Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Alcool=anxiolytique?

Par Profil supprimé


Bonjour,
J ouvre ce fil pour ne pas"polluer" celui d Orel11 et en reponse à Demainestunautrejour. Il est ouvert à discussion blunk
Je le fais car plus qu une question de semantique je trouve que c est une notion de perception de ce qu est l alcool qui peut etre importante.

"PS : et l'alcool n'est pas un anxiolytique. Il a un effet anxiolytique. Et son absence se traite pas anxiolytiques."


Vu que je ne suis pas medecin je prends la definition du Larousse:
" Anxiolytique: Se dit d'une substance psychotrope agissant essentiellement sur l'anxiété et ses composantes somatiques."

Pour moi ceci correspond à la definition de l alcool. Si on enleve toute idee de culture et d economie, si on se depouille des normes de notre société et que l on regarde comment agit l alcool, il est un anxiolytique.

Que cela soit à petites doses, le soir en rentrant du taf pour se detendre, que cela soit avec un comportement addictif, consciemment ou non, c est l action majeur de ce psychotrope: il agit essentiellement sur l anxiété et ses composantes somatiques. Ses actions sur le cerveau sont celles d un anxiolytique.

Alors bien sur ce n est pas un medicament agréé par la medecine, ce n est pas fabriquer par les labos mais nombres de prises de ce produits sont en lien direct avec la gestion d une anxieté.
Vu que boire est la norme on ne s en rend pas compte, mais avec le recul et particulierement dans les consos addictives, l alcool vient en bouclier, vient soigner des troubles liés à l anxiété.

Et c est justement ne pas prendre ceci en consideration qui fait que pendant des annees on peut boire au lieu d aller voir ce qui nous amene a boire. Se poser la question "qu est ce qui m amene à prendre chaque jour, ou dans telle ou telle occasion, un anxiolytique?" est assez porteuse d information sur nous memes et nos difficultés je trouve.

Et quand on arrete qu est ce qui ressort? L anxiété. Elle peut etre de fond ou se reveler en des occasions particulieres. Mais, dans l addiction, une fois le manque du produit passé, une fois la regulation de dopamine et serotonine à peu pres revenue à la normale, une fois les envies legeres passées, les envies profondes naitront tres souvent de situations anxiogenes.

Pour toutes ces raisons je maintiens que pour moi l alcool est un anxiolytique.
Dans des pays oú le canabis est legal et culturel on dira que non ce n est pas un hallucinogene, qu il a juste un effet hallucinogene, je trouve que c est la meme chose. Pour moi le canabis est un hallucinogene.


Maintenant je suis ouvert aux arguments qui pourraient enrichir ma reflexion et me faire comprendre autre chose happy

A vous lire,
Et merci pour vos interventions detaillees sur ce site, elles apportent du soutien, de bons conseils et c est essentiel blunk


Fil précédent Fil suivant

4 réponses


patricem - 29/11/2018 à 15h00

Bonjour,

je me demande si ce n'est pas le cas qu'au départ et si par la suite, cela ne fait qu’aggraver les choses, entrainant une consommation de plus en plus excessive. Ou si, en s'habituant à une dose, il n'en faut pas toujours plus pour retrouver l'état recherché.

Cdt,

Patrice

Profil supprimé - 29/11/2018 à 21h56

Bonjour Patrice,

Oui je te rejoins, avec le temps et une conso qui augmente le role d anxiolytique s amenuise et l etat d apaisement recherché aussi. Je ne sais pas comment fonctionnent a long terme les benzo ou autres anxiolytiques mais je sais que leur prise doit etre controlée et arretée dans le temps. C est peut etre pour la meme raison. Au bout d un certain temps le valium par exemple devient peut etre aussi anxiogene... En tout cas en post cure j ai croisé des gars autant accros à ces medocs que je l etais à l alcool.

Pour l accoutumance, le fait de s habituer à la dose, un toubib m avait dit que l alcool avait la particularité de passer a travers les membranes des cellules et à force de passage de les durcir et par la d empecher son passage. Du coup quand au debut pour un gramme prit on ressent l effet d un gramme, a terme on ne ressentira plus l effet que de 0,8g, puis 0,6, ect... D ou le besoin de prendre 2g pour avoir l effet d un par exemple.
Mais cela remonte à plus de 10 ans, les recherches ont peut etre mis en avant d autres raisons.

