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Le moment ou jamais

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Bonjour,


Je suis une femme de 29 ans qui a une vie à peu près classique en apparence, je fais en sorte que tout aille bien devant les gens. Et pourtant l'alcool est en train de me tuer.
D'habitude, j'arrive à camoufler mes erreurs. Aujourd'hui, c'était la fois de trop : je ne suis pas allée au travail. D'ordinaire j'y vais, peu importe mon état (lamentable, souvent). Là, non.

Alors je risque gros. Et je me rend compte que l'alcool pourrit ma vie de famille, ma vie sentimentale, ma vie professionnelle, ma vie personnelle depuis trop d'années. Je ne fais plus rien, je dors, je décuite, j'annule mes rendez-vous, je me prive de ceux que j'aime pour qu'ils ne me voient pas dans cet état (et c'est ça qui me fait le plus mal, ne pas pouvoir voir ma famille autant que je le voudrais, alors qu'ils sont tout pour moi - mais je veux les préserver). Je suis une buveuse compulsive, je me mets en danger, je sors tard la nuit, je me bats, je conduis parfois, je fais absolument tout ce qu'il ne faut pas faire, ce qui me met en péril. Je suis une chanceuse, qui arrive toujours à éviter le commissariat ou l'hôpital, et pourtant on passe à un cheveux de tout ça... "Un bon Dieu pour les ivrognes", il m'a toujours accompagnée celui ci !

Ça fait 10 ans que ça dure, dès la première bouteille, le rapport malsain s'est installé. Je ne l'ai plus quitté, c'était inscrit dans mon histoire de toute façon, je devais passer par là. Je pensais que ça se calmerait, que ce ne serait qu'un passage, des expériences de jeunesse... Mais ça s'accroche à moi. J'en ai conscience depuis le début, j'ai entrepris des dizaines de fois d'arrêter, j'ai tenté de consulter, je me suis mis des coups de pieds aux fesses comme on dit, en vain. J'ai bien tenté d'en parler à quelques personnes de mon entourage proche, mais elles étaient désarmées, je n'ai eu qu'incompréhension, ou pire, du jugement. Alors depuis, je me tais, j'évite de les voir, je ne montre plus rien.

L'alcool, c'est mon "soin de l'humeur" comme je l'appelle. Après une journée frustrante, une semaine inintéressante, il ne me reste que ça. "Je suis fêtarde, c'est dans ma nature, j'adore sortir et rencontrer des gens". "Les soirées sont ma passion, j'adore profiter avec mes amis !". Autant d'excuses qui m'accompagnent. Je bois parce que je n'arrive pas à accepter mon quotidien, que je juge médiocre. Et pourtant, je sais qu'il serait bien meilleur si je ne buvais pas ! Mais mon cerveau se met en mode "off", arrivé à une certaine heure, tout ça me semble parfaitement normal. Et le reste du temps, je regrette, je culpabilise, je vomis, je me sens mal. Je bois aussi parce qu'ici, c'est une tradition. Tout le monde (ou presque) dans mon entourage bois. J'ai toujours été entourée par ça. L'alcool est un produit qui a bonne presse. Dans mon milieu on aime les bons-vivants, ceux qui enquillent, les fêtards qui ont toujours de bonnes histoires de soirées à raconter ("alors un soir j'étais bourré..."blunk. Et on les déteste sitôt que l'alcool les rattrape et les enferme, sitôt que la maladie se révèle.

Mes conduites addictives m'ont poussée à toucher à tous les autres produits qu'il y a autour, mais j'ai réussi à me tirer de ça (c'est plus simple, c'est moins présent). C'est mon seul espoir, je me dis que si j'ai réussi à me détacher des autres produits, je peux le faire avec l'alcool aussi...

