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Buveurs normaux?

Par Profil supprimé

Bonjour a tous,
Je voudrais reagir a cette expression semblant anodine, buveur normaux.
Je l ai revu recemment dans les docs des aa et cela m a fait tiquer, en fait qu est ce qu un buveur normal ?
Beaucoup ici sont d accord pour considerer que l alcool est une drogue, un psychotrope, je rajouterai comme presque tous les autres. Donc s il y a des buveurs normaux, il y a des fumeurs normaux, des cocainomanes normaux, des heroinomanes normaux non ?
Alors que est ce qu un consommateur de psychotropes normal ?
Je pense( voir le doc des neurologues suisses que j ai laisse dans les choses qui nous ont aidés) qu a partir du moment ou ils sont consommes regulierement la plupart des psychotropes, dont l alcool, entrainent une dépendance chez tout le monde. A partir du moment ou il y a une dépendance, ne serait ce que psychologique, je pense que l on ne peut plus parler de quelque chose de normal.
Donc un consommateur de psychotrope normal ne peut etre un consommateur regulier.
Mais quelqu un qui va boire 2 a 3 verres de vin, une fois toutes les 3 semaines, pour le gout, le plaisir, sans habitude d action avec, est ce un consommateur d alcool au sens ou on l entend generalement ?

Voila ce qui me bloque, je tourne ca dans tous les sens et en fait le probleme c est la notion de norme. Pour ceux qui ecrivent ces mots, j imagine qu un consommateur normal c est quelqu un qui va boire ses 2,3 verres par jour, dans la norme oms et alcooliers.
C est la norme parce que c est ce que fait la majorite des gens, mais ce n est en rien une vision objective des choses. Un joint par jour c est pas « normal », un trait par jour c est pas »normal ». La repetition reguliere, journaliere, ou avec toujours la meme action associee d un psychotrope n est pas « normale ».
Je ne dis pas qu elle met en danger immediat forcement, elle peut meme durer une vie ; tout depend des equilibres et de la personne, et de l echo du produit en nous, mais elle cree une dependance. Avec tout ce que cela peut entrainer suivant nos reactions au manque.

Si vous me dites que boire normalement c est gerer sa conso j en reviens a la meme chose. Une personne sans souci majeur, avec des equilibres corrects dans sa vie qui boit 2 verres a midi, 2 le soir, l apero en plus le week end, vous semblera gerer sa conso. Pas vraiment d exces repetitif, une bonne petite impregnation reguliere. Mais en fait quand est ce que cette personne est confrontee au manque ? Qui sait comment elle reagira si un de ces pilliers de vie s effondre ? Demandez lui déjà de ne pas consommer une semaine, il vous enverra sur les roses. Boire comme ca est déjà etre sous l influence tres reguliere d un psychotrope non ? On gere tant qu y a rien a gerer en fait, c est tout je crois. Prends un grand stress, une grande peine a travers les dents et voyons ceux qui continuent a gerer…
Alors la d un coup on devient malade alcoolique… Mais ca fait longtemps que la drogue coule dans les veines !!!

Pour tout ceux qui arretent, ne penser pas que vous etes anormaux.
Si la conso est issue d un comportement addictif c est celui la auquel il faut vous interesser je crois, l alcool n en est qu un revelateur. Vous etes comme un quart des personnes environ, et souvent quand on le gere un peu on trouve de belles personnes derriere ces addictions.
Si elle ne l est pas, que vous vous etes faits prendre au piege en douceur, vous avez consommé pendant des annees un psychotrope puissant, a haut pouvoir de dependance. Une fracture dans la vie, ou rien que la monotonie, du gris souvent, le cote anxiolytique fait son effet, et vu qu il cree accoutumance, les doses augmentent jusqu a ce que ca impacte assez pour faire reagir, ne regrettez rien vous vous liberez de cette drogue.

Un buveur qui boit sans trop de risque est un buveur qui boit en testant regulierement sa dependance, qui ne l inscrit pas journalierement, ou tous les week ends, qui vit beaucoup plus de jours sans qu avec. Et parmi les millions de consommateurs ce n est pas vraiment la norme.
Considerer qu un buveur regulier est une norme saine c est prendre le risque de vivre dans le regret de ne plus pouvoir le faire, de sentir que du negatif de la difference que cree l arret, alors que vous vous comparez a un "drogué"( je fais expres, je n aime pas la conotation de ce mot blunk ) Pas la peine de ce poids, il y en a déjà tant d autres…
Vraiment j aimerai qu autour de vous vous demandiez d arreter 10 jours, une semaine, comme ca par defi ou juste pour voir, a des personnes qui boivent regulierement, meme peu. Et venez dire ici ce que vous remarquez, combien l ont fait, leurs commentaires. Rien que demander ca fait presque honte non ? happy Pourtant 10 jours sans alcool dans une vie de facon voulue, pas imposee, ca devrait pas etre la mort quand meme pour des buveurs normaux qui gerent leur conso…
C est la gestion du manque qui apprend le plus sur nous, ce produit, son lien a nous.

