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L'alcoolisme de mon époux a tout détruit

Par Profil supprimé

Bonjour,

C’est le coeur que je viens verser mon histoire sur ce forum d’entraide. Après 8 ans de mariage, je me suis séparée de mon époux dans des conditions douloureuses, soudaines et traumatisantes.
Au début de notre histoire, mon mari parvenait à me cacher sa maladie alcoolique. Il faut dire que les cuites se passaient toujours hors du domicile, souvent dans un contexte de fête de travail. Ces soirs-là se finissaient toujours de la même façon: vers 23h plus aucune nouvelle malgré mes appels et sms inquiets. Il réapparaissait le lendemain en se justifiant comme il pouvait, d’avoir abusé et d’avoir été contraint de dormir dans sa voiture. Même si bien sûr, je trouvais tout cela anormal et irrespectueux à mon égard, je ne me doutais toutefois pas de la gravité de son état.
Avec le temps, les enfants et les pbls de boulot et de famille, ce type “d’incidents” devenait de plus en plus fréquent mais surtout de plus en plus graves. Le jour de la rentrée scolaire de notre fille, il avait posé sa journée de congés. Nous l’avions emmené tous les deux à l’école. Tout s’était bien passé. Je suis partie travailler et lui est rentré à la maison. A 19h, alors que j’étais sur le chemin du retour, la directrice de l’école m’appelle, s’étonnant que personne ne vienne récupérer notre fille, qui était seule avec elle. J’ai cru mourir sur place. En fait, il avait bu toute l’après-midi au point d’avoir complètement oublié qui il était et sa fille. Il n’est rentré que le lendemain matin. Après ce grave incident, je n’ai jamais plus voulu lui faire confiance pour qu’il la récupère à l’école. Ma vie devenait compliquée pour ne pas dire un enfer. Cependant, un peu plus d’un an après ça, je lui ai de nouveau fait confiance. Alors que je travaillais, il a gardé notre fille à la maison. Il est allé faire des courses avec elle et en a profité également pour acheter de l’alcool fort. En rentrant, il l’a mise à la sieste et s’est saoulé au point de perdre tout contrôle. Qd je suis arrivée du travail, j’ai été confrontée à lui dans un état d’alcoolisation très sévère. C’était la première fois que j’étais confrontée à lui saoul. Il était fou, violent au point que les voisins puis la police sont intervenus. Il est allé en garde à vue et a eu un rappel à la loi suite à ma plainte pour violences conjugales. Ma fille qui avait 4 ans a tout vu et se rappelle encore de ce qui s’est passé.
J’ai sérieusement voulu divorcé mais il me promettait que plus rien de ce genre ne se reproduirait. J’avais pris conscience de son alcoolisme et savais que sans suivi, l’échec était inévitable. Je savais aussi qu’il avait des pbls psychologiques, probablement à l’origine de son addiction alcoolique. Sous ma pression, il a accepté de consulter un CSAPA mais a rapidement fait en sorte de tout arrêter, prétextant ne pas avoir accroché avec l’infirmière du service et l’addictologue. Toutefois, il avait tout de même l’air d’avoir pris conscience de la gravité de ses actes. Il était plus présent à la maison, moins nonchalant, se levait à des heures plus raisonnables le weekend. 2 ans se sont passés sans que je ne remarque quoi que ce soit et puis arriva le réveillon de Noël 2016. J’étais enceinte de notre deuxième depuis 2 mois. Nous avions attendu ce soir-là, pour l’annoncer à ses parents que nous voyions peu car mon époux n’en est pas proche. Malheureusement, malgré l’apparence de joie suscitée par notre annonce, mon beau-père a eu un comportement plus que déplacé au moment du repas. Fidèle à lui même, il n’a pas supporté la contradiction propre au débat et s’est mis à insulter tout le monde en criant comme un fou. Je précise qu’il n’avait pas encore bu et qu’il d’ailleurs aucun pbl d’alcool. Depuis, je n’ai jamais plus accepté de recevoir mes beaux-parents d’autant qu’ils ne se sont jamais excusés. Mon mari qui luttait contre son addiction a littéralement replongé et a recommencé à boire pendant ma grossesse. C’était un vrai drame car je m’apprêtais à redonner la vie alors que ma famille chavirait. Je me sentais trahie et humiliée.
J’ai ainsi lutté jusqu’au 1 an de mon fils mais il a fallu dire STOP pour protéger ma vie et celle de mes deux enfants. Mon mari a complètement perdu pied jusqu’à commettre l’irréparable. Alors que j’étais allée en visite chez mes parents pendant quelques heures, il est allé chercher de l’alcool et est rentré pour se saouler. Lorsque je suis rentrée, il avait tout cassé dans la maison et était couché par terre dans le salon. Je ne me doutais de rien et n’ai pas pu/su protéger ma fille qui a assisté une nouvelle fois, à cette scène. Nous sommes alors ressortis de la maison sans faire de bruit et sommes remontés dans ma voiture. J’étais perdue. J’ai rappelé mes parents qui m’ont alors demandé de m’éloigner un peu de la maison et de les attendre sur le chemin. Nous sommes ensuite retournés chez moi et là, tout le voisinage et la police étaient devant mon domicile. Apparemment ,quand je suis ressortie de chez moi, mon mari s’est relevé et s’est saisi d’un couteau de boucher. Il est allé dehors en criant qu’il souhaitait me tuer, qu’il devait me retrouver. Mes voisins directs étaient malheureusement devant leur porte et mon mari s’est mis à courir vers eux, couteau brandit. Heureusement, ils ont pu rentrer à temps. Mon mari s’en est pris à leur porte. Il avait mélangé des médicaments avec l’alcool. Il était en pleine crise de psychose. Après ça, il m’était impossible de continuer à vivre dans notre maison. Je craignais toujours qu’il réapparaisse. Malgré que nous avons un prêt immobilier sur nos têtes, j’ai décidé de quitter notre domicile. La maison est en vente, ma fille a changé d’école pour intégrer celle à proximité de notre nouvelle habitation.
Mon mari a tout détruit. Ses pbls psychologiques n’ont jamais pu être décelés faute de suivi médical. Pour le connaître, je sais qu’il a un pbl comparable à la schizophrénie conjugué à l’alcoolisme. Pour le moment, il n’a pas perdu son travail (il est conseiller bancaire!) mais je doute qu’il puisse le conserver sur le long terme. Dans le cadre d’une ordonnance de protection, il a été condamné par le juge aux affaires familiales à assumer seul l’emprunt de la maison et a voir les enfants dans un lieu neutre. Du côté pénal, il vient d’être condamné à 3 mois de prison avec sursis. Pour le bien des enfants, j’ai décidé de faire le nécessaire pour qu’il ne s’enfonce pas davantage. J’ai donc décidé d’assouplir les modalités des visites en acceptant qu’elles se passent dans un lieu neutre mais non judiciarisé et en acceptant qu’il téléphone à sa fille quand il le souhaite. La gravité de ses actes m’empêchent toutefois de le recevoir à mon nouveau domicile. J’ai tellement galéré pour retrouver un peu de sérénité que je refuse de risquer qu’il vienne m’importuner chez moi en état d’ébriété. Aujourd’hui, mes enfants et moi apprenons à vivre à 3, dans une nouvelle maison et je fais le maximum pour vendre l’autre maison. Au vu de ce qu’il a fait, il ne peut même pas y passer. C’est donc moi seule à assumer les petites réparations et embellissements pour la vente. Je suis à bout. Je travaille à temps plein, j’ai nos deux enfants à charge complète et le poids de la vente de la maison. Je l’entretiens le midi, sur le temps de ma pause déjeuner alors qu’elle est située à 24 km de mon travail. Cela fait beaucoup pour une seule personne qui essaye de se reconstruire. Je n'ai que 33 ans et la vie me semble si dure.

