Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Angoisse et limites

Par Profil supprimé

Je pense avoir besoin d’aide.
J’ai 33 ans, je suis en couple et nous avons un bébé d’un an et demi. Avant que je sois enceinte, mon ami et moi sortions un soir sur deux en moyenne, avec des alcoolisations assez importantes. Pour autant, je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir besoin de boire, j’ai toujours pu passer plusieurs jours, plusieurs semaines, sans alcool et sans ressentir le besoin de boire. Pendant ma grossesse, je n’ai évidemment pas bu une goutte d’alcool et je suis restée sobre pendant encore quelques mois après avoir accouché. Je crois que j’avais peur de re-boire, peur de mes réactions. L’occasion a fini par se présenter, je suis sortie et je n’ai pas su maîtriser ma consommation, j’ai fini avec un gros black out. Ca a fait rire mon ami, qui a mis sur le fait que je n’ai plus l’habitude de boire. Mes copines rigolent aussi, moi qui étais une grosse fêtarde, voilà que je perds le contrôle après quelques verres.
J’ai un travail très stressant et suis de nature anxieuse. La maternité m’épanouit plus que tout au monde, mais j’ai continuellement peur de ne pas être une bonne mère.
Mais ce qui m’inquiète, ce n’est pas de « ne plus tenir l’alcool », c’est plutôt cette impression de ne plus être moi quand je bois. C’est vrai, désormais je bois rarement je n’arrive à maîtriser ma consommation que si je reste dans un cadre calme. Dès que je me mets dans une optique un peu festive, je perds tout contrôle. C’est problématique, mon ami ne veut plus que je sorte sans lui, les quelques fois où c’est arrivé je suis rentrée à 3h, ivre morte, sans parvenir à me rappeler comment j’étais rentrée. Je n’arrive pas à doser, même avec le recul du lendemain, je n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé la veille, moi qui avais promis de ne pas rentrer tard… je me souviens des trois premiers verres, tout va bien… puis je me vois la tête dans la cuvette en train de vomir (dans le meilleur des cas). Je déteste l’image de moi quand je suis comme ça, je déteste cette impression « d’avoir tout gâché » et j’ai l’impression que c’est de pire en pire, que chaque fois que je bois un peu trop, je vais de plus en plus loin dans la honte.
Mon ami est en colère contre moi. Je lui ai dit que je souhaitais me faire aider pour ma consommation d’alcool, il ricane en disant que je n’ai pas de problème puisque je ne bois presque jamais. Que tout est une question de volonté, que je n’ai qu’à m’en prendre qu’à moi, que je n’avais qu’à me maîtriser. Il a raison, je ne me prends qu’à moi-même, je m’en veux vraiment beaucoup. Quant à la maîtrise, je ne sais pas quoi lui dire. Je ne me souviens pas de ce moment où j’ai bu le verre de trop, celui qui m’a fait passer la limite, celui qui m’a vraiment mise dans le rouge. Je pense que la solution est tout simplement qu’il faut que je me passe d’alcool, du moins tant que je ressens encore trop d’angoisse en moi. Mais je ne sais pas comment l’expliquer à mon entourage, comment faire accepter le message. Pour la plupart des gens, un problème avec l’alcool se résume à des images d’alcooliques en marge de la société. La vérité me semble bien plus complexe.

Fil précédent Fil suivant

11 réponses


Profil supprimé - 27/11/2017 à 16h59

Bonjour Clochouille,
Oui la »verité » est un peu plus complexe happy

Bon, déjà tu peux enlever une couche de culpabilité quand a ta responsabilité sur la gestion des verres. Pour 2 raisons essentielles a mes yeux : Dans les phenomenes addictifs il n y a pas de clapet, de bouton off. Si tu t interesses un peu a un point de vue de neurologues la dessus j ai mis en lien, dans le fil sur les trucs qui nous ont aides a arreter, un travail interessant. Les mecanismes de dependance et d addiction y sont decrit, cela peut te donner une idee d a quel point tu n es pas coupable.

Deuxieme raison : Ben Clochouille apres un verre c est déjà plus tout a fait Clochouille, c est Clochouille+un verre… Donc c est Clochouille plus un verre qui decide ( pas vraiment d ailleurs, ca ne passe pas par la case reflexion..) de prendre le deuxieme. Puis ainsi de suite…

Tu verras aussi dans ce doc que l alcool est un anxiolytique, donc effectivement comme tu le ressens il repond a tes anxietes, voir angoisses. Dans un etat de fond anxieux il est assez « normal » que tu ressentes plus le besoin de boire lorsqu il y a du monde, les facteurs anxiogenes s amplifient. Dans « l effet retour » ou a force de consos repetees l alcool devient anxiogene aussi.

