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Je me dégoûte

Par Profil supprimé

Bonjour,

je ne sais pas par où commencer.... Je suis une femme de 47 ans et j'ai tout fait pour ne pas ressembler à mon père qui était alcoolique et violent et qui ne l'a jamais reconnu... Il m'arrivait de boire de temps en temps seule ou entre amis avec surtout l'envie de planer, car en fait, je n'apprécie pas nécessairement le goût des alcools... ça m'arrivait environ 10 fois par an....
Hier après midi je me suis fait un grog avec du thé du sucre et du rhum. Je me suis fait 3 grandes tasses mais je ne voulais pas être ivre, je voulais vraiment me faire un grog car j'avais la crève... je ne me suis pas sentie partir. J'étais seule avec ma fille de 14 ans. Quand elle a découvert que j'avais bu elle était très en colère, m'a traité de mauvaise mère et... je l'ai insultée, je lui ai dit que je ne l'aimais pas, j'ai cassé une porte....je ne me souviens de rien, sauf le fait qu'elle m'a dit que j'étais une mauvaise mère.....Mon père m'insultait également lorsque j'étais plus jeune.... et je refais la même chose avec la plus jeune de mes enfants.... J'ai un profond dégoût pour ma personne... Ce que j'ai fait est impardonnable, je suis minable....rien n'effacera ce que j'ai dit et fait à ma fille... j'ai un besoin d'aide vitale... je dégoûte aussi mon mari qui m'accable et me dit que je fais exactement comme mon père...Je ne peux pas aller voir mon médecin de famille, c'est un ami.... je pense que je vais aller dans un centre, mais je suis tenaillée par la honte et en plus je suis une femme, et on a beau dire et beau faire, quand c'est une femme qui boit, c'est toujours pire qu'un homme, même si elle boit moins en quantité... y en a t-il parmi vous qui avez vécu la même chose que moi ? Je ne sais pas pourquoi j'ai des pulsions pour l'alcool, pourquoi je bois plusieurs verres d'affilée pour me sentir "bien" ? Je me dis que je n'aurais jamais du être mère pour faire souffrir mes enfants comme ça, j'ai insulté ma fille que j'adore et je lui ai dit que je ne l'avais jamais aimé, quelle mère peut dire ça ? Je ne pourrai jamais me le pardonner.....J'ai besoin d'aide, tous vos messages me seront précieux

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29 réponses


Profil supprimé - 05/03/2018 à 12h16

Bonjour Marie..
J ai 53 ans et je consomme de l alcool chaque soir en trop grosse quantité
Ma mère buvait aussi et je m étais bien sûr juré que je ne boirais jamais
Elle s est arrêtée à la naissance de ma fille il y a 25 ans et à repris depuis quelques temps, donc cela me met dans une situation très inconfortable..
Vous vous en voulez d avoir été insultante auprès de votre fille, cela est normal mais ces injures que l on jette à la figure de nos proches sont celles que l on jetais à nos parents alcoolique et que l on se jette à notre propre égard...
Il est nécessaire mais si compliqué de dire à ceux que l'on aime notre souffrance et désespoir
Mais il est important de se prendre en charge
Aujourd'hui,une fois de plus,j ai décidé d arrêter
Je veux y croire..
Je vais prendre rdv avec un professionnel ,il ne faut surtout pas être dans le déni
Je vous souhaite du courage et du dialogue et j'espère avoir de vos nouvelles
Parler sur le forum nous fait un peu sortir de notre isolement
À bientôt peut être

Profil supprimé - 05/03/2018 à 12h58

Bonjour Coco,

Mille mercis pour votre message, ça m'a fait du bien de vous lire, je me sens moins seule c'est vrai aussi. j'ai décidé d'aller voir des professionnels au sein d'une CSAPA même si je suis morte de honte...

Puis je vous demander comment réagit votre fille de 25 ans maintenant ? Est-ce qu'elle va bien ? Et vous êtes vous seule dans votre combat ? Votre conjoint vous aide t-il ou bien vous condamne t-il ?

Vraiment merci pour votre message.
Je vous souhaite tout le courage du monde

Profil supprimé - 05/03/2018 à 19h25

Bonjour Marie et coco

Je me permet de vous répondre que souffrir de l 'alcool n'est pas une honte, moi même je pensais que c'était le cas, j'avais honte d'en parler , les enfants et la conjointe l'en voulait et j' ai reçu beaucoup de mots qui font mal.

C'est très dur de se sortir de cette dependance et seul c'est encore plus compliqué.

Mon médecin m'a orienté vers un centre d 'addictologie , au début j'etais réticent mais j' avoue qu'aujourd'hui je regrette rien , ils m'ont peur être sauvé la vie , il n'y a aucun jugement et j 'au même été surpris des patients qui cobsultauent , des personnes qu' on crouserai dans la rue et qu'on penserait pas qu'ils ont un problème d'addiction aussi bien hommes que femmes et de tout âge.

