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Gerable mais pas vraiment

Par Profil supprimé

Bonjour,

Et d'abord merci pour cet espace et ceux qui prennent le temps de le faire vivre. Excusez-moi pour les accents manquants et les probables fautes de frappes, j'ecris sur un cavier anglo-saxon. Excusez aussi mon long texte,mais je sens que je dois donner des elements de contexte. Je ne vais toutefois pas faire tout l'historique de ma relation problematique a l'alcool, meme si je me rends compte que remonter aux sources est necessaire, dans un premier temps ce n'est sans doute pas le lieu.

Je vis actuellement aux iles Cook, un petit archipel du Pacifique au nord-est de la Nouvelle-Zelande et a l'ouest de Tahiti. Je gere un petit hotel, genre bed&breakfast, couple a un cafe (au sens anglo-saxon, on y sert petit-dej et lunch, cafe etc, et restaurant). Cela fait quelques annees que je voyage, d'abord en mode backpacker, et je tire mon plan, je saisis des opportunites, je m'en sors pas mal du tout.

Actuellement, je travaille enormement, je vis la ou je travaille, je suis au four et au moulin. Je suis toujours present, meme si parfois je me leve plus tard, a cause de la gueule de bois. Je bois dans ma chambre lorsque des hotes sont presents, une fois que je suis sur qu'ils ne necessiteront plus mes services, en theorie. Je ne bois pas dans les heures de travail, qui regulierement s'etendent de 8h a 22h. Mon probleme, c'est que quand je bois un verre, je finis la bouteille, en ouvre une autre, puis une autre. Tous les deux, trois jours. Les autres jours, je n'eprouve pas vraiment le besoin. Mais certains jours, l'envie est irrepressible, et je sais qu'elle ne s'arretera pas apres un seul verre. Ce sont les jours ou il y a "possibilite" de boire, ou mes obligations me laissent une porte legerement ouverte.

Je sens mon corps se degrader.Je sens les douleurs au foie. Les lendemains toujours plus durs. Les dents. Cela dure depuis que j'ai 18 ans, voire 16. J'en ai 32 aujourd'hui. Je sauve les apparences admirablement bien. Je suis raisonnablement "fit", j'ai un sens obtu de la vie saine en-dehors de l'alcool...et du tabac.

Mes proches et ceux qui me frequentent savent que j'ai un penchant pour la bouteille, mais ne se rendent pas copte de la realite. Ils ne me voient pas descendre la bouteille de whisky et chercher autre chose, seul devant mon ordi, ils ne savent pas que c'est toute la bouteille de vin que j'ai bue avant de me rendre au diner entre amis. Maintenant que je voyage, je suis seul, extremement seul, et je l'assume d'une certaine maniere, je la cherche cette solitude, elle m'apporte des choses lorsque je suis sobre, mais je n'ai personne vers qui me tourner lorsque je suis en detresse, chose que d'ailleurs je ne faisais pas non plus lorsque j'etais chez moi.

Je me sens amputer mon present, mes potentialites, mon avenir. Je peux raisonnablement et honnetement regarder en face mon probleme, deconstruire ses mecanismes, remonter le fil de ses origines. J'ai besoin de tout intellectualiser. Mais le besoin de controler ma consommation/ne plus boire, est maintenant, pressant, urgent, soigner les insecurites, ca ne se prend pas en charge dans les memes echelles de temps. Aujourd'hui meme, je ressens l'envie de boire, je m'assieds, reflechit, mais le stress qui remonte de la journee m'envahit, la tension sur l'organisation des suivantes aussi, s'y melent des questions existentielles, ethiques, je ressens une pression intense, et je ne reconnais qu'un echappatoire qui soit a la hauteur.


Je ne m'en sors pas. Je trouve plein de raisons de ne pas passer le pas. Mais je n'ose imaginer ce que ca m'a coute socialement, au niveau de mon equilibre personnel, amoureux, de mes combats collectifs, sur les 15 dernieres annees. Et puis, comme nous tous, je me sens mal.

Tous vos commentaires, avis, temoignages, sont les bienvenus.