Tu as toi-même des clefs pour aller déjà un peu mieux. No alcool et apaiser ton anxiete autrement.
Les autres ? Ben en fait tu t en fous, c est toi l essentiel la. Les plus lourds seront ceux qui eux-mêmes ont un souci avec leur conso. C est pas une honte de prendre soin de soi en ne prenant pas un psychotrope que l on sait ne pas controler ! blunk Mais si tu en ressens le besoin on peut quand meme discuter de ca happy


Peut etre qu etre maman a modifié ta sensibilite, peut etre te ressens tu depuis longtemps un peu plus sensible, que ce fond anxieux était la avant. Des peurs qui ne t appartiennent pas vraiment peuvent ressortir… Il y en a des pistes pour toi si tu ressens le besoin d aller voir ce qu il se passe blunk

Et sinon trouve ton truc pour apaiser l anxiete, un peu de sport, des exos de respirations, du yoga, n importe , va vers ce qui peut etre efficace pour toi, vers ce qui te parle.

Tu as l avantage de ne pas etre dans une dependance physique, le cote psychologique est la juste pour les fiestas, les moments stressants pour toi. Tu peux reagir avant que cela soit tous les jours le besoin de calmer ca dans l alcool.
J espere que tu pourras trouver ici, ou ailleurs, les debuts d un regard un peu different sur toi et l alcool.

Courage Clochouille, tu es sur le bon chemin blunk




Profil supprimé - 29/11/2017 à 15h27

Je te remercie pour tes mots réconfortants. Je suis allée voir le lien dont tu parlais, je pense qu’il mériterait à être lu par beaucoup de personnes !
Ce que je trouve difficile, c’est que du fait de ma consommation d’alcool assez rare, mon entourage n’entend pas mon mal-être quant à mon état quand j’ai trop bu. Pour moi, ces derniers temps, c’est allé bien au-delà de la simple gêne amusante du lendemain de soirée arrosée, j’ai vraiment eu l’impression d’être allée beaucoup trop loin, comme si quelqu’un d’autre avait soudainement pris les manettes de mon esprit, un double maléfique qui repousse les limites toujours plus loin. Mais lorsque je dis que désormais, par peur de ne pas savoir m’arrêter, je préfère ne pas boire, on me rétorque que le problème c’est surtout que je ne suis plus habituée à l’alcool. C’est un peu comme si on me recommandait de boire plus souvent pour éviter de déraper quand je bois… Certes, je ne suis plus habituée à l’excès d’alcool, et je suis saoule très rapidement. Mais il me semble qu’une alcoolisation plus régulière ne ferait, sur une soirée, que repousser le problème de quelques heures. Je serai saoule plus tard, pour autant je ne pense pas que je serai en mesure de savoir quand m’arrêter, je n’ai jamais su le faire. C’est peut-être plus violent lorsque l’on est pas (ou plus) habitué à l’effet de l’alcool.
Tu as raison, le problème réside avant tout dans un état d’anxiété, que l’alcool donne l’illusion d’estomper alors qu’il ne fait que l’alimenter. D’ailleurs, lorsque je passe une soirée avec mes parents, ou certains amis très proches, je ne finis pas à plat ventre, je m’arrête naturellement après deux verres de vin. Peut-être parce que je suis en confiance.
Lorsque l’on parcourt les fils de discussions de ces forums et que l’on prête attention à la réaction de son entourage avec l’alcool, on se rend compte que beaucoup d’images à ce sujet sont faussées, que la plupart des gens ne réalisent pas le malaise généré par l’alcool. Il y a une pression qui reste réelle en société autour de l’alcool. Parmi mes relations, quelqu’un qui refusera de goûter un verre d’une bonne bouteille se verra moqué, on lui dira qu’il ne sait pas ce qu’il rate, qu’il n’a pas de goût…
Je fais également pas mal de sport et il m’est arrivé d’être invitée chez des amis les jours précédents une course. Si j’avais le malheur de ne vouloir boire que de l’eau en mettant en avant le fait que j’avais une course le lendemain, on me rétorquait invariablement « t’es pas drôle », « un verre, ça va pas te tuer », « un vin comme ça, t’en goûtera pas souvent »… C'est comme s'il fallait absolument aimer boire, et que les personnes qui ont le courage de dire "ne sachant pas où ça peut m'emmener, je préfère éviter", eh bien ces personnes là sont jugées comme faibles. Je trouve qu'il y a beaucoup de travail à faire de ce point de vue.
Au regard de ces comportements et de cette pression sociale, réelle, qui reste autour de l’alcool, je trouve qu’il n’est pas simple de réussir à exprimer son propre mal-être par rapport à ça. Et ces derniers jours, la lecture des fils de discussion de ce forum m’a clairement fait du bien.
Je te remercie donc encore de ton soutien.