Bref aujourd'hui je ne suis pas allée au travail, sans justificatif médical, je risque gros et je n'en peux plus. C'est pour ça que je viens me livrer ici. Parce que les consultations sont sur mes heures de travail (et que je ne peux pas m'absenter), parce que je n'ai pas d'oreille attentive dans mon entourage, parce qu'au final je suis seule et désarmée face à tout ça. Je n'ai plus les outils, je n'ai plus les clefs en main. Je me sens affreusement seule face à tout ça.

Merci à vous qui avez pris le temps de me lire.

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42 réponses


Profil supprimé - 24/03/2017 à 16h30

Bonjour Mouette,
Je crois que tu trouves ton"mur". Ca fait mal mais tu peux faire en sorte que cela change ta vie. Tu as fait les constats, tu as deja amorce des demarches, ce n etait peut etre simplement pas le moment... 10 ans, c est grosso modo le temps qu il faut a cette came, consommee regulierement a bonnes doses, pour saper un etre.


je devais passer par là.
Tu sais c est que je me dis maintenant. Je devais passer par la pour voir ce que je vois de la vie maintenant, ressentir ce que je ressens. Et si tu te dis que tu devais passer par la c est, qu au fond de toi, tu sais que cela ne doit etre qu un passage.


Mes conduites addictives m'ont poussée à toucher à tous les autres produits qu'il y a autour, mais j'ai réussi à me tirer de ça (c'est plus simple, c'est moins présent).

C est plus simple car moins present, mais aussi peut etre car cela repond moins a tes failles, a tes douleurs... Je pense que les psychotropes rendent tous dependants de part leur action sur la dopamine.mais apres leurs effets nous "parlent"plus ou moins, nous font ou non etre dans l addiction. L alcool est tres facile a se procurer oui mais il joue aussi sur le cerveau d une maniere particuliere, differente de celle du canabis, de la coke ou des "pastilles", md et cie... Et comme tu le dis l impregnation culturelle est tres forte, on peut se cacher longtemps...

C'est mon seul espoir, je me dis que si j'ai réussi à me détacher des autres produits, je peux le faire avec l'alcool aussi..
Oui tu peux le faire aussi avec l alcool.
Cela se prepare tout ca, il ne te faut pas rester seule et taire, enterrer encore toutes tes emotions. Dans le jugement des gens il y a leurs propres peurs, c est comme ca, il ne faut pas te rendre dependante de leur regard, de leur aide pour agir. Tout ce que tu avais mis en place les autres fois n est pas nul, je te le redis, ce n etait peut etre juste pas le moment. Alors retrouve l energie qui a servi a lancer toutes ces autres fois et ne fais pas juste tenter de consulter. Consulte. Meme si ce mot a une connotation tres medicale, vois juste la dedans une aide. C est une drogue puissante l ethanol, si tu veux mettre plus de chance de ton cote pour arreter il vaut mieux encadrer le sevrage, preparer l apres. Tu peux te tourner vers ton medecin traitant si il ou elle est a l ecoute, si tu ne ressens pas de jugement. Sinon il y a des centres ou des assos specialises ou tu peux trouver addictologues, psys et cela gratuitement ( en meme temps t as deja assez paye en monnaie et de toi non? blunk ) Ici tu peux discuter, poser toutes les questions que tu veux, peut etre y trouver des reponses.

C est possible... Vraiment.

Olivier 54150 - 25/03/2017 à 03h06

Bonjour,
En vous lisant, je me dis que j’aurais pu écrire la même chose peut avant que j’arrête. Il y à vraiment beaucoup de similitude avec mon histoire, pb avec mon travail, notion de passion avec le produit et utilisé comme le meilleur des
antidépresseur...honte, désarroi, impuissance etc…
J’ai arrêté à l'âge de 28 ans, j’en ais 46 et je n’ais pas retouché depuis ce poison.
Pour dire que c’est possible et qu’avec cette prise de conscience, vous éte sur la bonne voie, même si ça va être difficile...c’est possible.
bon courage à vous et à votre disposition pour vos question.
Olivier

Profil supprimé - 27/03/2017 à 10h14

Merci Olivier pour ton témoignage cela me fait croire qu' on peut s en sortir

Profil supprimé - 29/03/2017 à 17h09

J'ai lu vos beaux messages. Je vous remercie.

