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Mais, ça s'arrête quand?

Par Profil supprimé

Bonjour,

Nouvelle étape de franchie: cette inscription sur ce forum.
Ce que je vais écrire a probablement été écrit 1000 fois alors je vais droit au but, sans détour.

Je suis épuisée par ces années de fausses attentes, de promesses décevantes, d'espoirs vains.

Fatiguée de sentir cette odeur de vinaigre la nuit.

Même plus surprise de trouver des bouteilles de vin vides dans le cellier, des verres dans le coffre de la voiture, des capsules dans les vides poches... j'en passe.

Je n'y crois. Il a bu jusqu'à la dernière goutte du mince filet d'espoir qui m'animait encore il y a quelques mois.

Dans le désordre: il reconnait son problème et en a tout à fait conscience, ce qui ne l'empêche nullement de foncer dans le mur chaque week-end. De nous abîmer un peu plus chaque semaine.

On a en déjà parlé en famille, avec ses amis, avec mes amis, nos voisins, son médecin. La terre entière, quoi?!
Il a un traitement anti-dépresseur qui n'a d'anti-dépresseur que le nom.

Si je pouvais fuir, je le ferais. Et pourtant quelque chose me tient, me retient. L'espoir inavoué qu'une vie de famille est encore possible? Que notre fille mérite mieux qu'un papa qui pue l'vinaigre et qui ne réveille pas le dimanche matin?

Je suis tellement déçue par la carte postale, par cette succession sans fin de mensonges, par cet homme qui peut être tout et son contraire. Que j'aime par intermittence et que je maudis bien trop souvent.

Nous venons de nous installer dans une nouvelle région, persuadés que s'éloigner de sa famille calmerait sa consommation. Foutaise. Nous sommes loin de nos proches, de nos amis. Pas d'issue ici quand rien de va plus. C'est entre nous. C'est encore plus moche.

Je n'ai plus aucune prise sur lui. Tant de choses ont été dites: la séparation, le traitement, la mort. Je sais qu'il continuera de boire, il sait que je resterai. C'est un accord tacite entre nous qui nous tue à petit feu. Je m'aperçois à quel point ce scénario fait parti de nos vies et comment on peut s'en accommoder, s'y habituer.

Et il y a notre fille au-milieu de ce champ de bataille: 3 ans et loin d'être bête. Je suis tellement anxieuse pour les années à venir. Je ne veux pas d'une garde alternée. Je voudrais tellement qu'il comprenne ce qu'il est en train de détruire et ne suis plus du tout capable de le soutenir. Je suis usée. Il l'est autant que moi, si ce n'est plus.

J'entends son mal-être, sa fatigue, sa dépression mais ne suis plus capable de l'accepter. Je rejette sa douleur car la mienne m'encombre tellement.

Voilà, j'ai étalé ma peine du lundi. ça ira mieux demain et il m'apportera un gâteau ce soir pour se faire pardonner. On connaît la chanson.

Que peut-on faire après tant d'années d'usure? Partir est-il vraiment salutaire? Si il n'y avait pas une enfant entre nous, je pense qu'aurais déjà mis deux océans entre lui et moi. Mais il y a ce soleil qui nous relie, et qui, bizarrement, nous ressemble tant.

Merci.







Il a

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8 réponses


Profil supprimé - 16/10/2017 à 15h32

Bonjour,
Il n est pas dans le deni mais il n a pas encore trouvé sa clef pour affronter la peur d arreter. Generalement c est un bon mur cette clef… Une peur plus grande que celle du gouffre que nous semble etre l arret de ce psychotrope.
Vous avez testé plein de choses mais je retiens ceci :

« Je sais qu'il continuera de boire, il sait que je resterai. »
« J'entends son mal-être, sa fatigue, sa dépression mais ne suis plus capable de l'accepter. Je rejette sa douleur car la mienne m'encombre tellement. »

Alors pourquoi ne pas penser un peu a vous ?
Il y a plusieurs partir je crois. Partir un soir, un jour parce que la c est trop pour vous, parce que l odeur du vinaigre vous en pouvez plus, ce n est pas partir pour toujours. Et puis essayez de voir ce qui peut vous desencombrer de votre douleur.
Vous le dites, lui ne bougera pas forcement, la seule chose que vous pouvez vraiment faire c est d agir pour vous. Et vous pouvez dissocier dans ces cas son comportement avec l alcool de ce qu il est reellement au fond pour vous. Ce n est meme pas un jugement envers lui, c est juste que vous decidez de ne plus vivre des moments devenus insupportables pour vous…

Et en vous protegeant un peu vous pourrez a nouveau l aider s il decide de s aider lui-même un peu.

