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C est quoi etre alcoolique?

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Bonjour a toutes et tous,
Lors d une conversation sur un autre fil je reagissais au fait que quelqu un se demandait s il etait ou non alcoolique, en posant cette question: Mais c est quoi etre alcoolique?
Peut etre que cela vaut le cout d en faire un fil a part entiere..
La reponse qui suit est celle d Olivier et je l en remercie blunk
N hesitez pas a apporter les votres, a reagir, reflechir a ca peut permettre de se liberer de certains liens avec l alcool, de changer ses points de vue....


Je voudrais réagir à la question que pose Flo: C’est quoi être alcoolique ?
Voilà une question que je suis très souvent posé.

Boire 3 verres par jour ou 10 le vendredi, ne pas pouvoir s’en passer une journée ou une semaine, en être malade, ne pas le supporter, ou trop bien le supporter, n’en chercher que l'ivresse ou son réconfort…?

Hormis les chiffres de l’oms qui disent pas plus de 3 verres par jour ou 21 par semaine pour les hommes et 2 et 14 pour les femmes qui peuvent prévenir comme un message d’alerte si dépassement, qui se fit vraiment à ces chiffres pour gérer sa consommation ?
Sans parler de dépendance, un corps n’est pas un autre et les effets sur la santé varient d’autant. (tout le monde connaît des histoires genre un grand père qui a bu toute sa vie et mort à 95 ans, et une autre personne qui ne buvait pas qui ne fumait pas et mort d’une cirrhose à 40 ans…) soit.

J’en suis venu donc à penser qu’un alcoolique et tout simplement une personne dont le vie et incompatible avec le produit. C’est quand on ne peut plus vivre avec. Lorsque l’alcool devient une source de problèmes physique ou psychologique répétée.
Faire des comparaisons de consommation avec d’autre pour trouver des réponses n’a pas de sens, chacun est différent.
Mr Pierre Veissière (psychosociologue) nous dit:
“Ce que les gens ne voient pas d'emblée, ni les abstinents de fraîche date, ni le reste de la société, c'est qu'être alcoolique à vie est plus proche de la bénédiction que de la calamité. L'alcoolique qui durablement ne boit pas d'alcool, peut se rétablir dans tous les autres aspects de son existence et, souvent, avoir une vie meilleure que dans la partie alcoolisée. L'abstinence est le passage obligé qui lui permet de reconquérir qualité de vie, liberté, bien-être.

Mais, pour l'instant, l'image déplorable de l'abstinence occulte encore souvent cette perspective.”

Bonne continuation. Oliv

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12 réponses


Profil supprimé - 28/04/2017 à 17h24

Re bonjour

Hormis les chiffres de l’oms qui disent pas plus de 3 verres par jour ou 21 par semaine pour les hommes et 2 et 14 pour les femmes qui peuvent prévenir comme un message d’alerte si dépassement, qui se fit vraiment à ces chiffres pour gérer sa consommation ?

Apres discussion avec un internaute et un moderateur j ai appris que ces chiffres etaient en fait pour l oms déjà une consommation a risque. Le « pas plus de » est une adaptation francaise happy
Mais tu as raison je pense que peu de personnes se fient a ces chiffres. Quand on les depasse on se trouve de toute facon toutes les excuses du monde happy. Ils restent cependant une info qui fixe un seuil de dangerosité et du coup donne l idee d une dangerosité. C est pas si mal dans notre societe, cela peut servir de repere a l entourage. Petit pas d accord mais pas quand meme non? blunk
Sans parler de dépendance, un corps n’est pas un autre et les effets sur la santé varient d’autant. (tout le monde connaît des histoires genre un grand père qui a bu toute sa vie et mort à 95 ans, et une autre personne qui ne buvait pas qui ne fumait pas et mort d’une cirrhose à 40 ans…) soit.
Je souris, ca oui il y a des contres exemples etonnants de longues vies vraiment alcoolisees .
Nous sommes effectivement tous differents, plus ou moins sensibles, plus ou moins « vivaces », mais je ne peux m empecher de penser l alcool consommer regulierement comme un facteur limitant pour tous. Ok ce grand père aurait eu peut etre plus de stress, n aurait peut etre pas supporté sa vie sans, serait mort plus tot sans, mais il est probable que quand meme sans il aurait pu rajouter quelques annees a sa longue vie. Ce sont souvent des forces de la nature…

Faire des comparaisons de consommation avec d’autre pour trouver des réponses n’a pas de sens, chacun est différent.

