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Enceinte. Au bord du divorce à cause de son alcoolisme. Il se fout de tout.

Par Profil supprimé

Bonjour,

Enceinte de 8 mois. J'ai commis une erreur. J'ai vu que sa consommation d'alcool, de cannabis, que son comportement s'améliorait. On a longtemps essayé d'avoir cet enfant, vu que j'ai des problèmes hormonaux, et quand le bébé s'est présenté, j'ai fait le pari que ça irait, qu'il tiendrait ses promesses, parce que j'ai eu peur de ne pas avoir d'autre chance. Et j'ai gardé le bébé. Alors qu'au fond je savais qu'il y avait un risque...

Mais il n'arrive pas à garder un emploi. Il a recommencé à partir en vrille. Aujourd'hui, à midi, il est rentré - soul ou défoncé, je ne fais même plus la différence - et j'ai craqué. J'ai hurlé, menacé, pleuré, giflé. Il faisait le ménage pour prouver qu'il participe et tout ce que je voulais c'est qu'il prenne une douche, pour que son visage, ses yeux, redeviennent ceux de mon mari. J'accouche dans une semaine. Je suis terrifiée de gérer ça seule parce qu'il ne sera pas en état. Si aujourd'hui on me demande "saura-t-il s'abstenir de boire s'il doit garder son bébé une journée?", je ne peux pas répondre, je n'en sais rien.

En 3 mois, j'ai perdu deux proches, je suis allée seule aux enterrements. J'ai fait comme si je croyais qu'il ne venait pas à cause du boulot, alors qu'en fait son indifférence à tout ce qui peut toucher quelqu'un d'autre me pesait. Je préférais être seule. Il a réussi à m'expliquer que le décès de MA grand-mère le touchait beaucoup trop et que je ne pouvais pas comprendre. Alors que je perdais l'une des personnes les plus importantes de ma vie, à moins d'un mois de la naissance...

Hier soir, il devait voir sa mère et diner dans sa famille. Il ne veut jamais que je vienne. J'ai bien compris qu'il a peur de ce que je pourrais dire devant eux, vu qu'il passe sa vie à essayer d'avoir l'air d'un homme parfait. Mais je laisse faire, parce que je suis fatiguée de me battre pour tout. Eux pensent que je ne veux pas venir... Et au dernier moment, il s'est senti mal, leur a posé un lapin, et est aller boire chez son pote. Et m'envoyer des textos se plaignant qu'il n'était rien pour personne, qu'on ne le respectait pas... Qu'il aille mal, je n'en doute pas. Mais il refuse d'admettre que ça vient de lui, pas des autres. Il refuse de se faire aider. Je lui ai proposé de rentrer à la maison, j'ai été bête au point de le consoler...

Et ce matin il devait juste passer récupérer un papier chez son patron, il est rentré dans un état second, et j'ai craqué. Parce que je porte à bout de bras tout depuis 7 ans. Parce que je m'en veux de l'aimer encore. Parce que ce bébé arrivera qu'il soit prêt ou pas et que je me sens coupable d'imposer une telle vie à ma fille, qu'on avait pourtant tellement voulue.
Et que lui me regardais avec cet air satisfait qu'il prend quand il a bu ou fumé, qu'il se fout de tout dans ces moments là, et qu'il m'a consciencieusement expliqué qu'il "ne fait rien de mal" et que je suis folle de me mettre dans cet état. Que je fais du mal au bébé. Ces derniers mois, j'ai dû assurer le loyer, les problèmes administratifs, les décès, seule et enceinte. Et j'ai bossé jusqu'au dernier moment malgré la fatigue parce qu'un partie de moi savait que si je ne garantissait pas les finances, il ne le ferait pas. Je suis épuisée. Et morte de trouille avec ce qui s'annonce.

Aujourd'hui il me reproche d'en parler à ma mère, au lieu d'essayer de résoudre ça avec lui. Comment discuter avec quelqu'un qui est mort de rire quand mes contractions ne s'arrêtent pas, parce que soul plus rien ne compte??? Comment essayer de résoudre nos problèmes, quand mon problème aujourd'hui c'est que je ne me sens pas en sécurité quand il est là et que je ne sais pas quelle attitude adopter pour me protéger psychologiquement sans que ça s'aggrave???