Tibo

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6 réponses


Profil supprimé - 25/01/2018 à 11h42

Bonjour Tibo,

Tout d'abord, bienvenu sur le forum Tibo,
D'avoir posté ton message ici prouve que tu es dans une démarche de mieux être, c'est une très belle initiative emplie de lucidité.

J'ai lu attentivement ton témoignage, il apparaît que tu aies parfaitement analysé ta situation et ta problématique vis à vis de l'alcool et ça n'est pas à la portée de tous, donc déjà bravo pour cette introspection.
Il est évident que ton contexte professionnel extrêmement chargé, voire surmené induit bien souvent une « dépression », une pression et un état de fatigue physique et émotionnelle que tu apaises en buvant, cette réaction devient un réflexe pour « décompresser » momentanément.

Dans ce que tu exprimes, j'ai l'impression que tu as agencé dans tes comportements, tout un mécanisme de gestion de ta consommation face à tes proches ou collègues, de façon à laisser apparaître à leurs yeux une personne qui « manage » admirablement bien sa conso. Sauf que toi tu sais que ça n'en est rien et tu te retrouves confronté à un état d'urgence, Beaucoup d'entre nous avons été confronté à cet ultimatum, et dans différents témoignages tu pourras y trouver des clés, et surtout beaucoup d'espoir et de réconfort car ton cas n'est pas isolé.
D'autres personnes, tu verras, viendront témoigner et dialoguer avec toi et rompre cette solitude qui t’envahitblunk

Les mécanismes de l'alcool sur le cerveau sont multiples, mais déjà, il faut savoir que toute substance addictive y agit sur une partie spécifique qui s'appelle le système de récompense, donc chaque fois que tu bois, ton cerveau analyse et enregistre ça comme un bien être, il le met en mémoire et t'incite donc à revenir à cet état de bien être (soit en situation de stress, de fatigue, d'angoisse mais aussi pour d'autres il désinhibe, il « donne confiance »), et en l'occurrence pour toi, il te détend après une journée chargée, et comble cette solitude que tu sembles gérer ou chercher lorsque tu es à jeun.

Je te laisse un lien posté par Flo66 sur le forum sur les neurosciences et qui permet de comprendre tous ces mécanismes :

https://www.grea.ch/sites/default.../neuroscience_broch_definitive-2.pdf

Je souhaitais aborder également le sujet de l'hypersensibilité, car cet état est souvent passé sous silence, souvent représenté par la société comme une faiblesse et pourtant comme le dit très bien Olivier 54150 « Je pense de plus en plus que la dépendance à un psychotrope est une simple sensibilité mal exploitée ou rejetée… »

D'ailleurs toi qui précises que tu as un sens obtus de la vie saine en dehors de l'alcool et du tabac, je te laisse le lien du site d'Olivier, où tu y trouveras de nombreuses infos vraiment très intéressantes sur de nombreux sujets :

http://olivierm54.wixsite.com/communications/news-and-events


Je ne sais pas comment cela fonctionne aux iles Cook, mais j'imagine qu'il existe des médecins blunk
Peut être déjà pourrais-tu prendre un rdv chez ton médecin traitant et expliquer ta relation à l'alcool avec la même sincérité que tu l'as fait sur le forum, des solutions existent tu saisblunk
Tu es arrivé à un moment charnière de ta vie et tu as déjà fait un premier grand pas en postant ici.
Je te souhaite vraiment de poursuivre dans cette voix, d'essayer d'aménager du temps pour toi pour te détendre et aller mieux.

A très bientôt de te lire Tibo

Laurence

Profil supprimé - 25/01/2018 à 15h47

Bonjour Tibo,

Avant tout je dois dire que je suis assez admiratif des gens comme toi qui arrive a avoir un recul et une vision d eux assez lucide tout en etant aux prises avec une conso importante. Ce n est pas si frequent...

Je vais essayé d etre assez bref car Laurence t as deja donné des pistes interessantes qui devraient nourrir ton besoin d intellectualiser happy Dans le doc des neurologues suisses, a la section addiction, tu devrais retrouver des choses qui te parlent, et des recherches sur l ultrasensibilte devraient aussi t apporter quelques pistes.