Si cela vous interesse j ai mis en ligne un rapport de neurologues suisses sur l addiction, la dependance, qui sont deux choses differentes. Cela peut peut etre vous ouvrir des pistes de reflexion, car si il est addicte, l alcool n est qu un pansement, un bouclier…

Bonne journee, pensez a vous…

Profil supprimé - 16/10/2017 à 17h27

Bonjour Flo,

Déjà je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre. Mon récit est à la fois tellement banal au vue de tous ceux que j'ai pu lire, et pour moi il est le drame de ma vie.

Partir, combien de fois y ai-je pensé? Je l'ai déjà fait quand j'avais ma famille à portée de cri, mais comme je l'ai dit, on a eu cette excellent idée de changer de région. Il va de soi que les problèmes se sont glissés dans les cartons. De fait, ma fille et moi, nous nous retrouvons seules. Les plus proches parents sont à 450 kms, les autres à 800. Dans ce cas de figure, partir est un vrai arrachement car il signifie déscolariser ma fille un temps, quitter mon activité.
Et pourtant, les seules fois où il a accepté de voir le problème en face, c'est quand je suis partie, ma fille sous le bras.
C'est certainement la seule sortie.
ça me pèse tellement de devoir briser le peu qu'il nous reste par sa "faute", de tirer le rideau sur un bien mauvais spectacle.
Aujourd'hui, je lui ai dit m'être inscrite sur un forum pour être écoutée. Bien sûr, je lui ai fait le reproche de réduire ma vie à faire ça. Je deviens une peste.
Ma fille m'appelle, fin de la sieste.

Merci beaucoup Flo d'avoir avancé des pions et souligné certaines choses dans ce brouillard.

Bien à vous,




Profil supprimé - 16/10/2017 à 18h16

bonjour

et....partir juste un soir pour revenir le lendemain (à l'hotel ? ) , sans dire où vous êtes, ce serait possible pour vous ?
Déjà pour faire une pause pour VOUS
et pour casser la spirale jebois/turestes ?

"sa faute" "je lui ai fait le reproche.."
Votre mari est malade ; les reproches sont inutiles , voire meme ils accentuent la maladie, le besoin d'alcool, la perte d'estime de soi.

Faites une pause pour vous
vous en avez besoin, c'est urgent là

à très vite
M

Profil supprimé - 16/10/2017 à 22h24

Je suis dans le même cas que vous je suis fatigué de me battre seul alors que nous avons un fils de 6 ans qui s'aperçoit de plus en plus que quelque chose ne va pas.
J'ai cru comprendre que votre compagnon à ce problème un peu à sa famille?
Le mien oui le probleme part de la.
Je pense aussi comme vous le pensiez que changer de région peut etre une solution a ce probleme puisque quand nous partons en vacance loin d'eux tout se passe bien.
Avez vous pense à d'autre solutions? Avez vous eye a des groupe de parole pour l'entourage ? Avez vous ete consulter un avocat pour des renseignement en fonction de votre situation?

Profil supprimé - 17/10/2017 à 13h25

Lorsque je lis toute vos histoires, la même que la mienne en l'occurrence, la même phrase me vient à chaque fois. "Arrête de te plaindre et quitte le!" . Chaque jour qui passe est un jour de perdu. Et lorsqu'on fait le bilan, il ne nous reste finalement même pas le bénéfice secondaire de nous dire qu'on l'a aidé.
A quoi s'accroche t'on? C'est ça l'amour réciproque, le prince charmant?
Et demain, le mois prochain....
En fait je crois que c'est nous les alcooliques. Pas parce qu'on met le breuvage salutaire dans notre estomac mais parce que tout comme eux, on ne sait pas nous protéger de cette addiction, parce qu'on ne sait pas dire non, parce qu'on accepte qu'ils détruisent notre santé physique et psychique ainsi que celle de nos enfants.
Je crois que notre plus grande victoire serait d'être capable de nous réapproprier nos vies pour qu'ils prennent conscience qu'on est pas seulement témoin de leur chute et qu'on tombe avec eux.

