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3 mois... et les fêtes approchent...

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Bonjour à tous.

Petite présentation : 45 ans, marié, fonctionnaire.

Mon contact avec l'alcool a été précoce. A la nouvelle année, enfant, j'avais droit à quelques gouttes de liqueur.

Un de mes grands-parent était alcoolique. Je m'étais juré de ne jamais en arriver là tant je l'ai vu dans des états pas possibles : chutes, violence...

Tôt j'ai bu en cachette à la bouteille dans le bar parental.

Jeune ado je me suis mis une cuite, seul comme un grand en absence de mes parents : vin et alcool. Résultat : malade comme un chien.

En sortie quelques bitures mais pas plus que mes potes.

Ca a changé ces dernières années : stress financier et professionnel (surtout depuis une promotion).

Aperos de plus en plus corsés suivi de vin à table. D'abord le we, ensuite de plus en plus régulièrement en semaine pour lâcher la pression pour en arriver à une consommation quotidienne de 4 bières fortes (9º) et au moins 1/2 bouteille de vin.

Point positif : le seul, desinhibition, relâchement. Points négatifs : agressivité verbale, vaseux au canapé devant la télé, mauvaise nuit et cassé le lendemain au boulot.

Fin de l'été je me suis supris à, dès le matin, envisager ce que j'allais boire le soir. Je ne buvais que le soir mais il fallait que je trouve le temps de m'approvisionner et l'idée de ne pas en avoir le temps me paniquait. Je me suis également rendu compte du coût de ma consommation. Comme je tiens un budget (héritage de mes années galère) cela ajoutait une angoisse à l'angoisse de manquer de boisson et à mes angoisses professionnelles lesquelles sont sans doute à la base de mon problème de consommation.

Mes matins étant de plus en plus difficiles vu mes mauvaises nuit et constatant divers troubles (mémoire, douleurs abdominales, ...) je me suis décidé le 31/08 :STOP

J'en ai fait part à mon épouse qui a trouvé ma décision exagérée, a reconnu que je devrais diminuer un peu... mais je suis convaincu que c'est tout ou rien dans ce domaine. J'avais déjà tenté un bref arrêt. La rechute nen fut que plus dure : doublement du seuil d'effet : accoutumance renforcée. Quelques nuits agitées ont suivi l'arrêt, quelques benzo lorsque je sentais la pression monter mais très ponctuellement.

Depuis je tiens. Rien. L'odeur me dégoûte. Ma femme prend un verre de mousseux le we. Ca ne me tente pas. Je me suis mis a surveiller mon alimentation et remis au sport. Pas top de mettre tout en route en même temps mais je ne fais jamais rien à moitié, gros problème de stakhanovisme chez moi... Je ne supporte plus l'haleine chargée de bière de certains collègues. Certes j'ai eu des tentations. Pas plus tard que ce we. Je crevais d'envie d'un bon whisky. J'ai tenu et j'en suis fier. Plus les jours passent plus je me dis que ce serait bête de remettre le compteur à zéro.

Les fêtes approchent et ça ça me fait flipper. Difficile de résister à toutes les tentations qui s'étalent devant nous dans les supermarchés... J'ai le sentiment que j'aurai franchi un grand cap si je passe les fêtes SANS. Pourquoi pas. Nous avons partagé des repas au resto sans alcool et ce sans problème. Il faut dire que je suis indirectement aidé par mes proches : mon épouse boit très peu et mes enfants (jeunes adultes/ados) peu ou pas, les petits amis de mes filles non plus...

Reste a affronter la réaction de ceux qui ne sont pas au courant de ce que je considère comme problématique et de mon arrêt de consommation : mes parents, mes collègues (lors du repas de nouvel an)

Je pense qu'il y a parmi vous des personnes bien plus malades que moi et toutes mes pensées positives vont vers vous. Ca fait du bien d'avoir un moyen d'expression sans crainte de jugement !

