Bonjour,

Je suis nouvelle sur le site. Je tenais à vous faire part de mon expérience.

(Bug ou pas, ma précédente contribution n'est pas parue...)

J'ai 45 ans et je suis alcoolique depuis 25 ans (j'en étais arrivée à 5 whiskys coca + 1/2 bouteille de vin le soir en semaine (voir plus) et le double le week end (voir plus).

Je me suis levée le 10 mai en ayant une prise de conscience ! Stop, il faut que j'arrête de détruire ma vie et celle de mon entourage, il faut que je me reconstruise (cette idée me trottait dans la tête depuis longtemps, mais la décision n'a pas été facile à prendre...)!

J'ai donc pris RDV chez mon généraliste qui m'a arrêté une semaine.

Le fait de s'avouer sa dépendance est déjà un grand pas, d'en parler, un deuxième. Beaucoup d'alcooliques sont en effet, dans le déni.

Il m'a prescrit de l'AOTAL qui m'a rendue malade comme un chien (diarhées) et de l'ARESTAL 10mg et m'a fait un arrêt de travail pour une semaine.

Je suis rentrée chez moi, et ai rédiger une liste des raisons pour lesquelles je voulais sortir de cet infernal engrenage.

Elle n'est pas exhaustive, mais la voici (je la garde sur moi, pour me souvenir des dégats en cas de risque de rechute !) :

Une quantité en augmentation constante
Tremblements de moins en moins contrôlables (besoin de boire avant repas famille pour pouvoir trinquer sans trembler, impossible d’écrire par moment, peur des réunions professionnelles…)
Gueule de bois
Mes 2 enfants qui ont besoin de moi
Perte de confiance en moi
Couchée à 9 h ou même avant….
Perte de souvenirs de la veilles
Siestes (cuvage) tous les après-midi de week-end
Titubation
Vertiges (en journée sans avoir bu)
Un verre en entraîne un autre
Changement physique (visage)
Perte de patience
Mal être du matin (++lundi)
Angoisse conduite
Tachycardie (panique)
Mal être en société
Mise à mal de ma santé
Somnambulisme
Finances
Perte de concentration
Trous de mémoire
Flemme, inertie
Etre capable de boire des alcools que je n’aime pas !
Haut le cœur lors brossage de dents
Dépendance (compter les heures…rentrer à l’heure…)
Carrière professionnelle (ma remise en question sur évolution prévue, car peur de ne pas être à la hauteur)
Dispute avec mon mari (alcoolisé aussi…)

Ce soir, j’en suis à mon 15ème jours sans alcool (pas une goutte).

Je ne dis pas que je n'y pense pas. Mais en tout cas je n'en ai plus envie. Tout est tellement beaucoup plus agréable depuis mon sevrage (qui s'est bien passé), mon visage reprend un teint et des traits qui me ravissent de jours en jours ! Les points négatifs de ma liste ne sont plus qu'un mauvais souvenir !

L'ARESTAL permet de se sentir détendu. Je commence à réduire la posologie (depuis 3 jours 3 comprimés au lieu de 4) et je compte réduire comme ça en douceur.

Aucun addictologue dans mon secteur n'étant disponible à court ou moyen terme, j'ai pris RDV chez un psy. C'a fait du bien de vider son sac, de se confier.

Voilà, c'est un virage tellement important de ma vie, que je souhaitais le partager.

Bon courage tous !

Luna