Profil supprimé - 29/11/2017 à 19h20

Bonsoir Clochouille,

C'est un fait qu'il y a une énorme pression sociétale sur la (non) consommation d'alcool...

Je suis abstinent complet depuis 15 mois. J'ai rejoint le forum l'an dernier au même moment car je craignais l'approche des fêtes (Post "3 mois et les fêtes approchent"blunk

Mes parents (qui ignorent mon problème et à qui j'ai prétexté une rechute d'oesophagite) n'ont toujours pas assimilé mon refus d'un verre. Ils acceptent mais sont interloqués. Mon épouse juge que je suis trop sévère avec moi, que je pourrais simplement me limiter mais ça c'est impossible et je lui ai déjà dit. Elle accepte donc mon abstinence. On aborde d'ailleurs très rarement le sujet. Pour elle et mes enfants c'est une chose acquise, même pas discutable. C'est confortable d'en être arrivé là. A mes collègues aussi je dis qu'il s'agit d'un problème relatif à mon reflux... Point barre...

Même si le regard des autres peut peser il faut être ferme. Non. Ca ne souffre aucune discussion. La réussite de notre démarche est à ce prix...

Bonne continuation.


Profil supprimé - 01/12/2017 à 12h17

Bonjour Clochouille,

Tu ressens parfaitement les choses.

Effectivement le fait de boire regulierement te ferait tenir 2 verres, puis 3, puis 4. C est l accoutumance. Une des infos que j ai eu la dessus en post cure est en gros la suivante: l alcool a force de passage au travers des cellules en durcit la membrane. Quand tu ne bois pas souvent et que tu bois un gramme d ethanol, un gramme est "traité" par ton corps, t as l effet d un gramme. En buvant regulierement tu n as plus l effet que de 0,9, puis 0,8 etc.. ( je pense pas qu on arrive a 0 happy Il faudrait aller verifier tout ca, est ce que ce qui ne passe pas est traite par le cerveau et non par le foie par exemple... ) . Donc pour ressentir le meme effet tu dois boire plus. Et avec le temps tu ne retrouves plus cet effet longtemps, le temps de mal etre depasse largement le temps ou tu te sens bien.

Et la dependance s installe... Pour tout le monde.

Amuses toi un jour si tu le sens de demander aux gens une semaine sans alcool, comme ca pour voir. Ca te detendra sur la pression et le regard des autres. Car en fait d ou une personne dependante va te donner des lecons sur les facons de consommer sans probleme?
Non mais serieusement, imagines tu un gars qui fume des joints tous les jours, ou qui prend de la coke tous les week end, venir te dire mais un trait comme ca t en auras pas souvent vas y, t es pas drole, fume de l opium merde!
Ben tu ne peux qu en sourire...

D apres mon experience de polytoxicomanie, c est la meme avec tous ces produits. Voir l autre en prendre empeche d avoir un regard sur soi qu on ne trouverait pas super. En plus avec l alcool il y a la norme. Tu ne corresponds pas a la norme. Mais finalement avec les joints, ce que j ai vu de la"coke et l hero chez les autres c est pareil vu que tu ne t entoures que de consommateurs ca devient la norme de ton groupe.


Sois sure, toi, de vouloir arreter de prendre un psychotrope dans des circonstances qui ne te vont plus, qui te font te mettre en danger. Apres tu l habilles comme ca te va, reflux, probleme de sante, etc.. Perso je ne m embarasse pas trop c est non merci un sourire. Je te le repete ce qui vont au dela en ne comprenant pas sont ceux pour qui l alcool a le plus d impregnation. Tu peux sentir la nature de l interrogation de celui ou celle que tu as en face de toi. Ceux qui le font"sainement" ou ceux a qui cela pose un probleme. Adapte toi si tu veux. Etre clair avec les autres m a permis d etre clair avec l alcool.

Si l ambiance n est pas a la discussion la dessus je dis que ca ne me va plus et ca va pas plus loin.
Si c est intime je developpe un peu plus de ce que ca m a fait, de ce que c est.
Si je veux m amuser je dis que j ai arrete les drogues.
Aux vendanges on etait 2 ex alcooliques et je te promet qu il y a eu des discussions interessantes sur l alcool avec des gens qui avait des verres en main.