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28 réponses


marielucia27 - 28/11/2016 à 11h29

IteMissa Est,

Bonjour,

J'espère que tu vas bien, tout d'abord. Ton message est très fort. Et je m'y retrouve incroyablement. Dès la première ligne, à vrai dire...
Pour ma part, mon grand-père maternel était alcoolique lui aussi. Ma mère en a fait les frais quand elle était môme, du coup, elle aussi a un gros problème avec l'alccol.
Et puis du coup, moi aussi.
On ne sait pas assez à quel point ce fléau peut se transmettre de génération en génération, en fait il faut quelqu'un pour casser le cycle.
Aaah, les bitures en cachette pendant l'adolescence.... Je me souviens de cette première cuite au vin rouge quand j'avais 15 ans. 4 ou 5 verres, la moitié du paquet de clopes de ma mère, pour finir direct aux toilettes avec une migraine à mourir le lendemain matin, devant mes parents incrédules, me regardant l'air de se demander : "Mais qu'elle ce qu'elle a bien pu faire ?? Qu'est ce qui lui arrive ??"
Ce ne fut que la première d'une longue suite de bitures solitaires, en cachette. Et moi non plus je ne peux plus supporter ce cycle épuisant, qui conduit toujours à cette foutue culpabilisation, avec le : "c'est décidé, j'arrête" du début de semaine, qui s'anéantit dès le vendredi soir. Enfin, je parle de ma situation jusqu'à maintenant. Tu as l'air bien parti et plein de volonté pour y arriver, c'est cela qu'il faut : arrêter les résolutions fictives et s'y mettre, une fois pour toutes.
L'alcool m'a fait prendre à moi aussi un poids assez considérable depuis plusieurs années. Pareil : je réequilibre depuis plusieurs mois, je me suis mise au cardio (la décharge d'endorphine, après 1h de sport, est effectivement un remède incroyable et stoppe totalement l'envie d'alcool, et cela pour toute la journée.) Aujourd'hui, 15 kilos en moins et je commence à pouvoir me revoir sans blémir dans le miroir.
J'espère que tu tiens bon, c'est grâce à des témoignages comme le tien que certaines personnes finissent par avoir le déclic.

Profil supprimé - 30/11/2016 à 12h07

Bonjour Marie Lucia,

Je me reconnais trop dans ta description allant du lundi j'arrête au vendredi je recommence sauf que pour finir je n'arrivais plus au vendredi. Quand j'arrivais au mercredi j'estimais que j'avais fait un bel effort qui méritait bien une récompense... Tu parles d'une récompense...

Tout comme toi j'ai pris de l'embonpoint depuis que ma conso était devenue quotidienne. D'autant plus dommage que je venais de perdre près de 20 kg à l'occasion d'une opération d'un reflux gastro oesophagien (sans doute doute pour part aux alcools forts que je consommais alors : pastis, whisky).

Au fil des mois j'ai repris pas loin de 15 kg ! Bon les premiers sont revenus facilement car j'étais devenu cadavérique mais je pense que la boisson a facilité les autres.

Depuis - 7 kg.

Tu as raison de faire du cardio. Bien dosé (peut-être le sais-tu déjà, il faut calculer sa fréquence cardiaque maxi et rester dans une certaine plage par rapport) ça peut aider à perdre du gras (et non du muscle) et comme tu les dis fort justement l'effet des endorphines permet d'apporter une dose de bien-être et d'éliminer la pression.

Autre chose que j'ai instauré (un de mes rituels comme me dis mon épouse) : en lieu et place de l'apéro je bois un jus de tomate. Le rituel du verre du soir est "toujours" là mais rempli d'un liquide bien plus bénéfique. Enfin ça il faut aimer...

Sinon que de points positifs : j'ai retrouvé un esprit vif et taquin, mon sommeil est (re)devenu satisfaisant, je ne roupille plus devant la télé le soir, plus de brumes le matin. Une renaissance en somme. Les stigmates de l'alcoolisation ont eux aussi disparu : rougeurs au niveau des pommettes, poches sous les yeux.

Certes ce n'est pas tous les jours évident mais ça en vaut la peine !

Gardons le cap !