On peut noter aussi que quand le foie ne peut plus degrader les molecules d alcool car il y en a trop, c est le cerveau qui prend le relais et alors l ethanol se transforme en une molecule tres proche des opiacés. Pour moi j associe ca au besoin que j avais de me coucher et dormir quand mes consos etaient fortes. La derniere fois que j ai vecu ca c etait lors d une reprise de conso, et pendant ce "sommeil" j ai vecu mon premier et dernier black out, j ai fais des choses dont je n avais absolument aucun souvenir :/


@ Demainestunautrejour,

Je ne voudrais pas que tu prennes ce post ou d autres de mes reponses pour une"attaque" de tes connaissances. Ce que tu vis en tant qu entourage ne doit pas etre evident et peu de personne dans ton cas ont du faire cette demarche d apprendre et de comprendre ce qu il se passait en nous et les moyens d aider. Pour cela merci, et essaies de voir mes remarques comme des reflexions qui peuvent permettre d ouvrir encore un peu plus la vision de ce qu est ce produit..
Je ne dis pas que j ai la verite absolue hein happy Mais dans les reflexions proposees par la plupart des soignants j ai trouvé qu il manquait des choses par rapport a ce que je pouvais ressentir et voir chez les autres. Et je pense que c est specifique à l alcool car on ne le considere que trop rarement comme une drogue comme les autres.
La derniere fois oú j ai parlé de la difference entre dependance et addiction à l anpaa à 2 psys par ailleurs assez competents et ouverts j ai proposé pour s en rendre compte les 10 jours sans alcool.
Cela ne devrait etre rien mais aucun des 2 ne l a fait...
Si l alcool etait consideré a sa juste valeur, celle dun psychotrope comme un autre, ils l auraient fait ou n en consommeraient peut etre pas aussi regulierement sans tester leur possible dependance.

Avec la coke, le canabis, les opiacés on considere sans probleme qu une conso reguliere entraine une dependance chez tout le monde, et on ne dit pas quand on arrete que l on devient abstinent happy Ces normes faussent vraiment la reflexion et la lecture globale du rapport à l alcool...

Et si je redis ceci ici c est dans l espoir que vous y trouverez quelque chose pour votre mari...

Profil supprimé - 30/11/2018 à 03h36

Bonjour,

je tenais simplement à préciser que l'alcool n'était pas un médicament.
Ce serait dommage de l'oublier. blunk

Bien sûr, on peut insister sur le fait que c'est un "psychotrope" puisqu'il agit sur le système nerveux central mais c'est un peu tendancieux car c'est un terme auquel on a recourt pour classifier certains types de médicaments ou de drogues.
Du reste, le terme "anxiolytique" ne désigne quant à lui qu'une famille de médicaments.

C'est un peu comme si je vous demandais de me passer l'antiseptique lorsque je prépare une salade en pensant à l'ail : l'ail ayant des propriétés antiseptiques !
Vous conviendrez que si je vous demandais l'antiseptique, c'est bien le produit pharmaceutique que vous courriez chercher dans la pharmacie et non ma gousse d'ail.
Bref, il est rare que dans un café, un serveur vous serve un psychotrope dépresseur (ce qui est le cas de l'alcool !) ou un petit stimulant methylxantine (le café !) D'ailleurs, le cacao, le thé sont eux aussi des stimulants du système nerveux central ! (Alors que alcool et anxiolytiques sont des dépresseurs du système nerveux central mais je ne suis pas certaine que tout ça soit très important ! blunk )
En effet, les psychotropes regroupent plusieurs familles : cependant, ses cousins sont bien éloignés. Cacao et cocaïne, s'ils sont tous deux des psychotropes, ne jouent pas tout à fait dans la même cour !

Alors certes, l'alcool possède certes des propriétés anxiolytiques mais c'est oublier un peu vite qu' il est aussi anxiogène !
C'est bien cela que je souhaitais mettre en évidence ! Il est important que les personnes qui lisent comprennent bien que l'alcool ne peut en aucun être comparé à un médicament (dans ce dernier cas, il apporte quelque chose qui participe d'une thérapie, ce qui n'est pas le cas de l'alcool !)

Favorisant l'anxiété, l'alcool précipite souvent le sujet dans un cercle vicieux : si une personne "normale" ou déjà un peu fragile sur ce plan consomme de l'alcool (mettons en soirée pour se sentir à l'aise ou bien pour faire face à ses émotions - attitude que l'on appelle "coping", qu'elle présente initialement ou non, des troubles de l'anxiété), cette consommation va justement, en raison de processus chimiques complexes, provoque l'apparition d'une anxiété et, conjointement d'états dépressifs qui vont à leur tour nécessiter la prise d'alcool, de drogues ou de médicaments.

