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Alcoolisme et déni : je ne sais plus comment aider mon mari

Par Profil supprimé

Bonjour

J'ai découvert cet espace de parole suite au dernier constat d'alcoolisation régulière et cachée de mon mari
Claude - mon mari - a 53 ans. Nous nous connaissons depuis 2006 et sommes mariés depuis 2010. C'est un second mariage pour tous les deux.
Nous élevons des chevaux dans le cadre d'un petit élevage familial.

Je ne sais que faire par rapport à l'alccolisation cachée de mon mari et son déni massif de la situation.

J'ai découvert sa maladie il y a moins d'une année, elle se traduisait par une grande agressivité verbale, qui ne cessait de croître. Voulant protéger ma fille qui souffrait de cette situation, j'ai dit alors à mon mari qu'il était dans la maltraitance psychologique par rapport à ma fille et moi même. Le choc a été rude mais il a permis - non sans mal et sans jamais prononcer le mot d'alcoolisme trop dur à admettre sans doute - de mettre un frein. Mon mari n'a voulu aucune aide, prétendant y arriver seul.
Il m'a alors dit que la consommation d'alcool avait trouvé sa source dans les deux années durant lesquelles nous ne nous étions vus que le week end pour des raisons d'éloignement professionnel (que nous avions validé chacun en tout état de cause avant d'en accepter les contraintes).

Première rechute quelques semaines plus tard : je découvre un cubiténaire de rosé caché dans l'écurie.
Placé devant le cubi (sans doute erreur de ma part), Claude s'énerve, devient violent verbalement, refuse d'admettre. Commence une longue litanie visant à retourner la situation contre moi : "tu me pistes, tu surveilles, tu ne fais pas confiance" (comment le pourrais je) etc. Je finis par prendre les clefs de la voiture et me réfugier chez des amis, en pleurs, à bout nerveusement, avec comme obejctif de demander le divorce, je ne peux plus continuer. Lui me lance odieusement "c'est ça tu n'as qu'à aller le rejoindre" sous entendant que j'ai un autre homme dans ma vie et traduisant cette jalousie maladive qui le ronge et qui lui rend insupportable que je puisse travailler - en dehors de l'élevage - dans un contexte très masculin.
Je finis par rentrer dans la nuit à la maison. Claude est allé se coucher dans une autre chambre.
La nuit m'apaise un tant soi peu, met de la distance avec cette réaction épidermique qui a été de songer au divorce. Nous mettons plusieurs jours à réévoquer la situation. il ne me donne cette fois ci aucune explication pour cette rechute, passe sous silence l'épisode et quand j'essaie d'aborder le sujet du soin, il me répond que ce n'est pas nécessaire car c'était "avant que que maintenant c'est fini, qu'il est clean"
Je mets en place en parallèle un système d'évaluation de mes ressentis via des smileys vert, orange ou rouge. La feuille s'affiche sur le frigo, c'est une manière de faire tiers dans un relationnel déjà compliqué. Il voit les couleurs, je sais qu'il les voit, c'est une sorte de garde fou.