C est juste, un verre, une dose d ethanol n aura pas le meme effet sur tout le monde, c est pourquoi je te rejoins sur l inutilite de faire des comparaisons quantitative.
La ou je differe vraiment de ton point de vue c est sur l importance de la dependance dans la definition de l alcoolisme. Pour moi c est le point de repere pour une consommation a risque. En dehors bien sur de quelqu un qui 4 fois dans l annee va se mettre en coma ethylique, pour lui le danger sera la sans dependance.

J’en suis venu donc à penser qu’un alcoolique et tout simplement une personne dont le vie et incompatible avec le produit. C’est quand on ne peut plus vivre avec. Lorsque l’alcool devient une source de problèmes physique ou psychologique répétée.

Pour repondre a cette question je fais pour ma part la demarche intellectuelle suivante :
L alcool est une drogue ( ce qui est bien avec toi c est qu il n y a pas besoin de discuter cette idee de base blunk ).
L alcool est une drogue avec ses proprietes propres mais comme tous les autres psychotropes ou presque il entraine dependance, donc manque, addiction, accoutumance..
Il n y a pas de raison alors de dissocier notre reflexion vis-à-vis de l alcool de celles vis-à-vis des autres drogues.
Ce qui peut rentrer en jeu pour moi, pour definir une « consommation problematique » qui justifierait le terme d alcoolique, cocainomane ou autre, sont les choses suivantes :
(Si jamais pour vous une seule prise de ces produits autres que l alcool justifie ce terme, alors cela ne doit pas etre different pour l alcool. blunk )
La nature du psychotrope entre dans le fait qu une conso peut etre plus ou moins vite problematique, le cannabis et l heroine n auront pas les memes impacts sur la sante. En une injection , sans bouger de la piece, on peut mourir en un joint c est plus rare.
L alcool a un pouvoir de créer une dependance fort, je pense que c est du a l effet anxyolitique et a sa facon de jouer sur la dopamine. En fait je ne sais pas trop quels facteurs sont pris en compte pour determiner ca.

Le consommateur lui-même, comme tu le disais Olivier, a son importance. L age, l environnement, en plus de sa propre personnalité sont des facteurs qui rendront une meme conso problematique ou non.
A douze ans un seul verre de vin est déjà problematique par exemple.

On se rend compte que le terme alcoolique ne peut pas vraiment uniquement se limiter a une consommation problematique. La conso peut etre dangereuse, donc problematique meme sans parler d alcoolisme.
Il y a dans ce terme une idee de recurence, de repetition du geste. Ma reflexion suivante se porte donc sur un adulte et exclue les cas de prises uniques mais non moins potentiellement dangereuses.
Alors pour cette personne, de mon point de vue, le seuil qui le rendra alcoolique, heroinomane et autres est justement la dependance.
J entend par la le fait de ressentir un manque. Ne serait ce que psychologique.
Par exemple je crois que si l on associe une action avec un produit a chaque fois on ressentira un manque si l on ne l a pas : si je bois peu et que les 15 fois dans l annee ou je fais un refuge en montagne je prends de la gnole, la fois ou je n en aurai pas je ressentirai un manque.
Je sors tous les week ends en buvant, si il n y a pas d alcool il y aura un manque.
Une conso journaliere entraine aussi bien sur un manque lors d un break.
Cette sensation de manque est je pense le premier signal d une conso potentiellement problematique. Elle montre une dependance.
Alors si il n y a pas de soucis, si les equilibres d une vie ne changent pas on peut vivre dependant longtemps, et ca sans meme le savoir avec l alcool. Et les changements d humeur, les emportements, les « laisser aller », la ptite douleur a l estomac, on les mettra sur le compte de la fatigue, de la mauvaise nuit, du ou de la partenaire ou autre…
Mais le lien est la. Et c est le debut de privation de liberte de choix. Le ressenti du manque perturbe le choix de la prise ou non d une drogue. La gestion de ce ressenti nous donne beaucoup d indications quand a l impregnation de la drogue en nous.
Un alcoolique est pour moi une personne qui consomme de facon a ressentir un manque si le produit n est pas la lors des occasions de prises habituelles.
Alors oui avec ma vision des choses ca en fait beaucoup des alcooliques, et beaucoup qui ne le savent pas car cela implique une situation sans alcool. Le savoir implique d etre confronte a ce manque.
Mais si au lieu de »consommer avec moderation » on disait » l alcool est une drogue, confrontez vous regulierement a l arret » ca serait plus juste happy




