l illusion que nous ne pouvons vibrer sans lui, mais nous avons vibrer, ri , pleurer, aimer, ressnti pleinement bien avant lui. C est en nous Mouette ca. C est un des cotes positif de notre sensibilité, le pouvoir de ressentir profondement la musique, la nature, l autre. Les arts et la nature ce sont les portes les plus faciles a ouvrir pour apprivoiser notre sensibilité. En experimentant ses bons cotes, en les "travaillant", les mauvais prennent moins de place.
Tu peux commencer par un concert seul pour te rendre compte que ca reste bon la musique, tu vois il y a moins de pression de fiesta que sur un festival, ca te donnera une idee de tes ressentis au milieu de la foule, avec du son fort et bon... Tu vivras forcement les choses differemment que sous alcool, cela ne veut pas dire obligatoirement mal les vivre blunk

Oui Mouette nous changeons en arretant l alcool, ca enleve des oeilleres que beaucoup gardent, et pour ne pas que cela isole trop c est pas mal de reprendre des activites en"club". Arts, sports, ect... Tu pourras y rencontrer des gens differents, ouvrir de nouveaux horizons.
Ta sensibilite te donne acces a des"talents", vois quels sont les tiens, fais les vivre. Nous ressentirons toujours la douleur plus fortement que la majorite des gens, tu peux apprendre a ce qu elle t impacte moins, et veiller a developper tout ce que tu sens de"bon" en toi.

Chaque pas que tu fais repose, grace a toi, sur un sol ferme, sur des bases qui semblent solides, je te souhaite qu il y en ait de nombreux autres a venir. Bonne journee Mouette, et bravo blunk

Profil supprimé - 26/07/2017 à 18h49

C'est pas évident du tout... Parfois ma volonté flanche, et dans ces moments là c'est 50 fois pire qu'avant.

Typiquement ce week-end, où je suis allée au bar avec des amis. Evidement je m'étais dit "sage ce soir", j'ai fini à midi le lendemain, avec en plus de l'alcool d'autres drogues inintéressantes au possible.
Je venais de passer deux semaines sans boire, j'étais heureuse comme je ne l'avais pas été depuis des années. Je ne comprends pas comment j'ai pu tout gâcher ainsi, alors que je savais très bien au fond de moi que ça finirait mal.

Idem mardi, soirée entre collègues, je n'ai bu que deux verres mais j'ai été malade comme un chien, comme si j'avais bu des litres. Mon corps ne supporte plus, ou alors c'est une réponse psychosomatique ? En tout cas j'avais les symptômes de la gueule de bois avant même d'avoir fini le premier verre.
Je connais quelqu'un qui a été addict à l'alcool aussi, et il a fini par éprouver un tel rejet de ce poison que son corps ne supportait plus le moindre verre. Ca me rassure en un sens que mon corps prenne ce chemin et me pousse à arrêter. Mais j'ai l'impression d'être complétement stupide à agir ainsi, à continuer de tester et à me rendre malade alors que je connais l'issue. Je sais que c'est l'addiction mais merde quoi, c'est invivable à la longue.

J'ai l'impression que c'est marqué sur mon visage, ça me met réellement mal à l'aise face aux gens. Autour de moi j'ai des consommateurs réguliers mais heureux, pour qui l'alcool n'est qu'un produit festif. Et moi je suis le vilain petit canard qui vient gâcher la fête, la pauvre fille qui ne sait pas gérer, qui ramène à la triste réalité.

Aujourd'hui j'ai encore du composer avec une bonne grosse dose de haine de moi. Je tente de relativiser, de rassembler ma petite vie, mais j'ai sans cesse l'impression d'être un jardinier après la tempête. Je n'en peux plus de devoir essuyer ces défaites, de ce cycle infernal, je n'en peux plus de devoir tout reprendre à chaque fois. Toujours les mêmes étapes : "tu vas prendre soin de toi, faire un bon gros dodo, manger des pâtes et des oeufs, après tu vas prendre une bonne douche, et puis faire un peu de ménage, écrire un peu tes pensées, faire semblant devant ta famille que tout va bien. Tu vas noter tous les jours où tu ne bois pas sur ton calendrier, puis essayer de faire quelques projets, de penser à long terme. Tu vas faire un peu de méditation et une petite marche dehors". Bref je me sens constamment en convalescence, et ça m'épuise. Parce qu'à chaque fois c'est le même schéma : je vais tenir quelques jours (entre 2 et 15, mon record), et puis on va me proposer "un petit verre en terrasse" ou "un verre pour l'anniversaire de Truc" et mon cerveau va se déconnecter totalement et tomber dans le panneau, comme si je switchais sur une autre personnalité, la Mouette que je déteste, celle qui veut boire. Je ne me reconnais pas.