Depuis quelques temps, les signes que je lui avais verbalisés comme des élements sur lesquels je basais mon ressenti avaient quasiment disparu. Il avais mis en place un système de contrôle de lui même suffisament fort pour les neutraliser. Mais d'autres signes que j'avais tus sont revenus après une courte période de répit. Il sentait parfois le rosé le soir, masquait cela par une consommation accrue de chewing gum (qui masque également une consommation de cigarettes qu'il cache). Quand à mes ressentis qui passaient à l'orange, il prétendait que c'était ma fatigue qui me faisait mal percevoir les choses.
Tous les signaux se sont rallumés dans ma tête, j'ai alors trouvé une première bouteille cachée dans la seconde écurie entre deux sacs poubelles, puis deux autres bouteilles cachées dans un sac poubelle destiné à l'incinération, puis finalement, en allant à cave une bouteille ouverte, contre un mur, pas totalement terminée. Dans la même cave, trois bouteilles en attente, achetées récemment, pas ouvertes celles là.
Sachant que l'échange oral serait impossible, je lui ai posé les bouteilles sur la table avec un mot d'encouragement, expliquant que c'était une maladie, que ça se soignait, que ça entraînait le déni et qu'il n'allait pas accepter ce qu'il lisait. Je lui ai écrit que l'on pouvait ensemble entrer dans une démarche de soin.
Je savais que les réactions allaient être les mêmes que précédemment. Ca s'est avéré. Mon mari a tenter de retourner les choses et de me rendre responsable de la situation (tu pistes, tu ne fais pas confiance, c'est insupportable, etc.). Je lui ai répondu que la question centrale n'était pas celle de ma confiance ou non, qu'elle se situait à un niveau qui n'était pas le mien. Il s'est alors bloqué, nous en sommes là aujourd'hui. Incommunicabilité.
Il m'a soutenu que ces bouteilles ne venaient pas de lui, puis devant le démontage pas à pas de ses arguments que c'était de vieilles bouteilles qui dataient la période où il consommait. Lorsque je lui ai posé que le sac poubelle était celui de la semaine, avec des bouteilles récemment achetées et que les trois de la cave étaient à l'identiques des vides posées sur la table, il m'a soutenu qu'il n'avait rien à voir la dedans.
J'ai presque vascillée tant ses arguments auraient pu être crédibles. Il m'a fallu beaucoup de lucidité pour ne pas me faire endormir. Il a clos l'échange toujours arquebouté sur le fait que la présence des bouteilles vides n'étaient pas de son fait. J'ai laissé tomber, ça ne servait à rien à ce moment là de lui apporter les preuves du contraire.

Nous avons pu rediscuter sommairement ensuite. Il se dit prêt à aller voir le médecin de famille, non pour lui livrer qu'il boit mais pour lui dire qu'il a bu, que c'est terminé, et que c'est moi qui entre dans une psychose liée à la consommation d'alcool. Encore cette tentative de dévier sur autre chose qui me devient difficilement tolérable surtout quand je deviens dans son esprit la cause de tous ses malheurs.
Le déni est inoutenable pour moi, contrôler chacune de mes réactions me demande une énergie que je ne vais bientôt plus être en capacité d'aller chercher.

Eléments d'histoire qui peuvent éclairer la situation :
- avant de rencontrer mon mari j'ai vévu quelques mois avec un alcoolique avéré qui savait cacher les choses de manière admirable. J'ai mis longtemps à me sauver de son emprise, dans tous les sens du terme. D'où mon hyper sensibilité à tous les petits signes d'alerte qui me mettent en éveille
- mon mari a provoqué une rupture du lien avec son fils, il y a 9 ans. Depuis, aucune nouvelle directe. Il en souffre énormément, je ênse que la plaie est à vif, mais Claude préfère enfouir. C'est un ancien militaire, et un militaire, ça se doit d'être fort .... Sa phrase favorite "tout va bien la mer est bleue" cache une très grande vulnérabilité par rapport à ce lien rompu. Pour moi ce pourrait être la cause de son alcoolisation.

Pour évacuer j'écris. Voilà les mots d'hier soir qui traduisent ma détresse, mes inquiétudes, mon impuissance surtout :
"Le déni est un puissant venin qui s’instille insidieusement à pas de velours dans l’esprit du malade comme un mal perfide qui ronge l’âme de la vérité et abreuve le corps du mensonge, laissant démunis et impuissants ceux qui voit la proie qu’il a choisie se laisser dévorer tous les jours un peu plus.
Vil compagnon d’infortune, il détruit sans vergogne le présent et hypothèque sans concession l’avenir"

Alors je me tourne vers vous qui partagez cette maladie avec vos proches, qui les accompagnez au long cours, pour en échanger, pour avoir des conseils car je ne sais plus ce que je dois faire.