Ton souci numero un actuellement c est l alcool, le reste s ouvrira naturellement quand tu auras pu arreté ces consos excessives et somme toutes destructrices. Et l alcool c est un anxiolytique puissant.
Cela pourrait donc etre interessant pour toi d y substituer un autre anxio n ayant pas les effets devastateurs de l alcool. Un temps seulement, le temps necessaire pour retrouver un peu plus d equilibres, le temps de faire tampon pour les effets du sevrage.
L important est de ne pas prendre ce premier verre quand tu sens ces montees de stress.
D autant plus qu avec le temps les consos et surtout le manque deviennent anxiogenes, rajoutant de la difficulte a ne pas boire.

Dans un premier temps tu peux voir ca avec ton toubib en gardant en tete que l on peut retrouver le comportement addictif aussi avec les medocs. Mais cela te laissera les idees plus claires, et cela te deshabituera de l effet alcool.
L interet est de perdre ce reflex mal etre/prise d alcool.

Par la suite ou parallelemnt tu peux essayer de trouver tout ce qui peut calmer ton stress, ton anxiete de facon plus naturelle. Aller en voir les sources, les exprimer, les exercices de respirations, certaines plantes, de l activite physique adaptee... Il y a pas mal de solutions pour ca.


Nous sommes quelques uns ici a avoir passer ce pas, alors n hesites pas a venir discuter et surtout dis toi que c est possible!

Bonne journee et peut etre a bientot.

Profil supprimé - 25/01/2018 à 15h51

J oublais... happy
Liee a la sensibilité, la gestion des emotions est aussi quelque chose a creuser, car meme si on a un cerveau ce n est pas le seul site des connexions neuronales. Et quand on intellectualise beaucoup, pas mal de choses restent sur le ventre... Parfois on cherche a travers ca a controler des choses qui nous semble trop fortes, voir incontrolables...

Profil supprimé - 27/01/2018 à 10h58

Bonjour,

Tout d'abord merci enormement pour vos reponses. Je ne m'attendais pas a une telle reactivite et surtout a la longueur et a la precision de ces reponses.

Ici c'est vendredi soir, j'ai poste mon premier message mercredi soir. Mercredi soir, j'ai pris une cuite. Pas hier, pas aujourd'hui. En fait, c'est parce que je suis trop occupe, et je ne peux pas me le permettre. Ce n'est pas l'envie qui manque. Mais je maintiens une tension en moi, je me sens dans une course effrenee, et je sais que si je craque c'est la rupture, je ne peux pas m'arreter, perdre une journee, ou ne fut-ce au'une demi-journee. Je sais aussi que le plus dur sera dimanche, je termine de travailler relativement tot, et meme si, en realite, j'ai toujours des trucs que je devrais faire, le lundi je peux me permettre de le prendre plus tranquillement. Le dimanche est donc souvent une sorte de bout du tunnel, la pression tombe d'un coup, ou plutot je lache prise, j'arrete d'essayer de la maitriser, et une seule solution apparait comme reellement efficace, en plus d'etre attrayante...l'alcool. Je remplis mes obligations, ou celles que je m'impose le plus rigoureusement a moi-meme, et puis, quand il y a une faille, ce sont des flots qui s'y engouffrent.