La situation a évolué... En effet, j'ai remis ça plusieurs fois entre temps. Aujourd'hui c'était trop donc je suis allée voir le médecin (je n'y serai jamais arrivée sans l'aide d'un ami). Je suis en arrêt pour la semaine, et le processus de soin est lancé. J'ai très peur car cela implique des rendez-vous médicaux fréquents, donc de nouvelles absence à mon travail, déjà que ça ne va pas fort niveau pro... Et je me sens ridicule de raisonner ainsi, car après tout, c'est soit ça, soit la fin pour moi. Mon corps ne suit plus. C'est ma vie, elle est ainsi faite, je ne peux pas nier ce qui m'est arrivé / m'arrive donc la chose la plus intelligente que je puisse faire, c'est confronter mon problème.

J'ai l'impression d'être face à un gigantesque mur en effet, je n'aurais jamais pensé visualiser aussi bien une expression ! J'ai vraiment très peur de ne pas y arriver, très peur d'entrer dans quelque chose de très "médicalisé" et de ne plus me définir que par rapport à ça. J'ai vraiment, vraiment envie d'en finir avec ça et en même temps j'ai peur de lâcher l'ancienne moi, peur de la transition, peur de me perdre, de ne plus savoir qui je suis.

Ma motivation la plus précieuse c'est ma famille. Je ne leur en parle pas, mais je ne veux plus annuler nos rencontres à cause de l'alcool (je ne me présente jamais devant eux dans cet état, ou même le lendemain). Je veux pouvoir les voir sereinement.

Aujourd'hui je me sens un peu perdue, très seule. Je me rassure en me disant que ma démarche est légitime, que je ne suis pas la première ni la dernière à passer par là. Que ce que je fais, c'est pour me préparer un avenir meilleur, qu'il n'y a rien de honteux (et pourtant j'ai si honte !). Je vais organiser les prochains jours de façon à vraiment me lancer là dedans (mettre à jour mes papiers, examens sanguins, ménage...). A faire place nette.

Olivier 54150 - 29/03/2017 à 19h10

mouette
Si vraiment vous devez visualiser un mur, ce qui est compréhensible, soyez sûr qu’il n’est pas infranchissable, il y à bien des façons de passer de l’autre côté. Les murs ne sont construit qu’avec des illusions. Illusions tenaces qu’il faut démonter une par une. Pour ça la spiritualité aide beaucoup.
Mettre carte sur table avec vos proches me semble moins compliqué que d’agir dans l’ombre, c’est une idée mais je ne connais pas votre situation exact.
Que peut-il bien cette cacher derrière cette peur d’être sobre ? peur du manque, peur de l’ennuis, peur d’être différent.
(derrière chaque peur, se cache un désir. Jacque Salomé)
Ce qui est vraiment vraiment sûr c’est que vous avez tout à gagner.
Surtout ne pas avoir honte, la honte est l’énergie la plus négative qui se trouve dans l’univers. Au contraire soyez fière de votre décision.
Ayez confiance en la médecine, les nouveaux traitements ont l’aire bien, c’est une aide non négligeable du moins au début. Aussi n’hésitez pas à tester les médecines alternative comme on dit...Hypnose, magnétiseur, acupuncteur, plantes...
Bien venu dans votre nouvelle vie.
courage, Olivier