Merci de m'avoir lue jusque là.
A toutes et tous, je souhaite vous faire partager mon envie d'en sortir même si le chemin est long, et ne se terminera sans doute jamais

Myriam

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20 réponses


Profil supprimé - 17/06/2015 à 14h26

Bonjour Myriam,

J'ai été confronté également au déni avec mon compagnon. Pendant plusieurs années, je ne me suis rendue compte de rien, il faut dire que nous n'habitons pas ensemble à part le week-end et les vacances. Parfois je lui trouvais une drôle de voix au téléphone, mais c'est tout.

Bref tout s'est aggravé quand il a été en arrêt maladie et a dû prendre un traitement anti-dépresseur. Sous l'effet combiné des médicaments + alcool, pour la première fois je l'ai vu saoul, et à plusieurs reprises. Mais aucune discussion possible, il rejetait tout sur les médicaments. Evidemment lorsqu'il niait, j'ai dû me résoudre à fouiller dans ses affaires et j'y trouvais des bouteilles et ensuite "en marchant sur des œufs", je provoquais une discussion.
Il me disait qu'il allait arrêter, que c'était occasionnel, et allait jeter les restes de sa bouteille. Mais il ne se considérait pas comme alcoolique, les autres personnes qu'il connaissait et qui buvaient ou avaient bu, étaient toujours bien "pire" que lui...
Nous avons eu des heures et des heures de discussions....
Puis au fil des crises (je ne supportais plus son état, et encore moins en public), nous étions quasiment à un point de non retour et j'envisageais de le quitter ; il risquait aussi de perdre son emploi. Et là, il y a un déclic et il a décidé lui même de demander à rentrer en cure de désintoxication. Il a eu énormément de mal à prendre cette décision, car c'était avouer être malade et il avait très peur de rentrer en cure et d'être confronté à d'autres personnes dépendantes.
Cela fait maintenant un an qu'il est abstinent. Les premiers mois ont été plus difficiles (période estivale, avec plus de tentations de boire). Mais il était très déterminé et a tenu bon.
Je croise les doigts....rien n'est acquis.....
Je pense que le chemin est long pour la personne alcoolique, d'oser s'avouer la vérité... il m'a dit qu'il avait eu tellement honte de ce qu'il faisait.

J'espère qu'un jour votre conjoint prendra cette décision.
Préservez-vous.

Amicalement.

Profil supprimé - 17/06/2015 à 16h59

Merci beaucoup pour ce témoignage qui fait tellement écho à ma situation.

La dernière crise s'est déroulée très violemment, le divorce a été une de mes pensées également, mais je ne peux me résoudre à laisser mon mari se débattre seul avec son addiction.
Nous avons pu échanger par sms (il est à la maison, je suis sur mon lieu de travail la journée), des choses ont pu être dites mais Claude conjugue tout au passé ("J'ai souffert d'alcoolisme"blunk persuadé qu'il est passé à autre chose.

Mais sans doute les choses avancent elles car pour la première fois il a accepté d'essayer de verbaliser ses écrits, il a accepté que nous en reparlions. A moi de trouver le courage car je redoute tellement ce déni, et mon incapacité à le gérer correctement.
Je pense que si il arrive à dire qu'il souffre d'alcoolisme, qu'il faut envisager l'abstinence totale, que le déni est un mode insconscient de protection qui nous détruit (enfin au moins juste une des trois choses), nous aurons des bases solides pour avancer.
Il en a conscience, dit qu'il va essayer de verbaliser.

Je suis à la fois pleine d'espoir et tellement pleine aussi de la crainte de la prochaine rechute.

Profil supprimé - 17/06/2015 à 18h18

Oui, il vous faut beaucoup d'énergie et de patience pour aider votre mari... Je pense qu'il avance doucement puisqu'il accepte d'en reparler avec vous.

Mon compagnon a commencé par en parler avec son médecin généraliste, mais en minimisant son addiction, puis il a accepté de voir une psychologue, et ensuite d'aller dans un CSAPA. Il aura fallu toutes ces étapes pour qu'il fasse son cheminement vers la cure.