J'ai plein d'autres choses que j'aimerais faire, sur cette petite ile paradisiaque, ou bien meme des activites d'enrichissement interieur (lecture, ecriture, calligraphie, apprentissage de la langue locale, de l'histoire locale), je suis quelqu'un de curieux et l'apprentissage, et la stimulation intellectuelle en general, ont un effet enthousiasmant sur moi, voire meme euphorisant. J'aimerais consacrer mes lundis a cela, je le fais parfois, en partie, mais la plupart du temps j'ai trop la gueule de bois. Ce que je veux dire, c'est que je ne me tourne pas vers la boisson en pensant que je n'ai rien d'autre vers quoi me tourner, en tout cas pas a ce stade de ma vie, c'est juste que l'attarait de la boisson est beaucoup plus puissant. C'est vrai que je souffre de solitude, mais cette vie interieure je l'ai renforcee au cours de nombreuses annees de solitude, seul ou entoure des miens, et je compte bien sur elle pour etre la principale force qui me permettra d'en sortir. J'y crois, a moitie. C'est que quand la montee de l'envie/besoin d'alcool, elle devaste tout. J'ai essaye, un tout petit peu, la meditation, j'ai lu a propos de ca, on m'en a parle. Mais je fais un blocage. Je pense que c'est parce que cela m'obligerait a me retrouver seul avec moi-meme, je veux dire, reellement seul. Je peux faire un travail d'analyse et de deconstruction de mes comportements, reaction, schemas mentaux, du parcours qui m'a amene la ou j'en suis, comme je l'ai ecrit plus haut, mais il s'agit encore de manipuler des concepts, et pas de traiter directement avec mes emotions. Vous avez, toutes les deux, Flo et Laurence, mentionne l'hyper-sensiblite, et vous visez certainement juste. Cela fait des annees que je me debats la-dedans, et j'en suis arrive a la conclusion, par periode avec l'aide d'un psy, mais sans aller jusqu au bout d'une therapie (si tente qu une telle chose puisse advenir), que l'essentiel de mon parcours (echec amoureux et absence de vie sentimentale, vie sociale insatisfaisante en generale, mais aussi echecs dans mon parcours academique, etc), etait du a une incapacite de gerer sainement mes emotions. Ou plutot, a une incapacite de les accueillir et de les vivre. Certaines reussites sont aussi certainement issues de ce mecanisme. On sait que l'alcool permet cette deconnexion, ce non-affrontement de soi-meme, cette mise en veilleuse de ce qui nous traverse, cet escamotage de ce qui nous meut, de la vie, de l'existence meme. La parole citee de Olivier touche extremement juste.

C'est une aventure extraordinaire que d'aller a la decouverte de soi-meme, se comprendre. Mais, a nouveau, j'en parle comme s'il s'agissait d'un objet d'etude. La mise a nu de notre fonctionnement n'est pas la resolution de ce qui nous fait du tort dans ce fonctionnement, et les mecanismes de resistance au changement sont si puissants que, meme lorsque les espaces cruciaux de nos dysfonctionnements ont ete mesures, que les solutions ou les cheminements vers des apaisements ont ete identifies, ces solutions, ces cheminements, peuvent faire l'objet d'une repulsion particuliere. Je pense que j'aurais moins de mal a aller vers la meditation si je n'etais pas convaincu qu'elle pouvait m'aider. Quoiqu'il en soit, il est plus difficile de se soigner que de poser un diagnostic.

En fait, ce qui n'est peut-etre qu'une impression, celle d'avoir compris pas mal de choses, si d'un cote elle me donne la force de croire qu'il y a une porte de sortie, d'un autre cote elle renforce la desesperance, car cela n'a pas suffit, au cours des annees, a me pousser vers la porte de sortie.

J'ai commence a lire la brochure de neurosciences, merci pour cela. C'est extremement interessant et satisfait ma curiosite happy

J'ai pense, la derniere que j'etais chez moi, a en parler a dees proches, a demander a l'aide. C'etait une periode ou, suite au deces d'une personne proche, j'ai passe quelques mois dans un etat dont j'imagine qu'on peut le qualifier de depressif, avec un court episode psychotique, une sorte d'hallucination. Je buvais encore pus que d'habitude, c-a-d tous les soirs ou presque jusqu'a l'ivresse totale. J'ai evite d'affronter le sujet avec mes proches, ou du moins son ampleur, et j'ai ete voir une psy. Je cherchais surtout a me remettre sur pied, pas a commencer une therapie, et, apres deux mois, je me suis senti capable de retourner vers mes projets, qui etaient des projets de voyage, ce qui est assurement une sorte d'auto-therapie.

Les demons restent.