Profil supprimé - 26/12/2016 à 15h59

Et bien voilà. Les 20 ans de ma fille sont passés et Noël également. Le tout sans une goutte d'alcool même si j'ai été en panique le 24 en fin d'après midi. Mais non ca a été. Je me suis levé comme une fleur le 25 à 06h00 pour aller travailler ce qui n'aurait pas été aussi facile avec de l'alcool la veille. Quelle difference de vie ! A l'aube des 4 mois je me sens hyper bien. Je vous souhaite beaucoup de courage pour la suite. A bientôt.

Profil supprimé - 26/12/2016 à 19h47

Il devrait y avoir un fil avec uniquement ce type de messages...
Yes! Bravo et merci pour le sourire de la soiree blunk

Profil supprimé - 27/12/2016 à 14h00

IteMissaEst, tout ce que tu as écrit ici, je l'ai vécu. Les bières à 9°, les pensées matinales de ce que j'allais boire le soir. Mais surtout mon épouse qui trouvait ma décision d'arrêter totalement exagérée. Et aussi pour le dégoût que provoque l'haleine alcoolisée des autres désormais ou l'odeur du vin tout simplement. Je me retrouve à 100% dans ton récit.

Les gens qui ne vivement pas cette expérience, cette maladie, ne comprennent pas qu'on en puisse pas "gérer" notre consommation.

Quant à la réaction ou l'insistance des autres, un regard franc et déterminé, les yeux dans les yeux (ce que peu de gens savent faire), un simple sourire en disant "Non merci", ça va dézinguer 90% de ceux qui vont faire des remarques.

Pour les 10% qui restent, l'ignorance leur suffira. Ce qui les plongera à l'intérieur d'eux-mêmes pour se questionner sur LEUR rapport à l'alcool.

Bravo pour ton abstinence et merci pour l'espoir et la force que tu donnes aux autres ici.

Belle journée à toi et bon réveillon du jour de l'an.

Profil supprimé - 27/12/2016 à 17h11

"Les gens qui ne vivement pas cette expérience, cette maladie, ne comprennent pas qu'on en puisse pas "gérer" notre consommation."

Cette phrase est tellement vraie. Ca semble si évident dans le chef de ceux qui n'ont pas de problème ou pensent ne pas en avoir. Car il n'est pire malade que celui qui s'ignore.

99 % des gens qui me connaissent ne soupçonnent pas ma consommation excessive. Et me parlent ouvertement des problèmes d'alcoolisation de gens (surtout des collègues) qui nous entourent. Je me dis souvent : "Si tu savais..." Car je tais mon souci jusqu'à maintenant. Ca ne regarde que moi tant que cela n'influe pas sur le cours de la vie des autres et du travail. J'ai décidé d'arrêter car ça commençait à influer sur ma relation avec mes proches. Comme je l'écrivais, je devenais de plus en plus cynique voire même méchant en paroles. Jamais physiquement mais la violence psychologique peut faire de bien plus gros dégâts que les coups ! Je dormais au canapé, vive les soirées en famille...

Même si mon alcoolisation quotidienne n'était pas la pire qui soit, elle existait, tout simplement. Nul besoin de ramper après une consommation. Le simple fait de se questionner doit nous alerter.

Même si je n'ai pas touché le fond, ce que malheureusement certains ont connu ou connaissent je veux faire part du fait qu'il n'est jamais trop tard. Que chaque jour "sans" est un jour de vie en plus. Pas de vie au sens physiologique mais un jour qui apporte de la vie à la vie même si les débuts sont délicats. Certes il y a et il y aura encore des jours sans. Des jours où suite à la pression au travail, à une mauvaise nouvelle dans l'entourage ou que sais-je de négatif on s'enfilerait bien une bonne dose. Mais non... Plutôt que de céder je sors marcher quelques kilomètres pour me vider l'esprit et surtout je ne veux pas remettre mon compteur d'abstinence à zéro !


Courage à tous ! Et merci à vous d'être là... et d'avance meilleurs voeux de sobriété pour 2017 !

Profil supprimé - 05/01/2017 à 21h46

Hello vous tous.

Quelques news rapides.

Voilà le cap des fêtes passé. Plus de quatre mois "sans"...