Mr Pierre Veissière (psychosociologue) nous dit:
“Ce que les gens ne voient pas d'emblée, ni les abstinents de fraîche date, ni le reste de la société, c'est qu'être alcoolique à vie est plus proche de la bénédiction que de la calamité. L'alcoolique qui durablement ne boit pas d'alcool, peut se rétablir dans tous les autres aspects de son existence et, souvent, avoir une vie meilleure que dans la partie alcoolisée. L'abstinence est le passage obligé qui lui permet de reconquérir qualité de vie, liberté, bien-être.

Mais, pour l'instant, l'image déplorable de l'abstinence occulte encore souvent cette perspective.”

Je trouve ceci assez juste. On peut le dire pour chaque drogue, et cela a partir du moment ou elle n est pas remplacee par une autre et que c est la derniere que l on consommait. La oui il y a vraiment des portes insoupçonnées sur la vie qui s entrouvrent…
Mais par exemple Oliv, te sens tu abstinent au cannabis, te definis tu abstinent au cannabis? Je miserai sur un non…
Tu vois rien que ce mot fait qu on en a une image negative. Les abstinents ce sont les moines, ca donne une vie frustre dans l imaginaire collectif. Etre abstinent c est renoncer a un plaisir. Nous renoncons a un plaisir oui, mais un plaisir artificiel qui a toujours une face sombre, un prix a payer pour le connaitre. Alors vraiment je n utilise pas ce mot. C est important les mots, les gens( moi aussi mais je lutte happy) ont besoin d identifier tout, de mettre des noms, des mots a tout. ( si on était en nature, qu un animal sublime apparaissait notre premier reflexe serait de savoir ce que c est, d y mettre un nom au lieu de simplement l admirer blunk )
Je ne sais pas qui a choisi celui la pour un alcoolique qui se libere mais je pense que soit il buvait, soit il avait une culture tres pieuse. happy

Malade alcoolique abstinent… Pour moi c est trop lourd a porter une vie ca, c est une chaine qui relie le pied au boulet alcool. J ai déjà porte le poids de ma conso je ne vais pas porter le poids de toutes celles encore existantes ! happy Je prefere, puisqu il faut des mots, me considerer comme hypersensible libéré d une drogue. Et sans etre hypersensible on peut juste se voir comme libere d une drogue. Je te promet que ce n est pas le meme poids qu abstinent.
Et tu vois si tu remplaces abstinence par arret dans cette phrase : L'abstinence est le passage obligé qui lui permet de reconquérir qualité de vie, liberté, bien-être.
Alors la derniere n a pas de raison d etre…

Bonne continuation a toi et aux autres.

Olivier 54150 - 28/04/2017 à 18h59

Merci flo pour l’intérét que tu porte à mon post.
Avec toute ces années d'abstinence je me suis effectivement posé cette question mainte fois.
Car longtemps; voir les autre boire, un peu, beaucoup, passionnément me faisais presque souffrir.
Je sais pourquoi je ne peux plus boire, mais pourquoi moi ? parce que j’suis alcoolique ?
Mais mon voisin aussi vu tout ce qu’il boit !?
La différence c’est que lui, il arrive à gérer sa vie tout en consomment, même beaucoup.
Il est donc bien alcoolique aussi mais n’a pas l’utilité d’être abstinent.
Et très souvent, cette personne qui consomme 15 bières par jour est à des années lumière de penser qu’il à un problème avec l’alcool ! Et cela même après plusieurs retrait de permis. Du dénis ? de l’ignorance ? de la bêtise ? peut importe; c’est triste.
Ce qui est terrible pour eux, c’est qu’ils arrivent à s’arrêter 10 jours par ans (souvent en vu du contrôle des gamma) ce qui renforce leur confiance et conviction qu’il ne sont pas alcoolique.
Alors oui. Comprendre et savoir qu’on est alcoolique est une chance, une ouverture d'esprit.
Tant mieux pour les gens qui savent apprécier un verre de vin et un seul, qui peuvent se prendre trois cuites par ans, mais ce qui est sûr c’est qu'ils ne l’apprécient pas autant que nous, les alcoolos, car si non, ils serais alcoolique aussi ? Non ?
Être alcoolique c’est trop aimer l’alcool, dés le départ.
oliv