J'espère que cela vous aideras un peu , surtout il ne faut pas avoir peur , mieux vaut tenter que rien faire et s' enfoncer plus.

Bon courage

Profil supprimé - 06/03/2018 à 10h12

Bonjour Marie, Coco , Yodasun,

C'est très bien de venir partager ici votre mal-être et je suis persuadé qu'étant moins seules avec votre problème commun, vous aurez plus de facilités à vous libérer de ce qui vous empoisonne ou empoisonnait votre vie .
Je suis moi aussi un alcoolique qui s'est dégoûté durant de longues années, qui jurait toujours de ne plus jamais boire, qui ai fréquenté les endroits les plus malfamés , qui ai hurlé sur ma fille et parfois même l'ai frappée. Heureusement , elle ne m'en a jamais voulu , ne m'a jamais laissé tomber et c'est aussi pour elle que je suis retourné chez A.A. car elle me suppliait gentiment de retourner voir celles et ceux avec qui j'avais été abstinent durant 3 mois avant de replonger de plus belle.
Ton médecin , Yodasun, t'a orienté vers un centre d'addictologie; c'est très bien mais il aurait pu en plus de ce centre qui est d'une grande utilité te proposer de fréquenter une association d'anciens buveurs car... l'union fait la force .Mais tu es abstinent et c'est bien cela le principal.
Je suis donc un A.A. convaincu et je ne peux que vous inviter à vous y rendre une fois , ne serait-ce que par curiosité.Votre anonymat sera protégé bien sûr; ne sera réclamé que le prénom que vous accepterez de donner .J'ai moi-même hésité longtemps avant de pousser une porte ; combien de fois ne suis-je pas passé devant sans oser la pousser mais l'alcool m'y a renvoyé sans me faire la moindre concession . L'alcool , ma fille, ma femme et je suis ici abstinent depuis de nombreuses 24 heures et très heureux de l'être . Je n'ai jamais cessé d'être en A.A. , d'une façon ou d'une autre et actuellement je suis sur un forum A.A. qui en aide beaucoup avec un succès certain . C'est celui "de l'Ombre à la Lumière" . Bien sûr il est impératif que chacun y mette du sien car rien ne tombe tout seul du ciel mais ensemble , avec un peu de bonne volonté , tout est possible .
Je parle de A.A. car c'est ce Mouvement qui m'a sauvé la vie et l'a rendu belle mais il existe d'autres associations dont il est question ici . L'important , je le rappelle une fois encore , est de ne pas rester seul.

Bonne journée à vous . Nous sommes des alcooliques , c-à-d des malades et non des tarés ni des vicieux . L'alcoolisme est une maladie grave, progressive, incurable et mortelle .

Profil supprimé - 06/03/2018 à 10h19

Bonjour Yodasun,


Merci beaucoup pour votre message...Bravo à vous pour votre volonté et votre courage....Je crois que je m'en voudrai jusqu'à la fin de mes jours....Mon mari et mon fils ne me parlent plus, mes filles oui. Ma grande me soutient, ma petite à qui j'ai fait le plus de mal me parle mais je la sens perturbée.

C'est très dur, non seulement je me sens coupable et j'ai honte quoi qu'on en dise, mais le fait que mon mari et mon fils me rejettent, est une double punition. Je ne dis pas qu'il faut faire comme si de rien n'était, mais jamais je ne me suis sentie aussi mal...

Merci encore pour votre message. Cela fait combien de temps que vous avez arrêté ?

Profil supprimé - 06/03/2018 à 11h25

Bonjour Marie,

Tant que tu seras dans l'alcool, tu seras malheureuse et tu ne t'aimeras pas . Dans l'abstinence , peut-être avant d'avoir retrouvé l'amour des tiens, t'aimeras-tu à nouveau . C'est ce que j'ai retrouvé assez rapidement et pourtant je ne me supportais plus et bien souvent je pleurais sur mon triste sort , terriblement humilié de constater que l'alcool avait encore eu le dessus et que je m'étais encore mal comporté .
Arrête de boire POUR TOI et n'arrivera que ce qui doit arriver mais tu ne connaitras plus le pire .
Tu dis que ton mari et ton fils te rejettent mais ne crois-tu pas que c'est ton alcool qu'ils rejettent ? Commence par être abstinente, fais-toi aider , ne reste plus seule ; tu as des forums aussi pour te soutenir, t'encourager et avance , comme on dit chez A.A., un jour à la fois . Aujourd'hui, je ne bois pas quoi qu'il arrive, quoi qu'on me dise, quoi qu'on me fasse .
Je te mets un texte qui m'a bien aidé et m'aide toujours , c'est le Rien qu'Aujourd'hui :
[b]
Rien qu'aujourd'hui

Il y a, dans chaque semaine 2 jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser ...