A vous lire et bonne journee a tous happy



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4 réponses


Olivier 54150 - 25/07/2017 à 21h46

bonjour flo,
Pour moi un buveur normaux et quelqu’un ou l’alcool ne pose aucun problème dans sa vie quelque soit sa conso, ou bien quand le bénéfice et plus important que le déficit… Cela existe et oui tout peut basculer à tout moment, mais qui sait quand, qui, comment et pourquoi ?
difficile de répondre et c'est stressant, voir énervant.

Perso, je connais quelque personnes, pas beaucoup, qui arrête 10 / 15 jours, voir un mois l’alcool, juste pour voir si ils arrivent.

oliv



Profil supprimé - 26/07/2017 à 13h38

Salut Oliv',
Merci pour ces quelques mots, c est tout con mais ca fait du bien happy
Tes amis ont compris pas mal de choses en se testant ainsi, ils sont conscients de ce qu ils prennent et c est deja enorme je trouve..
Tu sais Oliv 6 ans avant que l alcool ne m impacte vraiment de facon voyante, on aurait pu dire que je gerai ma conso vu de l exterieur. Et meme de l interieur, tu m aurais demande je t aurai dis je gere, un appart, un taf que j aimais dans les vignes et le vin, ah tiens l affectif on aurait pu voir quelques failles mais ca va je vis une sexualite plutot epanouie, todo va bene.. Et pouratnt avec le recul j etais deja impregné, je cachais deja des failles avec tout ca. J ai des comportements addictifs ok et je concois que la plupart des gens sont differents. Mais Oliv tu ne crois pas que si tu enleves la ration journaliere d alcool a un cadre, marie, 3 enfants, pour le cliché, il ressentira un manque? Si il y a conso reguliere il y a dependance et comment il gerera le manque ca on ne sait pas, mais pour moi c est la qu on voit ou on en est, pas dans la consommation.

La norme( si tant est qu elle existe), je la definis en fait par rapport a un etat naturel, sans prise de psychotrope. ( Oui dans la nature on retrouve des animaux qui se "defoncent" je sais happy ). En prendre tous les jours sans savoir ce que l on prend vraiment ne peut pas etre"normal".
Combien savent qu ils prennent quotidiennement un anxiolytique?

Apres de mon point de vue c est different si c est un minimum conscient car on peut du coup se confronter volontairement au manque comme tes amis. Ou on peut savoir qu en fait c est un anxiolytique que l on prend, on peut avoir conscience du cote fuite un peu plus tot, ou si l on est uniquement dans le plaisir en conscience qu il a un prix. Et la je veux bien qu on parle de gestion de consommation. Et je ne dis pas c est bien ou mal de prendre des psychotropes, le tout est de savoir que l on le fait, pourquoi et comment.

Mais croire que parce qu apres 2,3 verres on arrive a dire non pour conduire ou s occuper des enfants on gere c est un peu se leurrer car on a pas conscience d une dependance qui pourtant est la si la conso est journaliere. Dans l addiction on ne connait pas trop ca, nous c est plus on off, alors c est sur si on regarde tout ca vite fait ils semblent plus "normaux" que nous. Mais par rapport a un etat sans psychotrope journalier ils ne le sont pas. Et beaucoup de ces buveurs"normaux"peuvent avoir une vision negative de quelqu un qui va prendre un autre psychotrope de la meme maniere qu eux. C est pour ca que je vois dans ce terme de buveurs normaux un peu d hypocrisie, cela ne va pas vraiment au fond des choses je trouve.
Et ca nous fait croire anormal vis a vis de l alcool.
Hors je pense que rare sont ceux dans les addictions qui sont juste"anormaux"vis a vis de l alcool. On va retrouver le meme comportement sur d autres choses, donc c est tres tres restricteur de le limiter a l alcool.


En consommant de facon reguliere tout le monde s impregne de ce produit , de facon un "maladive" quand on a des comportements addictifs, la vie fait que cela se verra ou non suivant les desequilibres que l on traversera et notre facon de les ressentir, d y reagir.