Si tu ressens de l agressivite dans les mots, le ton, c est juste leur peur. La peur de leur propre conso, de ce que ca represente si tu enleves le voile de la norme culturelle, si tu ramenes ca a un psychotrope.
Tu trouveras moins de problemes avec les gens qui fume des joints par exemple et qui boivent car ils ont deja la connaissance qu ils prennent un psychotrope. La personne qui ne fait que boire et qui grace a la societe a une vision tres nette des choses, en gros, les drogues c est de la merde, le vin c est bon, ca la secoue un peu plus quand tu montres, ne serait ce qu en refusant un verre, que ca peut poser un probleme.
C est ce qu il devrait faire qu il voit en toi et sur le moment l idee lui plait pas trop big-smile

J essaie de juger le moins possible les conso des autres mais je peux expliquer ce que ca m a fait, le principe de l addiction, dire les symptomes que j ai ressenti, ces messages passent consciemment ou non car c est ce qu il vit. Si je parle de la satisfaction du premier verre il la vit, si je parle de l attente quand d habitude il y a l apero il la vit, et ect,, suivant la puissance de ses symptomes.


Et tu sais quoi Clochouille? Ben quelqu un dans une soiree qui vient pas me voir, me parler parce que je ne bois pas ben ca ne me gene pas happy


Ton mal etre face a ca tu peux l exprimer, c est les reactions face a cette expression qui peuvent te gener.
Prends ca comme un jeu, souris de leurs remarques car tu sais d ou elles viennent.

C est vrai que t es pas drole? Non t es peut etre plus la bouffone de la soiree mais t as de l humour, et oui tu peux toujours faire rire blunk
Tu vois l idee? Ris, fais les rire si c est toi, ris pas si ca te fait pas rire, reste si c est interessant, pars si ca te saoule, sois toi quoi.

Je ne connais pas ta vie Clochouille, peut etre que la vie t a deja amené a ne plus correspondre aux normes. C est pas toujours facile mais je pense que cela rapproche de soi, on enleve un voile collectif sur la vision du monde, on se rend compte que ce que l on nous propose ne correspond pas tout a fait a la realite que l on vit. J aime ca happy

Pour tout ca n en veux pas trop aux personnes qui te font des reflexions, ils sont aussi une part de nous. Si lorsque je buvais je rencontrais une personne comme toi ou moi maintenant, je n aurai pas ete different d eux blunk

Et peut etre que, juste en affirmant ce qu est l alcool pour toi en refusant un verre, tu eveilleras certaines consciences.

J essaie de faire mienne cette idee de Gandhi: " Sois le changement que tu veux voir dans le monde"
Tu voudrais un monde ou l alcool est considere pour ce qu il est? Vis le, considere l alcool pour ce qu il est et fais vivre ca blunk


Perso, la colere, donc ma peur, je la met sur les institutions. J essaie de le faire consciemment, je ne me met pas en olere contre l alcool, ca serait pas logique et cela me ferait lui donner une place trop importante. L alcool est ce qu il est, je dirais meme avec beaucoup de recul, qu il m a ete utile a un moment, en enlevant de mon stress il m a permis d exprimer des emotions. Emotions, qui en tant qu ultrasensible, aurait ete bloquees et m auraient cree d autres soucis.
Par contre oui on peut, peut etre, agir sur comment l etat ( donc nous? happy ), le considere.. De mon point de vue, au moins vis-à-vis des momes.
http://www.alcool-info-service.fr...pour-les-consommateurs/Y-a-du-boulot

C est le lien d une discussion sur un exemple du boulot a faire. Bon au milieu cela divague, on s est fait notre petite discussion avec Oliv, mais a la fin tu as la reponse d une partie de l etat, vis-à-vis de ce probleme. Oliv m a appris qu il y avait des kits pour decouvrir le vin fait par des grosses boites d alcooliers. Public visé ? Les 5,8 ans… Et ca sous pretexte de prevention ^^

Et tu vois meme essayer d intervenir la dessus fait « travailler » sur soi, fait percevoir ce qui t entoure de manière differente. Car pour etre audible avec eux, il faut laisser la colere de coté, sinon tu ne deviens a leurs yeux qu un frustré qui n accepte pas de plus boire… Je la vis cette colere, je la regarde et je peux la voir comme ma peur de voir inculquer a des momes qu un psychotropes est juste bon. J accepte cette peur, j essaie de lui laisser sa place mais pas les renes de mes reactions par exemple…

Bon j arrete happy Ca parle beaucoup de moi tout ca, j espere que tu pourras y trouver des idees interessantes pour toi, pour vivre au mieux cette pression.