Profil supprimé - 02/05/2017 à 11h10

Bonjour Oliv,

Tu sais je dirais plutot qu il gere la facade ton voisin. Tu le vois aux bonnes doses, pas quand y en a pas ou trop blunk
Il reste que tu parles avec lui a 17h, il gere tout, est sur de lui, la vie est belle et les promesses fleurissent. Tu viens le voir une demi heure apres le reveil tu n as plus le meme en face. Mais on connait ca et tu le dis c est une chance de s en rendre compte, de sortir du reve quand il devient cauchemar.

Tant mieux pour les gens qui savent apprécier un verre de vin et un seul, qui peuvent se prendre trois cuites par ans, mais ce qui est sûr c’est qu'ils ne l’apprécient pas autant que nous, les alcoolos, car si non, ils serais alcoolique aussi ? Non ?

Arf.. je dirais au contraire que c est qu ils savent l aprecier happy
La difference addiction dependance m a ouvert un peu les yeux la dessus.
Si ils ne sont pas addictes ( 1/4 des dependants environ), qu ils ont des equilibres de vie qui fait que l alcool n est pas regulier, qui les epanouissent, alors une telle conso les laisse hors de la dependance. Elle ne les prive pas de libertes.
Par contre si les prises deviennent regulieres, si elles sont la de plus en plus pour repondre a un probleme, a un changement dans ces equilibres alors la dependance s intallera.

Pour quelqu un d addicte il y a a la base une sensibilite particuliere. L alcool vient y repondre, il y a besoin de peu de prise pour creer un lien fort. Et vu que l alcool est partout, que la conso est valorisee, tout cela se fait sans avoir conscience de prendre une drogue.
Ce n est pas l acool en tant qu alcool que nous aimions tant, c est son effet sur un autre souci.

Quelqu un de dependant sans equilibre de vie ira dans les memes trefonds, car la depression s installe, la drogue fait son effet, bouffe l interieur. Mais si comme Geraldine et beaucoup d autres, il y a un bon entourage, un bien etre autre que l alcool alors la reaction est plus rapide.

C est un peu pour ca que pour moi le premier ressenti de manque, de dependance est le signe de l alcoolisme.
Cela veut dire que le lien psycho ou physique au produit est cree. Et c est pareil pour les autres psychotropes qui creent une dependance.

On peut etre alcoolique sans aller au fond du gouffre. On est alcoolique bien avant d aller au fond du gouffre...
Mais il vaut mieux faire penser que malade alcoolique ce n est que ceux qui sont au fond, et que c est une maladie. Ca evite les vrais reflexions sur la consommation, sur le produit, ca rassure... jusqu a ce que les mains tremblent blunk

Bonne journee

Profil supprimé - 02/05/2017 à 11h21

"Et tu vois si tu remplaces abstinence par arret dans cette phrase : L'abstinence est le passage obligé qui lui permet de reconquérir qualité de vie, liberté, bien-être.
Alors la derniere phrase n a pas de raison d etre…"

Car l arret d une drogue ne peut avoir une image deplorable.

blunk

Olivier 54150 - 02/05/2017 à 16h19

Lors de ma cure en 1998, j’ai fait un grand pas vers la compréhension de la dépendance lorsqu’un neurologue nous a fait une conférence sur les effets de l’alcool au cerveaux. Une petite révolution pour moi.
Il nous a expliqué que l’éthanol modifie la membrane qui entoure chaque neurone. Elle la rend en quelque sorte “poreuse, atrophié” et les informations viennent à circuler anarchiquement. Il n’y a plus de “gendarmes” (peur inhibé, confiance démesuré et bien d’autre choses…)
Normalement lorsque la personne est à jeun, cette membrane reprend sa forme initiale et tout rentre dans l’ordre.
Mais à force de prise régulière la membrane reste dans l’état modifié, induisant le cercle vicieux et la dépendance. Il précise aussi que seul l’alcool produit cette effet de modifier la structure des neurones.

Après un sevrage (10 jours) les neurones se rétablissent. Néanmoins une fonction “mémoire” encore mal expliqué se réactive à la moindre prise d’alcool et la dépendance revient comme un éclaire.

