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Je suis épuisé

Par Profil supprimé

Bonjour,

Cela fait trés longtemps que je lis vos témoignages mais je n'ai jamais osé poster le mien mais il est grand temps je pense car j'ai vraiment besoin d'aide.

Je vais essayer de résumé rapidement, c'est trés difficile de rédiger ce message;

Je m'appelle Lukas j'ai 34 ans, à vrai dire je ne sais plus depuis combien de temps je bois mais cela a commencé au lycée durant l'année du bac, avant de prendre le bus scolaire j'allais le matin prendre une grosse gorgée de Pastis dans le salon pendant que mes parents dormaient encore.

Cela me donnait confiance en moi, j'ai toujours été un garçon timide qui avait beaucoup de mal à tisser des liens sociaux.

Je passe d'une période d'abstinence de deux mois et ensuite je repicole pendant 3 mois avec des pauses de 3-5 jours car au bout d'un moment je suis obligé d'arrêter de picoler car mon corps et mon esprit sont véritablement épuisés.

Je peux facilement boire durant mes périodes d'alcoolisations 1 litre de vodka par jour pendant 5 jours consécutifs et ensuite j’arrête car comme je le disais mon corps est épuisé.


Je me suis fait hospitaliser 3 semaines en mai 2016 dans un service d'addictologie, l'addictologue et le personnel soignant était géniaux, je me suis senti renaître, une véritable renaissance mais 2 mois après la sortie j'ai rebu pensant à tort qu'une bière n'allait pas me faire de mal, sauf que ce n'est pas la bière que j'ai descendu mais la bouteille de vodka.

Je suis très inquiet, j'ai arrêté mon suivi avec l'addictologue depuis mars 2017 car avec mes rechutes je n'arrivai plus à honorer mes rendez-vous. Je suis aussi dépendant aux benzodiazépines. (Xanax, puis remplacé par le valium par mon addictologue)

Le matin devant le miroir je ne me reconnais plus, j'ai le visage bouffi par l'alcool et je n'imagine même pas ce qu'il doit se passer à l'intérieur.

Quand j’arrête de boire car mon corps ne suis plus c'est très difficile, en général (et cela à surpris mon addictologue quand je lui ai dit) j'ai des symptômes effrayants, dernièrement je suis resté dans mon lit pendant 3 jours : je transpirais énormément, j'avais une forte oppression sur la poitrine, des palpitations et le soir venu j'ai eu des hallucinations, des choses bougeaient dans la chambre, des ombres, des triangles, j'avais bien conscience que cela été du à l’arrêt de l'alcool mais j'étais terrifié, je devais laisser la lampe allumé car dans la lumière les hallucinations disparaissaient. J'avais du Valium et de la vitamine B1-B6 que j'ai pris. Je prends actuellement 40 mg de valium (20mg le matin et 20 mg le soir)

J'ai vraiment eu peur de faire un delerium tremens, d'autant plus que j'avais de la fiévre.

J'écris ce message en étant alcoolisé mais je ne tiendrai plus longtemps, je ne pensais pas qu'on pouvait souffrir autant, je ne comprends pas comment cela puisse exister.

À bientôt.

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16 réponses


Moderateur - 20/12/2017 à 15h34

Bonjour Hauru,

Soyez tout simplement le bienvenu sur nos forums. Merci d'avoir franchi le pas d'écrire votre histoire. Je suis certain que vous allez trouver ici l'aide de personnes qui en sont passées par là aussi.

Les symptômes que vous décrivez à la fin de votre récit sont bien ceux d'un délirium tremens. N'arrêtez plus sans soutien médical, vous métriez probablement votre vie en danger.

Les addictologues connaissent bien votre problématique et le fait que vous n'ayez pas pu honorer vos rendez-vous à une époque ne doit pas vous empêcher de les recontacter. D'autant plus s'ils ont été géniaux avec vous. Ils vous accueilleront de nouveau avec bienveillance.

De votre expérience de rechute vous aurez compris déjà que l'abstinence à l'alcool ne se satisfait pas de la moindre reprise d'une goutte d'alcool, fût-ce une bière. En tout cas dans votre cas.

