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Il y a de l'espoir

Par Profil supprimé

Bonjour,

Moi je m'appelle Eric et je suis alcoolique. C'est un message d'espoir que je vous partage ce matin.

Mes problèmes avec l'alcool ont commencé il y a dix ans. Assez contrôlables les premières années. Surconsommation suivie de pauses plus ou moins longues. Parfois j'allais chercher de l'aide médicale, parfois non. Ce sont les deux dernières années qui ont été je dirais "arrosées" et difficiles.

Comme mon but n'est pas de parler de ces années mais de la sortie de cet enfer, je vais seulement vous mettre en contexte de là ou j'étais rendu, il y a trois semaines:

J'en étais à quatre et parfois cinq litres de vin par jour, ou 24-30 bières parfois fortes. Un quarante onces de rhum dans la journée? Y'a rien là mais je rique d'en manquer ce soir. De huit heures du matin jusqu'à l'heure du coucher. En fait, je dis huit heure mais il m'arrivais de me réveiller à cinq heures du matin alors je démarrais ma journée à cinq heures et cinq,le temps d'aller pisser (je pissais par tous les orifices à ce moment).

En arrêt de travail. On m'avait ramené d'urgence d'une mine dans le nord ou je j'avais eu un contrat. Il n'y avait pas d'alcool dans le campement j'étais ajun mais en sevrage profond. Arrêt de travail pour trois mois qu'a dit le doc. Ma copine avec qui je restait venait de partir, elle n'en pouvais plus de me voir dépérir. Elle voulait m'aider à faire un plan pour m'en sortir mais je n'en voulais pas d'osti de plans. J'avais mal partout, au reins, à l'estomac surtout. Sueurs la nuit, oreillers plein de baves le matin. Pression artérielle à 180 à la limite de l'infarctus ou de l'ACV. Mais, tout ça était vite oublié car j'avais une très bonne amie pour m'aider... Ma bouteille.


Voilà, c'est là ou j'en étais. Ce qui m'a décidé à tenter un nouveau sevrage (permanent cette fois) c'est principalement l'amour que j'ai pour mon fils (il a 11 ans) et le désir de retrouver ce que j'étais avant.


Mon médecin m'a dit de ne pas arrêter trop brusquement car ça peut être dangereux. Je devais continuer à consommer mais en diminuant. Osti que je l'aimais mon médecin. Je pouvais continuer à boire sur avis médical en plus! Il avait raison, à la quantité que je buvais, ça peut être dangereux d'arrêter brusquement. Ça n'a pas marché pour moi, j'étais incapable de continuer à consommer tout en réduisant.

Finalement, complètement fini et découragé je me suis levé un matin (avec la gueule de bois comme toujours) et je me suis dit "ASSEZ!!!"

Les quatre premiers jours ont été horribles. J'ai eu tous les symptomes de sevrages sauf le délirium. Incapable de boire un café le matin à cause des tremblements. Je dormais 2 heures par jour au maximum, J'en ai braillé un coup pendant ces quatre jours. Du cinquième au dixième les symptomes ont peu à peu diminués. Au dixième, il ne restait que l'insomnie. Et surprise.... Plus aucune envie de boire, aucun "rush". Je ressentais juste du dégout et le mal de coeur à penser à l'acool.

Ca fait 22 jours maintenant. Je me sens merveilleusement bien. J'ai repris les activités avec mon fils. Je mange très bien, je lis beaucoup. Et toujours aucune envie de boire.

Je ne comprends pas trop comment c'est si "facile" pour moi. À lire les témoignage et écouter d'autres alcooliques parler de leur exprience je m'attendais à des mois de travail acharné et des envies constantes, à combattre sans parler des rechutes à laquelles je m'attendais dans les premières semaines.

C'est peu être que cette fois, j'ai mis en place tous les moyens possibles pour m'aider. En tout cas, si je trouve la recette qui fait que j'y arrive bien, je vous la donnerai. Pour l'instant, voici les choses que j'ai mis en place et que je crois sont toutes essentielles:

- Acceptation de notre état et status d'alcoolique

- Un suivi médical et honnêteté avec le médecin

- Médication selon l'avis du médecin. Pour moi, seulement un anti-dépresseur et des vitamines
.
- Encadrement et support. Pour moi, c'est ma famille à qui j'ai finalement avoué mon alcoolisme et demandé de l'aide. J'ai passé 6 semaines dans ma famille, loin de chez moi ou j'avais trop d'habitudes ancrée à la bouteille.

- Participer à des groupes d'entraide, c'est un MUST! Pour moi, ce sont les AA. Pas facile de franchir la porte la première fois mais ça vaut vraiment la peine.

- Mettre de côté le regret, la honte et les remords.

- Soutien psychologique professionnel si l'alcool fait suite à d'autres troubles de nature psychologique. Ce n'étais pas mon cas (ce que je crois) mais j'ai quand même décidé de consulter au moins pour comprendre comment j'en suis arrivé là.


