Mon petit frère de 41 ans vient de mourir, seul dans son appartement.
Il souffrait d'alcoolisme depuis plus de 20 ans.
Sa vie , ces dernières années, n'a été que souffrance, errance de cures en cures, rechutes de plus en plus profondes.
Il laisse une petite fille de 7 ans - dont il était séparé de la maman depuis plusieurs années: son addiction était trop difficile à porter.

Je crois qu'il savait que nous l'aimions mais sans doute que nous ne lui avons pas dit assez fort ou bien dit pour qu'il trouve la volonté de se relever.

Pendant des années, j'ai vécu au rythme de son alcoolisme, angoissée quand je n'avais pas de nouvelles ... à un moment, je n'ai plus pu supporter ce mal qui le détruisait et me détruisait aussi et j'ai fait le choix de me protéger, d'être heureuse aussi pour mes filles.
Et j'ai arrêté de l'appeler. J'ai aussi été dure avec lui ces derniers temps, lui reprochant de boire en présence de nos enfants respectifs, refusant qu'il participe à un séjour chez mes parents avec sa fille et la mienne parce que je n'avais pas confiance en son état et ces conséquences.
Quand il buvait, ce n'était plus lui...
Je ne cherche pas d'excuses: j'ai sans doute une part importante de responsabilité dans ce qui est arrivé.

Mon père aussi se reproche d'avoir continué à l'aider financièrement... il ne voulait pas qu'il finisse dans la rue mais il est bien conscient qu'une partie de cet argent servait à acheter de l'alcool. Il avait su par contre garder un contact régulier avec mon frère.

Ses amis - avec qui il avait coupé tout contact depuis plusieurs mois - me parlent aussi de gâchis.


J'écris sur ce forum aujourd'hui pour vous dire de ne pas abandonner, de continuer à dire à votre proche qui s'alcoolise que vous l'aimez comme il est ... pour ne pas faire les mêmes erreurs que j'ai faite.

Je recherche aussi un texte que je pourrai lire pendant la cérémonie pour aider ses proches (et moi) à traverser cette épreuve et peut être à moins culpabiliser....

Merci d'avance et bon courage à tous.