Je ne reconnais pas mes réactions. Je crois qu'il m'a tellement poussée à bout que je perds le contrôle et je ne veux pas que ça arrive. Je suis prête à le quitter, et je n'avais pas pensé élever notre enfant seule. Je ne sais plus quoi dire, quoi faire. L'homme que j'aimais est comme absent les 2/3 du temps, c'est un étranger que je retrouve en face de moi.

Je sais que je ne peux pas l'obliger à se soigner et à arrêter. Surtout qu'il n'en a aucune envie. Il m'accuse de vouloir lui enlever sa fille, sans même réaliser que je donnerais tout pour ne pas avoir à faire ce genre de choix. Je l'aime encore, mais je ne peux pas encaisser plus ni accepter qu'il fasse la même chose à notre bébé.

J'imagine qu'il faut que je me fasse soutenir, mais par qui? Un médecin? un psy? On fait quoi dans ces cas là? on s'enfuit comme un voleur en laissant la personne qu'on aime sombrer? Je sais que je ne le sauverai pas de lui même. Mais je n'arrive pas à me résoudre à ce que ça se termine comme ça.

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2 réponses


Profil supprimé - 01/10/2014 à 13h22

bonjour Flora,

comme je comprends ta colère et ta détresse!!! J'ai personnellement mis des années à voir que mon mari depuis 8 ans est alcoolique, et à me rendre compte de la violence psychologique que mes enfants et moi subissons pendant ses alcoolisations excessives.....il a malheureusement fallu que ma fille aînée de 12 ans demande un accueil provisoire et soit placée en foyer puis en famille d accueil .
Je ne veut pas paraître défaitiste mais il y a très peu de chance que la naissance de ta fille le fasse réagir, et si tu te sens la force et le courage de le quitter fait le....plus on attend, plus le temps passe et moins le courage est là (expérience personnelle)
Pour ce qui est du soutien, je n ai pas pu compter sur ma famille ni la sienne d ailleurs...mes parents me jugent et m'infantilisent, mes deux jeunes frères me dénigrent et m ont rayée de leur vie, quant à sa famille ...ses parents étant aussi malade que lui et bien ils ne voient pas le problème....moi j'ai fait appel au CMP pour être suivi par un psychologue, j ai deux amies qui me soutiennent énormément et qui m aident à déculpabiliser car oui je me sens coupable de ne pas avoir ouvert les yeux avant, de n avoir rien dit, de l avoir "couvert" aux yeux du monde, de l avoir laissé me couper des gens que j aime....c est dingue de se sentir coupable du problème de l autre. Comme toi je pense que je l aime encore mais n en suis plus aussi certaine qu avant, et encore moins depuis quelques mois.
Protège toi et protège ta fille, c est tellement destructeur l alcool!!!
Tiens moi au courant pour la suite, prends soin de toi

E.

Profil supprimé - 01/10/2014 à 19h36

Bonjour Flora,

Quelle détresse tu vis ! Je comprends en tous points ta façon d'être car effectivement la situation semble vraiment délicate. Ce qui me vient à l'idée en premier à cet instant, c'est : priorise aujourd'hui tes efforts. Pour l'heure je pense qu'il faut que tu penses à ton bébé et quoi qu'il arrive ça sera le plus grand jour de ta vie. C'est ça l'essentiel à mon avis.
De plus je pense que tu es complètement fatiguée de tout ça ce qui te fait un refuge très légitime dans ta colère et que cette situation, ton mari ne l'a pas comprise.

Je pense effectivement qu'une therapie te fera le plus grand bien et te permettra de retrouver un peu de sérénité. Pense à toi d'abord et ce n'est nullement égoïste mais juste pour un instinct de survie et de maternité.

Tu auras tout le temps ensuite d’appréhender ce problème par la suite sans la pression de ta grossesse. Tu as raison, il faut en parler autour de toi. Si ta mère t'offre son aide, saisi cette chance.

Pense à toi
courage

et fait nous part du carnet rose pour bientôt.

Sébastien

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