Bonne journee Clochouille et sois sure que tu ne seras jamais faible d avoir refuser un verre, bien au contraire blunk

Profil supprimé - 07/12/2017 à 17h33

Je vous félicite tous les deux pour parvenir, depuis si longtemps, à résister à la pression de l’entourage, à la tentation de prendre un verre.

Mon entourage également pense que j’ai une vision trop dure sur ma relation à l’alcool, que je n’ai pas à me restreindre de quoi que ce soit puisque je ne bois que rarement. Je n’arrive pas à leur faire intégrer que mon problème ne concerne pas une addiction au quotidien, mais une incapacité à me restreindre lorsque je suis dans un cadre festif.

Une amie fête ses 40 ans ce week-end, j’angoisse énormément à l’idée d’y aller. Mon copain ne pourra pas venir et cela me fait peur.

Je suis parfaitement capable de ne boire qu’un verre ou deux lorsque je suis seule avec lui, ou chez mes parents, ou même avec quelques amis proches. Dans ces cas-là, je ne ressens même pas l’envie de boire davantage. Mais dans un cadre festif, malgré toutes mes bonnes résolutions, je ne parviens pas à m’arrêter. Je vais donc tenter, pour la première fois, de passer une véritable soirée festive sans consommer d’alcool. Sans ça, j’ai trop peur de ne pouvoir tenir les éternelles promesses que je fais à mon copain « promis je ne rentre pas tard, promis je ne rentre pas complètement bourrée ». Et les dernières fois, les réveils ont été trop douloureux sur l’image que j’avais de moi-même durant la soirée.

Les amis sont compréhensifs et tolérants sur mes excès, mais ils ont tendance à penser que c’est une norme, que ça arrive à tout le monde de se retrouver minable en soirée pour un excès d’alcool, et que ça ne mérite ni de s’en vouloir autant, ni de se priver d’un verre à l’avenir.
J’apprécie leur tolérance, mais pour moi, je suis allée trop loin. Finalement, ce qu’ils prennent pour une restriction sur le moment peut, peut-être, devenir un sentiment de plaisir à long terme pour moi. Ne pas s’accorder le plaisir très instantané d’un verre, pour avoir plus tard le plaisir plus grand de se souvenir comment je suis rentrée chez moi, de ne pas découvrir de bleus mystérieux sur mes jambes et mes bras, de ne pas avoir honte en repensant à ce que j’ai pu dire ou faire, ne pas sentir l’urgence d’aller s’excuser de peur d’avoir été blessant ou humiliant…

Bref, une soirée festive en perspective et la peur de ne pas tenir mes promesses… ce d’autant plus que je sais que la plupart des personnes qui seront présentes consomment quotidiennement de l’alcool et prennent le sujet plutôt à la rigolade. Et elles ont raison ! Ma volonté d’arrêter tient à mon propre mal-être dans ma relation à l’alcool, je n’ai pas de prétentions moralisatrices à l’égard des autres !

IteMissaEst, peut-être que j’utiliserai l’excuse que tu emploies avec ta famille, ou en tous cas un prétexte médical quelconque que personne n’osera remettre en cause. Dans mon cas, à l’inverse de toi, il s’agirait surtout de me protéger de moi-même et du risque de craquer – alors que j’ai l’impression que pour toi, c’est avant tout pour couper court aux discussions !

J’espère que je parviendrai à tenir mes bonnes résolutions… j’aimerais pouvoir assumer ça de manière aussi ferme que toi Flo66, mais je ne suis pas certaine d’en être encore capable. J’ai l’impression d’avoir besoin de prétextes pour parvenir à me restreindre. Besoin de prétextes, ou de personnes de confiance près de moi… En écrivant ces mots, je me rends compte que ma consommation d’alcool n’est sereine et raisonnable que lorsque je peux me raccrocher à des piliers de sécurité… ce qui confirme que l’angoisse joue énormément dans ce lien toxique que j’entretiens.

Peut-être que je peux, dans un premier temps, me servir d’excuses, de prétextes, de petits mensonges pour appuyer ma démarche en public, avant de me sentir capable d’assumer frontalement. Et en même temps, j’ai l’impression que m’inventer des prétextes pour justifier mon absence de consommation en public, reviendrait finalement à me mentir à moi-même…

En tous cas, je vous félicite tous deux pour le chemin parcouru et pour le réconfort que vos messages parviennent à générer.