Aujourd'hui la seule solution que j'envisage, c'est d'utiliser la même méthode que mes deux proches qui ont réussi à arrêter : la solitude. Me couper de toute tentation. Ne voir les gens que dans un cadre précis, dans des lieux qui ne proposent pas d'alcool. Que des gens qui ne boivent pas. Pour être honnête, je ne me sens clairement pas d'aller en festival sans boire là. Ni même d'aller à une soirée, d'aller au bar avec d'autres personnes qui boivent (ou le soir), de fêter un anniversaire. Je n'ai même plus envie de tout ça parce que ce qui symbolise le festif et la joie pour les autres, est juste totalement morbide pour moi, et gâché, ou source de stress. Dans ma famille on ne fait plus de fêtes notamment à cause de ça d'ailleurs, je suis habituée. Je manque vraiment d'énergie en ce moment, mes relations sont terriblement superficielles pour la plupart, basées sur l'alcool. Les gens ne me contactent que pour boire (à part UN ami, un seul, qui accepte de me voir en dehors de la picole - il ne boit pas). Tout le reste c'est niet, je ne suis bonne que pour les soirées, alors que je leur ai fait part de mon besoin d'arrêter et de partager d'autres activités.

Je sais que la rechute fait partie du processus, mais autant, est-ce normal ? Parce que là ça fait depuis décembre 2016 que je tiens mon calendrier de consommations, et que le plus de temps que j'ai tenu sans boire c'était 15 jours (deux fois, la première parce que j'étais très malade). Sinon c'est plutôt 4, 5 jours. Parfois moins. Je commence à me demander si je ne suis pas sérieusement empotée comparé aux autres gens, et pourquoi je pédale autant dans la semoule là dessus. Surtout que ça fait des années que j'envisage d'arrêter, ce n'est pas une réflexion toute neuve chez moi.

Profil supprimé - 27/07/2017 à 14h56

Coucou Mouette,
Alors je suis un peu faible niveau energie a donner la mais si tu veux on peut essayer de remettre un peu d ordre dans tout ca happy

Envisager l arret et se dire j arrete n est pas du tout la meme chose. Cela n implique pas la meme chose en nous. Dans ce "envisager" il y a deja la porte ouverte au prochain verre. Et vu que chez nous un c est mille et bien on connait tous la suite.
Pour passer a l arret il m a fallut un verdict medical severe, du sang tous les matins en vomissant avant la biere, et le fait que 3 verres me mettaient ko technique, douleurs trop grandes que tu sens meme pas, et malaise vagual. Et meme apres le verdict il y a du avoir 3, 4 mois avant l instant t. 3, 4 mois sur un delai de vie de 3 ans ^^
Alors deja toi tu as reagi bien avant. Tout ce temps n aura pas servi a rien, ton rapport a l alcool a deja enormement changé, tu entrevois des situations sans, tu sais que ce n est pas toi. Alors voila, la, un peu comme moi en ce moment d ailleurs, tu trouves juste les limites de ce que tu peux faire seule, dans ces conditions de vie. Entourage, activites, etc... C est pas autre chose.
Tout ca va participer a ta decision d arret. Et ca tu peux l encadrer. Faire les chose seule ca laisse aussi une porte ouverte a toutes ces reprises a un moment, en te faisant aider il y a un abandon, une reconaissance pleine que la c est le moment.

Je trouve bien deja que tu tiennes tous ces jours tu sais, je ne l aurai jamais fait!
Je vais te proposer une vision des choses:
Vu que tu te confrontes regulierement a l arret zappe un instant mentalement tout le cote culturel et social de l alcool. Qu est ce qu il reste pour toi? Qu est ce que ca vient vraiment faire ?
La sensation que tu vas trouver c est ce qui va te rester apres l alcool. Donc c est ce que tu vas devoir proteger d une autre maniere. En te faisant aider tu auras a large panel de chose pour ca. Des fois des medocs sont necessaires au debut c est pas grave. L alcool est un anxiolytique, tu l arretes d un coup, la deprime est la avant, y a plein de problemes profond qui ressortent, oui c est une convalescence, tu renais fragile. Et il n y a que le fait de vraiment tester l arret qui te fera decouvrir du positif a long terme.