Ici, je suis sur une toute peite ile, 10000 habitants, la consommation d'alcool y est tres importante, beaucoup de gens vivent ce probleme, les services medicaux sont limites et l'acces a ce type de soin pour des etrangers l'est encore plus, sans parler du prix. Je ne veux pas m'inscrire dans ce genre de demarche ici ou tout se sait, ou l'on me connait, ou l'affrontement consequent de ce genre de realite ne se fait que tres peu.

Mais ecrire sur ce forum me fait du bien, que ce soit le simple acte d'ecrire et de decrire, ou celui de se savoir lu et compris. Lire les temoignages me fait aussi beaucoup de bien, quelque soit les contextes et les experiences personnelles, je me sens en empathie et moins seul, ce qui, meme si on sait qu'on ne l'est pas, reste souvent difficile a apercevoir autrement que theoriquement, reste diffcile a ressentir.

Merci a tous. Merci a vous Flo et Laurence pour vos commentaires, je n'ai pas repondu sur chaque point mais tout ce que vous avez dit me donne du courage ou matiere a reflechir.

Je vais continuer a frequenter ce forum et a lire les temoignages, ainsi que poursuivre la discussion sur ce fil si vous le desirez. En fait, je me rends compte que, en plus, ecrire de longs commentaires, c'est pas mal pour passer le temps sans trop penser a se servir un verre happy

Amicalement,

Thibault

Profil supprimé - 28/01/2018 à 12h59

J'ai craque ce soir, preuve de l'approfondissement de la perte de controle. Je me disais qq
ue demain,apres le boulot, si il le fallait,je craquerais, et que de toute facon j'aurais conge le lendemain. Mais j'ai craque des ce soir, et je sais que le staff assumera demain matin sans moi. J'en suis a 2+ bouteilles de vin. Il y peu j'aurais tenu trois jours sans boire,mais ce soir, apres deux jours, le besoin s'est montre incontrolable, et bien sur je ne me suis pas arrete apres deux verres.
Je voulais signaler dux choses supplementaires. Comme je gere un b&b-restaurant, j'ai acces sans restriction au bar, je gere les couts et rachete les bouteilles aue je bois pour ne pas que ca apparaissent dans les comptes. Mais j'ai acces, jour et nuit,a l'alcool sans restriction. Je vis ou je travaille.
L'autre dimension, c'est que je vis avec un cuisinier de Nouvelle-Zelande,lui-meme alcoolique. Je n'ai pas l'energie et la lucidite d'esprit d'expliquer convenablement sa situation maintenant.Mais je peux dire que sa capacite d'entrainement v-a-v de mois est tres limitee.
Bref, je suis bourre et je me suis tourne vers le formm je ne sais meme plus pour quoi y ecrire,je fais quand meme gaffe a l'orthographe. Merci d'etre la.
Thibault

Profil supprimé - 30/01/2018 à 14h46

Bonjour Tibo,

Merci a toi de ce long message, c est une bonne base de discussionhappy
Bon par contre je ne sais pas trop ou commencer, je vais donc faire un peu de vrac...


L ultrasensibilité...
C est une clef importante car elle est indissociable de nous, et le regard, la reaction des autres nous a souvent fait la taire ou n en vivre que les mauvais cotés.
Un de ces mauvais coté qui peut te concerner est la pression ressentie face à une multitude de taches a realiser, d informations. Surtout quand elle est doublee d une certaine forme d intelligence. Par exemple en tant que responsable tu dois avoir la faculté de voir nombres de problemes avant qu ils ne soient là et leurs solutions possibles. Mais te sentant un peu seul dans ce cas tu peux avoir la tendance a tout prendre sur toi, et là cela fait mille infos pour nos petites tetes. Ceci est un gros facteur de pression, et quand c est trop tu m etonnes que le besoin de decompression soit tres fort. C est une facon de se mettre sur off.
Tu peux donc imaginer des facons de faire off plus frequemment, sans attendre que la pression soit a son max. Deleguer, mettre en valeur le potentiel et la qualité des autres peut aider à ca. Et cela fait travailler notre rapport aux autres, les facons de dire les choses au lieu de les laisser tourner dans notre tete. Et justement l hypersensibilite permet de bien cerner les gens, de trouver et reveler leurs qualités. Ce qui peut freiner ? S exprimer tranquillement sans etre pris par nos emotions. Pour cela dire les choses en amont des problemes est vraiment pas mal, le faire quand tout va bien est beaucoup plus facile que dans le rush.