Vous êtes tout à fait capable de devenir abstinent car vous avez déjà pu le faire pendant deux mois.

Avec de l'aide vous allez y arriver.

Encore une fois merci de votre confiance et d'avoir accepté d'en parler ici.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 20/12/2017 à 17h21

Bonjour Hauru,

Bienvenu sur le forum, c'est un grand pas que tu viens de faire en postant ton histoire ici.
Je ne suis pas inscrite ici depuis longtemps mais j'y ai trouvé énormément de soutien, des personnes qui ont les mots justes car ils connaissent bien le problème.

Tu en trouveras aussi, c'est certain et avec des personnes beaucoup plus expérimentées que moi sur la durée et le comment de l'abstinence, saches que tu n'es pas seul.

Bon courage Hauru
A bientôt

Almarita

Profil supprimé - 20/12/2017 à 18h34

Je vous remercie pour votre réponse ça me réconforte, d'ailleurs quand je me relis j'ai honte de toutes les fautes...

Enfin bref j'aurai besoin de conseils pour commencer le jour J, actuellement je vais devoir arrêter de boire car je suis épuisé (d'ou mon titre) mais je vais devoir le faire seul c'est à dire :

-Valium

-Hydratation

-Vitamine B1-B6

Si j'ai des hallucinations ou si sa tourne mal j’appellerai le Samu mais je ne vois pas ce qu'il pourrons faire de mieux, je culpabilise énormément car les fêtes approchent et je voudrais être en forme ou tout du moins présentable le 24.

Merci encore.

Profil supprimé - 21/12/2017 à 09h37

Bonjour Hauru,

Ne te tracasses pas pour les fautes, j'en connais qui en font dix fois plus et à jeun blunk d'ailleurs je n'en ai pas vu tant que ça non plus blunk

Je suis de l'avis du modérateur, tu ne devrais pas arrêter seul sans soutien médical, si tu as déjà trouvé du réconfort en nos réponses, cela prouve que d'être encadré dans cette épreuve est primordial. Ce qu'ils pourront faire de mieux, c'est être là, présents, à l'écoute, prêts de toi si il doit y avoir une intervention quelconque.

Et puis, le combo médocs/alcool peut être dramatique, surtout, comme tu disais, les fêtes approchent, et la tentation de reprendre un verre, puis deux, avec la famille, ou amis va être inévitablement tentant.

Vu que tu as déjà une première expérience avec les addictologues (géniaux comme tu disais) et que tu as senti une renaissance à l'arrêt de l'alcool, tu as dû remarquer que leur présence était nécessaire.

Et puis sans soutien médical, même si tu arrivais à arrêter seul ta conso d'alcool, tu basculerais plus profondément dans ton autre addiction qui est celle aux benzodiazépines...

Es-tu soutenu par ta famille ou amis? L'entourage est également très important dans ces moments là.

Tiens nous au courant Hauru,

Bon courage

Almarita



Profil supprimé - 21/12/2017 à 17h13

Je dois vous dire que je ne me reconnais absolument pas dans vos témoignages, ce matin tout allait bien et vers 10 h j'ai ressenti une énorme faiblesse, je pensais appeler-le Samu car j'allais très mal: soudainement mes mains se sont mises à trembler et mon corps tout entier.

Je ressentais une énorme fatigue, mais une fatigue véritablement excessive, j'ai pris du Valium pour me calmer mais cela n'a pas fait beaucoup d'effet, je me suis reposé cette après-midi, j'ai cherché le sommeil mais en vain, je dois boire pour me me calmer, j'avais ce matin des angoisses terribles , j'ai cru que j'allais mourir.

Lorsque je me levais je ressentais des coups de poignards dans le dos, j'étais dans un état de panique incroyable, jamais je n'ai vécu cela de toute ma vie et j''avais énormément de mal à m'orienté: je me suis cogné à plusieurs reprises sur les murs, le simple fait de me lever m'a demandé un énorme effort.

Donc j'ai rebu et les symptômes se sont arrêtés.

J'ai peur et j'ai honte mais je sais que je peux y arriver.