Bonne soirée à vous et merci encore

Profil supprimé - 08/12/2017 à 14h44

Bonjour Clochouille,

Dis toi que tu es beaucoup plus consciente et eveillee vis a vis de tout ca que je ne l ai ete. Il a fallut qu un toubib me dise " si vous continuez il vous reste 3 ans"pour que je reagisse. Alors que je vomissais du sang tous les matins depuis un moment. Et encore j ai mis presque 6 mois avant de me decider!!

Donc te rendre compte de tout ca est deja une force en soi.

Et au final c etait plus facile pour moi. Au tout debut, quand je suis retourne la ou je buvais, il y a bien sur eu l explication par la sante et elle calme. Tout ce que je t ai dit c est avec le recul de maintenant et quelques recherches sur l alcool et sur moi happy Et c etait tellement fort pour moi que ca a emporté toutes les hitoires du regard et du jugement des autres a ce sujet.

Par contre agir comme ca a vraiment agit sur le court, moyen et long terme je pense. Ca m a permis d inscrire ca en moi comme une evidence.

Car en fait c est quoi le reel probleme de dire les raisons de ta decision? Si ce sont des amis, des proches quoi, tu ne penses pas qu ils peuvent comprendre que c est un choix perso pour aller mieux, pour ne plus vivre des choses que tu ne supportes plus? Ca leur demande juste l effort de se mettre un instant a ta place, les amis sont capable d empathie, un minimum je crois blunk

Et les autres ben... Franchement qu est ce que tu en as a faire... Tu vas avoir d autres pressions a gerer, celle du stress et de l envie de l alcool, de quelque chose qui te calme. C est plus important et cela va meriter toute ton energie.
Essaie avant d y aller de te trouver un petit truc pour vivre un peu differemment les poussees d anxiete. Regarde ce que tu trouves sur la respiration, l homeopathie, les plantes par exemple. L idee c est que tu mettes un premier bouclier avant l alcool. Tu sens que t es pas bien, fais ton truc. Ca va pousser un peu peut etre...


Et c est pas tout a fait vrai que la fete est plus folle sans alcool au debut... Tu as un avantage c est que tu vis pleins de moments sans alcool, tu sais gerer des choses sans etre sous ce prod, tu vas pas te retrouver completement decalée.
.
Apaise ce stress...


Bon week end Clochouille, je te souhaite de pas trop mal vivre tout ca.

Profil supprimé - 08/12/2017 à 19h52

Quand tu liras ces quelques lignes ton WE sera passé. Désolé je n'ai pu répondre plus tôt.

J'espère qu'il se sera bien passé...

J'aurais tendance à te dire de ne pas te mettre trop de pression Clochouille. Il est rare d'arriver à notre fin du premier coup. Combien de tentatives avant celle qui est jusqu'à maintenant la bonne...

Je dirais que chacun à sa dead line : j'en ai amusé du monde et j'en ai pris des risques inconsidérés, avant que la mienne ne se manifeste : LA SANTE. Et cette santé que je commençais à mettre en danger a été à la fois mon leitmotiv et mon prétexte.

Mon leitmotiv : si tu veux voir tes 50 ans tu arrêtes
Mon prétexte : mon oesophage ne me le permet pas... Les deux étant de toute façon vrais.

Même si c'est lâche je préfère un prétexte à un coming out. Impossible. Je ne suis pas assez fort.

Le regard des autres, les provocations et les quolibets ? Rien à faire. Que du contraire. Plutôt que de me sentir victime des sarcasmes j'éprouve un sentiment de victoire quand après avoir dit que je ne bois plus d'alcool depuis plus d'un an je ressens chez eux un malaise, un autoquestionnement et que chez certains je lis une pensée : "Impossible pour moi"... La conversation tourne court tu sais et souvent au désavantage de celui qui l'a initiée. La consommation d'alcool est plus tabou qu'on ne l'imagine.

Mes voeux de réussite t'accompagnent blunk






Profil supprimé - 15/12/2017 à 12h11

Ne t’excuse pas de ne pas avoir répondu sur le champ IteMissaEst, je ne recherche pas l’immédiateté à travers ces échanges ! Le simple fait de pouvoir s’exprimer en toute sincérité, sans faire semblant, en se sachant comprise, est déjà en soit très apaisant.

Lors de cette soirée de samedi dernier, je ne suis pas parvenue à refuser tout alcool. J’ai toutefois réussi à me préserver des abus en usant d’un petit mensonge dont je n’ai pas à être fière… Je suis arrivée très tôt, à l’heure où il n’y a encore que quelques personnes, pour repartir vers 21h30, en prétextant que je devais rentrer relayer mon père qui gardait mon fils. Un demi mensonge, mon père était effectivement venu exprès le garder chez moi, mais je n’avais aucune contrainte quant à mon horaire de retour, il m’avait même plutôt dit de profiter de ma soirée… Je n’avais donc aucune urgence, ni aucune nécessité d’être de retour chez moi aussi tôt. Mais j’ai eu trop peur que la coupe suivante soit celle de trop, celle qui ne me permette plus de savoir m’arrêter et j’ai préféré prétexter devoir rentrer.