Profil supprimé - 29/03/2017 à 20h40

Bonjour Mouette,
Tu peux te dire que le mur tu l as explosé, ce rendez vous, ces prsies de decisions, tout ca fait que ca y est tu viens de le prendre et de reagir face a lui. Le briser te donne cette force, cette envie d agir.
Maintenant c est un peu comme un saut d un haut plongeoir, avec l impression d un truc sans fond dessous. Ca fait ressortir toutes ces peurs. C est bien je trouve que tu arrives a les exprimer, cela leur donne forme, tu vas pouvoir les faire tomber une a une.. Et regarde bien, la dans ce que tu crois sans fond, sur la rive il y a Olivier, Cyril, moi et tant d autres.
Je vais essayer de regarder quelques unes de ces peurs avec toi. Et si tu veux bien, juste une petite reflexion avant.
Dans une peur il peut y avoir quelque chose de rationnel, a la rencontre d un reel danger, mais il y en a tant qui ne sont que le fruit de notre tete, de notre anticipation. De notre facon de toujours se projeter dans l avenir ou le passé. Je ne peux pas te dire que tes peurs ne sont pas justifiees mais je peux te dire qu au moment ou tu les ecrivais, ou tu les vivais mentalement tu n etais pas encore vraiment devant elles. Les anticiper te les fais vivre nombre de fois a l avance pour rien. C est tout bete mais s en rendre compte soulage deja un peu blunkElles sont normales, tu vas vivre les choses qui les ont creer dans l imagination, certaines seront ridicules a tes yeux, d autres resteront un temps mais penser a ca permet de ne pas trop trop les laisser grandir pour rien.


J'ai vraiment très peur de ne pas y arriver,

Certains y sont arrives des la premiere fois, d autres comme moi ont compte quelques reprises, d autres essaient encore... Ce qui est important pour l instant c est ce que tu fais, commencer a arreter, se confronter a ce truc qui semble nouveau. La suite tu vas la construire chaque jour. Et en te decouvrant sans alcool tu vas ressentir naturellement les choses vers lesquelles il faut que tu ailles pour que ca tienne. Et pour l instant tu mets des choses coherentes en place, cette semaine te laissera le temps d etre mieux, le corps sera en grande partie nettoyé.

très peur d'entrer dans quelque chose de très "médicalisé" et de ne plus me définir que par rapport à ça.

Ce sont des medocs dont tu parles ou le besoin de post cure, de psys et autres?
En tout cas c est interessant que tu portes une attention a comment tu vas te definir par la suite. Car l arret ouvre a un monde" nouveau", il y a des certitudes qui tombent, d autres qui vont naitre. Avoir cette attention t evitera peut etre des pieges et te fera aller chercher des reponses quand a cette identite.

J'ai vraiment, vraiment envie d'en finir avec ça et en même temps j'ai peur de lâcher l'ancienne moi,
Arf t y tiens vraiment a cette ancienne moi? Tu la connais, on la connait tous d ailleurs, car l alcool met le meme masque a tous. Laisse la en bas des marches de ce plongeoir, c est sa place, elle oserait meme pas les premieres marches blunk Et celle la de peur elle est aussi guidee par le produit tu sais, rien que l evocation de l arret et ca s affole un peu au niveau des cellules grises. Elles savent qu elles vont plus avoir la dose et ca leur plait pas, alors elles t inventent des peurs, elles voudraient te faire croire que tu vas lacher quelque chose de bien. happy Mais toi, si t es la, si tu as fait ce que tu as fais c est que deja tu sais au fond de toi qu il n y a rien qui vaille vraiment la peine dans ce produit, dans cette came. Oui tu vas vivre un manque, oui ca fait un peu mal physiquement quelques jours, psychologiquement un peu plus, le temps de retrouver des equilibres. Mais c est la douleur d une nouvelle naissance, derriere il y a la vie. Laisse la derriere toi, comme tu le dis, elle est ancienne, c est le passe et y a pas besoin de ce poids.

peur de la transition,

Je ne sais pas si il existe des evolutions, des transitions aussi profondes que celle la qui ne se fassent sans douleur. C est d ailleurs elle qui fait reagir, et celle que tu trouvera te semblera d ici peu infime par rapport a celles que tu as connues. Des choses vont changer, des rapport aux gens vont changer, mais globalement cela amene vers des relations plus vraies...

peur de me perdre, de ne plus savoir qui je suis.