Un ancien héroïnomane avec nous, nous à expliqué que la dépendance à l’alcool était au moins aussi forte que l'héroïne.
C’est à ce moment là que j’ai compris que la volonté seul, ne pouvais pas faire grand chose pour ralentir ou stopper ma consommation.

Pour moi, ne pas consommer n’est pas un poids, c’est un fait, une fatalité dans le sans où il n’y a pas sujet à débattre, pas de discussion possible. Je me considère comme allergique à l’alcool et c’est le cas. Oui le mot “abstinent” est moche, oralement je préfère dire “je ne bois pas” point.


Profil supprimé - 03/05/2017 à 14h47

Bonjour,

Oui il y a quelques similitudes entres les opiaces et l alcool, et souvent les anciens heroinomanes passent a ca quand ils arretent l hero. Quand le foie ne peut plus degrader les quantites d alcool prises, la molecule d ethanol est transformee en une molecule tres proche des opiaces. Les sevrages se ressemblent un peu, peut etre un peu plus douloureux physiquement pour l hero mais celui de l alcool reste le seul potentiellement mortel.
Mais bon deja que faire passer l idee que c est une drogue on rame un peu, si d entree on dit que c est une drogue du niveau des opiaces et presque de l hero ca va piquer et tiquer un peu blunk

Pour moi, ne pas consommer n’est pas un poids, c’est un fait, une fatalité dans le sans où il n’y a pas sujet à débattre, pas de discussion possible. Je me considère comme allergique à l’alcool et c’est le cas. Oui le mot “abstinent” est moche, oralement je préfère dire “je ne bois pas” point.

Je crois que c est un lacher prise important ca, comprendre que c est comme ca, qu il n y a pas a negocier. Car quelques fois ces negociations peuvent durer des annees et le lien a l alcool reste encore et encore...
Et merci pour la non utilisation du mot abstinent blunk

Bonne journee

Profil supprimé - 14/06/2018 à 15h19

Bonjour
J'ai lu assez rapidement tout ce qui est écrit précédemment car c'est assez long.
J'ai toujours été réputée pour être très fêtarde.
Je me considère d'ailleurs souvent comme une alcoolique, une pauvre fille.
Mais je me rappelle que depuis l'âge de 18 ans j'ai toujours travaillé dur, que je travaille encore dur, que mes enfants sont devenus de beaux et gentils jeunes adultes avec un grand cœur.
J'ai ma part de responsabilité dans l'état d'esprit dans lequel je me trouve actuellement.
Cela fait deux trois fois que je bois trop en soirée, je ne veux plus aller me coucher, j'ai toujours l'envie que l'instant ne s'arrête pas.
Du coup, mon conjoint m'abandonne puis je finis par me coucher (comment je ne sais plus) et me réveille habillée, parfois non déchaussée, mes lentilles de contact sur les yeux, un mal de crâne effroyable et l'envie de me suicider tellement je me sens mal psychologiquement.
Je ne suis pas excusable, la seule chose, c'est que ceux qui me connaissent bien savent l'impact de l'alcool sur mon cerveau. Pourtant, ils n'ont de cesse de me proposer un verre, puis encore un autre, parfois même le verre n'est pas terminé qu'on m'en remet par dessus.
Ce sont ces gens là pourtant qui me regardent le lendemain avec l'air amusé ou alors complètement méprisant.
Je précise tout de même qu'il n'y a jamais d'agressivité en moi.
Je veux juste faire la fête sans m'arrêter (le week end seulement, jamais la semaine).
Je me sens très coupable, sale, dans la peau d'un monstre.
Je me demande pourquoi je suis si sévère avec moi même, et pourquoi certaines personnes peuvent l'être aussi à mon égard quand ce sont eux qui me proposent avec insistance un petit verre puis un autre etc...
En soirée le week-end, je n'arrive pas à trouver ma limite en ce moment, je ne comprends pas pourquoi.
Mon comportement est également différent selon les personnes avec lesquelles je suis (avec certaines, je me retiens à ma juste limite et tout va bien, avec d'autres, no limite, ce que je n'explique pas - est ce qu'ils me stressent dès le départ, je n'en sais rien).
Parfois, je ne me souviens plus, ce qui est effrayant.
Je voudrais changer, je voudrais trouver le moyen de me dire "stop" lorsqu'il est encore temps.
Parfois mon conjoint me le dit (il est aussi fêtard que moi mais son cerveau a plus de discernement que le mien sous l'emprise de l'alcool), mais il me le dit toujours trop tard.
C'est compliqué tout cela...
Je me demande également pourquoi, même dans les civilisations les plus pauvres, il y a toujours un petit truc à fumer ou à boire pour alléger nos vies d'êtres humains.