Tu peux aussi essayer de changer ce mot ultrasensible par ultra informé. De cette facon il est plus facile de ne pas prendre les emotions des autres pour les notres et de s en « detacher ». Nous avons cette tendance d eponge, en voyant ca comme etant de l information on peut faire le choix d y acceder ou non, de la prendre a sa juste valeur.
Et si quand meme il y a des cas, des moments ou ca vient quand meme nous perturber fortement alors c est qu il y a quelque chose a regarder en nous-mêmes. Cela revele juste precisemment un de nos souci, une de nos failles. Déjà ca permet de faire un tri et de s attacher a ce qui est essentiel pour nous.
L alcool empeche ca, car au lieu d aller voir on s en protege.
Le fait de tout mentaliser, tout analyser est aussi une protection. On donne par là, le contrôle complet a notre mental, a notre ego, au regard des autres aussi. Et cela empeche finalement de se regarder avec bienveillance et sans jugement.
Tu as beau connaitre tous les mecanismes quand les evenements arrivent dans l action il y a une forme de fuite. La ou ton trop plein de pression te revele ce qui ne va pas, ce qui doit s exprimer tu le fais taire… Alors que la tu peux vraiment avoir acces a tes peurs intimes.
C est pas facile et moi-même je suis encore en apprentissage sur quelques points. Et quand le mental a fait le tour, qu il n amene plus qu a tourner en boucle c est signe qu il faut de l action peut etre. J y reviendrai.

Faire vivre les bons cotés de cette sensibilté est essentiel. Oui tu ressentiras plus fort que d autres un malheur mais il en est de meme pour un bonheur. La derniere fois ou j ai pleuré ? Devant la beaute d un ciel. Et c était des larmes de bonheur, de connection a ce qui m entourait a ce moment. Et ca ca vaut mille fois tous les verres que j ai bu de ma vie, et ceux qui n ont pas cette sensibilite ne le vivront pas ou difficilement. Cela parait rien mais c est un moteur pour s aimer et aimer ce qui nous entoure.
Professionnellement aussi cela m a servi et cela va me servir encore plus.

Le regard des autres et l alcool…
Donc si je te suis bien tu bosses comme un fou pour au final ne pas avoir les moyens d aller voir une fois un toubib ? happyJe te taquine n y vois pas de jugement, c est juste pour arriver a l idee qu au fond c est le regard des autres et l interet porte par ton cerveau a l alcool qui se joue la.
J ai eu de la chance moi, l alcool a faillit me tuer, les toubibs me laissaient 3 ans a vivre a 33 ans si je continuais. Alors j ai pu tres vite faire la part des choses avec ca. J habitais dans un village de moins de 1000 personnes peut etre, et j etais tous les jours dehors a boire des coups avec les autres. Ben un jour ils m ont vu arriver a l eau… Je dis que c est une chance car cela m a permis de bien sentir ou était l important, leur remarques, leurs regards ou moi, ma vie.
Si je transpose ca a toi, tu peux imaginer que d ici quelques temps la pression sera la plus souvent, et le recours a la bouteille aussi. Cela te rendra plus difficile chaque journee de taf, cela commencera a se voir plus. Alors peut etre qu un jour le regard des autres sera plus pesant sur toi bourré, sentant l alcool jusque dans les yeux, que leur regard sur tes tentatives pour te retrouver, aller vers un mieux etre. Aujourd hui je me retrouve souvent seul non buveur au milieu de vignerons et qu est ce que j en ai a faire de ce qu ils peuvent penser… Au mieux je peux en discuter et en aider certains, au pire les plus »cons » me montrent juste la profondeur de leur lien a ce psychotrope qu est l alcool. Et vu que je peux lire assez facilement dans les gens, je sais que je ne me trompe pas trop, et cela devient leur probleme pas le mien.
Arreter cela apprend a etre hors norme, est surtout hors une telle norme qui veut qu etre drogué inconsciemment est bien. Ben je te promet que ca fait grandir et que cela ouvre des horizons.