Mais si a l heure actuelle je te demandais de te definir, mettrais tu autre chose que ce que tu as ecrit dans ton premier mail? Arriverais tu longtemps a dissocier ton identite de l alcool? Si tu cherchais du positif tu me dirais peut etre, je suis bonne vivante, j aime rire, sortir, danser, mais tout ca c est sous l effet de ce produit pour l instant... Ce que je veux te dire c est que tu t es deja, comme nous tous, un peu perdue dans cette came, ca impacte le cerveau, la vie. Et que ton identite etait jusque la liee a elle. Alors la, Mouette, ce que tu fais c est justement le contraire que de te perdre. Tu fais les premiers pas vers toi, tu vas te retrouver et non te perdre. Je te le promet.

Courage, apres le tumulte du saut il y a assez vite pied et pas mal de bouees blunk
C est vivre ce saut Mouette, avec tout ce que cela porte de sensations, crie, cours et saute!! On est pas loin blunk

Profil supprimé - 29/03/2017 à 21h17

Salut !

Je te réponds car je crois que c'est la premère fois que je lis quelque chose qui se rapproche de ce que je vis. Moi j'ai 27 ans et comme toi je prends des risques avec l'alcool et quelques autres produits aussi. J'ai aussi arrêté le travail pour entreprendre des soins il y'a 2 ans parce que comme toi mon corps ne suivait plus du tout. Je faisais genre tout va bien et puis un jour c'était la fois de trop et voilà. Bref ça a été et c'est toujours d'ailleurs compliqué mais j'ai fait du chemin dans ma tête et dans ma vie, j'ai remis de l'ordre, je sais un peu plus ce qui compte et ou je veux aller. Aujourd'hui l'alcool me pose problème mais jai en tête ce qui s'est passé avant et je ne veux pas y retourner. Bref je lutte pour ne pas prendre tout un tas de trucs et ne pas finir mal en soirée, essayer de prendre moins de risques au volant etc. Je te conseille de prendre du temps pour toi si tu trouves ta vie médiocre, ton travail tout ça. Moi je m'ennuie vite, j'ai besoin de nouveauté, de rencontrer de nouvelles personnes, de changer d'environnement, qu'il se passe des choses "cool" en fait. J'y arrive de mieux en mieux, à faire ce qui me plaît (mais des vrais trucs hein, pas juste fumer un joint ou prendre une cuite lol) et je vais essayer de continuer comme ça. Ça me permet de m'éloigner des produits, de trouver du plaisir ailleurs, même si c'est pas dans des choses comme tout le monde ou que souvent j'ai besoin de plus. Enfin voilà je pense que je suis pas comme Mr et Mme tout le monde mais finalement c'est pas très grave tant que ça va bien blunk

Profil supprimé - 02/04/2017 à 19h19

Bonjour Mouette,
Bravo pour ta décision de devenir abstinente. La transition est cependant toujours une période délicate. On est comme tout nu, vulnérable. Un monde s’arrête et un autre monde, inconnu, s’avance. On sait ce que l’on quitte et on ne sait pas ce que l’on va trouver. Ton emploi régulier de « j’ai très peur de » est significatif. Non tu n’as pas peur, c’est juste ton toi alcoolique qui essaye de se raccrocher au moindre prétexte pour te faire renoncer. Ne l’écoute pas et fonce, tu as déjà fait une grande partie du chemin. Dis-toi que la phase « médicalisée » est nécessaire et pas du tout honteuse. Elle sera importante au début puis de moins en moins. Cette transition est aussi une période où l’on doit beaucoup réfléchir sur soi, faire le point, se redécouvrir… Alors on a besoin parfois d’être seul(e), de s’isoler. Ne te préoccupe pas du regard des autres. On devient abstinent d’abord pour soi-même et tu dois te donner toutes les chances. Les autres, ceux qui t’aiment, s’adapteront. Les autres… tant pis pour eux.
La personne que tu vas (re)trouver de l’autre côté du mur est seulement toi-même. Toi telle que tu es, avec tes qualités et tes défauts. Et le monde que tu vas (re)découvrir est seulement la vie telle qu’elle est, avec ses hauts et ses bas. Mais tu pourras l’affronter sans l’aide d’artifices.
Donne des nouvelles.