Bon 3876 mots, j arrete blunk Merci d avoir repondu Oliv, et regarde bien dans ma version des choses il n y a pas vraiment d interrogation, de zone de flou quand au pourquoi du basculement, la zone de floue elle est cree en ne faisant pas de difference entre addiction et dependance, et ne considerant pas tout a fait l alcool comme un autre psychotrope je crois.

Olivier 54150 - 26/07/2017 à 17h12

j'ai commencé à boire vers 17 ans pour arrêter 28.
De temps en temps, puis toute les semaines puis tous les jours. Et jusqu'à la dépendance physique et la déprime de ne pas pouvoir m’arrêté même ralentir, je ne me suis rendu compte de rien. Même en buvant chaque jour plus que de raison et pire le samedi, il n'y avait pas de problèmes. Pour moi je buvais Normalement. Ceux qui voulaient me dire le contraire était pour moi des rabageois. Un déni total.
Bien sur, lorsque je me suis rendu compte que toute ma vie tournais autour de la bouteille, c'était bien trop tard pour retourner à la “normalité”
Et c’est bien ainsi, c’est ce qui m’a fait bougé et fait sortir de plein de croyances. Me sortir “seul” d’un tel merdier m’a apporté le sens de la responsabilisation. Arrêté d'accuser l'extérieur de ce que l’on vit c’est déjà pas mal. Rien que pour ça je trouve que c’est une chance pour moi d'être tombé dans l’alcool.
Qu'est ce qui est normal et qu'est ce qui ne l’est pas ? Vivre c’est normal, mourir c’est normal, boire c’est normal, ne pas boire c’est normal, en fait ce qu’on comprend c’est normal et ce que l’on ne comprend pas c’est pas normal...

Profil supprimé - 27/07/2017 à 16h09

Salut Oliv',
Pour moi la definition de la norme que j ai donne a Cholight est assez juste. Raison de plus pour que ce terme de buveurs normaux interpelle. Comprends que ce n est pas pour moi, ( ni vraiment pour toi car tu as fais un chemin reussi avec tes propres armes), pas pour satisfaire mon ego, me montrer different ou pinailler que je fais ca. C est parce que cela donne une partie de ce que vit Mouette par exemple. Ou comme ces gens que je voyais dans un groupes de parole qui 6 ans apres etaient encore dans le regret.
Bien sur que depasser nos peurs, nos douleurs nous fait grandir, fait la vie. Bien sur que comprendre que la personne qui peut le plus pour nous c est nous meme est essentiel. Mais parfois la vie ne te permet pas de prendre la distance pour comprendre ca. Je pense a mon ami, premier souvenir? 4 ans, les dents qui s eclatent sur la table basse, c etait la main de son pere derriere sa tete . Et tu vois pour lui la premiere chose que j ai du faire c est de lui faire comprendre que c etait pas lui le coupable de sa vie de violence avant d essayer de lui montrer qu il pouvait en etre plus responsable.

Et tu sais j ai ecris aussi un peu pour pouvoir echanger la dessus avec des membres aa, qui font souvent reference a ca dans les docs, juste pour dire que les buveurs non dependant ne sont pas la majorité, que leurs buveurs normqux sont deja dans une forme de dependance, donc qu on peut eviter d en faire une reference, une norme, de facon a moins se sentir anormal, a ne pas avoir de regrets.
Bon quand je lis Salmiot je vois que lui a aussi largement depasse le stade du regret, sans penser aux buveurs normaux.blunk C est pour tous ceux qui se sentent vilain petit canard vis a vis de ca.

Je tente une image... C est un peu comme si on etait unijambiste au milieu de personnes a 2 jambes. On peut avancer mais aussi bloquer un peu. Alors voir qu en fait au moins une de leur jambe est en toc je me dis que ca peut aider un peu pour commencer a travailler sur soi plus sereinement. Ca montre qu en fait on a une force en nous a faire grandir. Enfin je l espere happy Et si ca sert au moins a un ou une et bien ca me va.

Je comprend les buveurs reguliers, je ne les trouve pas buveurs"normaux", c est normal ?? Oliv' stp !!!! blunk

Et merci encore d avoir repondu, dans ton dernier message il y a plein de sagesse et je souhaite a tout le monde de faire quelques pas sur ce chemin.
Bonne journee Oliv


Ps: Jj ai connu l alcool vers 7 ans, a noel, avec des buveurs"normaux", mon grand pere, ma grand mere, mes parents. Tres peu, pas d implication physique ou mentale, sauf celle de considerer ca normal et de faire comme les grands. J ai pas de haine, je ne leur en veux absolument pas, comme toi je sais que c est tres bien comme ca, mais en route il y en a 60000 par an qui partent car ils n auront pas eu la chance ou la possibilite de comprendre.

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