Profil supprimé - 17/10/2017 à 16h14

Chewingum j'aime beaucoup votre force et votre façon de penser Jai essayer a plusieurs reprise de le quitter ou du moins lui dire de partir le lendemain quand il est à jeun mais il faut le malheureux devant notre enfant et il sais que cest mon point faible. J'aimerais tellement moi partir mais je n'es aucun endroit ou aller je n'es pas l'argent pour aller à l'hôtel nos amis sont tous en commun et il ont leur propre famille et problèmes. Jai coupé les ponts avec mon pere et ma mere habite malgré elle l'appartement au dessus de chez ses parents à lui, l'endroit où il ira sûrement si jle quitte et si jle laisse dans notre appartement donc je ne peux pas le réfugier chez elle.
Ses parents ne sont pas des personnes fiables et il entretienne les problemes.
Je me sens coincé de toute part car par dessus tout mon fils commence à comprendre que quelque chose ne va pas car c'est récurrent mais il adore son pere et ne plus le voir tout les jours le rendrait malheureux.
Je ne sais pas comment faire pour éviter au maximum les dégâts
Quel est votre histoire a vous?

Profil supprimé - 17/10/2017 à 19h34

Oh non Plus qu'assez, je ne suis pas forte, sinon je ne serai pas sur ce forum à déverser ma colère. Mon histoire, vous l'avez toute écrite, c'est la même que la votre. Un couple auquel on s'accroche sans savoir vraiment pourquoi, des enfants qui subissent et pour qui on se donne bonne conscience, en se disant que si c'est dur, c'est de la faute de l'alcool.
J'ai à coté de ça mis toutes les chances de mon côté pour construire la vie dont j'ai envie: Des etudes, un boulot, une maison...Beaucoup de paraitre en l'occurrence pour cacher ce qui se passe derrière ma porte.
Moi, ce qui me manque pour partir c'est de rencontrer l'amour parce que cette idée de me retrouver seule avec mes enfants me terrifie. J'ai cette certitude avec mon mari: Il m'aime et j'ai besoin d'être aimé.
Tu dis (si tu me permets de te tutoyer) que tu aimerais tellement partir mais que les finances t'en empêche. As tu déjà fait le calcul de ce que coûte l'alcool de ton conjoint et tout ces à cotés? As tu déjà pris rendez vous avec une assistante sociale pour monter un dossier logement et savoir comment tu pourrais être aidé si tu te retrouvais seule avec ton fils? Pas sûre et on en est toutes là. On s'érige des barrières qui nous donnent des bonnes excuses. Ça nous permet de nous déresponsabiliser de tout ce qu'on accepte et de nous faire croire qu'on a pas le choix

Profil supprimé - 28/10/2017 à 02h40

Les larmes coulent à la lecture de votre récit.

J’ai l’impression de me voir dans un miroir :
Mon mari alcoolique, qui boit nuit et jour, ne se lève plus, n’a plus aucun but la journée si ce n’est le fait de vider des bouteilles.
Ma fille de 2 ans qui ne comprends pas pourquoi papa est couché en permanence, pourquoi papa titube les rares fois où il se lève et pourquoi papa est ralenti dans sa manière de parler.
Et moi... Moi qui n’ai plus beaucoup d’espoir d’avoir une vie de famille normale, simple, ordinaire. Moi qui dépense toute mon énergie à faire en sorte que tout tourne à la maison... Moi qui n’ai plus la force d’y croire.

Votre mari a-t-il essayé les cures ?
Le mien est parti quasiment deux mois au printemps. Bizarrement ça nous a fait du bien d’être éloignés l’un de l’autre quelque temps. Il va sûrement repartir dans quelques temps pour deux mois à nouveau. Il ne sera sans doute pas là au moment des fêtes.

Je vois également depuis peu un psychologue, une fois par semaine pour lui parler de mes malheurs. Ça n’arrangera jamais la situation, mais sur le moment ça fait du bien et ça permet de réfléchir. Je vous le conseille.

Mon message ne vous a sans doute pas beaucoup aidé.
Sachez que vous n’êtes pas seule...

Bien à vous

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