Profil supprimé - 21/12/2017 à 19h25

Pour répondre à Almarita, je suis retourné vivre chez ma mère car elle souffre d'une polyarthrite rhumatoïde et je l'aide chaque jour,

C'est très difficile car en plus de cela ma sœur de 43 ans a été diagnostiqué Schizophrène il y a deux ans , pendant deux ans j'ai été auprès d"elle, j'ai informé mon médecin, ma mère qu"elle avait un discours totalement incohérent (Schizophrénie paranoïde)

J'ai voulu faire comprendre à tous le monde qu'elle allait mal, mais apparemment et comme toujours je n'étais pas entendu;

Elle a voulu se jeter du haut de la falaise du Tréport avec ses deux enfants, heureusement la gendarmerie est arrivé à temps.

Je ne la vois plus souvent, la dernière fois c'était en mars 2017, juste deux heures pour voir mes neveux, quand elle est partie ma mère et moi avons pleuréS :

Les psychiatres qui la suivent lui administrent des neuroleptiques par injection ( du risperdal je crois)

Quand je l'ai vu, ce n'était plus ma sœur, elle était totalement transformé, abruti par la médication , elle était maigre, si maigre. Ma sœur est vivante mais pour moi c'est comme si je l'avais perdu.

Profil supprimé - 21/12/2017 à 22h13

Bonjour Hauru,

Ben en fait l alcool a haute dose c est presque comme les opiaces, c est une came bien puissante. Et c est un anxiolytique...

A l arret tu peux avoir de severes symptomes de sevrages. C est d ailleurs le seul potentiellement mortel a cause des crises d epilepsies possibles et des deliriums tremens.

Pour ma part j ai du passer 3 jours au lit, et au premier lever c etait comme si j avais 80 ans et la grippe.

Donc le cote fatigue physique peut etre bien present.

Tes angoisses aussi sont dans une certaine norme. Le valium aide mais ton dosage et ta posologie sont peut etre pas les bons. Pour moi ils ne m ont pas dit d attendre pour en prendre, je l ai fait en meme temps que l arret, avant d avoir des symptomes de merde.
Et j ai eu droit quelques secondes a mon drap transformé en serpent, alors j imagine sans, j aurai ete dans un vivarium rempli! happy


Et si tout seul chez toi c est trop hard, tu peux trouver des structures ou tu fais le sevrage encadré, en clinique ou a l hosto.

Ce que je retiens de ca c est que malgre tout tu gardes l envie d y arriver, et que tu as peut etre compris que toute cette souffrance est la au final pour te montrer la puissance de ce prod et la merde qu il represente pour toi. Quand tu les auras passées elles te serviront peut etre a ne pas reprendre. Tu te sentiras mieux et tu n auras peut etre pqs l envie de revivre des trucs comme ca.

Et sans etre medecin je rejoins Almarita, attention au melange alcool valium, c est ce qui m a mis dans les etats les plus dangereux, vis a vis de la coordination des mouvements notamment, en voiture ca craint vraiment.


Courage et la encore si c est trop hard en solo, ca te montre qu il te faut un encadrement plus present...

Profil supprimé - 22/12/2017 à 12h00

Bonjour Lukas,

Ton titre « je suis épuisé », est tout à fait parlant et plus que légitime lorsque je lis ton dernier message.

Comment ne pourrais-tu pas être épuisé…

Ton message me parle plus que tu ne peux l’imaginer pour être arrivée comme toi aux frontières de mes limites physiques et mentales pour les mêmes raisons.

Je vais essayer de te donner quelques clés, sans prétention, juste partager un peu de mon expérience avec toi pour que tu mettes les mots justes sur ce qu’il t’arrive et surtout que tu te préserves face à cette situation qui est très lourde et qui te fait te détruire.