Voilà. Même un alcoolique fini comme moi peut s'en sortir. C'est vrai que ça ne fait que 21 jours et qu'il reste surement du chemin à faire mais le plus dur est derrière moi je pense. Je sens bien, comme sorti d'un brouillard.

Pour finir, voici ce que mon fils m'a dit ce matin. Je lui ai demandé s'il avait remarqué des changements chez papa ce matin:

"Oui, tu est plus joyeux, tu ris plus qu'avant, tu t'amuse beaucoup plus avec moi et on fait plus d'activités ensemble. T'as l'air de m'aimer encore plus qu'avant"

Eric


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30 réponses


Profil supprimé - 14/05/2019 à 11h16

Bonjour à tous,

Jour 24 (sans caisses de 24) happy Le sentiment de liberté est grisant.

Je voudrais faire un commentaires important en rapport avec mon message précédent, suite à une discussion que j'ai eu hier avec une intervenante médicale.

C'était la première rencontre et je lui ai parlé de mon niveau de consommation et du fait que finalement j'avais cessé d'un seul coup, sans réduire. Elle m'a dit "Eric, ne fait plus jamais ça"

Je savais que c'était dangereux mais pas à quel point. C'EST TRÈS DANGEREUX. Ne faite pas ça sans en parler avec un médecin et ne faite pas ça seuls à la maison.

Voilà, bonne journée à tous.

Eric
Montreal, Canada

Profil supprimé - 15/05/2019 à 09h27

Bonjour et merci.

J'ai enfin accepté que j'étais alcoolique et voulais tout arreter d'un coup. Je n'ai pas une consommation forte la semaine un apéro et 2 ou 3 verres de vin, mais le weed-end, ce n'est pas la peine de compter. Je pense que déjà éviter les bars et le copains le week-end serait un bon début.

Bonne journée.

Isabelle

Profil supprimé - 16/05/2019 à 09h59

Allo Isabelle,

Comment ça va aujourd’hui?

C’est certain que d’éviter les endroits qui nous incitent à boire est une bonne idée. Moi je buvais seulement et toujours chez moi. Ça c’est moins évident comme je ne peux éviter d’être chez moi. Au début, je suis allé passer quelques semaines dans ma famille, chez ma mère. Ça a beaucoup aidé car je n’y avais pas d’habitudes ancrées. En plus, j’avais besoin de quelqu’un pour me faire boire mon café, incapable de tenir ma tasse à cause des tremblements.

Drôle d’impression. 51 and et c’est ma mère me donne encore le biberon du matin. Bonne dose d’humilité. hi,hi,hi. Je suis de retour chez moi depuis deux semaines et ça va très bien. Jour 26 aujourd’hui et je ne ressens plus aucune envie de consommer. C’est un sentiment de grande liberté que je ressens.

Tu as déjà fait deux étapes importantes, bravo! Pour moi, me décider à franchir la porte des AA a été une autre étape qui m’aide beaucoup. Ça faisait déjà deux semaines que je ne buvais plus quand je me suis décidé à y aller et j’allais déjà très bien. Honnêtement je ne ressentais pas tellement le besoin d’aller à ces réunions. Mais j’avais lu qu’arrêter de boire est une chose mais demeurer abstinent en est une autre. J’ai juste décidé de me donner tous les moyens, de me fier à ceux qui sont passés par là avant moi.

Je te souhaite bon courage Isabelle.

Eric

Profil supprimé - 17/05/2019 à 11h08

Bonjour à tous

Il est 4:30 du matin ici au Québec. Je n'arrive plus à dormir. Je ne pense qu'à ça...

.. à la liberté, le bien-être et la joie que me procure ce 27ième jour sans alcool. J'ai fait un drôle de rêve. Une bouteille de rhum me félicitait en me disant "Faut fêter ça mon vieux, aller copain-copain de party comme avant?" Ça vole assez loin une bouteille qui se fait botter le cul ! Même en rêve j'en ai plus du tout envie.

Ce week-end je vasi passer quelques juors à notre résidence d'été qui est en campagne, près d'un lac. Ça c'était mon paradis d'alcoolique. Aussitôt arrivé, direction le magasin général pour faire une bonne réserve car pour les prochains jours je sais que je ne pourrai pas prendre le volant. La paix, la solitude, les bouteilles... Une trentaine de Lucky Luke et de Tintins que je lis en boucle. Merde ce que j'aimais ça.

Je me suis demandé comment je vais pouvoir être bien et m'amuser ce week-end sans ça. Par chance, ma mère et mon frère seront là aussi. Je ne me serait pas risqué tout seul pour la première fois. Comme ils connaissent ma situation, je vais avoir droit à une suverillance accrue et du fort au besoin (je veux dire du récon-fort). Je n'ai pas du tout d'envie de boire depuis quelques semaines mais je sais aussi que de se retrouver dans ses anciènnes habitudes peut être un déclencheur puissant.