Profil supprimé - 08/07/2018 à 01h29

Bonjour Alexouille,
Je ne szis pas si tu traines encore par la alors je ne vais pas m etendre dans la reponse, au besoin fais signe et je developperai blunk

Pour les reactions des autres, ne t inquietes pas c est eux memes qu ils deculpabilisent et qu ils jugent ensuite. Ils se deculpabilisent en te "bourrant la gueule", tu deviens comme ca une partenaire de beuverie a egalité, ou au mieux, pire qu eux. Quand t es pire qu eux est mieux parce que la ils peuvent se dire: ca va je suis pas comme ca moi ou qu est ce qu elle s est mis!! En oubliant completement de regarder eux se qu ils se sont mis. Dans le jugement du lendemain tu renvoies une image d eux qu ils ne veulent pas, qui fait peur, qui les met face a leur propre conso.
Mais t inquietes c est inconscient pour eux, faut pas leur faire la gueule pour ca happy
Sur eux tu pourras pas trop agir, sur toi par contre oui. Tu peux agir sur la"facon de prendre leus verres, leurs remarques..


Mon comportement est également différent selon les personnes avec lesquelles je suis (avec certaines, je me retiens à ma juste limite et tout va bien, avec d'autres, no limite, ce que je n'explique pas - est ce qu'ils me stressent dès le départ, je n'en sais rien).


Ben voila, tu l expliques tres bien happy Oui, l alcool est un anxiolytique, donc dans certaines situations, avec certaines personnes, l envie, la consommation est differente. Elle"vient encore plus "soigner", proteger un etat d etre particulier.

Parfois, je ne me souviens plus, ce qui est effrayant.

Quand ton foie ne degrade plus l ethanol parce qu il y en a trop, c est le cerveau qui prend le relais, et la ca transforme ca en une molecule proche des opiacés. Du coup je pense que les trous noirs( j ai vecu une seule fois, horrible), les endormissements n importe ou, n importe comment c est un peu du a ca. Simple supposition..

Je voudrais changer, je voudrais trouver le moyen de me dire "stop" lorsqu'il est encore temps.

Quand il est encore temps c est avant le premier verre. Ca demande un petit chemin, parfois douloureux, vers soi, mais tu sembles pas si loin de tenter un peu l experience d une vie sans ce psychotrope.

Je t invite a lire nos discussions sur les differents fils, tu devrais y trouver des pistes pour toi, sur l addiction, la sensibilite. Et je t invite aussi a te regarder avec un peu plus d indulgence blunk Nous ne sommes pas des super heros, infatigables, sans faille, toujours present, et nous ne sommes pas non plus les pires monstres de la creation blunk

Courage a toi Alexouille, tu peux arriver peut etre deja a essayer un week end sans, tu n auras pas les dangers physiques d un sevrage apres une conso journaliere. Et meme si tu n y arrives pas ca te donne une occaz de voir quand et comment ca a gratter plus fort, trop fort.

Profil supprimé - 10/07/2018 à 16h29

Bonjour Flo66

Et si, je traîne encore sur ce site et ce que je lis est très enrichissant pour moi et très rassurant.

Je partage tout à fait votre analyse sur le comportement, le jugement des autres, c'est exactement ça ... je leur permets parfois (lorsque je me laisse trop aller) de se voir finalement bien mieux que moi happy

A ce sujet, je cite pour exemple celui de ma mamie maternelle, alcoolique. Juste pour démontrer à quel point les humains peuvent être nocifs les uns envers les autres :