L'un de ces jours est « HIER » avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues, ses maux et ses peines.

Hier s'échappe à jamais de nos mains.

L'autre jour, c'est « DEMAIN », avec ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements.

DEMAIN est aussi hors de notre portée.

Il ne reste qu'un jour : « AUJOURD'HUI ». Tout homme peut livrer les combats d'un seul jour ... Ce ne sont pas les épreuves d'un seul jour qui rendent les hommes fous, c'est le remords ou la rancoeur d'un incident qui est arrivé HIER et la crainte de ce que DEMAIN peut apporter ...

VIVONS DONC UN SEUL JOUR A LA FOIS, JUSTE AUJOURD'HUI. [/b]

Profil supprimé - 06/03/2018 à 13h09

Bonjour Marie ,

Je suis suivit dans se centre depuis janvier 2016 , j'ai eu des rechutes depuis mais le problème c'est que je n'osais pas en parler par honte et culpabilité.

J'étais abstinent quelques jours voir semaines mais souffrant d 'anxiété le moindre petit soucis et hop realcoolisation, j'en ai parlé car j'etait mal , j'ai bien fait car il m' ont fait comprendre , sans jugement que ces realcoolisation m'entrainerait droit vers la rechute , et Je veux plus connaître ça.

Aujourd'hui ça fait 13 jours que je suis abstinent , aucun signe d'envie et si cela Est le cas j'appelle sans honte car l' alcoolisme est une maladie et il faut être fort, c'est pas facile mais il faut trouver des stategies.

Salmiot , j' ai franchir une fois la porte des AA, j'y est éte tres bien accueilli , le problème pour moi c'est qui fait y etre régulier , faisant des postes et horaires décalés c'est pas facille mais je dit pas que j'y retournerai pas, il faut avoir plusieurs Corde a son arc.

Non courage a vous

Profil supprimé - 06/03/2018 à 13h39

Rebonjour tout le monde..
Je voudrais répondre à Marie..
avec ma fille c est un sujet que je n aborde pas,et lorsqu'elle l aborde c est de façon détournée, elle me dit que je devrais arrêter de prendre l apéritif tous les soirs...
Que cela n'est pas"normal"
J évite le sujet..
J ai fait un sevrage il y a quelques années, elle l à mal vécu et me l à reproché dernièrement
Je voudrais tant la prendre avec moi et yeux dans les yeux lui dire mon mal-être
Mais nous sommes très fusionnelles et j aimerai tant lui donner l image d une maman normale, ÊTRE une maman normale..
Je le suis dans la journée.... Et ce démon me rattrape chaque soir...il me semble que je ne fais rien pour l éloigner
Comme si souffrir était une punition bien méritée
Être punie pourquoi,?'
Peut être faudrait il creuser de ce côté
Je vous souhaite à tous une belle journée

Profil supprimé - 06/03/2018 à 14h02

Bonjour Marie,

Il y a quelques années de cela j'ai eu des mots très durs envers ma fille aînée après avoir bu plus que de raison.

Le lendemain je n'étais pas fier et c'est un fameux euphémisme. Je m'en suis excusé auprès d'elle et des autres membres de la famille. J'ai alors décidé d'arrêter de boire car ça partait de plus en plus souvent en cacahuètes...

Chassez le naturel, il revient au galop. J'ai bu, bu et rebu...

Jusqu'à un 31/08/2016. Je me suis une nouvelle fois couché la tête à l'envers mais en me brossant les dents j'ai remarqué que mon visage portait de plus en plus les stigmates de mes alcoolisations quotidiennes (4-5 bières à 9° et une bouteille de vin) sans compter les douleurs abdominales, les black-out....

Le lendemain j'ai dit STOP ! Cela fait un peu plus de 18 mois donc. Seul car exerçant une profession publique je me voyais mal me retrouver dans un cercle où je risquerais de croiser des gens à qui je suis ou j'aurais été confronté dans le cadre du boulot... J'ai mis en place des contre-rituels car ma conso était très ritualisée. J'ai remplacé l'apéro alcoolisé par des softs que j'apprécie et comblé l'apéro-time par du sport.

Même si on ne peut rattraper les mots et que le temps n'efface pas la peine causée il l'atténue. Maintenant on arrive à rigoler de cet épisode de dérapage parce que même si j'ai été verbalement agressif mes propos étaient complètement étranger à mes habitudes.

Même s'ils trouvent ma décision de stopper toute consommation "exagérée" mes proches reconnaissent que je suis plus "moi" maintenant à savoir quelqu'un d'assez strict mais aussi attentionné, serviable et poli. Ce que je n'étais plus...

Le chemin de l'abstinence est long et semé d'embûches. Pour cela si tu ressens le besoin d'être épaulée n'hésite pas car il n'est pas donné à tout le monde de faire face seul !

Bonne route...

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