Du reste, on peut, ainsi que je l'ai écrit, ne présenter aucun trouble initial comme avoir subi un traumatisme, une suite de traumatismes plus faibles ou être déjà sujet à des troubles mentaux. Ce qui est certain est que l'alcool EN TANT QUE PUISSANT ANXIOGENE ET DEPRESSIOGNE accentue ou participe très activement de l'apparition de troubles anxieux.

En outre, l'alcoolisme provoque ou accentue des troubles de l'humeur, ces derniers sont marqués par des états anxieux et dépressifs. Et je ne parle même pas de la schizophrénie, de la démence alcoolique, de Korsakoff et compagnie... De fait, en matière d'anxiolytique, on a déjà fait mieux !

La plupart des personnes dépendants qui ont été sevrées voient leurs troubles anxieux disparaître (environ 60%), dépressifs (à plus de 90%) (de fait, le médecin traitant qui ferme les yeux et délivrent des cachets à un alcoolique mérite le goulag mais certainement pas d'exercer, pardon pour la parenthèse mais cela fait du bien), le cas échéant, un traitement médical approprié leur permet de se sentir mieux, le traitement étant d'autant plus efficace qu'il ne rentre pas en conflit avec l'alcool.

Un avis personnel maintenant : je pense qu'à un moment donné, il est important de ne plus s'interroger sur les motifs qui ont présidé aux alcoolisations et, in fine, à l'alcoolisme mais plutôt sur ceux qui aujourd'hui, nous convainquent qu'il est important, essentiel et urgent d'arrêter.
Comment pérenniser une abstinence ?
Pourquoi ?
Qu'est-ce que j'y gagne ?
Qu'est ce que l'abstinence me permet d'éviter en termes de maladies, de souffrances, de soucis ?
Qu'est-ce que j'aimerais faire, qu'est ce que j'aimerais vivre mais qui m'est aujourd'hui impossible à cause de ma consommation ?
Que puis je faire, à quoi puis je penser lorsque je suis pris d'un craving ?
Pourquoi est-ce que je ne me sens pas capable d'affronter cet orage d'émotions ?
De quoi ai je peur ?
Qu'est-ce qui me rend heureux ?
Est-ce que ça ne serait pas une expérience intense et intéressante pour moi d'affronter cet orage, d'attendre qu'il prenne fin ?
Est ce que je n'en serai pas fier et soulagé ?
Est ce que le fait de m'être confronté à la souffrance provoquée par cet orage ne m'a pas soulagé finalement ?
Est ce que je ne m'en sens pas plus fort ?
Est ce que courir me fait du bien dans ces moments là ?
Qu'est-ce qui d'aller au cinéma ou de faire de la musique me permet le mieux d'attendre patiemment que et orage, ces cravings disparaissent ?
Voilà autant d'exemples qui peuvent, je le crois, s'avérer utiles !

N'oubliez pas : il faut bien prendre soin de vérifier vos informations. C'est important pour les personnes susceptibles de nous lire.
Tout ce que j'ai écrit est vérifié.
µ
Mais surtout, la chose la plus importante :

C'est L'ABSTINENCE qui, à terme, EST LE MEILLEUR ANXIOLYTIQUE !
Plus d'angoisse, plus d'anxiété, plus de dépression.
Ne l'oubliez pas !
Fin des troubles anxieux chez plus environ 60% des patients
Fin des états dépressifs chez plus de 90% des malades
Sinon : majoration et efficacité des traitements permettant de vivre BIEN ET NORMALEMENT.

COURAGE, COURAGE, COURAGE !

Bien cordialement.

Profil supprimé - 05/12/2018 à 18h19

Bonjour,
Merci pour cette reponse detaillee happy


Juste un petit mot pour vous procurer mes sources, à peu pres verifiées. Pour les autres, non verifiées, cela coule dans mes veines, ce n est pas verifiable je crois happy

http://www.grea.ch/sites/default/.../neuroscience_broch_definitive-2.pdf


Votre message est interessant et je vous remercie d avoir pris le temps de l ecrire, je vous y repondrais tres vite.

A bientot et bonne journee.


Répondre au fil Retour