Je comprends totalement votre espoir et votre crainte.

Profil supprimé - 18/06/2015 à 09h06

Je me retrouve dans beaucoup, voire la totalité des témoignage qui correspondant à une situation analogue à la mienne. Et ça me rassure beaucoup de lire que "c'est possible". Mais la crainte des rechutes quasi incontournable jusqu'à ce que la conscientisation se fasse est très dure à envisager.

Nous avons pu parler hier soir, ce qui n'était pas possible jusque là. Mon mari a pu dire "j'ai bu, je ne bois plus en ce moment, je sais que je peux rechuter". C'est un premier pas. Il a conscience du caractère de maladie que l'alcoolisme porte, même si ce mot précis est encore trop dur à prononcer pour lui.
Il a reconnu le déni, me dit que sur le moment c'est ingérable, qu'il faut que la crise éclate pour que les choses avancent lors des périodes d'alccolisation. Il m'a demandé de "faire éclater la crise" même si c'est douloureux et dur à vivre car c'est le seul moyen qui puisse le faire réagir (que je mette les "pieds dans le plat"blunk
J'ai pu lui dire l'énergie que ça coutait et aborder le fait que seule, je ne pourrai trouver cette énergie indéfiment.
Je lui ai parlé de mon inscription sur un lieu d'échange. Lui a pu me dire ses recherches sur internet concernant l'alcoolisme. Cela me fait dire qu'il est vraiment conscient de sa situation mais que se positionner est encore difficile
Si il a pris conscience, bien des étapes restent à franchir car il envisage possible de "boire un verre de temps en temps comme on fume une cigarette". L'abstinence totale n'est pas à l'ordre du jour.
De mon côté cet échange m'a vidée de toute énergie et en même temps m'a redonné la force de poursuivre à ses côtés.
Il a décidé d'aller voir notre médecin de famille avec moi samedi. je ne sais pas ce qu'il en ressortira mais c'est à mes yeux une étape importante

Merci pour vos messages et vos partages d'expérience

Profil supprimé - 05/07/2015 à 00h24

je vis exactement la meme chose que vous dans le meme contexte équin sauf que il est conducteur sncf ;j' ai fait unfil de discussion au pseudo de quadock:mon mari boit en cachette ce soir suite a sa tentetive de suicide jeudi et son départ du domicile conjugal ce jour meme.Moi j'ai découvert 16 bouteilles en 4 jours .Vous devriez aller voir des sa parution mon témoignage .Merci

Profil supprimé - 07/07/2015 à 14h39

Bonjour quadock
Merci pour ce témoignage et ce lien, je vais aller voir votre post.
Je crois que de mon côté j'ai eu beaucoup de chance, du moins temporairement, car mon mari a eu une prise de conscience fulgurante, du jour au lendemain, a accepté d'alelr voir le médecin et de faire des analyses.
Certains résultats attestent de son alcoolisme de ma,nière certaine, il l'admet.
Le seul point qui est encore à travailler c'est la notion de sevrage total.
Je vous envoie toute mon énergie et tout mon courage pour affronter cette maladie et aider votre conjoint.
Myriam

Profil supprimé - 07/07/2015 à 22h45

je comprends pas mon témoignage ne parait pas du tout dans son intégralité, j'avais zcris plusieurs pages et ce petit morceau achuré n'explique en rien mon histoire,je suis deçue de ce texte!

Moderateur - 08/07/2015 à 11h26

Bonjour Quadock,

Si vous parlez de votre profil, sachez qu'il est limité à 700 caractères. Sinon je n'ai pas reçu de témoignage de votre part : une fausse manipulation ?

Le modérateur.

Profil supprimé - 08/07/2015 à 12h00

Bonjour Quadock
Il faut ouvrir un nouveau fil de discussion ici , au niveau du forum (Forums pour l'entourage)), pour poster votre témoignage dans son intégralité.
A vous lire prochainement

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