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2 réponses


Joyeuse triste - 28/01/2019 à 19h27

Bonsoir, ton histoire est très émouvante et se rapproche de la mienne.
C'est une bonne chose que tu es pu partir et "fuir" ton ex conjoint pour te protéger tes enfants et toi même. C'est je pense rassurant d'être aussi dans le protocole de la justice, avec des décisions qui doivent respecter. Bien que j'ai conscience que pour en arriver là il s est passé des choses terribles. Ce qui t'arrive concernant ta maison et les conséquences que tu subis c'est ce que je redoute actuellement. Je vis sous le même toit que mon ex et notre maison est à la vente. Je me dis tout les jours que c est un mauvais moment de ma vie et que bientôt tout sera finit ... Je m'étonne moi même de la patience que j'ai à endurer cela. Et tout le mal qu on est capable d'encaisser, sans trop rien dire pour ne pas envenimer les choses... j'ai 35 ans un enfant de 9 ans et j'ose croire à un avenir meilleur. Je te souhaite beaucoup de courage, la route est sinueuse mais elle se terminera bientôt faut garder l'espoir !

Profil supprimé - 29/01/2019 à 11h28

Merci de m'avoir lue. Tu sais, j'ai tout abandonné car j'étais en situation de détresse psychologique. Pour la première fois, je me sentais en danger de mort. Je n'avais pas le choix que de partir pour me protéger ainsi que mes enfants qui sont encore très petits ( 7,5 ans et 17 mois).
Même si je ne peux regretter de l'avoir fait car va savoir ce qu'il aurait encore bien pu faire ensuite, je ne vis plus à cause de la maison. Elle est en vente depuis le mois de novembre (avant je ne pouvais pas car il fallait désencombrer) et tous les jours, je ressens le poids financier. Il y a une ordonnance de protection qui a condamné mon époux à payer seul la maison, ce qu'il fait pour l'instant. Les autres mesures étaient tellement contraignantes pour lui que par crainte qu'il ne s'enfonce dans son addiction, perde son boulot et ne soit plus capable de payer la maison, j'y ai renoncé. Pour etre plus précise, j'ai renoncé à ce que les visites se fassent dans un lieu judiciarisé. Je n'ai pas encore fait de démarches vis à vs de ce lieu (j'ai eu un papier m'invitant à les contacter pour une visite des lieux avec les enfants avant mise en place des visites du père). Je vais les appeler et leur expliquer que malgré mes démarches, j'y renonce pour le bien de la maison. (si je respecte à la lettre, il va s'enfoncer, boire jusqu'à perdre son travail et là, c'est la fin). Pour la maison, je me dis que s'il venait à ne plus payer, nous pourrions toujours demander une suspension du prêt à la banque pour une durée d'un an et espérer la vendre dans ce délai. Mais il est vrai ,que c'est très stressant. Je suis devenue insomniaque.

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