Ma mamie, ayant vécu une enfance dans la misère, fille de père alcoolique et violent, fille d'une mère courageuse morte très tôt de maladie, est décédée à cause de son alcoolisme chronique qui ne lui a pas permis de faire face à tous ses problèmes de santé comme elle aurait pu le faire sans alcool (hypertension, tachycardie etc etc...). Ma mamie pleurait très souvent, elle était pour cela rabrouée de tous les cotés (par son mari surtout, par ses enfants) (et oui, les gens qui pleurent et se plaignent, ça agace malheureusement). On ne savait pas pourquoi elle se mettait à pleurer parfois, parfois pas. L'alcool qu'elle buvait par petites doses tout au long de la journée (moi je l'ai observée étant petite car elle me gardait - c'est en partie grâce à elle que je suis bien éduquée, polie et courageuse - je n'ai jamais souffert de son alcoolisme, je souffrais juste de la voir pleurer et je n'avais pas les épaules assez larges pour oser la consoler, c'est comme ça) la mettait dans un état difficile à comprendre, je pense que devaient resurgir en elle dans ces moments là tous ces mauvais moments ou souvenirs passés - peut être même qu'elle prenait conscience de son état. Bref, j'en viens à son mari (un homme toujours en vie, en très bonne santé, issue d'une famille aimante et aisée, bref, tout l'opposé), mon papi, que j'affectionne beaucoup parce qu'il a des qualités certaines mais à qui j'en veux aussi (je pense qu'il s'en veut beaucoup aussi, car jamais il n'a versé une larme de sa vie et aujourd'hui, il fond en larmes chaque fois que l'on évoque le souvenir de ma mamie - il sait qu'il a été tellement dure et autoritaire avec elle), était pour elle le "meilleur des hommes" (pourtant elle me disait parfois "ma petite fille, même le meilleur ne vaut rien !" blunk ) ! ce qu'elle ne saisissait pas, c'est que mon papi n'avait de cesse de lui servir des coups à boire soit disant pour qu'elle aille mieux ("allez, bois donc un coup, ça va te faire du bien"blunk à des périodes de sa vie où son état de santé était déjà catastrophique. Avec le temps, elle en est morte de ces petits coups qu'on lui a fait boire en connaissant parfaitement la dépendance à l'alcool dont elle souffrait.
C'est tellement plus facile de se voiler la face et nous l'avons bien compris.
Je pense qu'il aurait dû passer du temps à la convaincre d'arrêter de boire et je pense que si les gens avaient pris plus soin d'elle, elle serait encore parmi nous, elle aurait même eu la force de sécher ses larmes.

Je suis persuadée qu'à ce stade critique d'alcoolisme, la seule solution c'est une cure, loin des siens qui...nous l'avons bien compris aussi, ne nous veulent pas toujours du bien.

J'ai tout plein d'autres exemples de ce type de comportement incohérent, malveillant, entre gens qui se disent "bien" et qui sont sensés "s'aimer".

J'ai besoin de dénoncer cela, parce que c'est trop facile de reprocher à quelqu'un son alcoolisme.

L'entourage, les amis, la famille, n'aident pas toujours à se soigner, loin de là.

Ce qui me rappelle cette expression "aide toi et le ciel t'aidera" happy on est jamais mieux servi que par soi même, et nous sommes la seule et unique solution à nos problèmes.

Moi je ne compte jamais sur les autres en cas de difficultés mais j'ai besoin de recueillir des avis, des opinions, des idées, des expériences pour ensuite prendre mes décisions et me lancer (et c'est ce que je trouve bien dans ce site - ce que je trouve bien aussi c'est l'absence de langue de bois).

Je précise que ma dernière cuite remonte au 9 juin dernier (anniversaire de ma belle mère) - une cuite arrivée très progressivement, qui m'a permise de m'amuser, de chanter (je n'ai pas lâché le micro ...), mais qui m'a valu un trou noir et d'être très malade le lendemain ... je me suis dit que c'était la dernière (pour l'instant ce fut la dernière), je comprends un peu plus chaque jour que cela ne m'apporte rien mis à part un bonheur éphémère suivi d'un malheur physique et psychologique intense. Je comprends que je dois rester au calme à présent et tanpis si je m'isole un peu des festivités, des autres.

Je dois dire que c'est un plaisir de vous lire Flo66 et que, si comme moi votre comportement déborde parfois en soirée, vous me semblez suffisamment intelligent pour faire face à ces vieux démons à la con qui ne sont pas insurmontables happy

Vous avez raison lorsque vous dites que nous ne sommes pas infaillibles ; nous semblons apprendre de nos erreurs, c'est signe que nous allons plutôt bien.

Prenez soin de vous (vous savez à quoi vous devez faire attention happy ce n'est pas si sorcier finalement), bon match ce soir contre la Belgique si vous suivez la coupe du monde !

A bientôt !

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