Les pulsions se font de plus en plus rares. Je me sens un autre. Plus svelte (- 10 kg), plus soucieux de mon apparence, plus jovial. Fini les matins embrumés, les nuits à chercher le sommeil qui vous quitte à 3 heures.

J'ai annoncé à mes parents que notre diner de nouvel an serait "sans" pour moi. Étonnés (vu l'ignorance du problème) j'ai prétexté un régime et me suis montré très ferme quand ils m'ont dit "ce n'est pas pour un verre"

Je n'ai même pas éprouvé d'envie devant le verre des autres. Car pas question d'imposer mon abstinence aux convives. Histoire de me tester un peu plus.


Des réveillons soft mais pas tristes pour autant. Que du contraire. Et en bonus pas mal aux cheveux le lendemain.

Une campagne "un mois sans" vient de débuter chez nous (en Belgique) avec pour objectif que les gens prolongent d'eux mêmes.

J'espère que vous garderez le cap également et pour ceux qui ont trébuché, soyez indulgents avec vous et accordez vous une autre chance d'en finir avec ce poison.

patricem - 06/01/2017 à 11h06

Félicitations happy

Profil supprimé - 17/01/2017 à 15h52

Hello,

4 mois et demi... Le corps a assimilé le sevrage. Le cerveau lui m'envoie encore une demande de temps en temps mais rarement. Et non mon ami tu n'auras pas de poison...

J'ai dû me "fâcher" lors du repas avec mes parents tant ils insistaient pour que je boive un verre. J'ai tenu. Je n'ai même éprouvé aucune envie devant les diverses bouteilles s'étalant devant moi. Le plus marrant c'est que ma mère a fini par dire "on ne va pas te forcer à boire, j'ai trop souffert de ça dans mon enfance..."

Le temps passe et la vie a pris le dessus sur la morosité.

Je me suis rendu à la bibliothèque communale cet après-midi. La préposée se souvenait de mon premier passage. J'étais venu chercher un ouvrage sur l'alcoolisme. J'étais sur mes gardes. Je craignais qu'elle ne me questionne sur mon intérêt pour la chose. Imaginez que j'en étais aux premiers jours : à cran, fragile. Elle m'a dit "je me souviens de vous, vous êtes tout à fait différent aujourd'hui. Lors de votre premier passage on aurait dit qu'un grand malheur venait de s'abattre sur vous et aujourd'hui vous êtes tout souriant" J'ai prétexté que ce devait être la luminosité qui me faisait du bien. Pas encore prêt à faire mon coming out...

J'ai retrouvé du punch pour m'impliquer dans mon travail. J'ai d'ailleurs été gratifié dernièrement d'une lettre de félicitations pour une mission accomplie "avec extrême qualité". Oufti. Ca change du temps où je faisais les choses par dépit.

Ma perte de poids se poursuit lentement. Je n'aurais jamais pensé en arriver là. Ca me motive d'autant plus.

Hier je travaillais la nuit. J'ai eu droit au triste spectacle de trois collègues qui s'enivraient après le boulot. Une fois de plus dirais-je... Toujours les mêmes. A mon retour de mission, trois heures plus tard, deux étaient toujours là. J'ai pris mon courage à deux mains. Je leur ai interdit de reprendre le volant. Ils ont passé la nuit au bureau. Pour un ce fût facile car j'ai autorité sur lui (je compte d'ailleurs m'entretenir avec lui de l'incident) et l'autre avait de toute façon commencé à se rendre compte qu'il était trop dangereux de retourner dans l'état dans lequel il se trouvait. Je précise que personne ne les attendaient à la maison

Je sais que mes quatre mois et demi d'abstinence ne me donnent pas tous les droits mais maintenant que je suis blanc je pense avoir la légitimité de faire remarquer quant un problème se pose. Fini de me dire : "chacun sa m****"

Si je peux ouvrir les yeux ne fut-ce que d'une personne sur son problème je serai fier de moi ! On ne peut sauver la terre entière mais chacun à notre niveau nous pouvons y contribuer, ensemble !

Bonne continuation à tous !

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