Il faut que tu trouves en toi cet abandon qui va te permettre de dire bon ok la je veux arreter, j accepte que ca et ca n aille pas, d avoir de l aide quelqu elle soit pour ces points, j accepte que ca mettra un peu de temps, qu une post cure me sera peut etre benefique, qu un temps loin me fera du bien, etc... Savoir comme tu es sans alcool quand ca va sera une base de motivation. Savoir tout le noir de toi consommant aussi. Tu as appris tout ca tout ce temps Mouette, maintenant il reste a faire ce pas, ne plus envisager et faire. T en es capable, tu as deja pas mal avance, fais moi confiance et surtout fais toi confiance.

Je viens de faire un fil sur la sensibilite, vas y jeter un oeil on sait jamais blunk

Profil supprimé - 27/07/2017 à 15h18

"J'ai l'impression que c'est marqué sur mon visage, ça me met réellement mal à l'aise face aux gens. Autour de moi j'ai des consommateurs réguliers mais heureux, pour qui l'alcool n'est qu'un produit festif. Et moi je suis le vilain petit canard qui vient gâcher la fête, la pauvre fille qui ne sait pas gérer, qui ramène à la triste réalité."

Comment dire... ce point de ton message m interesse et arrive a un moment interessant.
Sur le fil buveurs normaux j ai expliquer ou tenter d expliquer comment je percevais ca. Et justement pour eviter de ressentir ce que tu decris la. C est exactement ca.
Tu pourras lire la bas ce que j en pense et comment cela me libere de ce poids inutile.
Gerer la conso n est pas le probleme, nous addicte( et sensible) on sait pas, ca repond a des mecanismes trop forts pour etre geres. On aurait qppris avant peut etre mais la c est mort on a impregne trop profondement cette drogue en nous.
C est gerer le manque qui est important et qui apprend sur la conso quand on est dans la dependance. Ok tes amis sont heureux, ils ont des equilibres ils profitent. Mais savent ils vraiment que regulierement ils prenent un anxiolytique? Si on est heureux y a pas besoin non? Alors propose leur une semaine a dix jours d arret. Quand on a pas de souci de dependancei avec quelque chose s en passer une semaine ou 10 jours sur une vie ne devrait pas poser de probleme non?
Tu regarderas les reactions et oui tu trouveras je l espere des gens qui joueront le jeu, qui se testeront. Ceux la tu pourras les considerer si ce n est heureux, au moins enconscience avec leur conso. Tous les autres ben tu te feras ton idee. Pour certains tout ira bien jusqu au bout sans rien changer, d autres auront des bouffees a 50 ans, d autres feront comme toi mais toi mets toi dans la tete qu il consomme juste un psychotrope et que toi tu as fait le choix de t en liberer. Ce n est pour leur en vouloir, c est pour ouvrir ta conscience a ca, que ce choix est le mieux au final, pour toi et parce qu il te permettra de vraiment vivre avec toi, avec tes failles a reparer, et tes forces a faire grandir. Sans filtre. Ca demande un peu de courage, tu peux en etre fiere.

Ne vois plus le vin, la biere, la teq, vois juste l ethanol, pur. L autre fois j ai fais un calcul, en deux verres de 4cl je crois une nana de 50kg etait a pas loin de 2g. Prends de l hero, de la coke, du shit, coupe le autant que l est l ethanol dans un verre et tu auras une idee plus juste de tout ca. Pour nous ce n est plus que de l ethanol pur et c est pas si mal, le choix c est apprendre a vivre bien sans filtre ou vivre en endormant de plus en plus douleurs et plaisir.

T es pas un vilain petit canard Mouette( et ecris comme ca ca se voit, t es une mouette toi blunk ), tu es quelqu un qui va apprendre a vivre avec sa sensibilite, entiere le plus possible. Parmi les autres je te souhaite de trouver d autres personnes conscientes, et sensibles.

Tu peux le faire Mouette, pour toi. On s en fout des autres...

Olivier 54150 - 27/07/2017 à 17h18

Se comparer autre n'a aucun sens. Chacun son chemin et celui de rester sobre en est un très beau. ...biz

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