Profil supprimé - 15/04/2017 à 21h31

J'avais posté une longue réponse, mais mon ordi a bugué... Et je n'avais pas le courage de tout retaper, je manque un peu de forces en ce moment.

Je relis souvent vos messages, ils m'apparaissent de plus en plus clairs. L'alcool me met dans des situations tellement douloureuses (voir humiliantes) que je ne peux plus continuer de subir ça. J'en ai beaucoup trop souffert ce week-end encore, c'était affreusement glauque pour moi.

J'ai envie de laisser tout ça derrière moi définitivement. Si ça ne me tue pas physiquement, alors ce sera psychiquement. J'ai envie de prendre soin de moi, de m'aimer pour de vrai. Bref, en tout cas je sais que je n'ai rien à regretter dans tout ça. L'alcool ne m'apporte RIEN de bon. Je ne m'amuse pas plus en soirée avec ça, bien au contraire. Je ne noue pas de liens plus forts avec mes amis, je ne me crée pas de souvenirs, je ne profite pas mieux de la musique. Tout ça, ce n'est qu'un leurre.

Ces deux dernières semaines, j'ai réussi à ne pas boire du lundi au jeudi (craquage inévitable le vendredi). J'ai envie d'aller plus loin, je sens que je le peux. J'ai envie de passer le prochain week-end sans une goutte. J'ai envie de lâcher le produit et de me retrouver.

Je suis persuadée que ça ne peut pas être pire. Ce qui se cache derrière tout ça est forcément mieux. Ma personnalité et ma vie sont forcément mieux sans alcool, c'est évident maintenant. En plus je ne m'aime pas quand je suis bourrée, je me trouve affreusement stupide, pataude, moche. Alors qu'à jeun, je m'apprécie bien, même si je ne suis pas un monstre de confiance en moi.

Je bois parce que j'ai peur de m'ennuyer, peur d'être seule, et aussi pour ralentir le temps. Pourtant l'alcool me mène à l'inaction, c'est à cause de ça que je m'ennuie (les longues journées de gueule de bois), l'alcool éloigne les gens (et surtout, prend trop de place pour que je puisse envisager une vie sentimentale), l'alcool ne ralentit pas le temps mais m'empêche de profiter de celui qui me reste à passer sur cette planète, il m'empêche de me créer des souvenirs, de profiter de mes proches. Il supprime mon temps de vie, en fait.

Je sens que ça travaille beaucoup en moi ces derniers temps. C'est douloureux, parce que j'ai accumulé des casseroles et expériences traumatisantes après toutes ces années à boire. Je suis heureuse de pouvoir bénéficier d'un suivi médical au final, je me rend compte que ça "marque" ce processus, ça le rend très concret grâce aux rendez-vous.

Là où ça va être plus compliqué pour moi de gérer, c'est au niveau des soirées (ce sont les seules sorties qu'on fait avec mes amis). On est très friands de concerts, festivals, bars... Je me demande comment résister dans ce genre d'endroits. C'est là que je doute de moi, je m'imagine dans un bar, sans boire d'alcool, ça me semble limite douloureux. Et je ne veux pas m'éloigner de mes amis, j'ai besoin d'avoir une vie sociale. Tous parmi eux ne boivent pas, la plupart sont plus modérés que moi, mais en tant que "fil pourri" je ne pense pas pouvoir suivre leur exemple. Moi quand j'ai bu un verre, je suis fichue. Je ne sais pas m'arrêter là. Dès la 2éme bière, j'organise tout pour pouvoir boire le plus possible, le plus longtemps possible.

En tout cas je vous remercie encore pour vos messages qui m'apportent vraiment beaucoup tant ils sont vrais et plein d'espoirs !

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