La meditation…
J etais comme toi, c etait pratiquement impossible. Et il y a un mois j ai passé pres d une heure et demi a voyager les yeux fermés.
En fait ce qui bloque c est notre mental. Car dans ces endroits l ego, la forme de pensees que nous croyons etre entierement nous se tait, doit laisser la place a autre chose.
L ego c est un instinct de survie. Il est tres utile quand il s agit reellement de survie, mais quand nos societes, nos cultures, nous l ont fait mettre sur notre voiture, sur le regard des autres ou tout autre chose ne dependant pas de notre reelle survie et bien cela devient presque maladif. Vouloir tout controler en est une forme je pense.

Mais ce ne sont pas des notions faciles a aborder comme ca, je te propose des lectures ou personnes qui m ont aidé a comprendre certaines choses, a expérimenter ca. On pourrait dire que c est de la spiritualité, y mettre donc des barrieres mentales, alors l experience est le meilleur moyen de savoir. Eckart Tolle avec « le pouvoir du moment present »a été mon premier regard sur des visions de la vie differentes . Puis Oliv m a fait decouvrir Franck Lopvet et d autres. Cela peut sembler barré, mais je suis pas un fondamentaliste religieux, je n aime pas trop les dogmes et les religions, c est l experience qui m a fait m ouvrir a d autres vues.
Je te parle de ca car cela m a permis d etre de plus en plus honnete avec moi-même, et par la de recommencer a m aimer avec tous mes defauts et mes qualités.
Mais pour moi tout ca est venu apres l arret de l alcool et d autres psychotropes, quand enfin j ai voulu etre vraiment avec moi-même.
Avec ta sensibilité, l acces a la culture de ton ile pourrait etre une superbe experience. Bien sur cela doit etre entouré d une forme de religion, mais tu es assez clairvoyant pour pouvoir lire et ressentir l acces a la vie que cela represente derriere. Ca peut etre une motivation pour trouver l energie de ne pas aller vers la bouteille directement quand la pression est trop forte. Dans ce moment l analyse de la situation peut etre utile, vois tes ressentis, essayes de capter ceux qui sont du au produit, et tu verras qu au debut une substitution a l alcool est peut etre une bequille necessaire.
C est la base en fait, quand tu auras lacher prise la dessus et oser demander une aide juste pour cet instant, tu pourras t ouvrir a tout ce qui t attire librement. Parce que dans l addiction, seul c est super dur de faire cette demarche, les taux de dopamine entre autre procurés artificiellement par l alcool sont hauts et l attrait chimique du prod est puissant.
Un jour ou les consequences de ta consommation seront plus fortes tu auras ce declic, tu sauras que la c est bon faut que ca s arrete, et l attrait de l alcool ne sera plus que celui du au manque, a la chimie. Ca, ca se combat bien et ca s accepte avec le temps assez bien aussi. Et la, vu tes mots, tu vas prendre une vague de vie qui peut t amener loin et haut.

Et tu pourras faire un travail sur toi, sur la gestion de tes emotions efficace, et non plus seulement guidé par un mental qui fait tout pour exister et se rassurer. Et c est bon parfois de ne pas controler, de se laisser aller a vivre ce que nous sommes…

Voila c est un peu un fourre tout d idees, j espere que tu arriveras a trouver des petits trucs qui te parlent… Pas besoin d etre devin pour te dire que tu as une richesse interieure enorme, une sensibilite tres particuliere, et que t aimer un peu plus est une de tes clefs. J espere que tu sauras la trouver et oser la tenter…
Prends soin de toi.

Ps : je souris car souvent Flo est feminin pour les gens quand je laisse parler la mienne de sensibilité, mais je suis un gros poilu en fait ! big-smile


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