Depuis que je prête attention à ma consommation d’alcool et aux réactions qu’elle entraine chez moi, je me rends compte que les circonstances, le contexte, jouent énormément sur la manière dont je bois. En l’occurrence, lorsque nous n’étions que quatre en tout début de soirée, le niveau de ma coupe de champagne ne descendait que très lentement. Au fur et à mesure que les invités arrivaient, je ressentais le besoin de boire plus vite, comme si cela allait m’aider à vaincre ma timidité.

Je ne suis pas très fière d’avoir usé d’un mensonge pour m’éclipser, mais j’étais assez contente de me réveiller le lendemain sans mal de crâne et surtout, sans ce sentiment d’avoir fait ou dit quelque chose de honteux. Je n’ai eu à m’excuser que de mon départ anticipé. Mon copain, qui travaillait ce soir-là, a également été rassuré je crois, de voir que j’avais pu aller à une soirée seule, et rentrer sans me mettre en danger. Il se fiche que j’ai menti pour rentrer plus tôt, ce qui compte pour lui, c’est qu’il a pu me faire confiance, j’avais promis de ne pas rentrer trop tard ni trop ivre, ça a été le cas. Une victoire en demi-teinte donc.

Tu sais Flo66, tu dis que je suis plus éveillée que tu ne l’as été, mais je n’ai pas de grand mérite non-plus, ma grossesse a très amplement contribué à cette prise de conscience sur ma consommation. Avant d’être enceinte, mon ami et moi buvions beaucoup trop, nous nous décrivions comme des consommateurs « festifs »… sauf que les occasions festives se multipliaient et ne devenaient plus que des prétextes, pour finalement en arriver à « j’ai passé une sale journée, on va boire un verre avant de rentrer ? ». Au bout d’un moment, je crois que les seuls jours où nous ne buvions pas étaient les jours de trop grosse gueule de bois…
Pourtant, nous n’avions alors aucun recul et pensions n’être que « des gros fêtards ».

Puis, l’envie de retrouver un rythme de vie sain pour fonder une famille s’est fait sentir et le sport m’a énormément aidée à compenser la diminution des sorties. Une fois enceinte, j’ai découvert qu’effectivement, une soirée sans alcool, lorsque tout le monde boit, n’est pas forcément une soirée plus folle… J’ai surtout pu avoir un regard clair sur ce que nous étions, tous, mon ami, moi, nos amis. De gros fêtards, certes, mais surtout des personnes qui cherchaient des prétextes pour continuer à boire, enchainer les tournées, pour évacuer un stress que nous n’arrivions pas à exprimer.

Aujourd’hui, mon ami et moi avons limité nos sorties à de rares occasions. Mon ami sort toujours un peu plus souvent que moi, mais lui parvient à se limiter, il sait s’arrêter lorsqu’il boit, pas moi. Et avec la perte d’habitude, avec une consommation ponctuelle, l’effet est encore plus dévastateur. Donc je me cache.
Tu vois, IteMissaEst, en terme de lâcheté, je pense que je te bats ! Ton attitude n’a rien de lâche pour moi, tu te tiens à ta décision depuis déjà un an et finalement, peu importe la manière d’y arriver, les résultats sont là. Je ne suis sans doute pas encore à même de donner des conseils, mais je pense qu’il ne faut pas brûler les étapes et faire les choses à hauteur de ce que l’on se sent en mesure d’assumer.

Tu as raison Flo66, mes amis proches sont en mesure de comprendre ma décision de stopper ma consommation – même si je n’y parviens pas encore franchement… Je leur ai fait part de ce mal-être violent après mes récents abus et ils comprennent et soutiennent mes démarches de vouloir y mettre un terme. Mais le fait que je ne sorte plus et que je ne boive pas régulièrement fait qu’ils ne voient pas trop l’intérêt de vouloir stopper. Un peu comme s’il n’y avait que deux catégories de personnes, les alcooliques, comme j’ai pu l’être par le passé, avec une conso massive presque quotidienne, et les personnes qui n’ont aucun problème.
Mais même si je n’ai pas envie de boire au quotidien, je ressens néanmoins un réel problème dans ma consommation, aussi ponctuelle soit-elle.

