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Quelle va être la suite ?

Par Profil supprimé

Bonjour,

Je lance une bouteille à la mer en dernier recours... Je suis avec mon conjoint depuis 15 ans, nous avons 3 filles entre 11 et 3 ans.

Mon conjoint a toujours bu. Au début de l'alcool fort à très haute dose (1 bouteille de whisky/j), puis sa consommation a diminué au fil des années, pour arriver aujourd'hui à 10 litres de rosé par semaine, qu'il coupe avec de l'eau. Il essaie de ne plus prendre d'alcool fort, parce qu'à chaque fois, ça le rend "fou".. Il devient alors violent (jamais sur moi ou les enfants), crie, balance les objets les plus proches, est extrêmement méchant dans ses paroles. Et boit encore plus les jours suivants.

Les rares fois maintenant où il prend de l'alcool fort ont lieu à des occasions "festives". Il y a 2 ans, lors d'une fête entre voisins où les apéritifs ont coulé à flot, il y a un échange de claque avec notre voisin d'à côté. S'en sont suivis des cris, de la violence. Personne n'arrivait à le calmer. Ce n'était pas la première fois qu'il s'emportait ainsi avec nos voisins, qui étaient tous devenus des amis. Et ils en ont eu assez, de devoir toujours essayer de le raisonner, de le calmer, de le gérer. Ils lui ont tourné le dos. Depuis, c'est devenu un autre homme : renfermé, aigri, toujours en colère. Il ne veut plus sortir, de peur de voir des personnes avec qui il est en conflit. Tout le monde est contre lui, etc.

La dernière fois, c'était le jeudi de l'ascension. Il avait invité à manger notre (dernier) couple d'amis. Encore une fois, apéritif sur apéritif. Et la fin de soirée s'est mal terminée. Il a fini par bousculer notre ami (à propos du petit ami de sa fille), une chaise a volé, il a hurlé... Et uns fois qu'ils ont été parti, ça a été mon tour : je ne prends jamais sa défense, je suis contre lui, il n'a fait que donner son point de vue, il n'a rien à se reprocher, etc...
Il a passé la journée du lendemain à boire. Pour finir dans la soirée, par me dire qu'il n'avait rien à se reprocher, qu'il ne regrettait pas ce qui s'était passé, qu'il me détestait, etc.

Il s'est rendu compte qu'il avait trop loin et, entre autre, que les mots avaient dépassé sa pensée.

Selon lui, on ne se comprend plus (nos disputes tournent essentiellement autour de ces 2 histoires) et on doit faire un break pour "voir ce que l'avenir donnera". Il a décidé de louer une chambre chez l'habitant et partira de la maison dans un mois.
Il a admis aussi être alcoolique. Il m'a dit qu'il allait s'arrêter, mais qu'il allait y arriver seul. Il a commencé par diminuer de moitié, pendant 2 jours. Il m'a avoué que c'était trop dur. Je lui ai proposé de se faire aider, mais il a refusé. Il pense y aller "par étapes", et compte diminuer les doses petit à petit.

Je suis désemparée. A la fois, je ne le supporte plus comme il est actuellement. Et à la fois, je n'ai pas envie de le perdre. Je me suis dit de nombreuses fois ces derniers mois que je serais mieux toute seule. Et maintenant que ça va arriver, ça me déchire le coeur !

Je me dis que s'il arrêtait l'alcool et redevenait l'homme enjoué, toujours de bonne humeur, qu'il était auparavant, nous aurions tout pour être heureux. Mais je ne sais plus comment l'aider...

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2 réponses


Profil supprimé - 20/05/2016 à 10h08

Bonjour,

J'ai posté il y a quelques jours, et ce que vous racontez, je pourrais l'avoir écrit… Tout pareil ! Le désarroi et la peur de le perdre, le comportement, la mauvaise foi, l'envie qu'il arrête…

Je n'ai pas eu de réponse ici. Par contre j'ai pris RV chez un addictologue pour lui demander de l'aide pour "gérer".

Ce qui me paraît positif dans votre message, c'est qu'il reconnaît être malade, et qu'il dit vouloir se soigner, c'est déjà un grand pas ! Peut-être que vous pouvez aussi vous renseigner de votre côté, pour savoir comment l'accompagner, mais surtout comment obtenir du soutien pour vous-même, parce que vous en avez besoin aussi.

Il est peut-être réticent à une aide extérieure car il a honte, alors en lui présentant son alcoolisme comme la maladie que c'est en réalité… S'il avait une autre pathologie comme le diabète ou une fracture, il irait se faire soigner sans se poser de questions, ni se cacher !

En tout cas, en parler à l'extérieur du couple, "briser la loi du silence" est en soi une aide déjà énorme, qui permet d'apaiser un peu la relation, de se sentir plus "armée" face aux excès et il faut bien le dire, de vider son sac, parce que c'est moralement épuisant.

Si vous voulez, nous pouvons essayer de partager pour nous soutenir mutuellement.





Profil supprimé - 20/05/2016 à 11h11

Je partage mon expérience avec vous car je suis l'épouse d'un alcoolique. Il reconnait avoir besoin d'aide et vient de commencer les démarches dans un centre. C'est très compliqué car il a toujours cru pouvoir y arriver seul. Il déteste le milieu médical et surtout il n'a jamais su ni pu se confier; même avec moi.
Ca fait 30 ans qu'on vit ensemble, et il commence a parler avec moi , et pourtant j'ai tendu des perches.
Nos enfants sont majeurs mais vivent encore chez nous .

Il a honte , honte de ce qu'il est devenu mais on a pas a avoir honte d'être malade , car c'est une maladie.
Les bilans sanguins sont mauvais et il va falloir passer des tests qui lui font peur . Au début dans le centre il avait trouvé un soutien, mais lors du dernier rendez vous avec le docteur il a eu l'impression d'avoir été expedier par le docteur. On en a parler le soir enfin je lui ai tiré les vers du nez, et il a beaucoup pleuré.

J'ai donc pris rendez vous chez un nouveau généraliste pour avoir des directives par rapport au bilan sanguin, car le le médecin du centre ne peut rien faire pour ça. Son ancien généraliste a pris sa retraite et le remplacement n'est pas top. Il faut aussi qu'il accepte de faire un écographie du foie et il a peur du résultat. Mais ce n'est pas en faisant l'autruche qu'on guéri. C'est moi qui dit ça. Le mal est fait et il faut accepter .

J'ai rendez vous moi aussi dans le centre pour parler en tant qu'accompagnante.Je verrai bien ce qui en sortira.

Par contre le chemin est long et il sera surement pas simple, moi aussi j'ai souvent pensé a partir mais je suis là et je vais le soutenir jusqu'au bout car je fait parti des dinosaures qui ont dit oui pour le meilleur et pour le pire.

Amicalement et courge à tous les accompagnants.

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