Je ne sais pas si tu as lu mon témoignage, mais ma mère a été diagnostiquée schizophrène à l’âge de 34 ans, j’avais 8 ans et je connais bien la difficulté de vivre ou d’être proche d’une personne atteinte de ce genre de troubles, c’est très frustrant, on se sent impuissant, car nous voulons aider, sans véritablement savoir comment, tout en tentant de nous maintenir dans une certaine stabilité nous-même. Déjà là c’est compliqué, mais toi tu as double dose, tu t’occupes de ta maman atteinte de polyarthrite rhumatoïde, qui est une maladie très handicapante et très douloureuse. Maladie auto-immune en l’occurrence souvent provoquée entre-autre par des facteurs environnementaux perturbants. Je ne connais pas ton histoire, et je ne me permettrais certes pas d’analyser les causes qui ont provoqué une « schizophrénie » chez ta sœur et une polyarthrite chez ta maman.

Ce que je sais en revanche, c’est que tu ne pourras pas leur apporter une aide constructive si toi-même tu ne prends pas soin de toi, et il semblerait qu’actuellement tu aies atteint tes limites.
Je comprends, j’imagine et c’est tout à ton honneur que tu veuilles t’occuper de ta maman et je comprends mieux pourquoi tu tentes de te sevrer tout seul.

Mais là, sans vouloir t’alarmer, c’est toi qui as besoin d’être soutenu, entouré et je pense que tu n’as pas le choix si tu ne veux pas être entrainé dans ce tourbillon et vous écrouler tous.

Lukas, tu as beaucoup de force, ça se sent, mais pour l’instant tu dois penser à toi avant tout car tu es épuisé comme tu dis, ça ne veut pas forcément signifier que tu abandonnes ta maman, bien au contraire, ça veut simplement dire que la nécessité de te reconstruire afin de donner de la force à ton entourage est primordiale. Tu as beaucoup de poids sur tes épaules, tu as tenté de porter ce fardeau tout seul, mais là il est trop lourd.

L’alcool est un faux ami, tu y as certainement trouvé une réponse à un moment donné pour surmonter tes épreuves, comme je l’ai fait, comme beaucoup d’entre nous le font, mais c’est un leurre, et malheureusement en libre-service, et il me semble que tu es très lucide là-dessus et que tu te rends compte de l’ampleur des dégâts qu’il peut occasionner.

J’appuie la réponse de Flo, précisant que, si chez toi c’est trop tard, et je pense que ça l’est, pour faire ton sevrage seul. Il faut que tu le fasses, encadré, dans une clinique, avec un personnel qualifié.
En dehors du sevrage physique, tu y trouveras des aides psychologiques également, et je pense que vu ce que tu traverses, tu en as besoin.

Il faut juste faire le pas, trouver des solutions pour ta maman (et tu vas en trouver blunk) le temps de ton sevrage et en ressortir grandi et plus fort.

J’espère t’avoir aidé un peu, n’hésites surtout pas à me poser des questions sur la schizophrénie, même si je ne suis pas médecin, je pourrais peut-être t’apporter des réponses à certaines questions que peut-être tu te poses.

La rispéridone, oui est un antipsychotique puissant avec beaucoup d’effets secondaires, notamment celui que tu cites, il est parfois administré par injection pour son effet à libération prolongée.

Donne nous de tes nouvelles et ne perd pas de vue que ce forum est là pour nous apporter mutuellement des solutions et des aides précieuses, j’y ai personnellement trouvé plus que ce que je pouvais m’imaginer.

A bientôt de te lire Lukas

Prends soin de toi.

Almarita

Profil supprimé - 22/12/2017 à 12h51

Merci beaucoup pour vos réponses,


Pour répondre à Almarita :

En effet c'est très difficile, cette nuit j'ai du dormir 3-heures, j'ai des remontées acides qui me font très mal, tu sais je m’occupe de ma mère et comme je le disais je me suis occupé de ma sœur schizophrène pendant deux ans, aujourd'hui je n'arrive plus à lui parler car elle est très agressive, le moindre mot est mal interprété, la dernière fois que je l'ai eu au téléphone, elle s'est mise à hurler car je lui disais que je voulais revoir mes neveux, elle n'accepte plus aucun reproche ou plutôt certaines remarques , malgré son traitement je vois qu'elle n'est pas la sœur que j'ai connu auparavant.

Bon allez je vais manger un peu et me reposer un peu.

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