En parcourant ce forum, j’ai réalisé que le monde des consommateurs d’alcool ne se limitait pas à deux catégories, mais qu’il y avait au contraire presqu’autant de profils que de consommateurs, le point commun étant la difficulté à gérer cette consommation.
Avec ces récents questionnements, les lectures des discussions du forum ou les liens conseillés, je réalise surtout que lorsque l’on parle de drogue, il ne s’agit pas d’une tournure de phrase exagérée par le ministère de la santé, « pour faire peur ». Comme vous me l’avez tous les deux très justement signalés, je pense que dans mon entourage, peu de personnes (voire pas ?) sont capables de passer plus de quelques jours sans boire une goutte d’alcool. Quant à savoir, parmi ces personnes, combien se sentent véritablement à l’aise et sereines par rapport à leur consommation, c’est une vaste question !
Ce qui est encourageant, c’est qu’en vous lisant tous les deux, IteMissaEst et Flo66, je ne sens plus de doute et au contraire, beaucoup de stabilité dans votre décision. J’imagine bien que ça n’a pas toujours été le cas et que la réalité est sans doute plus difficile qu’il n’y paraît, mais c’est encourageant.  Ca me permet de constater qu’avec le temps, on parvient à assumer peu à peu et à s’émanciper de ses habitudes, pour parvenir à vivre tout ça avec plus de sérénité.

Je ne peux que vous transmettre une nouvelle fois mon admiration pour la facilité avec laquelle vous parvenez aujourd’hui à aborder les choses, face à moi qui me perds dans mes inquiétudes…
Et je trouve en tous cas vraiment réconfortant de pouvoir trouver de l’écoute et de la sollicitude et vous en remercie, encore ! 

Profil supprimé - 18/12/2017 à 09h12

Bonjour Clochouille,

Ca fait plaisir de lire de pareilles nouvelles.

Je te félicite. Même si tu as dû recourir au "mensonge" tu as tenu ton engagement. Non pas de ne pas boire mais moins et de ne pas rentrer la tête à l'envers.

Tu peux être fière de toi comme ton conjoint doit sans doute l'être également !

Et finalement ne vaut-il pas mieux mentir ou occulter un problème plutôt que de SE mentir ? J'ai coutume de dire qu'il n'est pas plus grand malade que celui qui s'ignore. Pire encore : celui qui CHOISIT de s'ignorer.

A la fin de ta réponse tu évoques le doute. Je suis assez partagé sur cette notion. Je ne doute plus un instant que j'avais et j'ai un problème avec l'alcool et qu'il était grand temps d'y mettre un terme. Toutefois le doute persistera et me suivra jusqu'à mon dernier souffle quant à ma capacité à tenir bon. Les aléas de la vie font que la tentation est grande de s'en mettre une bonne pour enlever cette chape de plomb qui nous recouvre par moments. Mais rapidement le souvenir des affres des alcoolisations passées revient et prendre le grand air me permet souvent de retrouver la sérénité.

Tu as raison quand tu écris qu'il y a autant de profil "alcooliques" que d'humains. et chaque jour qui passe me permet de m'en apercevoir. Quand tu entend un collègue qui refuse les verres presque quotidiens que certains s'entonnent au boulot au motif qu'il ne boit que le we, vendredi soir compris. C'est quand même qu'une réflexion a été menée par cette personne non ? Rien que d'apporter une justification tant à (me) prouver qu'un questionnement a été effectué sinon un "non merci" suffirait. A moins qu'il ne s'agisse de mettre une accent discret sur le fait que ceux-là consomment désormais tous les jours...

Je suis "triste" pour ces gens... Qui sont obligés de se trouver du travail supplémentaire pour prolonger la journée qui normalement se termine à 15 heures et attendre 17 heures pour décapsuler avec les autres ou qui inventent des horaires fantaisistes auprès de leurs conjoints pour justifier qu'ils rentrent à 19 heures alors qu'ils terminent à 17 hrs. Pourtant je me suis fait une raison. On ne peut pas sauver l'humanité entière. J'ai bien essayé en avisant ma hiérarchie lorsqu'il y a quelques mois j'ai constaté l'ivresse de collègues (policiers !) qui allaient reprendre la route. Pense-tu que ça a changé ? Oui, deux semaines : "Interdiction de consommer en semaine sauf... anniversaire, naissance, pension... " maintenant c'est "sauf non-anniversaire. Et oui on fête désormais les non-anniversaire comme dans Alice au Pays des Vermeils tant ils sont rouges en quittant le boulot !

Bon trêve de morosité...

Continue à être vigilante et passe de bonnes fêtes, pleines de modération happy

Répondre au fil Retour