Je trouve ce forum super pertinent et d'une grande aide. Je suis surpris qu'il y ait si peu d'activité. En tout cas, moi ça me fait vraiment du bien d'écrire ici et de lire les contributions. Première chose que je fais en me levant, plutôt que d'ouvrir une bouteille.

Bon courage à tous,

Eric


Profil supprimé - 17/05/2019 à 11h25

Bonjour Eric,

Je te souhaite bon courage, tu vas enfin pouvoir profiter de l'extérieur dans tous les sens du terme!!!
Tu sais l'air frais ça fait du bien aussi.
Je me tiens à ce que j'ai dit, 2 verres de vin/jour. Je commence à m'éloigner de certaines personnes qui je pense en m'appelant pour me proposer un verre alors qu'elles sont au courant ne vont pas m'aider.
Passe un bon week-end avec ta mamant et ton frère, je suis sûre qu'ils sont fiers de toi.

Isabelle

Profil supprimé - 17/05/2019 à 11h33

Pardon, mamam ça ne prend pas de "T"!!!!!!

Profil supprimé - 17/05/2019 à 11h39

Bonjour,

Bravo à toi Eric, c'est vraiment une belle victoire que celle que tu es en train de remporter, tu peux être très fier de toi.
Je suis très touchée par vos témoignages à tous les deux, toi Eric car je me dis que la liberté au sens de celle que l'on recherche existe, mais qu'elle bien difficile à atteindre. Toi Isabelle par ton combat qui est celui que je mène en ce moment, la semaine ça va, mais le week-end c'est du grand n'impote quoi, avec toute la horde de culpabilité, de peurs, d'angoisses, qui m'assaillent ensuite. J'essaie de me relever à chaque fois, mais j'ai l'impression de tomber plus bas.
A force c'est usant et fatigant, je me fatigue moi même.
Je suis vraiment admirative des personnes qui ont la volonté et le courage de s'en sortir, encire Bravo.

Mina

Moderateur - 17/05/2019 à 11h46

Bonjour Eric,

Pour faire "Echo" à votre et vos messages, nous ne saurions vous dire combien nous sommes heureux lorsque des personnes viennent partager leur parcours dans l'abstinence comme vous êtes en train de le faire. Nous savons qu'il en faut du courage et de la détermination mais aussi vous faites un grand cadeau à tous ceux qui vous liront. Alors déjà un grand MERCI pour être là, tout simplement.

Nous comprenons votre appréhension de vous retrouver dans cette maison où vous aviez vos habitudes de consommation d'alcool. Vous avez raison : certains lieux, certaines personnes, certains moments sont des "déclencheurs". Des déclencheurs d'envie de boire et parfois de rechute. Et dans ce cas là il est important d'avoir du recul et de l'anticiper. C'est ce que vous faites. Vous identifiez ce contexte délicat pour vous. Et vous avez le bon réflexe aussi : plutôt que d'y aller seul vous y allez accompagné avec des membres de votre famille avec lesquels vous pouvez parler. C'est essentiel. Si l'envie se fait trop pressante vous pourrez parler et ils pourront vous retenir de passer à l'acte si cela devenait vraiment fort.

Alors peut-être, lors de ce séjour, vous aurez quelques frissons d'envie, quelques images fugaces qui reviendront à la surface. Mais aussi vous aurez sans doute de nouvelles sensations. Un nouveau regard sur la nature qui vous entoure, une nouvelle attention à l'air ambiant et à vos proches. Quelque chose de "différent" et d'appréciable que vous aurez gagné justement parce que désormais vous êtes abstinent. Nous espérons que vous pourrez profiter de vos nouvelles sensations. En tout cas nous vous envions beaucoup cette maison sur un lac au Canada car c'est une image très forte pour nous Français qui n'avons que rarement cela happy Profitez-en bien !

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 17/05/2019 à 12h07

Merci beaucoup Modérateur,

Un grand merci à vous aussi d'être là. Ça me fait beaucoup de bien de pouvoir partager mes petits trucs en espérant que ça puisse aider quelqu'un d'autre. Et de lire les trucs des autres aussi.

En parlant de trucs, j'en ai oublié un qui marche vraiment bien pour moi. Se trouver une chanson thème qui nous rejoint. Chaque fois que c'est un peu plus difficile, je l'écoute.

J'ai trouvé par hazard une très belle chanson française qui parle d'espoir. Je ne sais pas trop quel est le vrai sujet de cette chanson mais les paroles s'appliquent merveilleusement à moi, à nous je pense.

Je ne pense pas qu'on puisse partager des liens externes ici mais si ça vous tente, vous pouvez la trouver sur Internet en recherchant,

Bernard Lavilliers, Jeanne Cherhal - L'espoir

Bon, l'heure de réveiller fiston pour l'école. Bon week-end à tous, on se voit lundi happy

Eric

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